4. L’automate que je suis - par Orsula

 

J’avais lu que l’humain n’était qu’un automate répondant à des programmes, j’avais même prôné cette idée à Anas, tellement elle me semblait vraie. Mais cela restait un autre concept que j’avais tout bonnement ajouté à ma panoplie de concepts non vérifiés. Ma guidance a déroulé un vrai champ de mine (je suis assez lente à la détente) pour me faire voir, sentir, expérimenter le fait d’être piégée par mon automatisme. 

J’avais vécu dernièrement plusieurs événements qui ont produit chez moi une certaine gêne (culpabilité, redevabilité, envie de plaire…), mais je n’avais pas mis le doigt sur le sentiment derrière, encore moins le mécanisme, pour moi ce n’était qu’une gêne dont il fallait vite se débarrasser. 

 

Exemples :

  • 1. Un voisin prend l’initiative de nous donner quelques choses (fruits, biscuits …), par politesse nous le remercions, alors qu’au fond la seule pensée que j’ai est : bon sang ! je dois lui rendre la pareille. Alors je perds de l’énergie pour trouver, préparer et leur offrir quelque chose.
  • 2. Je rencontre une dame qui a une parapharmacie, c’est elle qui se présente et me parle de ses produits, je lui demande si elle a du Lugol, ou si elle peut m’en procurer. Elle appelle les distributeurs et me dit que non, il faut qu’il soit commandé à l’étranger (non commercialisé au Maroc). Je me sens alors redevable parce que je lui ai fait faire un travail sans contrepartie, alors je me retrouve à programmer de laisser un peu d’argent de coté pour acheter des trucs de sa parapharmacie.
  • 3. Mon père m’appelle pour me demander de lui chercher le code à barre correspondant à son INP, chose qu’il peut aisément faire tout seul, mais il refuse de chercher prétextant « je n’y comprends rien », plutôt, il ne veut pas faire l’effort de comprendre. Alors j’arrête ce que je fais, pour dépenser mon énergie à faire des recherches à sa place, alors que je suis en pleine colère… etc.

 

Puisque j’étais restée sourde face à ces signes assez révélateurs, ma guidance a préparé une expérience qui me secouera vraiment. Mais avant, elle m’a envoyé plein de symboles et de rêves pour me préparer.

 

Signe 1 :

J’avais installé, il y a quelques semaines, une application qui ne cessait de m’envoyer la notification suivante : « 9 : ce bordel est le tien, alors ranges le ! ». Je ne parvenais pas à comprendre de quel bazar il s’agissait.

 

Signe 2 :

Des douleurs intenses ont commencé à se manifester au niveau de mon cerveau gauche. En cherchant le cerveau gauche, je trouve : siège de la logique et du rationnel. Bref mon masculin. Et après ?

Un mot attira mon attention alors que je suis encore soumise à ces douleurs : Capharnaüm. C’était la première fois que je le lisais, en cherchant sa signification je trouve : Nom masculin, lieu qui renferme beaucoup d’objets en désordre. OK, ça vient appuyer le premier signe. 

 

Signe 3 :

Je fais, deux nuits d’affilé, les rêves suivants :

Dans le premier rêve, j’en ai marre de ma famille et je veux partir. Hélas, je me rends compte que ma mère a prêté ma voiture à sa famille sans me le demander au préalable. Je suis assez remontée contre elle, mais je le cache.

Dans le second rêve, ma mère me précède en nettoyant l’intérieur de ma maison, alors que mon père, se trouvant dehors, m’engueule de nettoyer et ranger le bazar qui s’y trouve. Je lui réponds que ça aurait été facile à faire s’il n’y avait que mon bazar, là il y a, en plus, leur bazar à eux. 

 

D’une part, je ne conduit pas ma vie et je suis bloquée dans les schémas, programmes familiaux. D’autre part, quelque chose a commencé à agir en moi (féminin), en nettoyant mon intérieur, mais cette action reste incomplète si je ne fais pas le reste du boulot qui est de trier et d’éliminer les bagages que j’ai hérité par ma génétique, mon éducation, mon passé… bref tous les programmes et liens karmiques qui m’encombrent. 

 

Signe 4 :

Au moment de sortir les poubelles, je me rends compte de la présente de gros vers blancs qui se sont développés non pas dans les déchets (bien enfermés dans un sac plastique), mais dans le suc que je n’avais pas lavé la dernière fois que j’ai sorti la poubelle. En y regardant de plus prêt, la poubelle représente ce que je jette, ou rejette. Elle ne représente pas ce que je digère et assimile (selles). Alors ces fameux vers se sont développés sur le jus émotionnel de tout ce que je rejette et que je refuse d’ingérer, intégrer. 

Pour les vers, ces derniers se développent généralement sur de la pourriture, ils sont là pour faire leur travail qui est la décomposition. Donc je ne peux prétendre à la renaissance à ma vraie nature, sans passer par la décomposition de l’ancienne nature.

 

Signe 5 :

Une multitude de boutons ont bourgeonné sur mon front. Quand j’ai cherché la signification de leur présence, j’ai trouvé ceci (https://www.creer-son-bien-etre.org/dis-moi-ou-tu-bourgeonnes-je-te-dirai-ce-qui-cloche) :

  • La zone du foie est reliée à la colère et à la frustration. Ceci peut être une colère ancienne qui nous consume, une colère rentrée, un conflit très ancien jamais résolu ;
  • Le foie est relié à l’irritation, la tendance à être impatient, à perdre son sang-froid rapidement ;
  • C’est le siège de l’aigreur, de la rancune, de la rancœur, du ressentiment ;
  • C’est aussi connecté à la personne qui change d’humeur fréquemment ;
  • Le foie est relié au stress et aux émotions fortes, car c’est l’organe qui est aussi chargé de détoxiquer les émotions toxiques, les toxines émotionnelles.

Evénement :

On m’avait informé, il y a quelque temps que j’avais un terrain de 900m2, près d’un village à quelques Km d’Errachidia. Guidée par le chiffre 9 (symbole d’accomplissement et fin d’un cycle, il annonce l’achèvement et le retour à l’Unité qui va permettre la naissance, la re-naissance, l’avénement du nouveau avec le 1(0). Il peut signifier la fin d’une période d’épreuves ou la finalité d’une action, le but étant atteint), et par l’envie de construire un petit espace à nous, je décide d’aller voir. En plus la personne qui va nous montrer le terrain se nome Rachid (le guidé). J’y vois un autre signe. 

 

En route je me dis de faire très attention, et de détecter vers quoi Rachid va me guider.

Ce n’est qu’en mettant les pieds dans le village que je prends conscience du piège de la prédation. J’étais revenue sur les terres de mes ancêtres du patriarcat. 

Rachid ne me montre aucune terre, il me dit que la personne chargée est non joignable. En clair le message est le suivant : Pour le moment, tu ne peux accéder à la nouvelle terre.

Mais ce que Rachid fait, c’est qu’il nous invite chez lui et par la même occasion chez toute cette lignée qui se précipite pour venir me voir. Pour la petite histoire, l’ancêtre commun s’était installé dans ce village et il était vénéré comme un saint, l’un de ses enfants avait quitté le village et avait changé de nom de famille. C’est mon arrière grand-père. 

A cause du proverbe marocain « que dieu me donne quelqu’un qui déchire mes habits » pour signaler l’intensité de l’invitation, nous nous sommes retrouvés bloqués. Mais il faut rester poli non ? 

 

Les événements s’enchainent : nous nous retrouvons à rendre visite à pleins de personnes, à manger plein de sucres, à avoir des conversations futiles… répondre aux attentes de la prédation simplement. 

En plus, des croyances et des pratiques chez eux me déconcertent. Ils ont poussé les liens de famille au point de les sacraliser. Sans parler de l’importance de vivre en réseau, avec plein plein de gens « qui n’a personne avec qui se battre, n’a personne avec qui se réconcilier »… etc. Puis, tout le monde éduque les enfants de tout le monde (coups et insultes), et tout le monde embrasse les enfants de tout le monde sur la bouche. Sans parler que si je passe prêt de chez vous et que je trouve vos enfants entrain de jouer, je les prends et les emmène chez moi sans vous en parler. Et les mères sont tellement habituées, qu’elles ne s’inquiètent absolument pas, alors que moi je paniquais « où est ma fille ?! ». 

N’était ce pas suffisant pour déguerpir ? Mais non, il faut rester poli, je me sentais redevable et coupable…

 

Un des membres de cette immense famille insiste pour que nous assistions au mariage de sa fille le soir même. Polie que je suis, je dis oui, bien que je ne veux absolument pas. Alors je me retrouve assise sous une music si forte que je la sentais dans mes viscères, à manger des trucs sucrés, à essayer de calmer Lylia qui ne cessais de pleurer et à répondre aux attentes d’une vielle dame qui ne voulait pas que je la quitte. 

Vers 1h du matin, je m’enfuie et je rejoins Anas et Lylia chez Rachid, parce qu’ils ont refusés de nous laisser partir en pleine nuit. Je m’allonge sur un sol dur, recouvert d’une couverture. Je passe la nuit à réfléchir et je dors mal. 

 

Nous les quittons le matin et là Anas est tranchant et pour une fois je ne capitule pas malgré leur insistance. Alors qu’on était en route vers chez nous, je me dis « il faut qu’on déménage dans une autre ville, très lointaine ». A ce moment la vérité me frappe. Je n’ai jamais arrêté une relation, coupé un lien en parlant à la personne en question. Toute ma vie j’avais fui. 

 

Je me suis rendue compte, depuis toute jeune, que l’amitié égalait contraintes. Alors j’avais fait en sorte de ne pas avoir d’amis. Mais il y avait toujours quelques unes qui insistaient, me collaient. J’avais alors changé de numéro, et je suis devenue injoignable jusqu’à ce qu’elles comprennent d’elles mêmes. Même chose pour les hommes. 

Quand je travaillais, des personnes me tapaient sur les nerfs, j’ai supporté tout jusqu’à tomber dans une dépression, puis j’ai quitté ce travail sans jamais avoir dit ce que je pensais vraiment à quelqu’un en face. 

Alors que Anas avait eu ce travail à Errachidia, une ville loin de la famille, j’avais adoré ! plus je suis loin, plus j’évite les conflits et les contraintes. 

Je ne faisais jamais face, je fuyais et répondais comme un automate aux attentes. 

  • Je ne peux pas dire non parce que je risque de blesser l’autre et donc de me sentir coupable de faire souffrir son ego ;
  • Je me sens redevable si quelqu’un fait quelque chose pour moi, même si je ne lui ai rien demandé ni ne voulais qu’il la fasse ;
  • Je cherche tout le temps à plaire aux gens, qu’on dise que je suis gentille et bien élevée.
  • …etc ;

Mais d’où cela me venait-il ? 

En cherchant à comprendre, je tombe sur la conférence « cessez d’être gentils, soyez vrais ! » (https://www.youtube.com/watch?v=oZWOYtVHpkY). En l’écoutant des flashs de mon enfance remontent à la surface.

 

L’amour des parents se méritait : obéir, faire le ménage, être bien éduquée, bien se tenir, ne pas faire de bruit, ne pas causer de conflits, être sage et responsable… en bref dire « non », aux parents ou à toute personne plus âgée que soi, était non envisageable à moins d’être prête pour la punition (généralement c’est par les coups que ça rentrait). Sans oublier les fameuse phrases : « moi je n’avais pas tout ce que vous avez, et je faisais ça et ça … » ; « Je renonce à ça et ça pour vous et vous ne faites même pas ça pour m’aider… » … bref je crois que la plupart des gens connaissent de quoi je parle. 

 

Je me rends compte que Rachid (le guidé) m’a vraiment guidé. Derrière cet événement, j’avais enfin pu voir sur quoi ma prédation tirait pour me faire réagir (des circuits\programmes installés par l’éducation). Je me retrouve alors emmêlée dans des situations pas possibles, à ruminer des tas de pensées et émotions, à me dépenser à max et à me faire extirper mon énergie.

 

Au début, je m’étais mise à voir dans ces situations des liens karmiques avec les personnes de ce village, à essayer de comprendre, quand j’ai reçu l’appel d’une ancienne collègue, Maya. Me signalant que les liens que la prédation me faisait voir n’étaient que simple illusion pour que je passe à coté du vrai problème : l’automate que je suis.

Se rendre compte que les automates ne sont pas les autres, mais soi, est assez rageant. J’ai passé les derniers jours à fluctuer entre colère envers moi-même et envers mes parents, et crises de larmes pour vider mon sac.

 

En rédigeant ce texte, Word n’arrête pas de souligner le mot « redevabilité », j’avais même cru l’avoir mal orthographié. Quand j’essaye de le corriger, il me sort le mot « recevabilité ». Alors devrais-je transmuter ce sentiment de redevabilité en recevabilité. Accepter les dons en tant que dons (4D) et non dettes (3D). 

 

En cherchant, je trouve que la signification du mot recevabilité est : capacité à être accepté en l'état, tel quel, sans être contraint à subir des modifications ou des changements. N’est ce pas l’un des principes qui régissent la voie SDA, être soi-même, sans subterfuge, sans chercher à plaire, sans contraintes, être authentique ?

 

Orsula (cénacle Maroc)

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