Témoignage 73 - Muriel S - A chaud !

Commentaire/Témoignage suite à la vidéo : III - Rêve de Jenaël : "la momie" - partage chez Marie-Jeanne le 03/09/16


Témoignage "à chaud" :


J'écoute attentivement et avec grand plaisir la vidéo depuis environ 47 minutes, jusque là où Jénaël en vient à parler à propos de David, de la différence, de l'acceptation de la différence, et d'abolir toute culpabilité en relation (entre autre) avec cette différence. Et là j'ai stoppé la vidéo parce qu'un torrent de larmes et de sanglots m'ont secouée. Impossible à endiguer.


C'est flou ce qui me vient, je vais tenter de mettre des mots dessus. Depuis quelques semaines je suis obsédée par cette phrase : "Je suis dans ce monde mais pas de ce monde", parce que je l'ai relue quelque part, mais ce n'est pas la première fois que je la lis ou que je l'entends, sauf que là elle m'obsède, vous savez comme un refrain d'une chanson qu'on n'aime pas et qui tourne en boucle dans la tête, mais ça dure depuis plus d'un mois. Et je n'ai jamais aimé cette phrase, que je trouvais d'une prétention absolue.

 

Ça me rappelle des conversations avec des gens qui avaient cette "prétention" et a qui je répondais : "de quel droit tu peux dire ça ? Tu es ici à cette époque, dans ce contexte, tu l'as choisi ! Si tu prétends que tu n'es pas de ce monde c'est que tu le fuis, ou plutôt que tu n'assumes pas tes choix d'incarnation présente".


Et bim, tout me revient en pleine conscience avec ces sanglots, parce qu'en fait je sens bien que je suis différente, et que je le fuis, que je ne l'assume pas, que je le refuse en grande partie encore aujourd'hui.

 

Il y a une grande culpabilité là au moment où j'écris, ça vient de l'éducation... J'ai passé mon adolescence et une grosse période de ma vie d'adulte à rêver d'être Mme Toutlemonde (ça me fait penser à une chanson : "juste quelqu'un de bien" d'Enzo Enzo que je viens d'écouter secouée de nouveaux sanglots) :
https://www.youtube.com/watch?v=Bo16qG-a9WM


Le refus de cette différence m'a emmenée à la culpabilité (en fait je suis née "coupable"), et à d'autres connexions que je vois poindre à l'horizon, des peurs, et puis j'ai été élevée à être comme tout le monde (ben oui l'éducation :-) ), et j'ai fini par trouver ça sécurisant, or C'EST TOUT LE CONTRAIRE.


Je sens aussi depuis 1 à 2 ans que je m'éloigne doucement de personnes plus ou moins proches, des amis, des connaissances que j'apprécie, ou ce sont eux qui s'éloignent, comme quelque chose qui s'estompe.

Je ne revendique pas d'être différente, mais c'est ce qui émane de plus en plus certainement. Et je culpabilise, et si mon fils (14 ans) était rejeté à cause de moi ? (Ben voyons ! c'est moi qui ai ces peurs, et je les projette sur lui.

Prédateur quand tu nous tiens ! )


Dans les faits je ne rejette personne, je me sens plus ou moins en affinité. C'est bien la peur d'être rejetée qui me tient encore.
Je ne peux pas en écrire plus, d'autres larmes m'appellent...


Petite anecdote amusante pour conclure ce témoignage "à chaud", depuis que j'ai entrepris d'écrire que ce qui se passe en moi là maintenant, et malgré un pull sur le dos, j'ai froid !

"Il faut avoir du chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse" de Nietzsche (Une petite phrase venue récemment à ma rencontre)
A bientôt


Muriel


Suite du témoignage à chaud.... parce que c'est la journée :-)


Après avoir copieusement versé les larmes libératrices évoquées dans la 1ère partie de mes écrits, arrive l'heure d'aller chercher mon fils au collège à 7 km de chez nous.
Sur la route du retour on discute de sa journée. Devant moi il y a un camping car qui ne roule pas très vite, mais on a le temps et on papote donc tout va bien. Le camping car ralentit, re accélère, re ralentit, et s'arrête au milieu de la voie sans clignotant ni feux de détresse. Prudente j'allume les miens et j'attends en me disant qu'il y a un problème, ou un animal que je n'ai pas vu sur la route... Il enclenche sa marche arrière, ré enclenche une vitesse mais sans bouger.

Donc je sors de la voiture pour aller lui demander s'il a un souci, une panne, que sais je... Et là le chauffeur du véhicule sort en même temps que moi et je me fais copieusement engueuler parce que je n'ai pas compris qu'il a fait tout ça pour que je le double, parce qu'il roulait lentement (en fait il a fait ça "pour me rendre service"), j'essaie de lui répondre que la route étant faite de courbes et de virages et comme je ne suis pas pressée, tout va bien, mais il me coupe la parole en gueulant (pardonnez l'expression, mais c'était vraiment ça !) "il y a quelque chose qui tourne pas rond là dedans" en montrant ma tête du doigt, et là j'éclate de rire en lui répondant "c'est vrai, ça ne tourne pas rond comme chez tout le monde !" et je conclus en levant les bras "c'est comme ça, faut accepter".


Bref, une belle journée, des larmes, des prises de conscience, des débuts de compréhension, une belle synchronicité, puis un fou rire avec mon fils Léo, et oui... un prénom dû à une histoire de félidés à une époque où je ne connaissais pas les livres d'Anton Parks, ni les Urmah. Je vous raconterai probablement dans un autre témoignage.


Cordialement
Muriel

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Commentaires: 1
  • #1

    alicia-atmaja (mercredi, 19 octobre 2016 00:30)

    Je me souviens...c' était dans les années 1990... j' étais partie chez mon frère ainé et ma belle soeur, en région parisienne: un couple et une petite famille (2 filles, mariées, et maintenant des petits enfants) tout ce qu' il y a de plus conforme. Moi, je ne l' étais pas, je ne l' avais jamais été...J' observais attentivement leur mode de vie, de pensée, de comportements et je me savais...différente, seule, si seule... Alors j' ai versé bien des larmes: leur sécurité, jamais je ne l' aurais, ni leurs certitudes, ni leur confort, ni leur aisance matérielle gagnée au travail, sans rechigner, ni cette vie de couple bien réglée, ni cette famille, ni, ni, ni...! Non, moi, j' avais toujours été la rebelle, celle qui avait, disait-on, dans ma famille, un "caractère entier " et indomptable! Je pleurais abondamment, désespérée de savoir que JAMAIS JE NE SERAIS COMME TOUT LE MONDE. Puis, je compris: alors, je renonçai, j' acceptai, je sus, et pour toujours, que la seule chose que je DEVAIS faire était de vivre selon cette différence, et d' y trouver ma sécurité, là, dans cette quête de liberté, oui. C' est le cas aujourd'hui encore, m^me si, à certains moments, j'ai pu être un peu triste de ne pouvoir même pas faire semblant, tu sais, Muriel, rien que pour être parmi tous ces gens, dans leur chaleur, et ne plus être seule parmi eux...Voilà, maintenant, tout va bien, et pour rien au monde je ne voudrais renoncer à cette intense aspiration à la Liberté! Bienvenue au club, chère Muriel!