L’autre jour, nous nous sommes rendus à un mariage. Tous les invités étaient déguisés en Celtes des premiers siècles de notre ère.
A un moment, les mariés avaient organisé une attaque surprise d’un groupe de Romains (vous savez, ce genre de jeu de rôle, grandeur nature avec des armes enrobées de mousse). Ces romains combattaient donc les celtes. Je ne me demandai pas longtemps ce que je faisais là, car mes mémoires-programmes ont surgi de ma chair. C’est avec stupeur que j’observai un bouillonnement s’emparer de mon corps : comme une sorte de rage typiquement calibrée aux situations de combats. J’étais abasourdi par l’expérience et de l’entrain avec lequel la Prédation appuyait sur les boutons pour provoquer des décharges d’adrénaline et autres hormones dans mon organisme. C’est comme si ces boutons-commandes avaient été reliés à des instruments de musique provocant une véritable symphonie dissonantes.
Juste après l’introduction de cette cacophonie, une mélodie lancinante apparut. C’était les flûtes qui faisaient leur entrée. Elles étaient encore moins accordées au tumulte vibratoire et biochimique qui habitait déjà mon corps. La honte d’éprouver en moi cet « appel au combat » monta en moi et m’étouffa. Elle allait me pousser à tenter à un premier final approximatif. Pour tenter de clarifier ce que je vivais, je nommai une partie de ces pensées programmes : « Si j’allais me battre avec les autres, je les exploserais tous ! » Je n’y allai pas.
Peu après, le combat prit et fin et nous partîmes. Plus tard encore, je décidai de laisser « l’enfant intérieur » aller jouer et j’osai aller chercher quelqu’un à combattre, malgré la honte qui m’habitait. J’étais vraiment intrigué par tout cela.
Je trouvai in extrémiste un adversaire de jeu (avant que tout soit rangé) et nous avons combattu. Je faisais de l’exercice, je transpirais et… pas de rage, non… au contraire, étonnamment cela m’amusait.
Je comprenais progressivement que les programmes provoquant la décharge hormonale, émotionnelle et mentale étaient mis à nu, à la lumière de ma conscience actuelle. L’hypnose diminuait. L’expérimentation avait désamorcé le fantasme véhiculé par ces conditionnements. L’orchestre s’était enfin mis à s’accorder et la « fougue du combattant » avait perdu son action sur mes cellules.
Dans la nuit qui suivit, dans un demi-sommeil et malgré la journée très remplie riche en sons et en couleurs, je ne « revécus » que le combat de la veille. Il restait une tension enfouie en moi. Alors cette fois, je laissais tomber l’épée face à l’adversaire et je dis quelque chose comme « si vous devez combattre et tuer votre ennemi, alors je serai le premier ! Je ne combattrai plus. »
J’éprouvai alors un soulagement profond. Je sentais que mes mémoires de combats maintes fois menées au cours de diverses incarnations qui avaient subsisté dans mon inconscient perdirent de leur magnétisme et de leur attrait. Mes mémoires, c’est-à-dire MES différents MOI que je RE-vis, se réunifiaient.
Voilà l’histoire qui me permit de comprendre que, dans certains cas précis, il me semble nécessaire d’OSER vivre des expériences commandées par la Prédation malgré mes peurs, car dernière, il y a la supraconscience qui m’enseigne et m’aide à me libérer, du moment que j’en ai conscience et que je cherche à « accueillir Sa guidance » et intégrer plus de vérité dans ma vie.
Par contre, si je résiste à plonger dans l’expérience qui m’attire fortement, par exemple en raison de la honte et/ou de mes croyances, (en l’occurrence que le fait d’aller jouer à l’épée est « un comportement SDS qu’il faut éviter »), alors je sens que le Prédateur/moi juge « ce qui est en moi », m’enferme dans le Connu et renforce le déni et la programmation SDS.
Au fait, il s’est passé comme une mise à jour, un alignement entre le conscient et l’inconscient, grâce à la mise à nu des programmes. Développer le « regard juste » en étant capable de « tout accueillir » est un art qui ne s’abouti pas dans cette 3ème densité, alors que c’est le seul qui libère vraiment !
Je suis ici pour expérimenter à travers le corps qui représente le temple de la transformation, l’incarnation en humain, en humus.
Bien des enseignements dit « spirituel » complaisent leur adepte dans l’idée que le seul but de l’Homme est d’atteindre un état constant de connexion à notre Etreté, au Divin, à la Connaissance, à Ananda, … et j’en passe. Dans la tradition indoue, Ananda représente la « béatitude », cette connexion verticale qui donne l’accès direct au Divin, à la Matrice Divine. Bien que cette dimension soit véritablement omniprésente et plus ou moins accessible à tous, à chaque instant, on peut s’en servir d’appât pour tendre un piège très attrayant :
Eviter ce qui n’est pas Ananda/ce qui n’est pas la Vérité : c’est-à-dire éviter ou distordre les éléments de la vie ordinaire qui se déroulent sur le plan horizontal, dans le quotidien, dans la chair, dans la matière et au travers des autres parce que « ce n’est pas Ananda », ou parce que « c’est la prédation » ou que sais-je encore.
(Attention, cela ne veut pas dire qu’il faille permettre le soutirage d’énergie sous prétexte que « c’est ce qui est » !!! On ne fera jamais l’économie d’exercer le discernement !)
En tombant dans ce piège, nous pourrions alors nous lancer dans la quête du Graal pour chercher à être et vivre dans un état « de béatitude », pour « ascensionner » et vivre « dans la Lumière » de façon quasi permanente, vivre dans cet état bien confortable, du haut duquel nous pourrions apercevoir les éléments de la vie de l’homme ordinaire (les autres par exemple !) comme inutiles, retardés, indignes de notre intérêt, et porteurs de « basses vibrations », c’est-à-dire « trop basses pour nous ». Si nous nous positionnant de la sorte, nous nous sclérosons dans une position où nous croyons être Dieu, sans se l’avouer, bien sûr !
Il s’agit ici d’une forme de narcissisme qui correspond à ce que l’on nomme « l’égo spirituel ». L’égo spirituel ne veut pas « redescendre » dans les expériences de la vie 3D, le terreau fertile de la véritable transformation à notre niveau. Il a HONTE et/ou évite d’expérimenter tout ce qui ne « colle » pas aux enseignements qu’il a suivis et aux idées qu’il a de la Lumière, de l’Amour, de la Vérité ou encore de sa quête. Il fait son tri. Il se contente de demi-vérités réconfortantes, voire tolérables et se nourrit de vibrations qui prennent source dans de véritables informations, mais qui sont soigneusement détournées pour l’enfoncer dans l’illusion de sa puissance et de son chemin tracé.
Mais je ne sais RIEN ! J’apprends. Sur ce plan, je suis en réalité TOTALEMENT IMPUISSANT par moi-même. Je ne peux qu’être présent à ce qui m’anime et y répondre au mieux en suivant la voix intérieure qui m’appelle avec le plus d’authenticité, si une telle voix nait en moi. Et cela, je ne le décide pas. Il y a des êtres qui vivent autre chose et qui sont de natures différentes.
Pour moi, quand quelque chose à l’intérieur m’appelle, je commence par y être sourd. Je vis dans les ténèbres sans le savoir. Puis, lentement la perception de l’Appel intérieur se révèle dans les profondeurs de mon être annonçant l’aube à venir. J’y résiste le temps nécessaire à mon apprentissage. Ensuite, si je l’accepte et le regarde droit dans les yeux, alors je meurs à la nuit. Le soleil se lève. J’intègre petit à petit les informations de l’Appel, et je commence ma « journey » (=jeu de mot entre français et anglais, journée en français et journey en anglais qui signifie « voyage »). Et progressivement, l’Appel devient mon Guide qui me mène en avant, sans savoir où je vais jusqu’au crépuscule. A ce moment je m’arrête, et je commence à devenir l’Appel. Puis dans la nuit, je le suis (du verbe être). Il est intégré. Et dans les profondeurs de la Nouvelle Obscurité, il finit par disparaitre, oublié, car je suis libéré. Quel sera alors le nouvel Appel ?
En suivant chaque étape de ce parcours initiatique, je dois constamment descendre de l’estrade que mes certitudes édifient sous mes pieds, pour plonger dans le nouvel Inconnu qui m’appelle tout au fond de moi et embrasser le nouveau que m’offre la Vie, ma Supraconscience, et prendre le risque de me transformer une nouvelle fois, moi, ma réalité et mon Prédateur !
Qui est maître de cette voie ? Qui reconnait d’emblée la Mère Intuitive qui appelle au fond de nous ? Ce sont ses filles et ses fils, c’est-à-dire l’Enfant Nu, et son Innocence. Sa voix nous mène avec humilité sur le chemin de la Connaissance, au cœur de la matière pour en faire ressortir la Quintessence, comme l’annonce notamment l’alchimie.
Johannes (inscrit au cénacle - Suisse)
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