Régime cétogène et jeûne agissent comme un anti-inflammatoire

Un composé produit par l'organisme lors d'un jeûne ou d'un régime cétogène diminue l'inflammation dans certaines maladies.
Marie-Céline Jacquier - lanutrition.fr

 

Le jeûne a des effets anti-inflammatoires. D’après des chercheurs de la Yale School of Medicine qui publient leurs résultats dans Nature Medicine, ce serait dû à une molécule produite lors d’une restriction calorique : le BHB (β-hydroxybutyrate ou acide β-hydroxybutyrique).


Lorsque des mammifères manquent d’énergie, leur survie dépend de corps cétoniques comme le BHB ou l’acétoacétate qui servent de sources d’ATP. On peut se demander si ces cétones et d'autres carburants métaboliques produits lors des déficits énergétiques ont un effet sur la réponse immunitaire.

Dans cette étude, les chercheurs ont introduit du BHB dans un modèle de souris de maladies inflammatoires causées par l’"inflammasome NLRP3". NLRP3 représente une portion d’une organisation complexe de protéines appelé « inflammasome » qui conduit à une réponse inflammatoire dans différents désordres : maladies auto-immunes, diabète de type 2, athérosclérose. En utilisant des cellules immunitaires murines et humaines, les chercheurs ont étudié comment ces cellules impliquées dans l’inflammation répondaient à une exposition à des corps cétoniques.

Les chercheurs ont ainsi montré que BHB bloque la maladie inflammatoire qui implique l’inflammasome NLRP3. En revanche, ni l’acétoacétate ni des acides gras à courte chaîne (butyrate, acétate) ne supprimaient l’activation de l’inflammasome NLRP3. BHB réduisait la production de certaines interleukines chez les monocytes humains. et limitait donc l’inflammation. L’inflammation était aussi réduite quand les souris suivaient une diète cétogène qui élevait les niveaux de BHB dans le sang.

BHB est un métabolite produit par l’organisme en réponse au jeûne, à un exercice intense, à la restriction calorique ou à un régime cétogène pauvre en glucides. Or le jeûne et la restriction calorique réduisent l’inflammation.

Ces résultats suggèrent que les effets anti-inflammatoires de la restriction calorique ou d’une diète cétogène seraient liés à l’inhibition de l’inflammasome NLRP3 par BHB. C’est ainsi qu’un composé produit par l’organisme peut bloquer une partie du système immunitaire impliqué dans plusieurs désordres inflammatoires.

 

Source :
Youm YH, Nguyen KY, Grant RW, Goldberg EL, Bodogai M, Kim D, D'Agostino D, Planavsky N, Lupfer C, Kanneganti TD, Kang S, Horvath TL, Fahmy TM, Crawford PA, Biragyn A, Alnemri E, Dixit VD. The ketone metabolite β-hydroxybutyrate blocks NLRP3 inflammasome-mediated inflammatory disease. Nat Med. 2015 Feb 16. doi: 10.1038/nm.3804.

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Marie Jeanne (mardi, 03 mai 2016 17:46)

    Synchronicité, synchronicité.
    Justement, ces jours-ci, sur Face de bouc et sur son site, Thierry Casasnovas - Régénère, propose une série de vidéos sur le jeûne qui me semblent excellentes. En les visionnant, comme j'ai pensé aux parallèles avec le régime cétogène... Normal, ils ont en commun les effets de la cétose, mais pas seulement. Toutes les formes de jeûne y sont abordées, démystifiées, en particulier dans la vidéo 4, excellente.
    La vidéo 5 porte sur l'aspect spirituel du jeûne. A chacun de voir si ça lui parle ou non...
    http://regenere.org/videos/le-top-des-videos-regenere/le-jea-ne-la-fa-te-du-corps-5patrick-fontaine-jea-ne-spirituel-pria-re.html. Celle-là, pour la question de la prédation, elle vaut son petit pesant de cacahuètes.
    En regardant ces vidéos, cela m'a également fait penser aux exposés sur la nourriture pranique de Gabriel LESQUOY, qui à mon sens, contrairement à certains, en a une approche pas planante pour nous occidentaux et qui surtout soulève des questions intéressantes. C'était juste un clin d'oeil rien de plus. Je crois que le thème des "respiriens" il y a été fait allusion dans le dialogue 42 ou 41, mais franchement je n'ai pas compris ce que vous, Sand et Jenaël, en pensiez vraiment.
    Merci à tous...


  • #2

    L'équipe LEO : (samedi, 25 juin 2016 10:37)

    Bonjour Marie-Jeanne,

    Nous allons probablement approfondir le thème des respiriens, de la nourriture prânique, du végé/crudivorisme (de Gabriel LESQUOY, Alyna Rouelle et Thierry Casasnovas) dans le prochain dialogue. Car ici aussi derrière quelques vérités, se dissimulent d'autres réalités du domaine de la génétique et de l'épigénétique, astucieusement camouflées derrière l'écran de fumé de la prédation SDS.
    Nous aborderons le sujet lorsque nous en aurons saisi le tableau d'ensemble. En attendant, il s'agit de faire preuve de discernement et d'un peu de patience.

    A bientôt.