Ma vie coton - par Amatsunico

 

Bonjour à tous les Léos du Cénacle en ce début d'année,

 

Je me décide aujourd'hui avec le début de la nouvelle année à sortir de ma peur, de mon enferment, en dévoilant franchement ce témoignage de mon histoire de vie dans la solitude qui est la mienne aujourd'hui, depuis que j'ai opéré le grand saut au tournant de la soixantaine après 40 ans de vie de famille 3D, et 17 ans de vie heureuse et choyée, comme enfant d'une famille bourgeoise mulâtre d'une petite île qui fait aujourd'hui beaucoup parler d'elle dans la Caraïbe !

 

L'appel de mon âme poussait si fort et m'incitait à suivre tête première un chemin qui m'a enseigné à me choisir consciemment, tout en ne reniant pas mes attachements à la famille, à mon pays d'origine, à ma culture, que ciblait mon prédateur je m'en rends compte clairement aujourd'hui, avec tout un vécu apparemment facile comparé à d'autres, mais quand même tourmenté de l'intérieur. C'était une dichotomie impossible à vivre dans la sérénité et ma vérité profonde. Je m'en croyais sincèrement capable voulant le beurre et l'argent du beurre ! En effet tout me réussissait, alors que c'était le pire des pièges qui se refermait inexorablement dans ma plus sincère inconscience.  

 

En faisant aujourd'hui le bilan de mon riche et intéressant vécu je peux suivre les petits cailloux rouges du tracé de ma vie, soulignés par  la dévalorisation  de moi-même qui s'est clairement manifestée dans tous les rejets que j'ai ressenti et que je comptabilise maintenant comme porte d'entrée favorite de mon prédateur dans le triangle bourreau- victime-sauveur. Je les traque de mon mieux dans mon vécu douloureux actuel, manifesté dans la grande solitude de ma vie. J'y reconnais avec effroi le phénomène de rejet que je vivais mais occultais dans une inconscience crasse, me blâmant toujours de ne pas assez performer. Tout le monde il était beau il était gentil et moi avec bien sûr, malgré le ressenti de culpabilité sous-jacente de tout ce qui m'arrivait. Bien sûr que je suis créatrice de ma réalité, mais elle peut se manifester par un lourd sommeil au gaz, dans l'illusion d'être éveillée. J'avais parfois l'impression de déguster le dessert de ma vie, même s'il avait parfois avec un léger goût amer, le judéo-christianisme aidant, dans tout ce que je recevais en même temps de bénédictions et de synchronicités positives que je qualifiais comme telles, et que ma culpabilité conscientisait bien assez : un cercle vicieux qui me donnait bonne conscience. Je l'appelle aujourd'hui le dessert, de ma vie, que j'ai dégusté avant le met de résistance que je ne peux plus éviter maintenant et qui m'ouvre les yeux sur ce fameux : "décide ou décède" !!!

 

Oui, j'ai finalement vécu des centaines de petites morts douces, que je vivais, sans trop de drame, à tout ce qui m'entourait tout au long de ma vie autocomtemplative egotique, complaisante envers moi-même et les autres qui me donnaient bonne conscience m'empêchant de reconnaître tous les messages implicites et explicites que je recevais de partout, spécialement de mon cercle proche. Je partais en croisade pour sauver tout ceux qui me côtoyaient. Le programme de sauveuse était bien établi, renforcé bien sûr par le prédateur que je ne connaissais pas encore, qui manipulait allègrement  ma tendance à ne vouloir laisser personne pour compte. Depuis ma petite enfance je mettais en action mes dons d'organisatrice, trouvant des solutions efficaces et créatives à tous les problèmes autant personnels, que des autres, même sans être sollicitée. Ce qui m'a valut de croire que j'étais appréciée et louée, selon ma perception, qui ne pouvait qu'être egotique, m'empêchant de reconnaître les messages cachés sous la fausse appréciation des autres, manipulés eux-même aussi par leur prédateurs. 

 

Aujourd'hui le réveil est douloureux et brutal, car je me retrouve seule avec une forte tendance au victimisme pourtant bien reconnu, mais tellement dur à éliminer.

J'ai bientôt 76 ans, et tout le programme élaboré, doublant celui de mon âme dans le sprint de ma vie supposément réussie, bien remplie, s'écroule comme un château de cartes et je me retrouve terriblement seule avec les bras bien pleins de tout le côté matériel qui m'a été octroyé de surcroit sans que je ne le vise. Ce vide en apparence plein, est proportionnel à cette abondance 3D, que je prenais pour de la bonne fortune, et  un juste retour des choses, pour ma gentillesse et ma générosité de cœur qui ne connaissait aucune bornes, et que je me faisais souligner en dehors de mon cercle familial bien sûr.

Je recherchais un faux amour et considération, qui n'ont jamais pu remplir le vide et la grande solitude de l'âme après avoir été, selon ma perception, comblée au centuple, ne pouvant parfois même y croire. Ce fut le plus grand piège qui s'est refermé sur moi et que je reconnais aujourd'hui.   

 

Ayant choisi de m'incarner dans une île esclavagiste dont je reconnais l'influence sur mon subtile victimisme, malgré que je fisse partie des bourgeois mulâtres nantis, j'y reconnais la trame de ma vie et recontacte lentement ces mémoires d'esclave, tout autant que celles de colon. Je vibre très fort à tout ce qui se rapporte à ces vécus, et paradoxalement ne ressens aucun jugement ni condamnation. Je me sens chez moi autant en Europe, en Afrique, qu'au cœur de cette petite île magique qui a bercé mon enfance heureuse mais tourmentée dans son for intérieur, dans la pulsion de tout bien faire, tout réussir, d'éprouver de la compassion pour l'amour de ceux qui étaient visiblement marqués du sceau de la fatalité et cruauté de ce passé dont j'ai partagé des 2 côtés de la médaille, me sentant aujourd'hui tout aussi à ma place parmi le peuple opprimé, autant que parmi les "bourgeois" tout en ne partageant pas cette arrogance qui m'a toujours fortement dérangée.

 

Les circonstances de ma vie m'ont amenée à m'exiler à 18 ans pour ma formation professionnelle qui aurait dû me ramener au pays pour justement compenser délibérément tous les traumatismes et blessures que ma lignée de colon avait infligé à ces " malheureux". Mais contre toute attente malgré ma détermination de revenir en terre natale pour y œuvrer pour le "bien", et mes multiples retours sans succès, je me suis retrouvée unissant finalement ma vie, à un digne représentant de ces douloureuses mémoires, au fin fond de cette Afrique mythique que j'avais substituée à cet idéal, faute de pouvoir retourner au pays natal. Ce fut donc là que je fus poussée à unir ma destinée, que je planifiais toujours vers ce pays natal, à un partenaire de vie directement issu de la race des prédateurs en chair et en os, de ceux que je voulais aider. Mais rendons à César ce qui est à César, c'est aussi celui qui m'y ramènerait contre toute attente pour réaliser ce rêve de retour car il avait tout ce qu'il fallait pour me le permettre en tant que coopérant international nord-sud, et m'ayant promis de m'y ramener. Promesse largement tenue et même plus, ayant tout mis en place pour que je puisse y demeurer si je le désirais ! Encore la grande illusion de ma vie, merci M. le prédateur qui a trouvé ce moyen pour m'obnubiler encore plus et forcer encore d'un cran mon autocontemplation ! 

 

C'est encore avec des compagnons de route appartenant à ma partie "colon" vers qui je fus dirigée tout au long de mon cheminement spirituel qui dure depuis plus de 50 ans, et que je suis appelée à continuer ce réveil, malgré encore mon grand désir de cheminer avec ma partie esclave, ne sachant plus très bien où commence l'une et où finit l'autre !  

 

Je me sens aujourd'hui condamnée à vivre dans cette culture occidentale que je ressens comme étrangère, la voix du cœur me ramenant sans cesse à me sentir plus proche de l'Afrique que de l'occident. Je vis donc cette dichotomie comme un fer rouge qui me brûle les ailes qui n'arrivent pas à se déployer pour mon envol, me retenant au sol dans cette grande solitude et isolement, que je comprends comme juste retour du boomeran karmique que j'ai contribué par mes ancêtres colons à faire ressentir ce détachement forcé de leur souche, à mes ancêtres esclaves, durant cette atrocité de la traite. Tout ce qui s'y rapporte déclenche en moi, non pas de la fausse pitié mais un réel ressenti de compassion, comme si c'était moi qui le vivait dans le présent. Ces mémoires sont tellement vivantes en moi, que j'en arrive à m'identifier totalement à ces vécus, oubliant que j'ai aussi été des oppresseurs !

 

Le grand paradoxe est que mes enfants et petits enfants ne font pas partie de cette minorité visible noire ni même colorée et sont parfaitement intégrés dans ce monde occidental qui leur sied à merveille et auquel je arrive pas à m'identifier après plus de 50 ans malgré mon teint clair !

 

Je suis cependant consciente de ressentir cette diversité ethnique visible dans ma peau, mais encore plus dans mes cellules, dans mon âme. Cela m'aide à l'intégrer.

Je vis donc cette grande solitude car je suis consciente de la vibrer de plus en plus, au contraire de la première moitié de ma vie. J'ai parfois l'impression que tout fait un grand détour autour de moi, terrible rejet, au point de ne plus savoir qui je suis et d'où je viens, malgré que je sache que je suis une âme dans un corps, et non un corps défini par télé et tel critère du hasard dans lequel se serait incarnée une âme. Je suis bien imbue de toutes ces connaissances et notions que je travaille depuis si longtemps, sans arriver à en témoigner dans la sérénité et la centration extérieure de ma vie. Extérieurement tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais au fond de moi je porte la cicatrice de cette blessure d'isolement qui me caractérise de plus en plus et qui parfois me fait perdre courage. Serait-ce les mémoires de cette séparation subie lorsqu'une partie de moi y fut acculée lors de cette capture et interminable traversée vers l'autre rive au fond d'une cale ? Celle qui aussi me cause cette frousse du fond des mers et crainte de revivre un naufrage qui me donna en pâture aux gros hôtes des ces grands fonds marins qui m'épouvantent tant encore de nos jours ! 

Mama Africa, papa Europa, je procède de votre essence et elle me nourrit des ses deux seins.

 

Je vous partage donc aujourd'hui cette expérience plutôt subtile inscrite dans mon intéressant parcours de vie sous plusieurs latitudes, qui a commencé à se dégrader durant ces dernières 10 années, avec le retour à ce que je croyais être le juste du soldat après près de 40 ans de bourlingue à travers la planète, partie super positive de mon expérience. Mais le tout se matérialisa au moment de la retraite avec la défection de mon compagnon qui ne pouvait supporter mon énergie évolutive spirituelle, qui ne lui convenait pas, et le fit fuir, et avec lui tous mes plans de retraite dorée en famille ! Cela couvait déjà depuis notre dernier séjour en coopération au Vietnam, et ne pris pas de temps à se matérialiser dès que, dans toute ma naïveté et enthousiasme, je crus que l'affaire était dans le sac de la retraite dorée en famille, enfin réunie dans un même pays ! Mais ma grande naïveté m'aveuglant, je ne l'ai pas our venir avec cette brutalité ! Ce fut le choc !   

 

Puis suivit la réaction plutôt négative, plus indulgente pour leur père de nos enfants qui ne comprenaient pas non plus mon choix de moi-même à cette époque, après je dois le dire, une vie dorée qui leur donnait la priorité, tout en les préparant à l'indépendance. Pour moi c'était tout à fait logique de leur laisser la direction de leur vie qui ne leur posait aucun problème puisqu'il y avaient été préparés. Ils voulaient l'omelette mais avec des oeufs non entiers ! Quand l'oeuf fut pondu, ce fut l'euphorie de mon côté, de pouvoir enfin me libérer et suivre la voix de mon âme, mais aussi la grande surprise pour la famille que cette volte face, qui me faisait me rallier au réseau de Personocratia au Québec, croyant de mon côté récolter le beurre et l'argent du beurre sans que cela déstabilise trop la famille qui restait une de mes valeurs qui ne m'avait jamais posé de problèmes.

Ce ne fut pas l'applaudissement ni la complicité, ni le comblement de mon besoin de reconnaissance qui fut honoré, pauvre naïve que j'étais ! C'était plutôt la signature de la fin de la vie familiale que je ne prévoyais pas de cette façon, car la nouvelle conscience de Personocratia que j'emboîtais et qui me soulevait, devait me mener à revoir mes idées de la famille qui commençait à sentir le brûlé, avec mon retour au Québec et le mariage de mes 2 enfants assurés de mon soutien. Ce fut vite le désenchantement autour de moi, et pour moi le début de tous mes tourments dû à ce choix de moi-même. Le rejet se fit clairement ressentir avec tout son lot de peurs occultées, passant toute la gamme des émotions et de ressenti de trahison, et finalement la compréhension que ce chemin ne serait pas le dessert de ma vie ! 

 

Le tout se conclu par un divorce que j'ai finalement initié avec ma nouvelle conscience, mais dont les conséquences aujourd'hui me paraissent insoutenables avec toutes les conséquences 3D que je n'avais pas prévues, moi qui avait été prise en charge pour tout le côté administratif familial, et ne faisais que déployer mes talents d'organisatrice de la vie de famille et accompagnatrice ravie de tous les aspects de notre vie de nomade qui me convenaient par dessus tout. Mes babines devaient maintenant suivre mes bottines, c'est le cas de le dire. J'ai tenu bon et tenté de garder la tête haute vu que tout s'était " bien passé" côté financier et ajustement à ma nouvelle vie, déménagement y compris, mis à part mon petit côté victime qui commençait à se manifester, car non seulement ma famille me lâchait mais aussi le réseau Personocratia ne me donnait pas l'assistance affective que j'avais perdu par "ma faute" de m'être frottée à plus grand que moi !!! Là le coup était encore plus difficile à accuser, car c'était ma famille d'âme qui me décevait encore plus. Peu à peu je comprenais que j'avais fait un choix moins évident que pensé. La pensée magique n'était plus magique et je payais cher pour le découvrir. C'est aussi là que la sécurité affective sûre d'une famille, puisque c'était mon cas, ne pouvait être balancée par dessus bord sans autre forme de procès  pour de belles idées théoriques que je me forçais d'intégrer malgré moi. Le prédateur s'en frottait les mains, de tout le festin qui l'attendait !

Cette notion comme je le conscientise aujourd'hui n'était pas encore intégrée dans ma petite tête aux relents Newagistes, et ésotériques, ayant cheminé sur toutes les avenues des pseudos connaissances de l'âge du verseau, des Rose-Croix en Afrique, de Fiat Lux en Allemagne, de Mahikari du Japon en Afrique et en Indonésie, pour enfin aboutir à la conscience personocratique au Québec, bien différente de toutes les notions quelque peu réchauffées de mon parcours spirituel. Elles m'avaient quand même permis d'arriver à ma conscience d'aujourd'hui et de semer en route tout un chargement de pseudo-connaissances qui ne me permettaient pas de travailler et de manifester la voie de conscience SDA en devenir qui se dessinait sous toutes ces expériences. Merci de cette découverte !

 

La dernière expérience, et pas la moindre, comme je le mentionnais fut le grand détachement avec un grand D qui se fraya une place de choix dans l'incendie qui détruisit l'hiver dernier "ground  zéro" ma résidence consacrée à la conscience personocratique qui commençait de toute façon à tirer de l'aile, chez beaucoup d'entre nous qui se sentaient saturés et prêts à voler de leur propre ailes. Son côté radical et quelque peu directif, s'opposait à mon intégration innée de la notion de liberté bien inscrite dans mes cellules vu ma composante de mémoires esclaves, se manifestant dans l'expression toute personnelle et ressentie dans mes cellules, de ma liberté d'être qui je suis sans interférence du ressenti et interprétation de quiconque.

 

J'en suis aujourd'hui au carrefour de tous ces ressentis et du besoin de partager, d'échanger et de continuer à évoluer vers la conscience SDA qui m'a toujours animée incognito, et la conscience de ma part SDS reptilienne qui ne souffre plus de compromis depuis que je reconnais mon prédateur comme moteur positif et allié de mon évolution. Je ressens de plus en plus cette nécessité évolutive de ma vie en solo, sans miroir, bien que mon âme  appelle à grand cris le miroir indispensable à une évolution plus rapide. Je ne conçois pas de continuer à faire du sur place toute seule sans référence à l'autre en face, en butte lui-même à son prédateur pour m'en faire un complice, un allié de partage évolutif et constructeur.

 

J'ai passé sous silence les rares grosses épreuves de ma vie, 2 fausses couches coup sur coup, accidents causant une fracture du crâne à ma fille à 2 ans, qui s'en est heureusement sortie sans séquelles, tremblement de terre détruisant ma maison, détachement forcé de ma terre natale, du clan la familial, rejet de la plus chère de mes amies, de mes gendre et belle-fille, car elles ont été comprises et ne sont plus vivantes, ni ne se dressent en travers de ma route, mais sont plutôt comme des phares balayant de leur faisceaux les embûches du chemin. Je ne sais pas ce que sera la suite, mais je me vautre dans une confiance et un abandon sans réserve à ce que mon âme décide chaque jour et l'accueille avec gratitude, maugréant parfois contre le menu du jour, mais sans attente de résultat cependant. Je ne me blâme surtout pas non plus de devoir cents fis sur le métier remettre l'ouvrage si je retombe inexorablement dans des comportements et des souffrances qui reviennent à l'assaut de mon évolution et dont je décode de plus en plus les provocations. Je n'ai pas de drame à relater ni à me faire pardonner ni à remettre en question, si ce n'est que de travailler à ne plus subir cet isolement qui est le tribu évolutif à accepter au programme que mon âme a concocté pour moi.  

 

Espérant que ce long témoignage inspirera ceux qui le liront et sentiront le besoin d'échanger que j'accueille avec joie !

En toute sincérité,

 

Amatsunico

Cénacle - Québec

 

Télécharger
Ma vie coton - Amatsunico.pdf
Document Adobe Acrobat 85.3 KB

Écrire commentaire

Commentaires: 0