La science-fiction, révélation ? par Nicolas77 à Battista

 

Message reçu suite au témoignage 614 - Battista - Doit-on s'ajuster à une société malade ?

 

Bonjour Battista,

 

Pour rebondir sur la thématique ô combien actuelle de l'appel intérieur au réensemencement de la potentialité infinie du vivant, tellement bafouée en ces temps illusoires (plus communément nommé le réenchantement du monde), je ne peux qu'inviter à (re)visionner et mûrir le superbe film "A la recherche de demain/Tomorrowland". Ou comment transmuter une réalité condamnée à 99,9999999999 % en vue de contacter l'epsilon planqué tout au bout du chemin, thématique également mise à l'honneur dans les films OBLIVION et EDGE OF TOMORROW, génial dyptique sensationnel sur le trompe-l'oeil du cul-de-sac évolutif.

 

A noter que l'on retrouve l'idée d'être inspiré à aller fouiller dans la périphérie dépeuplée et délaissée, plutôt que de suivre le premier réflexe automatisé consistant à foncer sur la première cible venue, à la fois dans l'exploration des lignes de temps de Edge of Tomorrow et la première épreuve de la course dans Ready Player One.

 

La fameuse phrase de Jiddu Krishnamurti sur l'adaptation pathologique à une société démente m'a en effet bien accompagné depuis le début de la divagation merdiatique.

Il m'est arrivé de récolter le précieux livre "Ponérologie Politique" de Andrew Lobaczewski, puisqu'il est publié en France par l'éditeur de Laura Knight-Jadczyk, Pillule Rouge.

J'ai mémoire avoir entendu parler du livre "Femmes qui courent avec les loups" lors de mes incursions chamaniques. Pour l'heure je classe prioritairement les lectures de la série Anastasia de Vladimir Megre et d'une trilogie chamanique épuisée écrite par une femme chamane, dispo uniquement en anglais (impression reposant sur mes étagères, mais je ne suis pas chez moi pour vérifier). Et bien sûr le grand Christophe Allain qui m'a fait saisir l'immensité de la création, au même titre que le film vertigineux Interstellar et sa bande son extatique.

Et c'est le montage grandiose du film Premier Contact (Arrival) qui m'a fait sortir de l'impasse du présent condamné, grâce rendue à la reconnaissance du phénomène de la rétro-causalité (chère à Einstein et réactualisée par Romuald Leterrier et Philippe Guillemant). Je trace donc la ligne la plus directe entre maintenant et le futur le plus grand et ambitieux pour l'harmonie collective, avec pour appui ce que l'humanité a engendré de plus beau dans le passé (là ou tu vas tu es déjà, selon Jon Kabat-Zinn). Ainsi je garde toujours espoir à hauteur de ma propre visée qui fait le pont entre souvenirs fructueux et avenir vibrant.

 

Ma consolation sur la préservation du salut du vivant provient d'abord du règne végétal peuplé d'oisillons, duquel je me sens le plus en affinité, puis des enfants non encore dévitalisés par les entraves assénées par leur geôliers de parents (raison pour laquelle je ne peux me résoudre à extirper une pauvre âme du monde des esprits pour lui faire subir les affres du monde-démon, comme dirai Allan Duke), enfin des handicapés enfants de Dieu dont la candeur immaculée fait s'écrouler mon coeur (Freaks de Tod Browning, Elephant Man de David Lynch, Bad Boy Bubby de Rolf De Heer, Forrest Gump, Rain Man, Né un quatre juillet et Gilbert Grape).

 

Enfin, mon film phare reste de loin Blade Runner 2049, transposition de Pinocchio dans le futur le plus sombre qui puisse être. Avec comme bouée de sauvetage le sacrifice pour plus grand que soi, à savoir défendre les plus hautes valeurs communautaires-familiales en se libérant de la considération pour la trajectoire on ne peut plus éphémère des jeux étriqués de l'égo auto-centré. Thématique également magnifiée dans Oblivion (le voile de l'oubli des réincarnations) ou il est question de se jeter dans la gueule du loup au nom de toutes les vies qui pourront alors émerger par la suite.

 

Le salut véritable provient in fine de la plus petite des insignifiances a priori : soit dans Oblivion trébucher dans un livre qui réensemencera le principe du sacrifice, après s'être fait piéger dans des catacombes (le délabrement du passé appelant à être revisité), ou encore dans Edge of Tomorrow la trajectoire d'une goute de sang qui transmet provisoirement à son récipiendaire la faculté de rejouer le dernier chapitre du temps écoulé. Là ou la machine se met à gripper par introduction subreptice d'un corps dit étranger, à savoir le mouton noir des Temps Modernes de Chaplin ou le touchant Mr Hulot-Tati de Jour de Fête, Les Vacances de Mr Hulot, Mon Oncle, Playtime, Traffic, Les Triplette de Belleville et L'Illusionniste. Tout avait donc déjà été révélé à l'humanité dans des oeuvres soit disant de fiction, mais pas si anodines en fin de compte... Pour notre plus grand réconfort.

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Commentaires: 1
  • #1

    Battista (lundi, 28 février 2022 00:01)

    Salut Nicolas,

    Je te remercie de ton message; il illustre la présence de "réenchantement du monde" (merci, je ne connaissais pas cette expression) dans leur manifestation; je crois que dans mon dernier message, j'exprimais un sentiment de désarroi rien qu'avec le peu de disponibilité d'idées de "réenchantement du monde".

    J'ai lu quelque part la mention d'une capacité pour une société, quelque chose qui peut et devrait se produire si certaines conditions se présentent. Quelque chose comme "Quand ça ne va pas il est du devoir pour la communauté de l'identifier avec sincérité, de s'arrêter et de faire quelque chose", Un genre de réflexe de régulation de base qui devrait être disponible et se déclencher en cas de besoin. Je ne vais pas donner mon avis sur ce que je pense être le niveau de besoin objectif pour les gens de procéder à un tel exercice aujourd'hui. Je me demande, par contre, avec espoir, si les gens, la société, disposent encore de cette option. Peut-elle survenir?

    Après rédaction de ces lignes, je me rends compte que c'est aussi peut-être ce que nous avons manifesté dans nos premiers messages, la volonté de dresser comme un bilan qui tarde à venir et de tirer certaines conclusions. Je vois que tu cultives cela depuis un moment. Moi j'y pense souvent. Pour moi ce serait: besoin et envie de conditions meilleures. Besoin de proximité avec la nature, besoin de respirer, un peu plus d'espace physique pour soi.

    Je crois que j'avais lu cette idée avec les camionneurs canadiens, sauf erreur.

    Il y a l'idée de démocratie dans son concept basique, au sens du peuple qui doit disposer des rênes des commandes à travers un mécanisme quand ça ne va pas. Une souveraineté continue.

    Je m'interroge donc sur l'état des lieux, ce que font les gens, comment ils pensent. Ou on en est par rapport à notre considération d'un tel garde-fou. Qu'est-ce qui serait à adresser en premier? Quelles sont les mesures que des gens ayant déjà réfléchi à la question prennent. Comme les LEOS, par exemple, qui recréent la communauté depuis zéro. En tous les cas je vois ce processus en moi grandir naturellement aujourd'hui. Au moins, l'idée d'aller faire autre chose, plus productif et plus sain pour moi et les autres. Je n'ai pas vraiment le sentiment d'être super utile avec mes circonstances actuelles.

    Cela me fait content de savoir qu'il y a des gens qui y pensent et qui y ont pensé sérieusement.