9. Attachement, ingérence, Karma… Leçon ! par Orsula

 

Depuis le partage « 7. Quand l’action de couper l’attachement, révèle des liens karmiques », j’avais essayé de tenir mes parents à distance, me disant que c’était ainsi qu’il fallait faire. Mais sans réel détachement intérieur, un pseudo-détachement extérieur n’est que mensonge. 

 

Mon père m’appelle et après avoir raccroché, je remarque la présence d’un fil qui dépasse de ma chaussette. Je tire dessus pour le couper, mais plus je tire, plus il s’allonge et enserre ma cheville. Je tire sur le lien d’attachement qui me lie à mes parents, en croyant que tirer fort (ne plus les voir, les tenir à distance) équivaut à m’en détacher. Je me leurre. La guidance me montre que tout ce que j’entreprends ne fait que rallonger ce lien qui n’est pas encore coupé.

 

Changeant de tactique, j’accepte de passer un séjour à Fès, chez la famille. En route, je répète à Anas qu’il faut rester vigilants et noter les signes. Ce que j’oublie c’est qu’il faut aussi rester vigilant par rapport à soi-même, que la prédation passe autant à travers les autres qu’à travers soi. Mais la guidance allait utiliser la prédation pour me le rappeler et surtout faire immerger une mémoire que j’avais refoulée. 

 

L’évènement clé se passe lors d’une soirée chez mes parents. Tout se déroule normalement quand un insecte volant entre et reste dans les lieux (un signe !). Je sens une irritation m’habiter à l’encontre de mon père. Il commence à parler avec Anas et comme si je n’attendais que ça, je fous mon nez dans leur conversation qui tourne mal car je m’emporte contre lui. Aveuglée par la colère, je vois dans l’empressement de mon père de quitter les lieux une fuite. 

 

A ce moment je m’enferme dans les toilettes pour pleurer. Or, je remarque que ces pleurs n’ont rien de libérateur, j’ai l’impression de forcer les choses et le haut le cœur vint me confirmer que je me faisais avoir par la prédation. Je stoppe tout et commence une série d’étirements et de respirations pour revenir à moi, je n’y parviens pas vraiment.

 

Quand je cherche le nom du fameux insecte, je trouve « Dragonfly ». Un prédateur Dracos était présent, mais qui l’avait laissé passer ? Je passe les deux jours qui suivent avec une pression qui ne me quitte pas, repassant les événements et surtout soupçonnant que les choses n’étaient pas ce qu’elles semblaient être car mon émotionnel n’était pas neutre, j’étais trop impliquée, avec des remontés de colère. 

 

Je demande alors à la guidance des signes pour comprendre ce qui cloche. Je fais le rêve suivant :

« Je prépare à manger pour la famille, comme si c’était là le rôle que je m’étais auto-octroyé. Je dépose les plats sur la table. Quand je reviens je remarque que ma mère et ma sœur ont quasiment tout mangé et qu’il n’en reste que peu pour mon père qui est aussi assis à table. Je suis en colère contre elles quand mon père me dit « déjà moi je ne voulais pas de ta nourriture car la pâte est dure ! ». Toujours en colère, je décide de quitter la maison, d’aller vivre ailleurs et je remarque que j’avais les moyens (financiers) de le faire. Ma sœur se tient face à moi, vibrant de la même colère, mais dirigée contre moi. Je note que nous portons le même manteau jaune. Là elle s’approche et me dit « ton manteau est moutarde » ». 

 

Au moment où je saisis le sens du rêve, à savoir que je forçais mon père à avaler des informations dont il ne voulait pas, que je faisais de l’ingérence à son égard, que c’était moi la porte ouverte à la prédation, je remarque quelque chose sous le fauteuil. Je m’en approche et là je trouve un Lézard en plastique. Tout se met en place. C’était nous, Anas, Lylia et moi qui sommes venus avec le Lézard (jouet de Lylia) chez mes parents. Le prédateur m’a aussi fait croire que je libérais des mémoires par les pleurs alors que je ne faisais que me rouler dans l’émotionnel. Chose que mon intuition et surtout mon corps ont soulevé. 

 

Mon émotionnel se calme à la suite de cette compréhension. Je peux enfin immerger en moi, je peux enfin respirer. 

 

Voici un extrait des conversations de Laura Knight avec les Cassiopéens concernant l’ingérence :

 

19-09-98 

Q: Donc, si on donne de l'amour quand on ne nous l'a pas demandé, en fait on ne donne PAS? 

R: Vous prenez, comme d'habitude. 

Q: Quand vous dites «prenez», qu'est-ce qu'on prend ?

R: De l'énergie, à la SDS. 

Q: Comment peut-on prendre de l'énergie de quelqu'un en donnant de l'amour à cette personne sans qu'elle l'ait demandé ? 

R: Parce qu'un véhicule SDS n'apprend pas à devenir un candidat SDA en déterminant les besoins de quelqu'un d'autre. 

[...]

Q: Bon. Quel est le profil d'un être illuminé SDA ?

R: C'est un être intelligent qui donne seulement. 

Q: Eh bien, puisque nous avons débattu de l'idée de ne pas donner de l'amour à ceux qui ne le demandent pas, que donnent-ils et à qui le donnent-ils?

R: Tout, à ceux qui le demandent.

 

Et voilà, c’est dit. Mon père ne m’a demandé aucune information. Alors au lieu d’être dans le partage à la SDA, j’étais dans le soutirage à la SDS. La question que je me pose alors est : d’où me vient cette colère qui m’aveugle au point de perdre toute vigilance et de devenir un canal de prédation ? 

 

La dernière partie du rêve, à savoir « ton manteau est moutarde » m’intrigue. Je cherche la symbolique du manteau et quand je lis « le manteau symbolise l’héritage… », mon mollet droit commence à tressauter. Jambe droite, relation au masculin, au père. Le manteau est l’héritage du père. Et là l’image se superpose devant mes yeux. Dans mon enfance, mon père nous avait quittés. Le jour de son départ, il portait un manteau moutarde.

 

Mon père avait juste pris une pause pour s’éloigner de ma mère un temps et revenir, mais pour l’enfant que j’étais, avais-je vraiment compris les choses ainsi ? J’avais 4 ou 5ans, et tout ce qui est resté dans ma mémoire est « Quitter =manteau moutarde ». 

 

Dans le rêve, je décide de quitter ma famille. Ma sœur, reflet de la petite fille que j’étais, qui liait la notion de quitter/abandonner avec le manteau moutarde, dégageait une immense colère. Je pleure l’émotion de la fillette dont je n’avais absolument pas conscience.

 

D’autres signes se rappellent à moi. Au cours de ce même séjour, j’étais sortie laissant Anas et Lylia à la maison. En route, j’avais eu cette angoisse, j’étais habitée par l’impression que « je les abandonnais », que je risquais de ne plus les voir. 

 

J’avais aussi rencontré par « hasard » deux anciennes camarades de classe, chacune accompagnée de son fils (enfant unique). Ce qui me renvoie au lien mère-fils et surtout à un rêve dont je n’ai aucune image, juste l’émotion d’une mère qui a perdu son fils parce qu’il n’avait pas assez lutté. Selon elle, il s’était résigné à mourir. Je m’étais réveillée habitée d’une immense colère contre lui.

 

Le père d’Oumaima (petite maman ; l’une des camarades en question), que je ne connais pas, m’offre une bague pour Lylia (trop large) qui me va à l’annulaire. Oumaima me précise que la famille de son père habite la région d’Errachidia (comme celle de mon père). Ce qui me renvoie à la notion d’épouser le père. Ce dernier point me rappelle un rêve que j’avais fait : « Je me cherche un homme, un conjoint, mais tous ceux de mon âge ne me conviennent pas. Là je vois un homme mature, je m’avance vers lui et plus j’avance plus il semble grandir (taille). Lorsque j’arrive face à lui, je me rends compte que je suis une petite fille. Il me soulève dans ses bras et me dit : tu ne cherches pas un homme, tu cherches un père. Là je commence à pleurer car je me souviens que mon père m’avait abandonnée ». Je m’étais réveillée en croyant entendre les pleurs de Lylia, mais c’était les miens.

 

Je me rends compte que cette blessure inconsciente rattachée aussi, « peut-être », à d’autres mémoires, représente une brèche par où passe la prédation, aveuglant ma vue par l’émotionnel et soutirant l’énergie à mon entourage et à moi-même. En voulant me détacher de la famille, je me retrouve à endosser le manteau moutarde de « celui qui abandonne » et la colère de ces autres parties de moi qui jugent cet acte comme inadmissible, se retourne contre moi, me faisant culpabiliser et surtout freinant ma quête. 

 

Mon père appelle et me demande le tarif de la césarienne :

  • Tarif : Tableau ou liste qui indique le montant des droits à acquitter.
  • Acquitter : Libérer d'une obligation, d'une dette ; Déclarer (par jugement) un accusé non coupable.
  • Césarienne dérive du verbe latin caedere : « couper », « inciser ». 

La guidance m’indique la démarche à suivre pour couper l’attachement. Je dois me libérer de l’auto-jugement qui me fait culpabiliser à l’idée de me détacher. Pour me libérer, il me faut prendre conscience que mon père n’a aucune obligation, ni dette envers moi. Les schémas relationnels SDS nous font croire dure comme fer qu’un parent doit se sacrifier pour ses enfants, et qu’un enfant doit rendre la pareille. Au moindre écart, la rancune et la culpabilité nourrissent la prédation.

 

Pour devenir un candidat SDA, il me faut me libérer de ces programmes et de leurs répercussions émotionnelles. Il me faut déclarer mon père non coupable de ce dont je l’accusais (en tant que fille et peut-être en tant que mère) pour me déclarer moi-même libre de choisir une voie différente.

 

Une douleur au niveau de la hanche droite se déclenche. Voici ce que je trouve concernant la hanche (dis-moi ou tu as mal, je te dirais pourquoi) :

 

On la qualifie de « porte du Non-Conscient relationnel » le point par lequel les éléments de notre Non-Conscient émergent vers le Conscient. Nos schémas profonds, nos croyances sur la relation à l'autre et avec le monde et la façon dont nous la vivons sont somatiquement représentés par la hanche. Toute perturbation consciente ou non de ces niveaux aura des répercussions au niveau d'une de nos hanches. 

 

Les problèmes de hanche, douleurs, tensions, blocages, arthroses, etc., nous montrent que nous traversons une situation où le « basique » de nos croyances profondes est remis en cause. Le fait que cette articulation, qui est l'appui premier et fondamental de la jambe, lâche, signifie que nos appuis intérieurs de fond, nos croyances les plus enfouies sur le rapport à la vie nous lâchent eux aussi. Nous sommes en plein dans les notions de trahison ou d'abandon, qu'elles soient de notre fait ou du fait de l'autre.

 

Comprenant cela, je ne m’inquiète pas de la douleur et pleure ce que j’ai à pleurer. La douleur disparait au bout de deux jours. 

 

Je me rends compte que l’attachement est le résultat d’une superposition de programmes bien ancrés et très bien enfouis. Ce n’est que lorsque la décision de se détacher est prise, que les programmes remontent à la surface pour pouvoir en prendre conscience et surtout s’en libérer. L’avant dernier point du rêve est un coup de pouce pour moi. Me rendre compte que j’avais les moyens financiers de partir vivre ailleurs, m’indique que j’ai en moi l’énergie nécessaire pour me détacher, il suffit de m’en rappeler à chaque instant et d’acter les prises de conscience. 

 

 

PS : Au cours de cette même période, je m’étais retrouvée dans du brouillard : je n’arrivais plus à distinguer pourquoi j’agissais de telle ou telle manière et je n’arrivais même pas à déceler le vrai du faux en moi, j’avais eu cette déprime et cette pensée « Je n’y arriverais jamais », directement, mon regard était tombé sur une affiche publicitaire en plein centre-ville (à l’occasion de la coupe d’Afrique ; il y avait une femme à la place de l’homme, mais je n’ai retrouvé que la version ci-dessous sur le net). Voici la traduction mot par mot (c’est écrit en dialecte) : « Nous sommes Lions et on restera toujours vous encourager ». J’avais bien pleuré après et le brouillard s’était levé, avec cette nouvelle force : « Tu n’as absolument pas le droit d’abandonner ! ». 

 

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