Comment améliorer les performances du cerveau et prévenir de la démence à un coût quasi nul ?

(pdf disponible en bas de page)

Traduction de l’article : How to Boost Brain Performance and Prevent Dementia Using No- or Low-Cost Strategies - Par le Dr Mercola.                                     

   

 

La maladie d’Alzheimer est une affection courante et à caractère épidémique, touchant près de 5,4 million d’Américains. A moins que des changements radicaux apparaissent, beaucoup d’experts imaginent que la moitié d’entre nous en sera finalement atteints.

 

Comme le régime alimentaire en est l’une des causes fondamentales, cela représente une stratégie de base de la prévention et du traitement. C’est un point important, vu qu’il n’y a aucun traitement conventionnel significatif pour cette maladie dévastatrice. Eliminer le blé, les céréales raffinées et le sucre de votre alimentation serait un sage début, dû aux effets toxiques qu’ils peuvent avoir sur votre corps, votre cerveau compris.

 

Les médicaments comme Namenda ou Aricept, qui sont communément prescrits dans les cas d’Alzheimer, ont une efficacité très limitée, et provoquent potentiellement de sérieux effets secondaires.

 

Dans cet interview, le Dr David Perlmutter, diplômé en neurologie et auteur du best seller du New York Times The Grain Brain Whole Life Plan: Boost Brain Performance, Lose Weight, and Achieve Optimal Health,” (Le plan de vie complet du « cerveau céréale » : améliorez vos performances, perdez du poids et obtenez une santé optimale) partage ses approches de stratégies-clés qui vont aider à améliorer les performances du cerveau et considérablement réduire le risque de contracter la maladie d’Alzheimer.

 

“The Grain Brain Whole Life Plan” (Le plan de vie complet du « cerveau céréale ») est une extension et une continuation de son livre précédant The Grain Brain: The Surprising Truth About Wheat, Carbs and Sugar — Your Brain’s Silent Killers.” (Le « cerveau céréale » : la surprenante vérité au sujet du blé, des glucides et du sucre – les tueurs silencieux de votre cerveau). Le propre père de Perlmutter est décédé d’Alzheimer – une mort, il l’a réalisé par la suite, qui aurait pu être évitée et qui a été un moteur pour son travail.

 

« Pour être clair, personne n’hérite de la maladie d’Alzheimer. Ceux parmi nous qui avons des parents atteints d’Alzheimer courent un risque accru. Nous sommes certains qu’il y a des gènes, comme l'apoliprotein E (ApoE) 3, 2 et 4, qui jouent le rôle de transporteur de l’allèle ApoE-4 et qui augmentent le risque d’une personne [de contracter la maladie.]

Mais cela n’est pas un facteur déterminant pour savoir si vous allez attraper ou non la maladie. Cela indique que vous avez un risque plus élevé de contracter la maladie. Mais la beauté de ce dont nous parlons, c’est que vous pouvez contrebalancer ce risque. Vous pouvez changer votre destinée, » dit Perlmutter.

 

 

Les premiers facteurs de risques pour la maladie d’Alzheimer

 

Selon Perlmutter, votre diète représente de loin le plus grand facteur déterminant. Pour vous prévenir d’Alzheimer, vous avez besoin de vous concentrer sur une diète qui alimente votre cerveau et votre corps avec des graisses saines, pas des hydrates de carbone (excepté les fibres).

 

Le livre de Perlmutter est centré autour de la notion que votre corps préfère brûler des graisses parce que c’est rentable et que cela minimise la production de radicaux libres, tout en réduisant l’inflammation. 

 

Devenir un brûleur efficace de graisse, non seulement aide à se prévenir de l’Alzheimer, mais aussi de Parkinson, des maladies artérielles et coronaires, du diabète, du cancer et d’autres maladies chroniques.

 

« Cela comporte de larges implications lorsque nous changeons notre diète et que finalement nous abandonnons le sucre et le bombardement de notre physiologie avec des glucides, situation à laquelle nos gènes n’ont jamais été confrontés auparavant. » dit-il.

 

C’est très émancipant, la notion que nous pouvons changer l’expression de notre code de vie, notre ADN, en faisant certains choix dans notre façon de vivre, comme nos choix de régime alimentaire, d’exercices, s’assurer que nous ayons un sommeil adéquat, diminuer le stress et d’avoir de bonnes relations sociales.

 

Tous ces facteurs épigénétiques changent l’expression de votre ADN, et peuvent changer notre destinée, même en ce qui concerne le risque d’Alzheimer. »

 

 

Pourquoi la diète cétogène est tellement bénéfique pour la santé et les fonctions cérébrales ?

 

Quand votre corps brûle des graisses comme carburant principal, des corps cétoniques sont créés. Ces corps cétoniques ont non seulement un très bon rendement énergétique et représentent un carburant supérieur pour votre cerveau, mais génèrent aussi moins de dérivés réactif de l’oxygène et moins de dommage dû l’oxydation. Mais ce n’est pas tout.

 

« Il s’agit plus que le simple fait de renforcer nos cellules avec les corps gras qui fait la beauté de cette diète. Quand vous stoppez les glucides et les sucres, et que vous ajoutez une quantité adéquate de graisses saines, votre corps produit des cétones, dont l’un d’entre eux s’appelle l’« acide bêta-hydroxybutyrique.

 

Il se trouve que celui-ci n’est pas seulement une source idéale de carburant à brûler par vos cellules, mais l’acide bêta-hydroxybutyrique a aussi un rôle épigénétique. Il a en fait un effet considérable sur l’expression de votre ADN…

 

Quand vous êtes en cétose douce et que votre corps est capable d’utiliser cet acide bêta-hydroxybutyrique, ça stimule des changements dans l’expression de ton ADN qui sont positifs, comme la réduction de l’inflammation, la stimulation de la détoxification et de la prolifération d’antioxydants ».

 

L’acide bêta-hydroxybutyrique stimule aussi des récepteurs de cellules appelés « protéines G ». Quand ces récepteurs se lient avec l’acide hydroxybutyrique pendant une cétose douce, ça provoque une réduction de l’activation de voies de l’inflammation, et l’inflammation mène vers la plupart des maladies chroniques, telles qu’Alzheimer, les maladies du cœur, les diabètes ou le cancer.

 

Donc il ne s’agit pas simplement de renforcer nos cellules avec de la graisse. Ce type de diète – haute en consommation de graisses saines, modérée en protéine et faible en glucide – aide aussi à modifier votre métabolisme, et ainsi à vous mener sur le chemin de la santé.

 

 

Le cas du cycle « festin-famine » opposé/alterné à la cétose continue

 

Pour modifier votre mode de combustion vers l’utilisation de graisses, vous avez besoin de réduire massivement les glucides nets, puisque votre corps les utilisent prioritairement dès que du glucose est disponible. Néanmoins, cela ne signifie pas que vous ne pouvez plus manger de larges quantités de glucides. En fait, je ne conseille pas de maintenir un état de cétose pendant des années et des années.

 

Si votre taux d’insuline descend trop, votre foie va plutôt augmenter la production de glucose. Si la production de glucose du foie n’est pas réduite par l’insuline, vous allez finir avec un taux élevé de sucre sanguin, même si vous ne mangez pas d’hydrates de carbone.

 

Dans mon nouveau livre, « Fat for Fuel », je recommande le cycle « festin-fammine » au lieu de la cétose en continue pour cette raison. En augmentant périodiquement l’apport de glucides, en consommant 100-150 grammes de glucide, en opposition aux 40-60 grammes quotidien, votre taux de cétones va considérablement augmenter et votre taux de sucre sanguin va chuter.

 

En complément à cela, l’insuline – nécessaire à la lipogenèse (la production de graisse) – est aussi requise pour la production de protéines.

 

Quand vous vous nourrissez avec une alimentation cétogénique à l’extrême, vous diminuez votre taux d’insuline jusqu’à un taux vraiment bas 24/7, et vous n’avez pas assez d’insuline pour fabriquer des protéines. Ceci précède la détérioration et vous commencez à perdre votre masse musculaire, ce qui n’est pas sain.

 

 

Soyez attentif de ne pas éliminer des glucides sains

 

Perlmutter nous avertit aussi de ne pas s’abstenir des sources de fibres. Ces prébiotiques nourrissent les bactéries saines dans vos intestins, en éliminant cet apport de nourriture, vous pouvez affectez négativement votre microbiote. C’est pour ça que je prône sans arrêt l’importance de réduire vos glucides nets, c’est-à-dire surtout ceux qui ne contiennent que peu ou pas de fibre. Souvenez-vous, les légumes sont des hydrates de carbone, et vous pouvez les manger sans limitation.

 

« C’est important que ces hydrates de carbone soient intégrés dans le programme, surtout les aliments riches en fibres prébiotiques : jicama, racine de chicorée, feuilles de dents-de-lions, ail, oignon et poireau » Dit Perlmutter. « Je pense que cela est une raison importante qui explique pourquoi les gens qui maintiennent un état de cétose profonde, rencontrent des problèmes. »

 

 

L’exercice rajeunit et régénère votre cerveau

 

“The Grain Brain Whole Life Plan” (Le plan de vie du cerveau céréale) traite non seulement du régime alimentaire, mais également d’un ensemble d’autres facteurs qui sont important pour une santé neurologique optimale, incluant l’exercice, le sommeil, la gestion du stress. Perlmutter relate un événement qui montre à quel point les émotions peuvent avoir de l’impact sur le niveau de stress et inversement les émotions positives comme la gratitude, sur le processus de guérison. Cette histoire personnelle se trouve aussi dans son livre.

 

Mis à part la gestion de vos émotions et du stress, l’exercice est une autre stratégie très importante. Certains exercices sont particulièrement bons pour stimuler le facteur neurotropique dérivé du cerveau (BDNF),  qui a un puissant effet rajeunissant sur vos muscles et votre cerveau à la fois. Un taux élevé de BDNF a été corrélé avec une diminution considérable du risque d’Alzheimer. Comme le relève Perlmutter, le BDNF « ne fait rien d’autre que vous aider à développer un nouveau cerveau. » 

 

« On s’aperçoit que n’importe quel exercice d’aérobique aura un tel effet. Ceci vient d’être publié plusieurs mois auparavant – une nouvelle étude faite par Dr. Kirk Eriksen à l’Univercité de Californie à Los Angeles. La conclusion était que les pratiquants réguliers d’exercices aérobiques, peu importe leur âge, avaient 50% moins de risque de contracter la maladie d’Alzheimer. C’est une déclaration importante. On peut jardiner, on peut marcher, on peut nager, faire du vélo – tant qu’on augmente le rythme cardiaque. Ils ont démontré ces changements profonds sur le cerveau par IRM. »

 

 

Elever le taux de BDNF par des moyens naturels pourrait être plus efficace que la thérapie aux cellules souches

 

Le curcuma peut aussi élever le taux de BDNF, comme le peut l’oméga 3 DHA de base animal. Le DHA n’est pas vraiment un carburant comme les autres graisses mais un composant structural de vos cellules. Il s’intègre directement à vos membranes cellulaires et c’est le seul corps gras qui ait cette particularité et qui n’est pas brûlé en tant que carburant, comme tous les autres que vous pouvez manger.

 

Quand vous considérez que 50% de la graisse de votre cerveau est du DHA, l’importance de cette graisse oméga 3 devient plus facilement identifiable. Le DHA agit également comme inhibiteur du COX-2 et un puissant anti-inflammatoire. Selon Perlmutter, les récentes recherches suggèrent aussi que le concentré de fruit de café (aussi appelé fruit du caféier), est l’une des plus puissantes façons d’élever son taux de BDNF. 

 

 « Quand vous cueillez un grain de café, ce n’est pas un grain que vous prenez. C’est une baie. Le grain est la partie centrale. La graine sert à vous faire votre café. Mais le reste de ce fruit subit ensuite un procédé d’extraction permettant d’obtenir ce concentré de fruit de café dont il a été démontré qu’il avait une action d’élever considérablement le taux de BDNF. Vous pourrez en acheter, je crois, tout bientôt dans les magasins diététiques. » dit-il.

 

« Mais je veux souligner que la meilleure chose que vous pouvez faire si vous voulez élever votre taux de BDNF et ainsi permettre à de nouvelles cellules cérébrales de se développer, est… d’acheter de nouvelles paires de basket et de vous activez… Cela stimule la production de BDNF et aide au développement de nouvelles cellules cérébrales…

 

Quand on stimule le développement de nos cellules cérébrales par l’exercice et l’augmentation du taux de BDNF, cela  stimule le développement des cellules souches, exactement où elles ont besoin d’être dans le centre de la mémoire du cerveau. Il y a des compagnies qui font de la thérapie de cellules souches en cas [de maladies] neurodégénératives tout autour du globe… Le défi avec la thérapie de cellules souches est de placer ces cellules là où elles ont besoin d’être et ensuite, d’espérer qu’elles se différencient dans le type de cellules nécessaires. 

 

Ce dont nous nous apercevons avec la thérapie de cellules souches endogènes, en d’autres termes, la production de BDNF provoqué par l’exercice, le fruit de café et le curcuma, c’est que c’est exactement ce qui se produit. Les cellules souches grandissent où elles ont besoin. Elles se développent pour devenir des cellules cérébrales pleinement fonctionnelles et elles migrent également dans des zones où on a besoin d’elles. »

 

 

D’autres bénéfices importants de l'exercice

 

Mise à part la stimulation de la BDNF et la promotion de la plasticité cérébral, l‘exercice stimule un important signal métabolique, le  PGC-1α, un co-activateur transcriptionnel, qui augmente la biogénèse mitochondriale. Le PGC-1α régule autant l’activité mitochondriale que la réplication mitochondriale. Cela est important, comme votre cerveau est l’organe de votre corps le plus dense en mitochondries.

 

« Il se trouve que les mitochondries font plus que simplement nous aider à produire de l’énergie » explique Perlmutter. « Les mitochondries sont en fait impliquées dans la détermination de quelle cellule vit ou meurt… C’est la thérapie mitochondriale.

 

Nous sommes en train de considérer l’Alzheimer et Parkinson comme des mitochondropathie ou  maladies mitochondriales qui peuvent être contractées suite à une exposition aux toxines, comme nous le voyons avec Parkinson, ou simplement directement dû à des effets toxiques sur les mitochondries provenant de l’alimentation. Par exemple, une alimentation riche en sucre est toxique pour les mitochondries.

 

Voici encore un troisième bénéfice à l’exercice aérobique qui vient d’être publié. Il semble que ceux qui pratiquent des exercices aérobiques ont une plus large diversité de bonnes bactéries. Plus vous faîtes de l’exercice, plus les organismes vivant dans vos intestins sont diversifiés. Cela corrèle avec une meilleure santé, une réduction de l’inflammation et un système immunitaire plus équilibré. Je pense que nous avons divulgué trois raisons très importantes pour que les gens comprennent qu’ils ont besoin de pratiquer l’aérobique. »  

 

Une importante et fascinante note subsidiaire ici, sont les découvertes de Dr Dale Bredesen, un chercheur de l’UCLA qui, en optimisant 36 différents paramètres liés au style de vie, pu renverser les effets d’Alzheimer de 9 patients sur 10. Il s’agissait de la pratique de l’exercice, de la diète cétogène, de la stimulation de la synthèse de la vitamine D et d’autres hormones, de amélioration du sommeil, de la méditation, la détoxification et l’élimination du gluten et de la nourriture transformée.

 

Son travail a été publié dans le journal „Aging“ en 2014. Vous pouvez télécharger le texte entier, qui détaille le programme complet. Selon Bredesen, « le résultat … suggère que, au moins au début de la maladie, les déclins cognitifs pourraient être largement engendrés par des processus métaboliques », ce qui correspond exactement aux suggestions de Perlmutter.

 

 

Comment la lumière affecte les fonctions cérébrales 

 

De façon intéressante, les recherches montrent que les gens vivant sous des latitudes nordiques ont un taux plus élevé de décès dû à la démence et Alzheimer que ceux qui vivent dans des régions plus ensoleillées, suggérant ainsi que la vitamine D et/ou l’exposition au soleil représentent des facteurs importants. J’ai récemment interviewé Dr Lew Lim au sujet de l’utilisation de la lumière  « infrarouge proche » comme traitement de l’Alzheimer, connue sous le nom de « photobiomodulation ».

 

Environ 40% des rayonnements solaires sont des infrarouges proches. Je devrais publier cela sous peu, jetez un œil sur mes prochaines publications. C’est un domaine vraiment fascinant qui semble être prometteur.

 

On estime que la lumière infrarouge proche interagit avec la cytochrome c oxidase (CCO) – une des protéines interne de la membrane mitochondriale et membre de la chaîne de transport d’électrons. CCO est un chromophore – une molécule qui attire et se nourrit de lumière.

 

En bref, la lumière solaire aide vos cellules à utiliser de la meilleure façon possible la nourriture à disposition, et améliore la production d’énergie (ATP). La longueur d’onde optimale pour stimuler la CCO se trouve être dans deux régions, le rouge entre 630 to 660 nm et les infrarouges proches entre 810 et 830 nm.

 

La photobiomodulation améliore aussi l’oxygénation des cellules. Une des manières que cela se produit est en libérant le monoxyde d’azote (NO) dans votre corps après avoir été exposé aux rayons rouges et infrarouges proches. Le NO est un vasodilatateur (qui aide à dilater les vaisseaux sanguin), qui diminue votre pression sanguine et améliore votre santé vasculaire. Quand vous illuminez les mitochondries avec de la lumière rouge et des infrarouges proches,  cela favorise la synthèse de facteurs de transcription génétique qui déclenchent la réparation cellulaire, et cela est vrai dans le cerveau comme partout ailleurs dans votre corps.

Bien que l’exposition solaire apparait être la meilleure option, suivie par des technologies comme le traitement aux infrarouges proches, d’autres systèmes d’émission dans le spectre des infrarouges proches est aussi bénéfique. Lim a inventé un dispositif de photobiomodulation pour la santé neurologique et le traitement de la démence, mais si vous êtes limités financièrement, vous pouvez utiliser une lumière infrarouge proche (850nm) de sécurité sur Amazon.

 

Je la positionne au-dessus de ma tête pour la santé cérébrale. Comme le fait remarquer Perlmutter, la [synthèse de la] vitamine D qui est cruciale, est un autre effet important provenant d’une raisonnable exposition au soleil. 

 

 

L’importance du sommeil

 

Le sommeil est un autre facteur qui peut jouer un rôle significatif dans votre santé mentale, comme votre cerveau ne peut se détoxifier et se nettoyer que pendant le sommeil profond.

 

 « Nous voyons que les études corrélatives qui montrent très bien que le sommeil interrompu, de même que l’apnée du sommeil, ne permettant pas un sommeil réparateur, sont en rapport avec la maladie d’Alzheimer. Il y a plusieurs raison à cela. Nous savons, par exemple, que si vous mesurez des marqueurs de l’inflammation, comme la protéine réactive C et d’autres, [on remarque qu’] ils sont en relation étroite avec des facteurs de nécrose tumorale alpha et avec le degrés d’anormalité de la qualité du sommeil d’une personne. » Dit Perlmutter.

 

« Nous reconnaissons que le cerveau subit un « nettoyage de maison » profond durant la période de sommeil. Ce n’est pas comme si tout s’éteignait. C’est le moment où le cerveau fait de l’ordre. C’est quand nous activons ce qui s’appelle le système glymphatique qui aide à éliminer les débris.

 

Des recherches [récentes] indiquant que durant le sommeil, le cerveau doit subir ce qui s’appelle l’élagage synaptique. Ce que cela signifie, c’est que nous passons notre journée entière à établir de nouvelles connexion entre les cellules du cerveau, mais nous dépendons du fait que durant notre sommeil, nous réduisons les connections qui ne seront pas forcément nécessaires. Nous ne submergeons pas ici le « disque dur » avec toutes ces connections qui ne sont pas nécessairement importantes pour nous.

 

J’en parle dans mon nouveau livre, toutes sortes d’idées que les gens peuvent suivre pour améliorer leur sommeil… Tant de gens regardent les nouvelles de 23heures, qui de nos jours, suffisent à maintenir n’importe qui éveillé. De nouveau, c’est essayer de favoriser le fait d’aller se coucher quand le soleil a disparu et se réveiller quand le soleil s’est levé. C’est extrêmement important. C’est un choix de vie très important, tout comme notre façon de manger et de faire des exercices. »

 

Il n’y a pas seulement les soirées passées à regarder la TV à des heures tardives qui vous empêchent de vous endormir en faisant chuter la production de mélatonine – un puissant antioxydant et une hormone qui provoque le sommeil – le type de programme que vous choisissez de regarder va aussi affecter votre santé cérébrale. Comme le fait remarquer Perlmutter, « si vous vous bombardez vous-même avec toutes sortes de bêtises que vous voyez autour de vous, le monde [finit par] ressembler à un endroit très sombre et effrayant. Cela élève le taux de cortisol. C’est toxique pour votre centre de mémoire cérébrale. C’est la base. » 

 

Vous pouvez quelque peu limiter l’impact négatif des lumières artificielles et des écrans électroniques le soir en portant des lunettes boquant les lumières blues. Je mets mes lunettes colorées en orange dès que le soleil se couche.

 

« Une fois de plus, c’est important d’un point de vue génétique parce que le génome de nos ancêtres était parfaitement adapté pour répondre à cet environnement. Nous portons ce même génome aujourd’hui et devons faire de notre mieux pour recréer cet environnement [du passé] et satisfaire nos besoins – dormir suffisamment, être physiquement actif et de nous nourrir avec une alimentation qui ne contient pas beaucoup de sucre ni de glucide. »

 

 

Interaction sociale

 

Mis à part l’exercice, le sommeil et l’exposition au soleil, une autre stratégie pratique et sans coût qui peut promouvoir la santé de votre cerveau est d’améliorer vos relations sociales. On appelle ainsi « zone bleue » les régions autour du globe où les gens ont une meilleure santé et vivent plus longtemps. Que font-ils de différent par rapport aux autres peuples ? S’alimenter plus sainement est l’une des réponses, mais ils sont [aussi] physiquement plus actif et sont socialement plus engagés.

 

« Ils ont des réseaux sociaux. Il y a des sociétés dans lesquelles les plus âgés, par exemple, sont intégrés, reconnus et continuant à participer activement à la vie de la communauté » explique Perlmutter. « Cela a, d’un point de vue chimique, comme profond effet de faire baisser le taux de cortisol et d’élever d’autres agents [hormonaux] dans le corps comme, par exemple, l’ocytocine, qui se trouve être appelée « l’hormone de l’amour. » 

 

Je suspecte que dans l’humain, il y ait même probablement des changements observables des bactéries du microbiote de l’intestin… Il y eut un compte-rendu [montrant que]… le taux de bêta-amyloïdes était en rapport avec la modification de la flore intestinale. Quand il n’y avait pas de bactéries intestinales, il y avait au fait moins de bêta-amyloïdes produites dans le rat génétiquement modifié, contrairement à la présence d’une flore intestinale standard. 

 

La raison pour laquelle je le mentionne est parce qu’il y a une forte volonté de développer des traitements pour débarrasser le cerveau de bêta-amyloïde... Mais combien est-il intriguant de  remarquer que ceux d’entre nous qui se sont concentrés sur les bactéries intestinales sont maintenant en train de reconnaitre qu’il y aurait une interaction tellement fondamentale avec la production de protéines amyloïdes dans le cerveau. »

 

 

Est-il conseillé de manger du blé ?

 

J’ai récemment interviewé John Douillard, l’auteur de “Eat Wheat: A Scientific and Clinically-Proven Approach to Safely Bringing Wheat and Dairy Back Into Your Diet.” (= Manger du blé : une approche scientifique cliniquement prouvée pour réincorporer du blé et des produits laitiers en toute sécurité dans votre alimentation. ») Dans cette interview, j’ai remarqué que Perlmutter était tout disposé à accueillir les notions de Douillard, qui se concentre sur l’idée qu’il y a une différence significative entre le blé complet non-raffiné et le blé industriel raffiné, et qu’une fois les fonctions intestinales rétablies, manger du blé complet pouvait être très sain.

 

« Permettez-moi d’abords de dire que je connais John Douillard depuis 25 ans… j’aime beaucoup ce gars, » dit Perlmutter. « Il est dévoué à la santé. Je l’ai interviewé donc et je dois dire que je ne suis pas d’accord avec lui. Sa controverse est  que nos ancêtres mangeaient du blé à certaines périodes de l’année. A nouveau, je lui donne tout le bénéfice du doute, mais je lui ai dit dans l’interview que je n’étais pas d’accord avec lui de la manière la plus gentille possible.

 

Le problème avec le blé et autres produits contenant du gluten… est que le gluten, en raison de la protéine qu’il contient appelée gliadine, est une menace pour la paroi intestinale. Les recherches du Dr Alessio Fasano de Harvard a clairement montré que la gliadine, que l’on trouve dans le blé, l’orge et le seigle, cause une augmentation de la perméabilité intestinale chez l’humain… Ce qui représente une manière infaillible de déséquilibrer le système immunitaire et augmenter l’inflammation dans le corps.

 

Je veux vous faire part de quelque chose, une observation très intéressante. Après que j’ai fait cette interview avec Douillard, les commentaires sur l’interview ont été tellement positifs… parce que nous n’étions pas d’accord mais que nous nous respections l’un et l’autre. Nous avons entendu chacun le point de vue de l’autre. Nous ne nous sommes pas coupés la parole. Cela paraissait certainement bien inhabituel à notre époque. Je terminerai ainsi. Encore une fois, je pense que c’est un gars formidable. C’est ok de ne pas être d’accord. »

 

 

Le symposium annuel pour l’institut de médecine fonctionnelle

 

Perlmutter est le président de l’institut pour la Conférence internationnale annuelle de 2017 sur la Médecine Fonctionnelle, « le cerveau dynamique », qui se tiendra à Los Angeles du 1er au 3 juin. La rencontre se focalisera sur la neurogénèse et la plasticité cérébrale qui permettent le rétablissement de conditions neurodégénératives.

 

Les conférenciers seront Bredesen, Michael Merzenich, le principale pionnier des recherches sur la plasticité cérébrale à l’Institut Buck, Rudolph Tanzi, professeur de neurologie à Harvard, qui va parler de comment les changements d’activités et de style de vie affectent le BDNF, Dr Terry Wahls, qui va parler des stratégies de régulation positive des fonctions mitochondriales et du parcours du PGC-1α à travers le régime alimentaire et d’autres choix de style de vie, et Dr Joe Pizzorno, un médecin naturopathe qui va parler de la toxicité et la détoxification.

 

« Je ferai l’ouverture… mais aussi, je vais me focaliser sur la science émergeante du microbiome et comment cela se relie à ce qui est ainsi appelé la connexion intestin-cerveau, » dit Perlmutter.

 

Les réservations en ligne pour l’événement fermeront le 30 mai 2017.

 

Pour plus d’informations au sujet des précautions à prendre pour se protéger contre l’Alzheimer et d’autres maladies chroniques, je recommande vivement la copie du livre de Perlmutter "The Grain Brain Whole Life Plan : Boost Brain Performance, Lose Weight, and Achieve Optimal Health," (Le plan de vie complet du « cerveau céréale » : améliorez vos performances, perdez du poids et obtenez une santé optimale). Il a aussi écrit trois autres livres sur le thème de l’élimination des céréales pour améliorer la santé et optimiser la santé cérébrale. The Grain Brain (Le Cerveau Céréal), “The Grain Brain Cookbook“ (=Le livre de cuisine du Cerveau Céréale) et Brain Maker” (=Le Créateur de Cerveau).

 

Je vais aussi sortir un nouveau livre, " Fat for Fuel” (La graisse comme carburant) en mai, qui va approfondir les détails les plus fins de la nutrition cétogène et ses bénéfices pour la santé, incluant l’amélioration de la santé du cerveau. D’ailleurs, Perlmutter était l’un parmi deux douzaines d’experts médicaux qui a participé à l’édition du livre, et je lui suis profondément reconnaissant pour sa contribution inestimable.

 

« Je suis vraiment très enthousiaste à propos de votre nouveau livre. J’ai eu l’opportunité de le lire à l’avance et je veux dire à tous vos lecteurs qu’il va être très bien reçu. Pas seulement en termes de succès, mais aussi très profitable pour quiconque le lit.

 

J’aimerais clore avec une citation si vous voulez bien. Elle est de Ralph Waldo Emerson… « Ne te dirige pas [dans la direction] où mène le chemin. Va plutôt là où il n’y a pas de chemin et laisse une trace »… Nous tous sommes clairement des cas particuliers. Vous avez véritablement ouvert une voie pour tellement de gens. Je pense que c’est tellement merveilleux que vous ayez fait tout cela pendant toutes ces années et continuiez à le faire, parce que [votre travail] est un phare pour nous tous. »

 

Fat for Fuel” (=la graisse comme carburant) est mon dixième livre, mais c’est le seul que j’ai fortement désiré d’écrire. Il est né d’une pure passion et d’une profonde préoccupation pour ceux qui meurt inutilement du cancer – car ce sont les mêmes interventions alimentaires fondamentales qui traitent le cancer, l’Alzheimer, les diabètes et l’obésité.

 

Ces maladies ont tous le même problème fondamental qui est un dysfonctionnement mitochondrial. La bonne nouvelle est que cette dysfonction métabolique peut être évitée et est réversible en appliquant de simples stratégies, à moindre ou sans coût, dont certaines ont été présentées dans cet interview.

 

 

 

'Fat for Fuel' (« la graisse comme carburant ») — Mon nouveau livre pour aider à combattre le cancer

 

Sortant en mai, les stratégies que je présente dans mon livre le plus récent « Fat For Fuel » sont juste trop importantes pour votre santé et votre bien-être pour les mettre de côté et « attendre que ce soit le moment juste [pour les appliquer] ». Vous vieillissez chaque jour. Votre corps produit de moins en moins de mitochondries, cela joue en votre défaveur dès le début. Le temps n’est vraiment pas de notre côté.

 

Et même si vous on ne vous a pas diagnostiqué un cancer, vous avez probablement déjà des cellules cancéreuses dans votre corps en ce moment même. Exactement comme tout le monde en a. ça dépend de votre corps si elles vont survivre ou succomber. Je crois que « Fat for Fuel » vous donne les meilleures chances de combattre le cancer ou d’autres maladies chroniques en réparant et en renouvelant vos mitochondries.

 

Pourquoi attendre quand vous pouvez commencer maintenant à opérer d’importants changements par rapport à la santé de vos mitochondries – des changements qui auront un effet ricochet sur votre corps entier ? (...)

  

 

Traduit par Johannes avec la participation d’Emma pour le réseau LEO

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