Lettre à ma contrepartie masculine - par Nina

Je me suis incarnée femme dans un corps d'africaine, le 5 mai 1980 à Bangui (RCA), 6 mois après ma naissance, mes parents se sont installés à Bordeaux où ma mère se suicida alors que je venais d'avoir 5 ans. J'ai jeté un voile sur mon enfance et mon adolescence passées à Bordeaux de 1980 à 1999. J'ai peu de souvenir heureux de cette époque où je m'exerçais assidûment à l'art de la guerre... !

 

De 1999 à 2009, j'ai vécu à Niort, fais des études d'assurance et de droit financées par le biais d'une bourse d'étude "maîtresse officielle" délivrée par un avocat réputé, alcoolique et fantasque de la ville. Cette relation adultérine de 8 ans a été la plus longue que j'ai vécu (de 22 à 30 ans), c'était une histoire égotique passionnée faite de domination sexuelle et de soumission sociale. Je lui apportais « amour », sexualité et confiance en lui et lui me procurait tendresse, sécurité financière et reconnaissance sociale. On se déchirait mais on n'était incapable de se quitter : prise énergétique continuelle, c'était le bal des prédateurs !

 

A cette époque, je vivais uniquement pour que mon père et cet amant avec qui j'étais en compétition soient fiers de moi : je rêvais de devenir avocate afin d'obtenir une position et un statut social qui feraient qu'on m’appellerait "Maître". (Probablement étais-je en train de visiter des mémoires d'esclavagiste ou cherchais-je à prendre ma revanche sur une vie d'esclave...).

Toujours est-il que vivant entièrement sous la guidance de mon ego, rien ne comptait en dehors de la poursuite d'études et d'objectifs professionnels qui je pensais, à l'époque, me permettraient d'être enfin heureuse et comblée dans cette vie dans laquelle je m'étais toujours ennuyée à mourir ! C'est pourquoi, le fait d'échouer aux 3 tentatives possibles pour intégrer l'école des avocats contribua fortement à ébranler cet ego puissant et dominateur. (Il m'aura alors fallut de nombreuses années pour que celui-ci accepte et comprenne les choix de mon âme.)

En 2009, suite à un voyage en Centrafrique que je pensais faire initialement pour des raisons professionnelles (je persistais à obtenir le titre d'avocat centrafricain compte tenu de ma double nationalité), je percevais les prémices de l'éveil de mon âme et de sa guidance.

 

Accepter l'enfance 

 

Dépourvue de toute tendresse et de tout contact chaleureux depuis le remariage de mon père lorsque j'avais 11-12 ans, je vivais seule, triste et continuellement dans la peur d'être frappée et réprimandée par ma marâtre. La douceur était si absente de mon existence que je me suis protégée dans la dureté, l'aigreur et la froideur.


Je n'aimais rien : ni moi, ni les autres ! Je n'aimais pas vivre dans cette famille au sein de laquelle pour moi rien ne se passait, rien n'était partagé d'un point émotionnel et la vie n'était que peur, besogne et corvée : je vivais une vie de servante à l'image de celle de ma tantine, venue de Bangui pour s'occuper de nous, à la mort de ma mère. Elle n'était qu'une adolescente, sans instruction et vivait avec nous terrorisée et complètement sous l'emprise de mon père qui l'avait toujours méprisé.


Elle aurait pu être une grande sœur pour moi mais elle ne savait malheureusement que reproduire l'image et l'éducation rigides de mon père envers lequel elle avait une certaine fascination.

 

Les approches tactiles étaient maladroites, lors des séances de coiffage je ressentais toute sa fatigue et sa frustration de vivre cette vie qui l'a rendait si malheureuse. Devenant, une petite intellectuelle, une « Mme-je-sais-tout », nous n'avons jamais pu nous retrouver dans ce qui fait la fierté d'une femme africaine à savoir être une bonne femme de maison : je n'aimais pas être dans la cuisine alors qu'elle excellait dans l'art culinaire. Elle savait que dans ce domaine elle pouvait faire la fierté de mon père. Lui, l'intellectuel africain, l'instruit qui pourtant trimait à se lever tous les matins à 5h du matin pour vivre sa vie d'immigré et tailler dans la viande froide en tant que boucher. Alors qu'il vivait cette vie d'esclave laborieuse pour la grande distribution, il assumait le service minimum dans l'éducation de ses enfants : nourriture, vêtement, scolarité et discours moralisateur. Il vivait dans la peur que nous tournions mal, dès lors son manque de confiance en nous et en la vie a attiré sur nous : le mal-être et le mal de vivre !

 

J’idolâtrais cet homme, fatigué, déprimé, à la vie que je trouvais si dure, triste et injuste... je me sentais proche de lui car probablement partagions-nous cette tristesse silencieuse, indicible qui pesait sur nos âmes ! Il était le veuf, celui qui assumait tout, seul et à bout de bras, l'éducation de ses 3 enfants, depuis la mort de leur maman... se plaignait-il alors.

(Une forte douleur à l'épaule droite me rappelle aujourd’hui à quel point je peux encore avoir moi-aussi tendance à reproduire ce comportement et vouloir tout assumer seule, pour ensuite m'en glorifier...)

 

"La mort de votre maman" fut la seule information que nous ayons eue à son propos, elle n'a toujours été que "la morte", celle que l'on tait et que l'on doit absolument et vite oublier. Le veuf portait son deuil avec orgueil et radinerie !

"Un homme ne pleure pas, un homme est fort" répétait-il inlassablement aux deux jeunes garçons (petit et grand frère) qu'il avait devant lui, comme pour mieux le réentendre et ancrer cet axiome plus profondément dans sa psyché. Nous étions 3 à ainsi boire ses paroles, qui progressivement nous formataient et nous coupaient de nos émotions.

Cet émotionnel qui aurait pu être source d'informations, qui aurait pu nous aider à comprendre et à voir la souffrance psychique dans laquelle nous étions englués, n'a pas été accepté et pire, il fut refoulé dans les profondeurs de nos inconscients (2 défenestrations - la mienne en 1988 et celle de mon petit frère 5 ans plus tard en 1993 - auraient pourtant pu nous alerter... mais il a été préférable de se retrancher derrière les superstitions africaines !)

 

La douleur et la colère liées à la perte de la mère sont demeurées inconscientes. Elles ont rongé mon cœur, nos cœurs, si profondément, nous manipulant si violemment que toute cohabitation devenait avec les hommes de ma famille (frère et père) progressivement impossible. (La difficulté et l’appréhension que j’ai aujourd’hui à vivre avec un homme sous le même toit, trouvent leur source probablement à cette époque.)

 

Il fallait trouver des coupables à toute cette culpabilité que nous portions tous en nos âmes : le père la portait si lourdement, qu'il n'a pas eu d'autres choix que de la transmettre aux enfants ! Cette culpabilité inconsciente m'a privée du droit de m'aimer mais aussi de la peur d'aimer et d'être aimée. 

Moi qui dans cette fratrie était le féminin, j'en étais totalement déconnecté en refoulant mon émotionnel ; mon inconscient porte encore les traces de cette négation d'amour, de ce déni de soi.

 

Devenir mère le 1er juin 2012, a été le moyen que mon âme a trouvé pour m'extirper de mon déni et me permettre de visiter cet inconscient souffrant. La culpabilité a refait surface : "fille indigne !", pensais-je alors de moi-même, en observant Gaïa grandir...

 

A compter de l'année 2014, il a fallut descendre affronter ces émotions refoulées. Je me suis d'abord sentie coupable d'avoir oublié ma mère, de l'avoir niée et de ne pas l'avoir pleurée. "Ce que tu n'as pas connu, ne peux pas te manquer !" disais-je habituellement en parlant d’elle, voilà de quelle manière j'exprimais la profondeur de mon déni de deuil, de souffrance... et surtout, d'une certaine manière le déni de l'inconscient !

 

La maternité avait donc pour but de me remettre en contact avec mon inconscient (la figure archétypale de la mère symbolisant l'inconscient - cf. Le livre La mère dans les contes de fées). Lorsque le 20/05/2015, je pleure enfin la perte de ma mère, 30 ans après sa mort, j'ai su que mon âme me demandait d'aller visiter cet inconscient car le déni est aux antipodes de l'acceptation.

 

Sortir du déni a ouvert la boîte de Pandore et m'impose aujourd'hui de vivre avec toutes ces émotions refoulées et non-exprimées sainement dans cette vie, qui pourtant ce sont imprimées dans mon corps ! C'est ainsi que l'annonce d'un cancer diagnostiqué au sein droit est venue me rappeler de la nécessité de connecter avec tout(e)s ceux et celles qui vivent en moi et à travers moi.

 

C'est comme ça que tantôt je reçois la visite de la petite fille triste, apeurée et victime du manque affectif et d'amour de soi mais il s'avère qu'elle est reçue par l'adolescente ou la femme qui a peur d'aimer et d'être aimée car on ne lui a pas appris à aimer et donc elle croit qu'elle n’y a pas droit.

 

Elle croit aussi que pleurer c'est pour les faibles, parce qu'elle veut être forte et dure comme son père pour qu'il puisse l'aimer car il lui a dit et elle sait, compte tenu de son auto-jugement permanent, qu’il ne supporte pas la faiblesse. Donc elle aussi juge les autres et se juge tout autant, elle ne supporte pas sa faiblesse, la rejette chez elle pour mieux rejeter les autres (l'acné que j'ai porté pendant ces nombreuses années était indéniablement la marque de ce rejet)

 

Elle veut se montrer forte pour mieux les voir faibles et ainsi les dominer. C'est pourquoi, le processus d'acceptation de la victime a été si ardu : il me demandait d'accepter ma vulnérabilité, de la voir dans les yeux des autres pour mieux la reconnaître. L'Univers n'y est pas allé de main morte, en l'espace d'1 mois : victime dans un procès d'assises et victime du cancer ! Je n'ai pas eu le choix que de voir la victime en moi et libérer l'émotion ressentie par cette partie fragile et vulnérable.

 

Frappée par la maladie, le plus dur a été d'accepter de vivre l'expérience seule et dans le célibat ! Lieu où le « sel y bat » car en effet, comme me l’a suggéré Hélène (alors que cette métaphore, reçue lors de l’écriture de ce texte dans le langage des oisons, n’avait pas encore de sens pour moi), il s’agissait pour moi de laisser le sel de mes larmes s’abattre sur moi... d’accueillir l’action purificatrice et rédemptrice de mes larmes salées ! Car, en effet, moi qui avais été conditionnée à ne jamais pleurer, je touchais alors la quintessence de ma solitude : l’idée de la mort en solitaire !


Aucune force masculine pour me soutenir dans ce combat contre la maladie, je touchais le fond ! Le pire scénario pour moi, était en train de se réaliser, trop c’était trop ! L’idée d’en finir et de capituler prenait forme dans mon esprit…

 

Dépourvue de l'estime et de l'amour de soi, je me retrouvais justement dans cette situation que je m’étais toujours efforcée d'éviter à savoir de me montrer faible. Alors, demeurant  néanmoins confiante dans la guidance, j'ai lâché, j'ai larmoyé et accepté de m'apitoyer en reconnaissant en moi cette faiblesse inavouable...

 

Interpellée par la symbolique du cancer dans le dictionnaire des maladies, j'ai découvert que j'étais dans le rejet inconscient de moi-même... dans la non-acceptation de mon incarnation et dans une spirale involutive d'auto-destruction !

Parce que dans les croyances du moi programmées par mon prédateur, seule la force est "aimable", valorisable et digne d'amour. 

 

Élevée dans les croyances du patriarcat que mon ego avait fait sienne, je ne reconnaissais et n'acceptais que la force, en cela je rejetais ma propre faiblesse, tout en méprisant comme mon père celle de l'autre. Pourtant, ce père qui se voulait si fort a été attiré par une femme si fragile, qu’elle en a perdu sa force de vivre. A moins que ma mère, par sa défenestration, n'eut recours à son ultime force dissimulée pour prouver à cet homme qu'il n'était pas si fort que ça et pouvoir enfin, le mettre face à sa fragilité refoulée...

 

Ayant choisi de me libérer des rôles karmiques, dans cette incarnation, ma guidance devrait me permettre de comprendre le choix karmique de mon âme pour ces géniteurs-là...

 

 

Comprendre la dualité

 

Désormais consciente de la manière dont le patriarcat institutionnalisé a crée la dualité afin de nous faire croire à des réalités duelles illusoires, je découvre comment cette dualité existe d'abord à l'intérieur de nous-même. Ainsi fragmentée, je ne choisis de voir et d'accepter que ce que mon système de croyances (hérité de mon éducation paternelle et de la prédation) me permet de concevoir.

 

Rejetant le reste, qui n'est autre que l'autre polarité d'une même réalité qui la complète, je n'accède qu'à la moitié du tout car privée de la moitié obscure de la vérité.

C'est ainsi que je prends conscience que tout ce à quoi je m'identifie, que je crois être moi, produit mécaniquement le rejet de son opposé, de son contraire, c'est à dire de l'autre polarité !

 

« Le cancer est lié principalement à des émotions refoulées, du ressentiment profond et parfois de longue date, par rapport à quelque chose ou une situation qui me perturbe encore aujourd'hui et face à laquelle je n'ai jamais osé exprimer mes sentiments profonds. 

Même si le cancer peut se déclarer rapidement à la suite d'un divorce difficile, d'une perte d'emploi, de la perte d'un être cher, etc., il est habituellement le résultat de plusieurs années de conflit intérieur, de culpabilité, de blessures, de peines, de rancunes, de haine, de confusion et de tension. Je vis du désespoir, du rejet de moi ! »

 

Voilà entre autres sur quoi la tumeur qui grossissait dans mon sein droit venait m'éclairer.

Un exemple me vint à l’esprit : ma seule croyance inconsciente "Je suis ci et non ça" (remplaçons le ci par le ni et ça par le na) ce qui donne "Je suis ni et non na"  (ex. : je suis forte et non faible) contribuera mécaniquement à faire que "na" se crée dans ma réalité pour être conscientisé, accepté et ce afin de justement me permettre de comprendre que "je suis à la fois Ni et Na" car Ni et Na ne sont que les 2 côtés de la même pièce NiNa. Voilà comment grâce à mon prénom qui veut dire "grâce" je commence à conscientiser pour enfin sortir progressivement de la dualité...

 

Avoir été élevée dans la croyance qu'il me fallait être forte et choisir avec volontarisme de l'être, m'a conduit à rejeter, par peur, toute sorte de faiblesse et de vulnérabilité. De même croire et chérir l'indépendance, me pousse à rejeter la dépendance (ma propre dépendance vis-à-vis des autres et la dépendance des autres envers moi-même !). Ces rejets inconscients sont nourris par l'illusion de la dualité. J'ai cru que mon père était l'homme le plus fort et le plus courageux de la terre d'avoir surmonté son veuvage (le décor), jusqu'à ce que je vois en lui toute la lâcheté et la faiblesse du monde pour ne pas réussir à accepter de partager avec moi les émotions liées au suicide de ma mère (l'envers du décor). Alors qu’il est ce qu’il est, et l’image qu’il me renvoie ou ce que je perçois de lui, n’est en fait que le reflet de mon propre auto-jugement. L’illusion naît d’abord en moi-même, lorsque je choisis de nourrir cette dualité intérieure.

 

Cette civilisation patriarcale a fait de la femme, le sexe faible car son émotionnel lui empêcherait soi-disant d'être forte. Or, j'ai bien constaté que l'impossibilité pour mon père et sa peur d'aller contacter cet émotionnel souffrant, le rend fragile et prisonnier de sa culpabilité. Lorsque 30 ans après, j'ai voulu aborder avec lui le suicide de son ex-femme, ma mère, il s'est terré dans un mutisme si douloureux que j'ai pu enfin voir que la force que je voyais en lui - et que je voulais à tout prix m'approprier – n’était qu’une illusion !

 

A vouloir à tout prix être forte, par peur d'être faible, c'est mécaniquement, l’expérience de la faiblesse qui s’est imposée à moi... pour enfin être acceptée. 

Je me suis retrouvée perdue en conscientisant toutes ces croyances et ces identifications devenues inopérantes qui m'empêchaient en fait d'être libre d'être...

 

Dès lors, je n’ai pas eu d’autre choix que d'accepter que les résistances dissimulées de mon ego s'écroulent.

La division illusoire et infernale qui règne dans ce monde, entre les femmes et les hommes, les victimes et les bourreaux, les bons et les méchants, les faibles et les forts, les soumis et les dominants, les anges et les démons, l'âme et l'ego... m'empêchait de comprendre que l'expérience dans la dualité exige de connaître la complémentarité de tous ces rôles en les expérimentant tous !

 

Ci-dessous l’extrait d’un passage tiré de l’épopée de la conscience (Chapitre V, partie 2) dans lequel Hélène et David livraient une analyse de la dualité qui a profondément résonné en moi : 

 

« Nous voyons à travers la Gnose comment le sens profond de l'enseignement nous est efficacement caché par la dissimulation de la vérité derrière les croyances qui nous sont dictées. L'être humain projette son mépris et ses craintes sur le serpent, d'une certaine manière à juste titre puisque ce dernier nous offre le miroir de notre partie écailleuse et prédatrice. Mais la plupart s'arrêtent à cette perception véhiculée par l'inconscient collectif et n'y distinguent pas l'aide précieuse du "Mal" à bousculer nos repères sécurisants et à devenir le "Bien" en nous offrant ainsi une autre vision de la réalité qui ouvre une porte sur la Connaissance... »

 

Selon Brigitte Boudon : 

 

« Sous les noms de Prôtogonos ("Premier-Né"), ou de Phanès ("Celui qui fait briller"), Éros est la puissance qui intègre et concilie les opposés et les contraires ; c’est la force primordiale qui permet d’unifier les aspects différenciés d’un monde déchiré par les tensions. 

Eros, le plus ancien dieu grec, dieu de l’Amour et de la Nécessité, est donc mis en avant, en tant que premier-né qui intègre et concilie les contraires. »

 

C'est bien de cela dont il est question, le rapport avec nos démons c'est à dire avec le monde entropique, la résurgence du chaos, évolue, car la maturation dans l’œuf a révélé notre capacité à intégrer les opposés : une nouvelle réalité  peut enfin naître ! 

 

Cependant, il s'agit pour nous deux d'un processus encore plus profond : nous ne maturons pas chacun dans notre œuf, mais devons partager la même matrice. C'est-à-dire unir nos contraires à la fois intérieurement, chacun en nous-même, ainsi qu'extérieurement avec l'autre. Et l'énergie prédatrice se charge à la perfection d'opposer, de confronter, de provoquer des combats en duel, que seule la puissance d'Éros permet d' "alchimiser" en une force créative et évolutive. »

 

Eros que Guiliana Conforto nomme la Force Faible ! Quel bel oxymore qui révèle à lui seul toute l’ampleur du travail que j’ai à accomplir dans cette incarnation…

 

 

Observer la programmation liée au masculin

 

A la recherche désespérément de l'homme de ma vie, j'ai compris que j'avais en fait peur d'être seule. Dans l'attente de former un couple (et programmée par le syndrome du prince charmant), j'ai refusé d'accepter d'être seule, résultat j'ai donc toujours été célibataire et en ai souffert toute ma vie.

 

En tant que femme (qui se croit libre et indépendante), j'ai peur à l'idée de ne plus l'être. Je souhaite qu'un homme s'engage auprès de moi mais mes peurs inconscientes de ne plus être libre, d'être dépendante et aussi d'être abandonnée (amplifiées par la prédation) s'invitaient constamment dans mes relations.

 

Une rencontre récente avec un kiné, homme du corps et du mouvement (dont je relaterais les compréhensions ultérieures) m'a permis de prendre conscience de la programmation matricielle contradictoire dont j'étais porteuse concernant mon rapport aux hommes. 

 

En effet, alors qu'une partie de moi croit au masculin-sauveur, garant de ma complétude et fantasme continuellement à une relation fusionnelle qui la libèrera de son mal de vivre ; l'autre partie cherche à dominer l'homme, à le rendre fou "d'amour" et à le posséder de corps et d'esprit ! La prédatrice sexuelle qui vit à travers moi va être attirée par des hommes mariés sur lesquels elle souhaite asseoir son pouvoir charnel et sa domination psychique. Pour ce faire, elle oriente mes pensées et manipule mes émotions en me faisant "tomber" dans son piège de soutirage d'énergie psychique, émotionnelle et sexuelle... alors que jusqu'à présent je croyais que je "tombais amoureuse" ! 

 

C'est ainsi que, grâce à l'observation de ce que je ressentais et des pensées qui m'envahissaient (clairement issues de la 4ème densité SDS) lorsque je me trouvais en contact de ce kiné marié… et même après l’avoir quitté (jusqu’à la prochaine séance), vu qu’un canal de prédation avait été magistralement introduit au travers de cette rencontre, pour me pomper énergétiquement…

 

Aidé par le retour des Léos que j’ai désespérément sollicité pour comprendre enfin ce qui se tramait en moi et à travers moi, j'ai pu pour la 1ère fois détecter ce programme d'attachement et de dépendance affective en lien avec la gente masculine que la prédation activait par l'intermédiaire de mes hormones sexuelles ! Canal de prédation que j’alimentais – du fait de mon ignorance – par une intense excitation émotionnelle doublée d’un sentimentalisme outrancier qui faisait vibrer toutes mes cellules à mon corps défendant.

 

Avant que je ne la débusque, ses agissements non conscientisés occasionnaient à la midinette naïve - qui vit aussi en moi - frustration et désarroi émotionnel...

 

Grâce à la conscientisation de ce programme me conditionnant, je peux me enfin comprendre pourquoi j’ai passé de très nombreuses années de ma vie accro au feuilleton télévisée les feux de l’amour ! Je pouvais sentir à cette époque mon corps émotionnel littéralement vibrer sous l’influence des intrigues dramatico-romantiques que je suivais avec passion. Ajouté à cela, la technologie hypnotique cathodique, je peux aujourd’hui comprendre comment ce programme tv permettait à la prédation de se nourrir à mon insu de mon émotionnel, excité par le masculin.

 

Ayant détecté la faille dans ma psyché par laquelle s’insinue la prédation pour me soutirer de l’énergie psychique et sexuelle, je m’évertue désormais à observer sans juger, mes sursauts émotionnels lorsque je suis en présence d’un homme.

 

 

Reconnaître la multidimensionnalité 

 

Comment rétablir en mon être l'équilibre dans cette problématique attraction / répulsion du masculin, qui ne sert que les intérêts de la prédatrice ?

Dans l’épreuve de la maladie, je visite pour la 1ère fois consciemment des mémoires de victime. Grâce au réveil du cancer et l'arrêt des glucides qu'il m'a permis d'accepter, je développe progressivement une nouvelle conscience, des voiles se lèvent et je découvre que je ne dois pas me fier aux apparences.

 

Il s'avère que c'est ma fille Gaïa dans cette vie qui m'a permise de me reconnecter à ma mère Rose, à son deuil et aux émotions de victime du masculin qu'elle m'avait karmiquement transmise et que je refoulais. Il s'avère que c'est aussi au travers de ma relation avec Gaïa que j'ai pu connecter avec des mémoires de bourreau qui se manifestaient à son encontre, ces réminiscences m'avaient alors poussée à conscientiser et à enquêter sur notre lien karmique bourreau/victime...

 

Dans un 1er temps, j'ai pris conscience que vivre mon rôle de mère me connectait directement à l'inconscient collectif (la Grande Mère autrement dit celle d'où naît la conscience) et à l’archétype jungien de la mère qui comporte tout un tas de personnages (sous-personnalités), dont les contes de fées font l'écho : de la marâtre à la bonne fée, en pensant par la méchante sorcière... Ayant accepté de tous les accueillir dans notre relation mère-fille, je ne m'identifie plus à aucune de ces sous-personnalités... y compris celle de la mère : ma fille de 5 ans m'appelle volontiers parfois par mon prénom, comme pour marquer notre détachement...

 

C'est alors qu'une fois, que j'ai pris mes distances avec nos jeux de rôles mère-fille, j'ai pu en déceler un autre carrément impensable !

 

Lors d'une conversation avec Sand où nous parlions justement de Gaïa, de la multidimensionnalité et de nos autres vies, elle me dit de ne pas me fier aux apparences que j'avais certes devant moi l'apparence d'une petite fille de 5 ans mais que son âme avait nécessairement un lien karmique avec moi... et que ce lien pouvait tout à fait être marital ! Dans ce sens, je pouvais donc tout à fait avoir permis le retour dans ma vie, de mon ex-mari Henry, ce prénom avait jailli subitement de l'intuition de Sand, probablement car rimant avec mari ;-) 

 

Toujours est-il que je ne reconnais pas ce prénom qui ne me dit rien, en revanche ce que je reconnais c'est l'énergie de colère, de rejet et la volonté de domination qui s’immiscent par moments entre Gaïa et moi. Je reconnais cette énergie qui est la marque de mon rapport à l'homme... d'un homme dont j'aurais pu être la victime (ou le bourreau) dans une autre vie et qui m'aurait choisie, comme mère, pour renaître dans cette vie et nous libérer de ce lien karmique bourreau-victime... !

 

J'ai réalisé à quel point les conditionnements et les croyances pouvaient être bloquantes : j'ai perçu les résistances que devait surmonter une telle idée pour se frayer un chemin dans mon esprit... que je considérais pourtant comme ouvert !

Lorsque je finis par accepter de simplement concevoir l'idée, je passais à l'observation et là, ce fut hallucinant !

 

Je décelais sous un regard nouveau avec l’œil de la conscience, tout ce que jusqu'à présent, je percevais mais m'efforçais de refouler (en la réprimandant) car cela me mettait très mal à l'aise...

 

En effet, alors que ses agissements pouvaient être parfaitement qualifiés d'innocents - car venant d'une petite fille affectueuse, chaleureuse, câline et très en demande de contacts physiques - je choisissais d'admettre à quel point, ils pouvaient me mettre, par moments, très mal à l'aise et de me demander pourquoi je tentais de réfuter ces comportements. Tout s'expliquait !

 

Bien que cette révélation fut déstabilisante est très très très inconfortable,  je prenais conscience qu'effectivement une des incarnations de l'âme de cet enfant avait très probablement pu être un de mes amants dans une de mes vies...

 

C'est ainsi que je pouvais mieux comprendre mon besoin de distance physique que je devais souvent lui imposer et surtout la notion de respect réciproque de l'intimité que j'ai tenu très tôt à lui inculquer. Sur les conseils de Sand, il m'a suffit, pour m'en convaincre, de fermer les yeux lorsqu'elle cherche à me caresser, à vouloir m'embrasser sur la bouche ou à déboutonner mon décolleté pour admettre ressentir ce malaise incestueux. J’avais tenté à l'époque, d'approfondir des recherches sur la sexualité enfantine et l’œdipe freudien, mais comme aucunes de ces théories n'incluent la multidimensionnalité de l'être, elles ne pouvaient pas me permettre de comprendre mon ressenti et donc libérer sainement les émotions associées à ces parties de notre êtreté.

 

Lorsque j'abordais avec Gaïa à son réveil, la conversation que j'avais eue avec Sand la veille, au sujet de nos liens passés, quelle n'a pas été ma surprise lorsqu'elle me répondit avec une vérité toute naturelle et une expression différente sur le visage "oui, c'est vrai, elle a raison...". La partie qui chez elle, est concernée (Henry ou pas) a donc reçu l'information et quant à moi, je peux désormais prendre de la distance avec ce ressenti de mère-froide et ces émotions de colère et de rejet vis-à-vis d'elle parce que je comprends que ce qui nous traverse trouve sa source dans le non-temps ou l'anti-matière.

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