Cela en vaut véritablement la peine ! Muriel S

C'est une histoire un peu longue, je l'ai d'ailleurs écrite sur plusieurs semaines, abandonnée, reprise, laissée de côté pour « la laisser mûrir en moi » (en vérité je tournais autour du pot) parce qu'il s'agit de plusieurs pièces de puzzle qui s'assemblent et que je n'avais pas vu comme telles, certaines remontant à plusieurs années, je ne faisais pas les liens entre elles. J'ai eu du mal à la terminer, le petit saboteur étant à l’œuvre avec toute la palette de doutes, de peurs, puis de virus (un gros rhume pendant presque un mois ponctué d'accès de fièvre), de crises d'angoisse...

 

En visitant le site de l’Épopée de la Conscience, je suis tombée sur le lien, dans la rubrique

« clés », de la série « la servante écarlate ». A priori je n'avais pas très envie de la regarder, bien que le titre me disait vaguement quelque chose. Je me renseigne quand même, la série est inspirée d'un roman de Margaret Mitchell datant des années 80... mouais bon.

Et puis un vendredi je visionne le 1er épisode, et en fait j'ai vu tous les épisodes en 3 jours.

 

Grosses remontées de mémoires d'esclaves. Illusions ? Fantasmagorie ? Et bien disons que j'ai failli céder aux sirènes du petit saboteur qui voulait à tout prix me faire prendre les pieds dans le doute et le déni. C'est vrai aussi que j'aurais préféré des remontées de mémoires « cuicui les p'tits oiseaux » comme dit Sand.

 

Aujourd'hui j'écoutais le dialogue n°29 et ceci a retenu mon attention :

« Toutefois, avoir accès à sa multidimensionnalité galactique, ne signifie pas forcément qu'il puisse voir son impact karmique dans sa vie actuelle et encore moins qu'il accepte d'en tirer leçon. Aussi, ce n'est pas non plus parce que certains ont accès à leurs mémoires ou à des visions de "vies antérieures", qu'ils sont nécessairement libérés de leurs jeux karmiques. »

 

Oui c'est vrai, et une petite voix se pointe en moi pour me signifier qu'il est donc inutile que je veuille à tout prix continuer à tirer les rideaux derrière le rideau, ça va m'épuiser pour rien... sauf que ce qui m'épuise au présent c'est la peur, parce que ces mémoires si fortes et si douloureuses à traverser m'indiquent de plus en plus fortement que plus loin il y a des mémoires de bourreaux, question d'équilibre !

 

Et c'est là que je m'aperçois combien il m'est « facile » d'accueillir les mémoires de victimes, après tout dans la « logique » de ce monde 3D SDS, une victime n'a pas à se remettre en question, c'est au coupable, au bourreau de le faire. Une victime a mal, souffre, c'est donc bien la faute de quelqu'un. Il y a longtemps que je sais que ce n'est pas comme ça que ça fonctionne en réalité, mais ça rassure les alters bourreaux (« ne va pas voir plus loin ! »).

 

Il y a eu beaucoup d'indices sur ma route que je n'ai pas compris, pas voulu regarder en face, et tout s'assemble lentement mais sûrement. D'abord les ressentis en visionnant cette série, des douleurs au ventre, des contractions douloureuses du cœur, de l'utérus, un profond dégoût. Ces même douleurs quand, lors d'une vidéo-partage, Hélène parle pour la première fois du livre d'Alexandre Lebreton « MK - Abus Rituels & Contrôle Mental », je sentais déjà le ou les alters bourreaux de loin. Pliée de douleur, j'avais continué à visionner la vidéo le lendemain en fractionné. Je ne tenais pas en place, envie d'uriner, de boire, d'aller faire un tour sur la terrasse, est-ce que j'ai éteint la lumière du garage en mettant en route le lave linge, tiens une de mes poules dans le jardin fait un bruit inhabituel... tout était bon pour faire diversion.

 

Je me suis mise à repenser souvent à deux rêves que j'avais fait il y a environ 5 ans à quelques semaines d'intervalle, les voici :

C'était en 2013. Dans le premier rêve j'étais aide soignante ou infirmière. Je venais chez une personne pour refaire un pansement, chez une autre pour aider à la toilette. Puis j'arrive chez une jeune femme d'environ 30 ans, très brune, cheveux aux épaules, yeux noirs corbeaux perçants, elle était amputée des bras et des jambes. Donc je devais faire sa toilette et comme elle ne pouvait se déplacer pour aller aux toilettes je devais lui mettre une couche. Je m'occupais d'elle tout en discutant et l'écoutant. A un moment elle plante son regard dans le mien et me dit « vous savez j'ai été une grande guerrière, et voilà où j'en suis ! » en jetant un œil sur ses membres amputés. Dans ses yeux il y a tellement de rage et de rancœur que je la crois sur parole. Elle continue à me raconter (j'ai oublié ce qu'elle disait) et je finis par comprendre qu'elle ne me parle pas de sa vie présente mais d'une vie antérieure. Puis je me réveille.

 

Quelques semaines plus tard je fais un autre rêve, nous sommes Georges, moi et deux amis au pied d'un grand manoir ou petit château avec de grands jardins autour, en discutant avec les amis on comprend qu'ils ont décidé de l'acheter avec nous pour y vivre tous ensemble [petit aparté, j'ai effectivement vécu avec ces amis pendant huit ans en communauté, dont trois avec Georges qui nous y avait rejoint et a attendu très très patiemment que je coupe les liens pour partir dans une autre région. On s'est petit à petit perdu de vue quand on a quitté la région parisienne... c'était une amicale bite, j'étais une ado très attardée en mal de reconnaissance, et les années passant, ils n'ont pas voulu de la nouvelle Muriel qui germait en moi, et je ne pouvais plus jouer à celle d'avant, plus possible !].

Dans le rêve donc Georges et moi nous nous regardons consternés, nous savons sans se le dire que cet achat sera un gouffre financier, que même à 4 on n'y arrivera pas, et surtout on ne veut plus vivre en communauté ni avec eux, ni avec personne. Mais devant leur effervescence, sûrs qu'on est d'accord avec leur projet, on n'ose pas dire non.

 

Ils nous invitent à visiter le manoir et on se retrouve simultanément à l'étage, il y a un immense et large couloir avec une enfilade de pièces sur un côté, je sors d'une des pièces quand je vois en face de moi de profil une femme, une robe noire fluide, des cheveux bruns longs. Sa stature, son port de tête me font penser à une danseuse classique. Son visage est très pâle, presque translucide, je regarde Georges et les amis plus loin dans le couloir. Ils ne l'ont pas vue. Tout doucement cette femme commence à virevolter sur elle même et tout en tournoyant elle avance dans ce couloir et entre dans une pièce, je la suis et reste au seuil. Tout en virevoltant elle pulvérise littéralement tout ce qui se trouve autour d'elle, les meubles, les tableaux contre les murs, la longue table et les bancs en bois massif, la fenêtre au fond de la salle, tout est réduit en poudre au fur et à mesure de son passage. Quand elle se dirige vers la porte où je me tiens je recule prudemment, mais elle ne m'effraie pas, je suis surtout très impressionnée par la puissance qui émane d'elle, même si c'est plutôt sombre et ravageur. Elle sort et toujours en tournoyant lentement elle parcourt encore ce couloir pour entrer dans une autre pièce où je sais ce qu'il va se passer, et je me réveille. J'ai eu du mal à me rendormir parce que je connaissais cette femme, même si je n'avais pas vraiment vu son visage de près dans le rêve, j'étais sûre de la connaître.

 

Toute la journée j'ai cherché, me remémorant toutes les femmes brunes que j'ai connues, côtoyées dans le passé, le présent...rien ! Ce n'est que dans l'après midi en conduisant que je me suis souvenue, c'était la jeune femme du premier rêve, amputée des bras et des jambes, l'ancienne guerrière, voilà c'était elle ! El là j'ai dû m'arrêter en urgence sur le bord de la route parce que mon cœur s'est emballé à un rythme fou. J'ai ouvert les vitres, et tout doucement j'essayais de faire entrer de l'air dans mes poumons persuadée de faire une crise cardiaque (dont je ne connais aucun des signes n'en n'ayant jamais vécu).

 

Au bout d'un moment qui m'a paru long le cœur s'est calmé, j'ai pu respirer à nouveau normalement, et du bout de mes orteils à la racine de mes cheveux j'ai eu comme une sensation quasi physique de me remplir de la certitude qu'elle était moi, ou plutôt que j'avais été elle dans une vie antérieure. Disons que c'est la description la plus proche de ce que j'ai ressenti.

A l'époque j'avais encore une vision très linéaire du temps, il y avait le passé, le présent et le futur de cette existence, puis avant les vies antérieures et après les vies futures, le tout sur la même ligne qui s'étirait à l 'infini. J'avais bien lu des choses sur les multidimensionnalités, les lignes temporelles, un ami m'avait bien dit un jour que je n'étais pas que moi ici, qu'il y avait d'autres « moi » en simultané ailleurs, mais franchement je n'y comprenais rien.

Je n'ai pas su quoi faire de tout cela, donc faute de mieux et aussi parce que ça n'avait rien de « lumineux » je l'ai rangé dans un coin de ma tête.

 

Un de ces indices est que j'ai régulièrement côtoyé des femmes plus ou moins manipulatrices tout au long de mon parcours, à commencer par ma mère, ma grand mère, mon arrière grand mère. Je viens d'une lignée de femmes qui intriguaient, manipulaient en toute inconscience et sans méchanceté, je dirais plutôt en « stratégie de survie ». Pendant et à la fin de mon adolescence j'ai commencé à comprendre des petites choses, apprendre des secrets de famille à multiples versions dont je ne saurais jamais lesquelles sont exactes, mais je n'ai pas voulu voir, c'était moche, alors après pas mal d'années j'ai fini par rencontrer une grande manipulatrice, une sœur de Georges (il en fallait bien une pour que j'entrouvre eeeenfin un oeil!), qui utilisait les hommes sous couvert d'amour inconditionnel et de lumière divine, elle « endormait » avec son savoir « spirituel », elle séduisait, pas forcément sexuellement, les hommes comme les femmes, elle est de plus très belle, fait moins que son âge tout en étant dans une « certaine humilité ». C'est une histoire un peu longue qui a duré quelques années. Je me suis souvent demandée si elle n'avait pas été la mère ou la compagne de Georges dans une autre vie, une autre ligne temporelle. Elle a été très vite persuadée que son frère n'était pas heureux, qu'il s'était trompé de femme et qu'il n'avait rien à faire avec moi. En vrai elle représentait un véritable miroir que je ne voulais encore pas regarder. J'ai vécu toutes ses tentatives de séparation comme une grosse trahison, parce que je croyais que nous étions amies proches. J'ai alerté Georges plusieurs fois, mais (comme il disait) il avait une relation « très forte avec sa sœur », elle n'habitait qu'à 3 ou 4 kms de chez nous (elle déménage le mois prochain, et je ne crois pas que ce soit un hasard). Ça a bien failli nous séparer (c'était le but). J'ai souffert terriblement tant que je le vivais victime +++/bourreau +++. Lui aussi a mis longtemps à entrouvrir un œil.

 

Finalement elle m'a rendu service (et elle continue sans le savoir aujourd'hui) parce que grâce à elle j'ai pu démonter le mécanisme de la manipulation des gens autour de moi, et les quelques qui ont croisé ma route ensuite je les ai facilement repérés. Mais une fois de plus tout cela restait extérieur à moi. J'étais La Victime !

 

Est-ce un autre indice ? Depuis quelques jours plusieurs personnes me parlent de pies qui se sont installées dans leur jardin alors qu'il n'y en avait jamais eu avant. Quand elles veulent me les montrer elles n'y sont pas. La dernière personne qui m'en a parlé c'est Georges, je lui ai dit « tiens c'est bizarre, tu es au moins la troisième personne à me parler de pies ». Il m'emmène sur la terrasse pour me les montrer et elles sont là dans les arbres. Je retranscris en soulignant ce qui m'a parlé sur le 1er site que j'ai trouvé au sujet de la symbolique des pies :

« Associée à la sorcellerie depuis l'Antiquité, la pie a souvent eu la réputation de fréquenter les sorcières et les magiciens. Cette association s'explique en partie par l'intelligence de la pie et l'intérêt qu'elle prend à observer les activités des hommes. Oiseau doté d'une volonté propre, la pie indique souvent que nous pouvons faire appel au savoir secret pour obtenir des effets rapides. Le problème, c'est que nous n'avons peut-être pas toutes les connaissances requises pour manifester ce dont nous rêvons.

Lorsque la pie apparaît, il est possible que nous obtenions ce dont nous avions rêvé, mais cette réalisation peut s'accomplir d'une façon inhabituelle ou équivoque et avoir des répercussions que nous n'avions pas envisagées. Si nous pouvons compter sur une magie nouvelle, sur des connaissances et des perceptions sensitives uniques, nous devons faire usage de ces informations avec circonspection. La pie peut nous enseigner à user judicieusement de ce savoir secret, de façon responsable et efficace.

De manière négative la pie peut indiquer qu'il ne suffit pas, en ce moment , de s'occuper superficiellement du monde de l'esprit pour obtenir les résultats espérés. Nous devons nous attendre à vivre une expérience peu ordinaire et il convient, par conséquent, de nous montrer plus prudent que d'habitude. Elle peut également signifier que quelqu'un autour de nous ou nous-mêmes faisons mauvais usage de nos facultés suprasensibles.

Dans le chamanisme amérindien, les plumes de pie sont utilisées dans les rituels de guérison. Étant un charognard, cet oiseau contribue à nettoyer l’environnement et, par le fait, même, ses plumes sont reconnues pour servir à nettoyer et à purifier les malades. »

 

On peut lire cela au premier degré, mais ce n'est pas le plus intéressant. De ce que j'ai compris, la pie m'indique qu'il y a de nouvelles informations, connaissances qui arrivent dont je devrais user (appliquer) avec discernement, de façon responsable et efficace (ne pas tomber dans les pièges de la prédation et de l'orgueil), la pie étant un charognard, elle nettoie ce qui a pourri faisant place nette à un nouveau fonctionnement, une nouvelle façon d'être. Que du positif en somme, alors pourquoi je suis dans un tel état émotionnel, viral ?

 

Peut être s'agit-il d'un indice supplémentaire ? Quand j'ai visionné la 1ère vidéo de la rencontre du réseau Léo avec Nita et Loris, j'ai eu un malaise quand j'ai vu Nita, je n'ai pas compris... pourquoi une telle répulsion pour une personne que je n'ai jamais vue ni rencontrée ? J'ai donc stoppé la vidéo et l'ai longuement observée, mais aucune réponse à mes pourquoi. Ce qui ne m'a pas empêchée de visionner toutes les vidéos de cette rencontre, en notant que cette « aversion » du début ne m'imposait aucun jugement à son encontre, elle et Loris offraient des témoignages et des échanges enrichissants à un point que je ne mesurais pas encore.

 

Puis il y a eu ce jour où j'étais en voiture, j'avais environ 3⁄4 d'heure de route et je repensais à cette série (la Servante Écarlate), et tous ces indices parsemés et à d'autres plus ou moins lointains et/ou importants (mais ce serait très long de parler de tout) que je tentais d'assembler, et j'ai éclaté en sanglots... l'assemblage était laid dans toute sa cru-haute ou sa nu-dite, dur à regarder en face et il expliquait tellement de mes comportements. Je ne suis pas médium ou clair voyante, je n'ai que rarement des images précises qu'on peut nommer visions. Le plus souvent c'est le ressenti du corps accompagné des émotions qui font remonter des « certitudes » (ce n'est pas le bon terme, je fais souvent très attention à « mes certitudes »).

 

Bref en pleurant j'ai « vu défiler » des périodes , des lignes temporelles où j'ai été... Amasutum, prêtresse ? En tous cas, dans une sororité. Et je me suis tournée vers le patriarcat, les hommes pour assouvir une soif de reconnaissance, de pouvoir. J'ai manipulé et intrigué pour accéder à ce pouvoir et j'ai fait beaucoup de mal à mes « soeurs ». Ce que je n'avais pas compris c'est que c'est le patriarcat m'ayant vu arriver avec mes ambitions égotiques démesurées qui me manipulait d'une façon jouissive à l'égale de mon aveuglement.

 

J'en ai conçu une colère et une rancœur extrême, une soif de vengeance terrible que rien n'apaisait. Et j'étais seule, ayant trahi le féminin, manipulé le masculin « au fil du temps » je me suis retrouvée symboliquement amputée des bras et des jambes. Et de fait, je suis née coupable, de tout et de n'importe quoi, mais coupable ! Et depuis l'enfance je me suis toujours conformée à ce qu'on attendait ou à ce que je croyais qu'on attendait de moi, ne surtout pas déplaire, ne pas faire de vague ; Pour « faire des vagues » il faut pouvoir agiter les bras et les jambes.... J'ai amputé très tôt des possibilités, des rêves ou des potentialités. Je me suis longtemps définie comme moche-grosse-conne-insignifiante.

 

Est-ce que ce rêve de femme amputée me montrait symboliquement tout cela, avant de me montrer la puissance destructrice qui m'habitait (« regarde où tu en es, regarde une partie de ce qui t'y a menée ») ? Oui. Et aussi toutes ces femmes en soufre-rance qui ont jalonné mon parcours en me « jouant » les diverses variantes de la manipulation, de la séduction en vue d'amasser du pouvoir et de l'importance (si dérisoires et si illusoires qu'ils soient, à la mesure de leurs propres souffrances, et j'ai usé des ces petites séductions/manipulations aussi), dans mon entourage familial, amical ou professionnel. Toutes ces femmes représentaient des miroirs, me montrant toutes ces parties de moi (ces fractales d'âme.

 

Dans fractale j'entends fracture, cassure, blessure. Pour l'instant ça me parle plus que le mot alter) qui attendaient que je chemine vers elles les bras tendus. Ce que je commence enfin aujourd'hui, mais que de larmes versées... Quand je relis tout ce que j'ai écrit, j'ai la sensation d'être une souris qui a accouché d'un éléphanteau tant toute une partie de moi ne pouvait accepter ces « périodes » sombres, laides, brutales. Un reste « d'amour et lumière » tellement aveuglant qui m'empêchait de voir ?

 

Dans le dictionnaire des malaises et des maladies de J. Martel il est dit pour l'amputation :

« L'amputation totale ou partielle d'un membre [...] est très souvent reliée à une grande culpabilité face à un aspect de ma vie [ou de mes « vies »]. Je veux « m'en couper pour de bon ». Au lieu que ce soit cette dernière qui disparaisse, ce sera la partie du corps qui la manifeste qui sera coupée [voir ensuite tout ce qui est dit sur la symbolique des bras et des jambes, le côté gauche et le côté droit, dans ce livre et ailleurs]. »

 

... Encore plusieurs jours ont passé. En simultané avec cet assemblage d'indices des derniers mois, des réajustements importants ont eu lieu entre Georges et moi. Depuis plus d'un an la relation balançait entre mutisme et conflits. J'essayais de lui parler de mes prises de conscience, de mes réflexions, de mes lectures, du réseau Léo et des sites afférents, souvent j'avais l'impression que je « l'emmerdais », qu'il écoutait et acceptait gentiment, sans plus. Il me semblait qu'il était encore dans l'attitude amour et lumière, communication non violente, et en moi ça bouillonnait furieusement. Je n'étais pas entendue, comprise, reconnue, encore !

 

Comme je ne savais quoi faire de cette colère, souvent c'est Léo qui en faisait les frais. Georges me dira plus tard qu'il avait parfois l'impression que ce que je disais à Léo lui était plutôt adressé. Il avait raison, comme je voulais être entendue dans mes revendications (ma reconnaissance), si je ne pouvais la crier d'un côté, je la criais de l'autre. J'avais beau me voir et m'entendre dans ce comportement tordu et douloureux je n'arrivais pas à me remettre « droite », et bien sûr à la maison personne ne comprenait et je me drapais dans mon super déguisement de victime ! Personne ne m'aime, personne ne me comprend, je fais peur à tout le monde... Même quand j'ai raconté à Georges l'expérience que j'avais vécu avec Léo un matin (voir « croisement de lignes temporelles »), et j'ai mis une semaine à le faire, peur d'être prise pour une dingue, de ne pas être crue, il n'a eu aucune réaction, rien. Là je me suis dis que nos chemins se séparaient lentement mais sûrement, que je nous épuisais à vouloir « l'amener à ma cause, ma vision des choses » (victime, coupable... je tournais en rond).

 

Au début de l'année il y a eu une énième engueulade, Georges me dit qu'il faut qu'on parle, je réponds non ! Je ne voulais pas qu'il y ait Léo dans la maison, et j'estimais que vu notre état émotionnel rien de constructif n'en sortirait. Il me rétorque que je fuis la discussion... peut-être sur le moment, mais je propose de reporter deux jours plus tard où nous serions seuls et aurions la journée.

 

Et nous avons parlé, percé les vieux abcès, démêlé les malentendus. Le tout a été ponctué de rires parce qu'on était ébahis de voir à quel point nous pensions à la place de l'autre et tenions ces pensées tronquées pour vérités (surtout moi). Nous nous sommes enfin dit ce que nous sentions depuis longtemps, que nous n'étions plus amoureux dans le sens de lovebite, bien qu'il y ait encore de l'attachement, et qu'il y avait un nouvel équilibre à trouver entre nous. J'ai admis, puisque regardé en face que j'étais dans une demande disproportionnée de reconnaissance que je ne pouvais trouver qu'en moi. Nous avons observé à quel point nous nous accrochions à de vieux schémas de couple, des attentes, nous nous interdisions des choses qui nous faisaient envie individuellement par peur que l'autre n'accepte pas. Ce qui nous a amené à parlé du réseau Léo... et j'ai appris que Georges était allé lire quelques textes, le Léo dico pour comprendre.

 

Peu de temps auparavant j'avais acheté le livre « le chevalier à l'armure rouillée » dont Hélène avait parlé lors d'une vidéo récente. J'ai dit à Georges qu'il devrait le lire (sans lui dire que je le reconnaissais à presque tous les chapitres), il a dit ok, et on en parlera après.

Et on n'en a jamais reparlé parce qu'à partir de cette discussion j'ai peu à peu lâché toute pression, je n'ai plus eu envie de vouloir pour lui, de le changer. On avait convenu qu'on pouvait effectivement se séparer mais qu'on sentait que nous avions encore un chemin à faire ensemble en laissant les portes ouvertes (vivre ensemble, se séparer, rencontrer quelqu'un d'autre...).

 

Aujourd'hui (donc on est en Mai) on discute comme on ne l'avait jamais fait, il y a un véritable échange d'informations et de démasquage de la prédation entre nous (il pointe des comportements aujourd'hui que je n'aurais pas accepté qu'il remette en question hier, on en rit quand on décortique tout ça ensemble, enfin, nous acceptons le miroir tendu par l'autre), il étudie les cahiers d'un Futur Différent, il pourrait ne pas le faire, je ne lui impose rien, mais justement, il le fait parce qu'il sent l'appel à une compréhension, une recherche d'infos. Il a commencé aussi la lecture des livres d'Anton Parks.

 

Dans ces nouvelles fondations du partenariat féminin/masculin on est conscient qu'il y a tout ou presque à réapprendre, nous n'en sommes qu'au début, il y aura encore des prises énergétiques, des malentendus, mais nous avons cette volonté désormais de ne plus être aveugles et malentendants. Et personnellement, comme je lui ai dit, je peux enfin me libérer du fardeau de ce que je vivais, de deuil d'illusions, d'amitiés qui n'en n’étaient pas, de relations familiales qui ne pouvaient plus être, d'après-midi de larmes, toutes ces choses dont je ne pouvais parler avec personne à part lui, je peux le faire maintenant.

 

La route est longue et multidimensionnelle, rien ne nous garantit le billet gagnant pour la nouvelle terre SDA, mais comme on se dit, nous ne vivons pas tout ça pour rien et ça en vaut véritablement la peine. Ça me fait penser à une citation de je ne sais plus qui : « l'aigle va jusqu'au sommet, l'escargot aussi, mais il en bave »... contrairement à l'homme, il ne viendra pas à l'esprit de l'escargot de se dévaloriser au regard de l'aigle.

 

A bientôt ! 

Muriel S

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