Chapitre 3 - Quand le passé refait surface... par Christine et Stéphane

 

(Vous trouverez le PDF en bas de cette page)

 

Il y a plusieurs années en 2004, nous avions programmé la découverte du Pays Basque avec nos deux premiers enfants. Les circonstances de notre parcours de vie à ce moment-là nous conduiront à faire une autre expérience.

 

En effet, sous l'Emprise d'une « thé-Rapt-eute » et totalement à l'écoute de ses recommandations « SDE, au Service D'Elle-même », nous annulerons cette année-là nos vacances d'été afin de garder du financement pour nos séances de thérapie avec elle ; celles-ci étant beaucoup plus importantes que d'aller dilapider de l'argent en « vaine location pour du loisir familial ». Elle joue sur notre peur de ne pas pouvoir se payer nos vacances et les séances avec elle, dont nous « croyons » avoir besoin. A cette époque, nous sommes en conflit au tribunal pour le droit de visite des grands- parents maternels et dépendant de ces séances de thérapies. Mieux « vaut » lui payer des séances... Adieu le Pays Basque !

 

Depuis ce temps, quelque chose reste inachevé en nous, n'ayant jamais retenté la découverte du Pays Basque. Comme si la peur de manquer d’argent associée à ces vacances s’était cristallisée sur cette région, des mémoires de manque s’étant réactivées en nous !

 

Les partages du Réseau Léo sur les Cagots et le Pays Basque en 2016 revinrent aiguiser notre curiosité et l'envie d'aller s'imprégner de cette région. Il nous faudra encore deux ans pour mettre en route ce projet. Nos peurs sont tenaces.

 

Recherches et location effectuées au début de cette année, il nous tarde de pouvoir réaliser ce voyage. En plus l’Aude est sur le trajet des vacances, nous y voyons un beau clin d’œil à revoir Sand, Jenaël et Hélène rencontrés déjà 2 ans plus tôt. 2018 est une année 11, nous passerons par l’Aude, département 11, comme une nouvelle porte pour nous.

 

Entre la première impulsion et notre passage effectif dans l’Aude plusieurs évènements vont donner un sens particulier à notre visite. Nous allons être confrontés sur différents plans à des remontées de mémoires nous permettant d’éclairer notre vécu actuel.

 

Pour Stéphane, c’est le passé communautaire et le vécu familial qui sont réactivés. Pour Christine, ce sont des mémoires professionnelles qui se manifestent deux mois avant notre passage dans l’Aude !

 

Fin mai, en me (Christine) levant de ma chaise au travail, une douleur intense me transperce le bas du dos. Si dans les premiers temps je me suis imaginée vite sur pied pour retourner au travail, je commence à réaliser que mon corps m’impose un autre rythme. Il est temps de prendre le temps d’écouter les messages du corps. Et je vais le comprendre progressivement.

 

Malgré deux séances chez l’ostéopathe début juin, la douleur ne passe pas ! Et pour cause, je ne prends pas le temps de me poser après les soins. J’ai des réunions importantes au travail auxquelles je me dois de participer. Peu importe si mon corps est endolori... ça finira bien par passer. Mais la douleur est intense et ne facilite pas mes déplacements ni en voiture, ni à pied entre les bâtiments.

 

Les deux fois, je m’effondre dans mon lit de retour à la maison tellement je me sens fatiguée. J’ai toutes les peines du monde à me relever mais j’insiste encore la semaine suivante. En bon petit soldat, j’aurai tenté malgré mes douleurs d’assurer au mieux la mise en production informatique dont j’étais responsable. Mais à quel prix ! Je suis épuisée physiquement et émotionnellement et je n’arrive plus à me lever du lit.

 

J’espère encore qu’avec un peu de repos, je serai sur pied. Après 4 jours de repos complet je dois me rendre à l’évidence je suis incapable de me lever et de tenir debout... Alors conduire ce n’est même pas envisageable. Je dois renoncer à aller au travail et Stéphane m’accompagne en urgence chez le médecin. Arrêt de travail et IRM pour investiguer l’origine de la douleur !

 

Je suis en larmes... un profond sentiment de culpabilité m’envahit : j’ai l’impression d’abandonner mes collègues ne réalisant pas que cela fait déjà un certain temps que c’est moi que j’abandonne !

 

Malheureusement, je ne peux pas obtenir de RDV pour l’IRM avant 3 semaines. Et j’ai les yeux rivés sur mes emails professionnels voyant progressivement de nouvelles réunions s’agender, la formation que j’avais organisé annulée... Je me sens submergée !

 

L’IRM début juillet confirme un début d’hernie et un double pincement intervertébral. Le message ne peut plus être nié... Tiens une « her-nie » : qu’est ce que je nie ? Deux idées complémentaires me viennent à l’esprit le « herr » issu de l’allemand signifiant monsieur en lien avec mon masculin et le « her » issu de l’anglais en lien avec le possessif féminin « sa ». Serai-je en train de nier ma partie masculine dans un faire qui n’a plus de sens pour moi ?

 

Symboliquement la hernie est associée à trop de pression et pas assez de soutien. Pas besoin de pression extérieure, je suis en permanence sous pression pour être performante et efficace... jusqu’à l’épuisement. Et je me sens épuisée, cassée. En même temps dans efficace, il y a « casse » ! N’est-il pas temps de me soutenir dans l’écoute de ce qui vibre en moi, même si ça parait complètement fou ?

 

Quelles mémoires sont en train de se rejouer à travers cette expérience ? Je suis impliquée dans un projet de mise en place à terme d’une forme d’intelligence artificielle dans le diagnostic des pathologies... Tout un « programme ». Mais suis-je vraiment en accord avec cela ?

 

Toutes ces réflexions sont en latence chez moi alors que je passe tout le mois de juillet au repos à la maison, me questionnant sur le sens de tout cela...

 

Dans le même laps de temps, nous découvrons le projet d’ECOLEO et notre arrêt dans l’Aude programmé quelques mois plus tôt nous donnera l’occasion de visiter le lieu potentiel. Et quel ne fût pas notre surprise, en particulier pour Stéphane !

 

La découverte du projet d’ECOLEO puis la visite du lieu potentiel vont me (Stéphane) faire toucher des mémoires, blessures et programmations que je pensais avoir dépassées.

 

Mon parcours de vie commence au sein d'une famille ayant choisi la religion comme ossature de tout, de toutes pensées, de tous choix, de tous les aspects de la vie, avec un dogmatisme très marqué. Dans ce contexte de « Peuple élu de Dieu », les aspects communautaires sont très présents. De nombreux lieux rassemblent les membres de cette congrégation : églises, lieux de vie en communauté, écoles, campus universitaires, lieux de vacances, scoutisme, entreprises, maisons d’édition, commerces, maisons de retraite, administrations... Une société dans la société.

 

A titre personnel, je me suis énormément impliqué dans la participation et l’organisation de ce type de lieux. Je ferai tout au long de mon enfance et de ma jeunesse de nombreuses colonies, camps, séjours... conforté dans cet esprit de communauté.

 

Tout cela est remonté en bloc lors de notre visite dans l'Aude !

 

En 1985, sur Marseille, je tourne en boucle dans une sensation terrible d'enfermement familial et social. Mes parents m'ont inscrit dans un lycée privé catholique, conseillé par des membres d'église comme un endroit très bien. Mais ça ne passe pas ! Je redoublerai ma seconde et aussi ma première. Non pas à cause de mon niveau scolaire, mais je ne me sens pas bien dans tous les aspects de ma vie. C’est avec une grande difficulté que je m’autorise à monter passer mon bac en Haute-Savoie dans le campus de l’église, « haut lieu sacré » intégrant la faculté de théologie, lieu de formation des futurs pasteurs de cette église.

 

J'y vois alors une opportunité de prendre l'air, tout en restant quand même loyal à ma tradition familiale religieuse. Je vivrais deux années en internat immergé dans une « magnifique » vie en communauté dans ce campus, avec de très bons souvenirs entre copains. Mais progressivement je découvre les mêmes manipulations, tromperies qui existent dans le « monde extérieur». J’idéalisais ce haut lieu de l’église et je tombe de très haut !

 

Je suis en plus rongé par la culpabilité du coût que représente l’écolage pour mes parents. Je n’arrive pas à rentrer dans le moule religieux projeté par ma famille dont ma mère principalement. J’envisage même à un moment de devenir pasteur car j’y vois le visage de l’idéal chrétien qui est projeté sur moi. La faculté est juste là, comme pour reprendre le flambeau de mon grand-père maternel, missionnaire en Afrique, ce qui m'ancrerait encore plus dans ce mouvement religieux.

 

Bac en poche, je dois redescendre sur Marseille. Je suis replongé dans ce que j'avais fui auparavant. Je débute alors des études d'infirmier (comme ma grand-mère maternelle, comme ma sœur a fait, comme fera mon frère, comme aurait rêvé de faire ma mère... programmation ?). Mais je « rame »...

 

En fin de ma première année de formation, un évènement vient me bouleverser comme un cataclysme : mon père fait un infarctus massif et décède le 12 mai 1989. A partir de là, je rentre dans quelque chose de « morti-faire » (tu dois t'y faire à la mort). Non pas en tombant dans de la délinquance, mais progressivement et insidieusement, je rentre en dépression, comme hypnotisé à fournir cette énergie sombre à mon prédateur que je ne connais absolument pas à cette époque.

 

Selon la foi chrétienne qu’on m’a enseignée c’est le Fils qui se sacrifie pour son Père. Je ne suis pas un bon fils puisque c’est mon père qui est mort ! Je suis percuté aujourd’hui de plein fouet par cette prise de conscience et je réalise que les conflits que j’ai avec mes fils, manifestés par mes attentes de prise en considération et soumission à ma fonction de père sont la tentative d’une réparation de là où moi j’ai échoué en tant que fils. Les enfants ne sont-ils pas sensés réussir là où les parents ont échoués ? A mon insu j’attendais d’eux qu’ils renoncent en partie à eux en se sacrifiant pour moi !

 

Encore une fois c’est par l’écriture que je réussis à mettre en lumière la programmation de mon prédateur depuis 30 ans !! La prise de conscience est tellement intense que j’ai besoin d’aller marcher. Après quelques dizaines de mètres, je réalise que je marche les mains croisés derrière le dos. Je porte ma croix comme pour accepter de reprendre mon fardeau pour le transformer. Je me sens épuisé avec une perte d’énergie du coté droit, coté masculin...

 

 

Retour en 1989 où ma première année de formation infirmier se solde par... un redoublement... D'entente avec la directrice de l'établissement comprenant d’une part les enjeux que je vis, et devant souscrire aux obligations militaires encore d'actualité à l'époque, je vais me mettre en retrait pendant 2 ans.

 

En « bon chrétien », je ne peux pas faire l’armée... Je ne peux pas prendre des armes et tuer... Je choisis donc d'être objecteur de conscience, possibilité offerte depuis quelques années par l’état français, permettant de faire un service civil de deux ans à la place d’une année d’armée.

 

Je fais donc une première année d'objecteur au sein de l'église de Marseille, durant laquelle une partie de mon activité sera l'entretien et l'amélioration d'une maison construite par les membres de l'église de Marseille (dont mon père) en forêt, au bout d'un chemin de terre, en banlieue marseillaise. Je passerai beaucoup de mon énergie à débroussailler, isoler le plafond, rénover...

 

Le Val des Pins

 

Mais je ne « remonte » pas. Je marche tel un robot... Je ne vis et vois aucun intérêt pour ce que je fais. Ça n’a pas de sens ce qu’on me demande pour cette église. Je suis imbibé de cette mort, de la culpabilité de ne pas « avoir été gentil » avec mon père. Je ressens une révolte envers Dieu de pourquoi il me fait vivre ça ! Et je me sens contraint de souscrire au modèle, il faut être dans le moule et je ressens l’impossibilité de réussir.

 

Durant l'été 1990 que je prévois de passer dans le vide, enfermé dans l'appartement, un groupe de copains de l'église me tire à participer à un camp de jeunes en Normandie (groupe de 100 personnes vivant en communauté pendant 3 semaines). Mécaniquement je me laisse entrainer dans ce camp, malgré moi guidé vers un renouveau par ma supraconscience. Ce sera le lieu de ma rencontre avec Christine (voir chapitre 1).

 

La seconde année, toujours en restant loyal à ma communauté religieuse, je pars faire mon objection de conscience rattaché à l'organisation fédérale de la Jeunesse de l’église. Cette fois-ci, je me retrouve pleinement satisfait au milieu des Cévennes, gardien rénovateur d’un ancien moulin à eau, au fond d’une vallée isolée.

 

C'est le centre d'accueil de la Jeunesse du sud de la France, où ont lieu rassemblements religieux, week-ends à thème sur différents sujets, rallyes, colonies, etc. J'y accueille les weekends différents groupes, de l’église ou non. Et la semaine, je participe à sa rénovation avec un maçon pour améliorer et agrandir le lieu.

 


Le Moulin de l'Ayrolle

 

J'y vivrais une année libre dans mon isolement mais enfermé dans ma loyauté à cette église. Cependant je ressens de plus en plus une sensation de décalage quand aux préceptes de l’église. Mais vers où me tourner ?

Je ne connais rien d'autre et j'ai appris qu'il n'existe que ça !

 

Reprenant mes études d’infirmier, je reviens vivre une année à Marseille. Mais je n’arrive pas à trouver ma place dans le ménage à trois avec ma mère et mon frère. Je me sens en trop. J’ai l’opportunité de poursuivre ma formation en Haute-Savoie où vit Christine.

 

Je remonte donc en 1992, à 2 km du campus où j’ai passé mon bac ! Nouveau retour à la case départ ! Nouvelle tentative de couper avec ma famille qui, avec mon accord, me vide de mon énergie. J'avais pourtant juré que je ne remettrai jamais les pieds dans cette région suite à mon immersion durant mon internat... (c'est pas vieux, il y a 3 ans...).

 

Nous sommes membres d'église actifs et participatifs. Je serai aussi durant une période « chef de jeunesse » assurant la transmission des valeurs de l'église aux jeunes générations. On ne change pas une équipe qui gagne (?). Pourtant je m'y retrouve de moins en moins.

 

Aujourd’hui, presque 30 ans après, beaucoup de choses ont bougé dans notre vie à commencer par le choix de quitter, non sans douleurs, cette communauté il y a une vingtaine d’années après avoir été totalement imbibé dans cette église. Ce sera le sujet d’un autre chapitre.

 

Mais mon passage dans l'Aude va me révéler à quel point je suis marqué au fer rouge par ce bout de ma vie. A l'évocation de l'idée d'un lieu de rencontres et de partages/soutiens, ainsi que la visite du lieu dit, ce bloc de mémoire me submerge faisant ressurgir un ensemble de fantômes de mon passé avec tout le ressenti des vécus de l'époque. Quelque chose que je pensais dépassée est toujours là, jusque dans ma chair ! Je ressens une panique m'envahir accompagnée d'une culpabilité à ne pas pouvoir me voir participer au projet ECOLEO. J’ai tellement souffert de mon vécu d’organisation communautaire.

 

Ce que proposent les Léos est en orientation SDA mais je n'imprime pas. La similitude des bâtiments est terrifiante pour moi : même type de bâtisse, même couleur de volet, même charpente et greniers à rénover...

 


Ce tableau similaire me panique malgré moi !

 

En quelque sorte je me retrouve 30 ans plus tôt et tout le vécu douloureux associé refait surface !

 

C’est pour nous une illustration du sens d’être prédaté... « pré-daté » : la prédation avec 30 ans d’avance nous a marqués au fer rouge d’un vécu traumatique, histoire de vouloir nous garder à distance d’une expérience communautaire sur la voie SDA.

 

Nous avons appelé ce chapitre « Quand le passé refait surface » et voilà pour Stéphane une belle illustration des mécanismes de prédation qui se jouent de notre perception linéaire du temps. Ce que Stéphane ressent aujourd’hui a été engrammé en lui il y a plus de 30 ans.

Qu’en est-il pour moi ?

 

Nos partages et nos discussions avec Sand, Jenaël et Hélène, m’aident à éclairer les enseignements de mon « En-Je ». Je prends conscience de mémoires plus profondes qui se rejouent dans ma vie professionnelle. L’émotion qui m’envahit au moment de ces prises de conscience est très intense. Les pleurs me submergent et j’ai l’impression que ma tête va exploser. Je ressens que j’ai déjà vécu ce drame, cette obstination à utiliser la technologie à outrance au détriment de l’humain.

 

Durant la nuit que l’on passe dans l’Aude, je suis submergée par le souvenir de l’histoire du « Jeune homme riche » dans le nouveau testament de la Bible (Matthieu 19 :16-26). Cette histoire m’a toujours beaucoup touchée sans que je n’en comprenne le sens pour moi. Cet homme s’approche de Jésus et lui demande quoi faire pour avoir la vie éternelle. Jésus lui répond de respecter les commandements. Il dit avoir déjà fait tout cela, lui manque t-il quelque chose ? Jésus lui dit alors « Si tu veux être parfait, va vend ce que tu possèdes, donne le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel puis viens et suis moi. » A ces paroles le jeune homme s’en alla tout triste car il était très riche...

 

Je comprends aujourd’hui que ce jeune homme a un appel de sa supraconscience mais que son ancrage dans la matière le rend prisonnier. Et moi, est-ce que par peur de tout perdre vais-je renoncer ou non à l’appel de mon « En-Je » ?

 

Qu’est ce que je décide ? Prendre la nouvelle voie guidée par ma supraconscience ou continuer et décéder dans la voie de l’involution qui vient de se révéler à moi ? Décide ou décède ?

 

Le message à travers mon corps est clair. « L'âme-a-dit » (la maladie) : « Fais tomber la pression et soutiens tes prises de conscience ».

 

Je décide de prendre l’autre voie en acceptant de ne pas savoir comment faire. La clé n’est-elle pas dans le « pré-faire », être avant de faire en expérimentant la confiance ? En acceptant de ne pas avoir les réponses ? En préférant changer de voie, je laisse le champ des possibles se mettre en place sans savoir de quoi sera fait ma vie dans 6 mois ou un an... Si je traite cette information avec mon mental, je suis submergée de craintes, de peurs, de culpabilité. La seule façon d’avancer c’est de faire le pas d’aujourd’hui sans vouloir répondre à comment je ferai dans 6 mois ou un an.

 

Riches des moments partagés et des prises de conscience, nous poursuivons notre route jusqu’au Pays Basque, un temps d’intégration nous est nécessaire. Nous sommes en vacances... il n’y a rien qui « doit être fait ». Quelle belle leçon que d’apprendre à accueillir ces instants de détente !

 

En discutant par la suite avec Stéphane, je réalise la portée de l’acte symbolique que j’ai posé à deux reprises avant nos vacances. Alors que cela fait presque 3 ans que je ne me suis plus coupée les cheveux, j’ai demandé par deux fois à la coiffeuse de me les couper, la première fois pour me délier d’un vœu fait et réalisé et la deuxième fois pour exprimer malgré moi mon désir de « cheveux coupés » qui en langue des oiseaux s’entend : « Je veux couper ! » Le message de mon « En-Je » était déjà là mais je n’en avais pas conscience. Je veux couper avec la voie d’involution dans laquelle j’étais !

 

Et pourtant mon dos continue à me faire souffrir. La culpabilité et le doute, utilisés par mon prédateur s’instillent doucement, pernicieusement, le plus souvent la nuit... Ah quel poison ! J’alterne des moments de sérénité et de peurs paniques me sentant comme un jouet entre les mains de mon prédateur. Sauf que cette fois, je m’observe dans ces ressentis qui se succèdent. Il m’est donc plus facile de couper avec le flot de pensées qui se déversent en moi et de revenir à la confiance évoquée lors de nos partages dans l’Aude.

 

Par cette expérience, je réalise le poison que peuvent être les pensées qui nous traversent. Nous croyons penser mais est-ce nous qui pensons ? La synchronicité des évènements fait que je passe pas mal de temps sur le site de la Supraconscience vibratoire qui présente les pensées comme des parasites issus de l’astral afin de nous garder prisonnier de la matrice. Et si c’était le moyen le plus puissant de notre prédateur pour nous manipuler, nous laissant croire que nous pensons par nous-mêmes ?

 

L’expérience de la confiance dans notre guidance nous permet de nous libérer de nos peurs alimentées en permanence par des pensées que nous croyons être nôtres. C’est en « préférant » nous engager dans une nouvelle voie que nous sortons de la boucle de notre mental et changeons d’énergie. Cette préférence nous ouvre la possibilité de créer une nouvelle réalité. Il va être nécessaire pour nous d’être enseignés par notre « En-Je » sur le chemin du retour !

 

Nous ressentons l’envie de repasser par l’Aude en rentrant de vacances et allons faire l’expérience concrète de la guidance de notre « En-Je » lorsque nous prenons conscience de l’ensemble des indices.

 

Lorsque nous avons posée l’intention de repasser par l’Aude, nous avons observé toute une synchronicité d’évènements qui rendent possible cette étape et notre hébergement en famille.

Au départ notre intention est de quitter le Pays Basque le vendredi. Quitte à perdre une journée de location, justifiée par la crainte de beaucoup de trafic sur la route le lendemain. Nous mettons les choses en place pour un départ vendredi en organisant la remise des clés en fin de matinée.

 

Notre « crainte » du trafic nous motive pour mettre en place une solution rationnelle. Portant le jeudi soir, nous avons tous les deux la sensation qu’il serait plus approprié de ne partir que le samedi matin...Vendredi, samedi, c'est quoi le mieux ? la raison ou l’intuition ? Il nous est difficile d’écouter l’intuition et comme nous nous sommes engagés à venir le vendredi nous restons sur cette première idée.

 

N’ayant pas écouté notre intuition, le message va nous parvenir sous une autre forme. Vendredi matin, Sand par SMS, nous informe que des trombes d’eau tombent sur l’Aude, rendant complexe les retrouvailles en nature le jour même...

 

Nous décidons alors de rester jusqu’au samedi matin, nous accordant ainsi une journée de repos supplémentaire et nous permettant de profiter des forces de l'océan une dernière fois en Pays Basque.

 

Cette anecdote nous a permis de commencer à expérimenter et intégrer la confiance dans notre guidance à travers notre intuition. Pas besoin de dépenser beaucoup d’énergie pour faire... les choses se mettent en place. Et la crainte ne doit pas être le moteur de nos actions.

 

Cette nouvelle étape dans l’Aude sera à nouveau riche en partages et nous ferons la connaissance de Galline, Loredana et Larissa. Et reverrons bien évidemment Sand, Jenaël et Hélène rejoints par Eliane depuis quelques jours. A nouveau les échanges et partages sont riches et, autant pour l’un que pour l’autre, nous expérimentons une autre facette de la communauté.

 

Arrive le temps pour nous de remonter vers le Nord et de retrouver notre quotidien. Une certaine appréhension nous envahit par rapport à toutes nos prises de conscience. Il y a une impatience à être déjà arrivé au bout du chemin. Nous avons décidé de changer de voie et nous voudrions que tout soit déjà en place...

 

Encore une fois c’est une série d'indices qui va alors venir enrichir ce voyage de retour pour nous montrer l’importance de patiemment prendre le temps de faire le chemin...

 

Je (Stéphane) mets en place le GPS afin d'évaluer notre temps de trajet soumis malgré tout aux aléas de la route en ce week-end de chassé/croisé. Partant de Cassaignes, mon programme « Je connais la route » bien en place, je tourne à droite en bas de la descente direction Limoux puis l'A61.

 

Mais le GPS nous propose de prendre à gauche ! Malgré tout je tourne à droite et Christine me pose la question pourquoi le GPS est en train de recalculer notre itinéraire. Réalisant que je n’avais pas traité l’information, je me place sur une allée parallèle à la route de Couiza pour faire le point sur le choix de notre route. Le temps est plus court de 15 minutes par la gauche... Oui mais... cette nouvelle route... on ne la connait pas !? On n'est jamais passé par là, on a toujours pris l'autre route, celle de d'habitude !!!

 

Et si on essayait un nouveau chemin ? Sortir de l’habitude du connu pour se laisser guider ? N’est ce pas à l’image de ce que l’on se propose de faire ?

 

Préférant être ouvert à l'enseignement des indices, assez rapidement nous arrivons à l'évidence que notre « En-Je » nous propose de rentrer chez nous par un nouveau parcours, délivré de la programmation habituelle du « On est toujours passé par là, on a toujours fait comme ça »...

 

Certes, cette route nous est en partie inconnue, nous ne savons pas par où nous allons passer. Nous ne connaissons que la destination finale. Nous voilà engagés sur ce chemin que nous n’avons jamais fait jusqu’à l’autoroute...

 

Nous acceptons alors de nous laisser GPS... Guider Par sa Supraconscience.

 

Au passage (oui, nous choisissons de désobéir à notre programmation... « pas sage »...), nous franchissons le Col du Paradis, signe avant coureur de ce qu'il nous est proposé de découvrir sur notre chemin. Un bien bel endroit ma foi...

 

La route est sinueuse, elle oblige régulièrement à changer de vitesse, ralentir, remettre de l'énergie en accélérant, mais jamais trop vite, tranquillement. A l'image de celle qui nous attend une fois rendus chez nous.

 

Au départ assez encaissée, à chaque franchissement de col, la route s'ouvre sur des paysages de plus en plus vastes et tournés vers un horizon de plus en plus large. L'aspect de la nature et de la végétation change aussi régulièrement, pas de monotonie.

 

Nous arrivons à la prise d’autoroute, satisfaits de l’expérience de cette nouvelle route. Deux choix s’offrent à nous maintenant : le Massif Central ou la Vallée du Rhône.

 

Le matin, avant de partir, nous avons comparé les possibilités s'offrant à nous pour la remontée, et clairement la route du Massif Central est la plus fluide, sans bouchons. Nous nous disons qu'en plus, cette route, nous ne la faisons presque jamais, habitués à la vallée du Rhône. Tient, on s'autorise à découvrir encore de la nouveauté. En restant centré (Massif et Central), on s’évite d’être arrêté (bouchons), plutôt que rester dans nos habitudes qui peuvent nous bloquer.

 

Ce qui facilitera notre choix viendra d’une confusion sur le temps estimé que nous voyons sur l’écran équivalent d'un côté comme de l'autre ! Il faudrait être fou pour ne pas choisir l'absence de bouchons... On décide donc de suivre la voie du Massif Central !

 

Les kilomètres passent, nous sommes bien engagés dans la direction du nord; et le temps d'arrivée estimé ne diminue pas ? Il a même augmenté de plus de deux heures... Pourtant ce matin c'était le même temps !!?? Le kilométrage aussi a augmenté !!??

 

Force est de constater que nous vivons alors un bug sans comprendre ce qui nous arrive. Il n'y a aucun sens à faire demi-tour au point où nous sommes rendus. Il ne nous reste qu'à avancer en travaillant l'acceptation, rassurés quand même d'avoir vu en duo le même temps estimé ce matin.

 

Toutefois nous sommes assaillis par la peur de nous être trompés, d’avoir fait le mauvais choix (deux heures de plus au compteur) jusqu’à ce que l’on percute, que cette route centrale plus longue nous permet d’avancer sans blocages ! Accepter que ça peut être plus long mais toujours en progression plutôt que de choisir la voie qui est tentante, habituelle, toujours empruntée, connue, le choix du chemin le plus court où l’on se retrouve bloqué, agacé et nourrissant notre prédateur avec toutes nos frustrations.

 

Notre « En-Je » nous enseigne qu’une fois la décision prise, la route vers notre conscience SDA sera plus longue que les raccourcis que l’on pense connaître et qui nous amènent vers des voies bouchées, sans issues, involutives.

 

Notre halte repas sera aussi une nouvelle occasion de voir nos prédateurs tenter de nous diviser... et d’en tirer les enseignements ! J’ai (Christine) envie de faire un repas chaud après plusieurs repas « picnic ». Je suis persuadée de l’avoir exprimé à Stéphane et je lui demande d’envisager de faire un arrêt pour manger. Il évoque alors de s’arrêter sur la prochaine aire où il pourra prendre un café après le picnic !! Je suis estomaquée qu’il n’ait pas compris ma demande. Et la tension commence à monter entre nous ! Les prédateurs sont à l’œuvre. Nous réalisons que la prédation cherche à nous diviser, limitant ainsi l’intégration et l’acceptation que nous sommes en train de faire.

 

Je décide de changer de voie, sortir de cette sensation de ne jamais être comprise. J’accepte que je n’exprime peut-être pas mon désir clairement par peur de me donner le droit d’y accéder. Et Stéphane choisit de ne pas entrer dans une justification paniquée reconnaissant sa propre difficulté à accéder à se faire aussi plaisir avec un vrai repas ! Nous prenons conscience alors d’un parfait miroir de nos peurs nous empêchant une compréhension mutuelle lorsqu’il s’agit de se faire plaisir.

 

 

Voici le clin d’œil de notre halte repas, histoire de nous confirmer que nous sommes en bonne voie :

 

Ah ! Pas mal le nom du resto...

 

Le repas est composé de bon porc (Bon port ?). Restaurés, nous reprenons notre trajet.

 

Nous arriverons à Viry exactement à 23:11 (11h11...), clin d'œil à nos échanges audois, nous arrivons sur le symbole de nos portes à franchir.

 

Ce chapitre aurait aussi pu s’appeler :

 

« Voyage Aude-là du Pays basque »...

 

 

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La transformation alchimique du couple C
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