2. La morsure du serpent - Christelle M

Bonjour à tous,

 

Dans la continuité de mon précédent texte (sur l'attachement affectif).

Suite à l'envoi au site, il y a quelques lois (oups quelques mois), de mon dernier récit, des turbulences se sont manifestées : le lendemain, mon compagnon J. m'annonce être tombé, « par hasard » sur mon écrit (dans l'ordinateur) et me demande que son prénom n'apparaisse pas. Il ne parle pas du tout du contenu qui pourtant pourrait le heurter « égotiquement ».

A cette annonce d'avoir lu mon écrit que je gardais caché, j'ai eu un choc, l'envie de me cacher sous terre. Une terreur inexplicable monte en moi, aucun mots ne peut sortir, j'ai honte d'avoir exprimé mes réflexions. Après la peur, c'est la colère qui prend le relais, colère que mon intérieur soit forcé, que mes pensées personnelles soient découvertes contre mon grès.

Pourtant, mon compagnon n’émet aucun jugement sur ce qu'il a lu, mais je me sens en faute, en faute de ne pas penser et voir notre monde comme les autres et comme lui.

 

Quelques heures plus tard, j'ai tellement peur de lui que je m'isole, et j’appelle intensément au secours mes autres moi, mon âme, ma supraconscience pour m'aider dans ce que je ressens comme un cauchemar. L'information arrive rapidement, une vision d'une scène de quelques secondes m'apparaît : une femme aux cheveux bruns est accroupie dans une geôle, les poignets tenus par d'épaisses chaînes fixées au mur. Un homme entre, grassouillet et dégarni, en posture dominante, c'est le juge ! Il se baisse et écrase sa main écartée sur les mâchoires de la femme échevelée et prononce avec mépris, à peu près : «  alors, on croit toujours à des diableries ? » Bref, la femme est terrorisée, elle sait que c'est la fin pour elle.

 

Donc par une forte remontée émotionnelle et l'intelligence intuitive, j'ai vu clairement que nos autres mois étaient en train de rejouer un vécu commun dans un autre espace temps. Décidément, les temps d'inquisition ont laissé beaucoup d'empreintes chez les femmes ! Les rôles de victime et bourreau mis à jour. Je vis avec un homme dont le prédateur est puissant et bien camouflé.

 

 

La morsure d'amour : 

 

Avant de rencontrer J, j’avais fait le souhait de connaître « l'amour », d'enfin être vraiment amoureuse. Et la morsure du serpent a été rapidement active et tenace : attraction physique, sensualité, bien-être, entente... C'est comme un sortilège, un envoûtement agissant puissamment pour nous menotter, depuis 10 ans.

 

J'ai demandé et j'ai reçu ! Ce qui me fait comprendre que l'âme a  choisi cette expérience d'attachement/détachement amoureux pour apprendre en profondeur et peut être « boucler » ce type d’expérience. J'ai tout intérêt à voir et intégrer tous les aspects involutifs (donc évolutifs) de cette morsure d'amour pour ne plus la répéter une énième fois.

 

Ainsi, ma vie s'est construite autour de cette relation amoureuse. Cet attachement soutient toutes les sécurités et dépendances me tenant à la matrice au Service De Soi : besoin d’être aimée et désirée, besoin d'un toit et d'argent, un quotidien paisible...

 

Je perçois à quel point, nous sommes programmés à chercher « l'amour », la fameuse « âme sœur », « notre moitié » qui nous fait miroiter le bonheur, la complémentarité tant espérée, l'épanouissement que nous devons tous connaître.

Et la morsure d'amour, qui enchaîne deux êtres peut être nuisible, addictive, tenace, d'où nos expressions : « l'amour rend aveugle », « être mordu », « tomber amoureux », « être épris ou éperdu d'amour »...

 

Le venin du serpent agit comme un somnifère, un hypnotisant, libérant hormones de plaisir. Les cinq sens soutiennent l’envoûtement amoureux.

 

 

Apprendre sur l'attachement/ détachement affectif :

 

Dans mon processus de détachement amoureux, je travaille à regarder objectivement les grosses chaînes du lien amoureux qui entravent mon autonomie (énergétique), je décèle quelques programmes/croyances :

 

« j'ai besoin d'un homme qui me prenne en charge et me sécurise » (comme le père, le mari, le patron) : c'est le super-programme de soumission de la femme au patriarcat.

« Donc, je n'ai pas les capacités pour vivre seule »

« J. est l'homme/ amant idéal ( ainsi qu'un père idéal), c'est ma moitié »

culpabilité et honte (un classique) de faire souffrir cette famille, de blesser les enfants.

culpabilité de toujours avoir à quitter les compagnons (la blessure de l'abandon actif et passif).

 

Je suis bien tombée dans le piège amoureux, organisé par la prédation. J'en suis consciente et c'est une douloureuse épreuve (pour ma petite personne) de se détacher, d'accepter de PERDRE mon confort affectif et mes repères (pourtant si illusoires).

 

Nos opérateurs respectifs installent bien sûr des barrières : la peine, le cœur déchiré, découragement et lâcheté, envie d'abandonner, les multiples peurs, les projections sur le changement de lieu..., ils resserrent les chaînes par l'attraction physique et le désir sexuel (pour l'instant, je tombe encore dans le panneau de l'attirance physique, du magnétisme de son corps et de sa personnalité agréable, je ne sais comment désactiver cela).

 

Pas à pas, un nouveau regard s'installe qui me pousse à puiser vers mes propres ressources.

Mais, je ne peux plus faire machine arrière, le processus est enclenché, c'est une question de survie car la personne avec qui je vis ne s'ouvre pas à ma réalité, aveugle et sourde elle veut rester dans le déni. Elle ne prend que ce qui l'arrange et la conforte : la nourriture pour le prédateur.

 

En même temps, un secret bien gardé s'est mis à jour grâce à deux situations. J'étais abasourdie de constater que « je suis en guerre », la guerre à l'extérieur que je rejette tant. J'ai laissé infusé l'information tellement c'était tranchant de vérité. Et oui, je reconnais que je suis en guerre contre le Mal, la Bête en moi, mon dragon. Je le considère comme un ennemi et non pas comme un enseignant. Je lutte contre mes ombres et ainsi j'empêche l’équilibre des deux polarités de s'effectuer. 

Alors, il est temps de lâcher complètement les armes, de changer de point de vue sur le prédateur pour comprendre comment il m'enseigne.

 

Aussi, une projection récurrente a resurgi, l'idée que J. va décéder soudainement par accident. Si je ne stoppe pas, le prédateur m'amène loin, jusqu'à l’organisation du décès et tout ce qui s'en suit. Et comme par hasard, à cause des dernières funérailles qui ont eu lieu au village, J. a tenu à réserver l'emplacement près de sa mère au cimetière ! Le prédateur se nourrit de la peur de cette projection (si je laisse faire) mais aussi, il me montre une défaillance à regarder et accueillir, peut être un nœud karmique ou autre.

 

Si vous avez des observations...

Christelle M (inscrite au cénacle dépt 24)

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