La bonne dose de silicium

Texte extrait de cet article

Très souvent les prescripteurs et les utilisateurs de silicium se posent la question de la dose. En effet, quelle est la bonne dose de silicium à prendre ?
Cette question assez anodine appelle une réponse plus complexe qui n’y paraît car il faut envisager les différents facteurs qui interviennent.

 

 

Besoins journaliers

 

Sans qu’il y ait à ce jour la moindre préconisation officielle, les besoins quotidiens sont généralement évalués entre 15 à 40 mg par jour, ce qui correspond aux apports d’une alimentation normale [1]. Mais du fait des carences observées malgré ces apports, il paraît logique de penser que les besoins réels seraient soit supérieurs soit dépendraient d’autres paramètres .
En fait, ils sont difficiles à évaluer, du fait de la variabilité d’assimilation. Il y a en effet une grande différence entre ce qui est consommé et ce qui arrive effectivement au niveau des cellules.
La partie disponible pour le métabolisme s’appelle la fraction biodisponible. Une extrapolation à partir de travaux chez l’animal estime les besoins en silicium biodisponible entre 2 et 5 mg par jour. Ces besoins réels ne sont pas obligatoirement couverts par les apports alimentaires du fait de la grande variabilité d’assimilation des différentes sources de silicium.

 

 

Assimilation du silicium

 

Car l’assimilation du silicium est très variable selon les sources et est globalement faible. Selon les travaux de Yokoi et Enomoto [2], parmi les formes minérales, seul l’acide silicique en monomère peut franchir la barrière intestinale et donc avoir une activité biologique. Les polymères sont dénués de toute activité biologique. Mais son taux d’assimilation reste faible. Il est généralement compris entre 1 et 10% et diminué par la présence de fibres.
Les dérivés organiques du silicium tels ceux présents dans certaines plantes vertes (ortie, haricots, etc) [ainsi que le silicium organique obtenu à partir du sable (voir le protocole du Réseau LEO)] ont un mode d’absorption différent des formes minérales. […] Cette assimilation est d’autant plus importante qu’il n’y a pas de mélange avec le bol alimentaire, d’où peut être le manque d’efficacité de l’apport du silicium par la seule alimentation.

 

 

Métabolisme et toxicité du silicium

 

Il pourrait être logique de penser que plus on amène de silicium à l’organisme, plus celui-ci fera de l’effet. A ce jour aucune étude scientifique n’a pu le démontrer. Au contraire, il semblerait exister une sorte de seuil au dessus duquel le silicium absorbé est rapidement éliminé dans les urines, comme c’est le cas par exemple pour la vitamine C [3]. Ce phénomène allié à la très faible quantité de silicium présent dans l’organisme (7g en moyenne pour 70kg soit 0,01% [4]) et ce malgré son rôle ubiquitaire laisse supposer un rôle d’oligoélément et donc une activité optimale en faible dose [5].


Il faut noter à l’appui de cette thèse que la majorité des travaux d’application médicale réalisés sur le premier « silicium organique », le monométhyl silane triol (MMST )par son inventeur M. DUFFAUT se basaient sur des solutions très faiblement concentrées.

De plus la non toxicité du silicium a été démontrée par Scheel, Fleischer et Klemperer mais pour l’administration par voie orale d’une solution d’acide orthocilicique concentrée à 170 ppm (170 parties par million = 0,017% soit 17mg/L).


D’autres travaux ont ensuite montré que l’ingestion de forte dose d’acide orthosilicique soluble [seule forme de silicium organique autorisée actuellement sur le marché en prise orale] provoquaient l’apparition de calculs rénaux chez le chat, le chien et le rat notamment s’ils ne buvaient pas assez, ce qui est souvent le cas chez les personnes âgées.
Desai, Burkman et Salisbury ont pu mettre en évidence chez le rat qu’un apport trop prolongé de forte dose d’acide orthosilicique était responsable de l’apparition de nodules au niveau de l’intestin [6].

 

 

Conclusion

 

L’apport de dose élevées de silicium par voie orale ne répond donc à aucune réalité scientifique et peut même se révéler dangereuse pour la santé à long terme. Le risque est toujours présent comme l’a rappelé la Haute Autorité de Sécurité Alimentaire de l’Europe en interdisant le MMST du fait de l’absence de donnée toxicologique.

Le principe de précaution nous oblige donc à nous cantonner à des apports complémentaires à l’alimentation en adéquation avec les besoins réels, c’est à dire un total de 2 à 5mg de silicium biodisponible par jour tous apports journaliers confondus. « Primum non nocere » (en premier ne pas nuire).


Dans cette optique, le silicium organique naturel en dosage adapté pris à jeun semble être une des meilleures alternatives actuelles.

 

 

Notes

[1] Lafranchi J.P. : Le silicium, son dosage, son rôle physiologique. Thèse Pharmacie, 1982.

[2] Yokoi H., Enomoto S. : Effects of degree of polymerisation of silicic acid on the gastrointestinal absorption of silicate in rats. Chem Pharm Bull, 1979, 27 (8) : p. 1733-1739.

[3] Boissier J. R. : Absorption et élimination du silicate de sodium administré par voie buccale. Hop. Pathol. Biol., 1956, 32 : p. 457-461

[4] Creac’h P., Adrian J. : Le silicium dans la chaîne alimentaire et sa localisation dans l’organisme. Med. Nut., 1990, 26 (2) : p. 76-84.

[5] Henrotte J.G., Viza D. et al : Le rôle régulateur du silicium dans la division cellulaire. C. R. Acad. Sci. Paris, 1988, 306 : p. 525-528.

[6] Iler, Ralph-Kingley : The chemistiy of silica : solubility, polymerization, colloid and surface properties, and biochemistry, 1979, p 758.

 

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