Faut-il créer sa propre vie ou se contenter d’être un acteur éveillé de ce qui nous arrive au jour le jour ? - par Anna

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Bon jour les Léos,

 

Les sites de développement personnel et tous ceux qui les alimentent appellent chacun à choisir sa propre vie, à trier les personnes de son entourage, ainsi que ses activités, afin de créer sa propre réalité. 

 

Faut-il créer sa propre vie ou se contenter d’être un acteur éveillé de ce qui nous arrive au jour le jour ? Voici une question qui m’a toujours interrogée.

Ou une autre manière de poser la question : appliquer la loi d’attraction pour recevoir ce que l’on désire et faire de notre vie ce que nous voulons ou laisser la providence faire les choses à sa manière ?

Une autre formulation encore ; virer les prédateurs qui profitent de nous et nous pompent notre énergie ou apprendre à vivre en leur compagnie ?

Encore une autre ; mettre en œuvre, faire et décider concrètement ou laisser la vie nous guider par elle-même ?

 

Tout cela est la même interrogation que je pourrais décliner à l’infini en fonction de ce que chacun a à vivre. En d’autres termes, faire, agir, transformer ou se contenter d’ouvrir les yeux sur ce qui est déjà là.

En fait, j’ai compris que les deux menaient à la même chose, mais pas dans la même forme ni à la même vitesse. J’ai compris cela en faisant un retour sur ma propre expérience de vie :  

  

Née autiste, ma propre vie a très vite été bafouée, parce que dans ce monde, il m’est absolument impossible d’être indépendante et de faire ce que je veux. Comme mes attitudes ne correspondaient pas à la bienséance, que mes premières paroles n’étaient pas recevables, on m’a donc « élevée » d’une façon qui se rapprochait plus du « rabaissement » et de « l’humiliation » mais cela faisait partie de mon apprentissage. Je me suis donc trouvée plus vite que d’autres dans l’obligation d’accepter ce qui arrivait au jour le jour plutôt que de créer ma propre vie.

Certains diront que mon Karma a créé cette vie d’étouffement, il se peut, mais là n’est pas la question, la question est de savoir que faire de cette vie-là, et de ce qui m’est donné ici pour la vivre.

 

Très tôt donc j’ai su, c’est quelque chose qui était inscrit en moi depuis toujours, que nous étions ici pour expérimenter afin de comprendre la vérité. Mes atouts et mes manques ont donc participé à l’enseignement. Par exemple, j’ai appris à lire et à écrire très tôt et très vite, ce qui m’a valu d’être préscolaire en primaire, mais comme ma partie relationnelle et émotionnelle s’avérait difficile, elle a mangé les études que j’aurais pu faire. Quelle importance puisque j’avais les livres… et la solitude dans mon grenier qui abreuvaient ma soif d’apprendre, de connaître, de comprendre. Je puisais là, sans le savoir, ma vraie nourriture. 

 

L’autisme m’a donc inhibé et stimulé en même temps ; il m’a empêché d’une part de créer ma propre vie, mais en même temps il me protégeait en créant autour de mon vrai moi une bulle que personne ne pouvait atteindre, d’un côté il m’a empêché d’aller où j’aurais aimé aller et en même temps il m’a permis d’aller beaucoup plus loin et plus vite dans la compréhension des choses en passant par un autre chemin que je n’aurais pas forcément choisi par moi-même au moment même de le vivre.  

 

Dans la majeure partie de ma vie, à cause de mon handicap, je n’ai pu faire autrement que suivre ce qu’on me dictait, que plier ma personnalité à ce qu’on en attendait, et pour survivre au dressage qui se faisait dans une douleur parfois extrême, il fallait que de ma propre volonté, j’accepte de renoncer à l’utopie qui vivait en moi pour passer par un autre chemin, l’acceptation de celui que la Providence me proposait même si de prime abord, il semblait à l’opposé de ce que j’aurais choisi.

 

J’appris ainsi non seulement à accepter ce qui m’arrivait, mais à le transformer. Voici un exemple concret : transformer la peur d’être enfermée dans un grenier, une fois que j’y étais, parce que crier et pleurer pendant un temps indéfinissable m’épuisait physiquement et moralement, c’est à dire m’anéantissait littéralement. J’appris donc à troquer progressivement la peur contre une joie de plus en plus réelle, en découvrant les trésors d’une telle situation plutôt que m’enfermer dans une dépression, et je me plongeais dans la réflexion, la méditation, la lecture, l’analyse… etc… 

 

J’appris de la même façon à transformer la douleur physique. 

J’appris seule à mesurer le seuil de douleur que j’étais capable d’endurer, et celui qui m’explosait de l’intérieur. Ma plus grande peur c’était ça, arriver au point d’explosion. Parce qu’ensuite je n’étais plus moi, j’errais les jours qui suivaient, c’était variable, un, deux, trois jours, parfois un peu plus, comme une âme déchirée incapable même de penser. Mon corps douloureux, et la non compréhension de ce qui arrivait et pourquoi je ne pouvais pas y échapper avait pris le dessus de mon être. Il fallait attendre qu’il commence à cicatriser pour que je retrouve la simple perception de moi-même.

 

C’est difficile à expliquer, mais je peux affirmer qu’il n’y a rien de plus douloureux sur terre que de se sentir ainsi éclatée, que d’être à la recherche de mes différents morceaux, de ce qui était moi, parce que la douleur a brisé l’intérieur et l’extérieur de ce que j’étais. C’était si insupportable à vivre qu’instinctivement je savais que je ne résisterais pas longtemps comme ça, il m’a donc fallu chercher comment repousser ce seuil d’éclatement à ne surtout pas atteindre. Ainsi, j’ai appris à mesurer la douleur, à repousser son seuil de tolérance, je m’entraînais à repousser avec ma conscience la limite, jusqu’à un certain point, puis il fallut chercher autre chose, alors j’ai appris à la transformer. Comment ? En plaisir.

 

J’ai découvert qu’on pouvait ressentir la douleur autrement, en l’assimilant dans sa tête à un plaisir pour mieux la supporter. Je sais aujourd’hui que si je n’avais pas été autiste, (là aussi, celui qu’on appelle handicap m’a protégée parce que ma sensibilité exacerbée supporte difficilement le contact avec l’autre), je serais certainement tombée par la suite dans le sadomasochisme. Là n’est cependant pas le but de l’analyse d’aujourd’hui, je reviens donc à mon sujet où je constate comment lors de la première partie de ma vie, j’ai appris surtout à vivre ou survivre en m’adaptant comme je le pouvais à ce qui m’arrivait au jour le jour.

 

En réalité, on pourrait penser que je n’avais pas le choix, en tant qu’enfant, puis en tant qu’autiste des choses et des expériences qu’il me fallait traverser. Pourtant, je sais aujourd’hui qu’il n’en était rien, et qu’au contraire j’avais le choix de créer la manière dont j’allais les traverser en les acceptant ou en les refusant. 

 

Au milieu de ce semblant de non-choix, (parce que j’ai compris aujourd’hui que ce choix venait de plus loin) avec ma foi, je me créais des aménagements où je recevais absolument tout ce que je demandais et qui me permettaient de passer de justesse dans tout ce que je traversais.  

 

Je demandais la force de tenir, je demandais l’aide pour accomplir ce qu’on attendait de moi, et j’obtenais ce que je demandais. Le bac par exemple, par la foi en l’aide divine qui m’a, entre autres, donné intuitivement le sujet de géographie, ce 18 obtenu à l’écrit pour compenser l’oral de langue où j’ai eu 2 parce que j’étais incapable de sortir une phrase.

 

Un autre exemple ; lorsque vers 17 ans, les incohérences de ma mère ont atteint un tel sommet que j’ai supplié le ciel de me sortir de cet enfer, j’ai rencontré aussitôt sans que je puisse provoquer une quelconque situation de moi-même, celui que j’appelle mon compagnon aujourd’hui dans des circonstances incroyables pour la situation qui était la mienne. Or, en le voyant pour la première fois, j’ai su instinctivement que c’était lui qu’on m’envoyait, pourtant il ne s’agissait aucunement d’un coup de foudre, au contraire, je savais exactement, et très vite après l’avoir rencontré que j’allais, en fait, galérer sur un autre plan, mais incapable de dire non, je n’ai pas pu revenir en arrière.

 

Comme j’en suis heureuse aujourd’hui, comme je loue ce que certains pourraient appeler ma faiblesse, mais que je sais être la confiance en la Providence divine au-delà des apparences.

 

Comment imaginer à l’époque qu’il devienne celui qu’il est aujourd’hui ? Comment imaginer qu’un jour, je puisse être la mère terrestre d’autant d’enfants, moi qui ne rêvais que de solitude parce que les relations me terrorisent (mon rêve était d’être ermite dans la montagne, et puisqu’il fallait travailler pour se nourrir, j’avais pensé à bergère de troupeaux de moutons).  Comment imaginer un jour me retrouver à la tête d’une communauté nouvelle religieuse, ou faisant une conférence devant une salle de plus de cent personnes ? 

 

Si j’avais voulu créer ma vie, jamais je n’aurais osé créer tout cela. Parce que j’étais incapable de demander ce que je ne me sentais pas capable de vivre concrètement. D’ailleurs, je vis chaque instant dans un dépassement de soi loin d’être agréable. Pourtant, je ne regrette rien.

 

Comment expliquer… en remettant ma vie et la conduite de ma vie à ma conscience suprême, je sais qu’elle me conduira plus rapidement là où je veux aller, c’est à dire à la connaissance suprême, à l’amour inconditionnel, car là est ma maison, là est d’où je viens et où je veux retourner le plus vite possible. Je pourrais prendre des détours en choisissant moi-même ma voie, une voie plus facile, édulcorée, où je pourrais choisir mes expériences et mes étapes, mais je sais que cela ne ferait que rallonger le chemin.

Je sais qu’en venant sur terre, j’ai renoncé à choisir et à créer ma propre voie. La loi de l’attraction ne me sert donc que pour des détails, mais le plus important, je le laisse à la conduite de la conscience suprême, je sais qu’elle ne m’infligera rien que je ne sois capable de supporter, je sais aussi qu’elle ne donne rien qui ne soit pas nécessaire d’expérimenter, qu’elle comble toujours l’âme au-delà de ce que nous pouvons imaginer, qu’en acceptant d’avance même ce que je n’ai pas envie de traverser, cela rendra le passage plus aisé. 

 

Je sais bien, grâce à mon autisme, que je ne suis pas capable de grand-chose en ce monde, (je ne dis pas que je ne vaux rien, au contraire, je sais que je suis une partie divine, mêlée de prédations certes, mais de par cette partie divine, j’ai une valeur infinie comme d’ailleurs chacun de nous, ici, y compris celui dont la prédation recouvre presque tout, la partie divine est appelée à grandir à plus ou moins long terme), mais dans ce monde-là, sur cette terre, dans ce système de troisième ou quatrième dimension, par rapport à l’échelle de valeur codifiée de la matrice, je suis tout en bas de l’échelle de l’autonomie et de la rentabilité, (parce que ma logique est autre), alors comment pourrais-je créer ma vie ici, comment pourrai-je choisir ceux qui sont bons ou non pour moi dans mon entourage, comment pourrais-je choisir les expériences à traverser, comment utiliser au mieux la loi de l’attraction ?

En demandant à la conscience suprême de choisir à la place de mon égo, à la place de ma raison, au nom de tout ce que je ne sais pas encore, ou que j’ai oublié en venant sur cette terre. 

 

Voilà pourquoi en conclusion, je peux dire que créer sa propre vie ou se contenter d’être un acteur éveillé de ce qui nous arrive au jour le jour, arrive au même résultat, mais par un chemin plus ou moins long. Notre libre arbitre en choisit le chemin. Mais je crois que donner les rênes à la Providence nous permet d’arriver au bout dès cette vie présente, parce qu’alors nous permettons le vrai travail en nous et autour de nous. 

 

Une autre expérience le met en évidence, celle de Sand et de Jenaël, et d’Hélène en lisant leur histoire au Bézu, je me suis réjouie parce qu’elle confortait mon intuition. Au fur et à mesure de la lecture, on pourrait être tenté de penser, « mais pourquoi ne sont-ils pas partis plus tôt, pourquoi s’incrustaient-ils de cette façon chez des hôtes qui visiblement devenaient de plus en plus hostiles, pourquoi ont-ils autant souffert des conditions invraisemblables qu’on leur imposait sans prendre la décision de partir.

 

Je ne crois pas me tromper en avançant cette raison. Parce qu’ils ne le pouvaient pas, et même s’ils y pensaient, ils n’en avaient pas la force. Il fallait que quelqu’un d’autre ou que des évènements extérieurs les mettent dehors pour qu’ils puissent continuer leur vie ailleurs et autrement, eux n’en avaient pas la force, quelque chose ne leur donnait pas cette force nécéssaire.

On pourrait se demander comment se fait-il qu’ils n’aient pas eu cette force au moment-là quand on lit leurs témoignages sur tous les autres sujets, et la manière dont ils conduisent leur vie, leur alimentation, etc… Cela peut paraître surprenant. (Jenaël n’a pourtant pas eu peur de jeter le moine dehors dans un autre témoignage).

 

Et bien non, car la conscience supérieure sait depuis qu’ils sont nés qu’ils iront dans cette vie jusqu’au bout de ce qu’ils cherchent, parce qu’ils ont dit un « oui » inconditionnel à cette expérience de vie. Et donc, ils lui ont donné carte blanche pour les mener au bout. Or la Providence utilise tous les outils de cette dimension pour répondre à notre désir, or le désir profond de Sand, Jenaël et Hélène n’est pas de réussir quoi que ce soit dans cette dimension, mais d’aller au bout de leur expérience pour acquérir la connaissance et d’en être les témoins.

Et les outils dont elle se sert sont infinis, l’un d’eux est aussi d’utiliser nos faiblesses, de nous paralyser parfois, ce qui fait qu’on peut se retrouver incapable de fuir même une situation qui apparemment semble ridicule. On y est, on en souffre, et pourtant on n’arrive pas à partir. Parce qu’en amont, on a donné carte blanche à notre conscience supérieure, et donc c’est elle qui prend l’initiative des évènements, il a donc fallu qu’on les mette dehors, pour qu’enfin ils se trouvent libérés. Ainsi, ils ont pu aller au bout de l’expérience, et Jenaël ne serait pas Jenaël aujourd’hui, Sand ne serait pas Sand aujourd’hui et Hélène ne serait pas Hélène aujourd’hui s’ils étaient partis plus tôt, il manquerait un bout de chacun d’eux, ce bout qui justement participe à l’éclairement de centaines de personnes qui vont lire leur histoire. 

 

Ils auraient pu utiliser la loi d’attraction pour partir plus vite, ils ne l’ont pas fait, ils ont attendu que la Providence les sorte au bon moment, en vivant cette aventure de tous leurs yeux, de toutes leurs oreilles, et de toutes leurs émotions. La compréhension ne vient souvent que plus tard, et ils n’ont pas encore vu tout ce que cette soumission volontaire à leur ange (en-je) aura d’impacts sur leurs hôtes et bien au-delà, ceux qui gravitent autour de leurs hôtes. Certaines graines semées mettent très longtemps avant de sortir… mais quand elles sortent, elles donnent alors des arbres extraordinaires…   

 

Un autre exemple encore que je viens de lire dans le témoignage de Stéphane H, il ne savait pas quoi faire en réalité, reprendre un travail ou ne pas en reprendre. Nous sommes souvent confrontés à ces choix sans arriver à prendre une décision. Et nous perdons un temps infini à chercher, à retourner les choses dans tous les sens, parce que nous prenons les choses à l’envers.

Nous cherchons à éviter ce qui est mal, nous voulons faire le bien, et pour ce faire, nous nous débattons pour utiliser au mieux la loi de l’attraction. Je vais peut-être encore en choquer beaucoup en disant que cette loi n’est nécessaire que si on veut rallonger le chemin, elle ne nous sert à rien lorsque dès le départ, nous donnons tout pouvoir à notre en-je pour nous guider.

Je crois que Stéphane avait donné ce pouvoir à son en-je, c’est pourquoi quelle que soit la décision qu’il allait prendre, le résultat serait le même, il ne postulerait pas pour cet emploi. C’est par son libre arbitre au départ qu’il a permis à la Providence d’agir à sa place. Elle a employé les grands moyens, certes, un AVC qui peut faire peur à beaucoup de ceux qui le liront, mais en réalité, il le dit lui-même, lui n’a pas eu peur, je suis presque sûre qu’il a vécu les choses avec un certain soulagement au fond de lui, d’ailleurs, la preuve que ça vient de plus haut, c’est cet événement qui l’a poussé à témoigner. Quant à Christine H, elle a suivi le même chemin, (ce n’est pas un hasard non plus qu’ils vivent ainsi les choses en parallèle) mais elle n’a pas eu besoin d’une intervention musclée sur sa santé, elle a su lire dès les premiers signes et écouter son intuition. Quelque chose de grand se prépare chez ce couple, je m’en réjouis. 

 

J’ai cette intuition au fond de moi, qu’être un acteur éveillé de ce qui nous arrive et le vivre simplement et en même temps pleinement avec ce qu’on est, dans la foi d’une assistance divine est de loin le chemin le plus direct pour marcher en SDA. 

 

Pourtant, (et je soupire en le disant) je continue toujours à chercher à me défiler en tout ce qui m’arrive. Ça, c’est le travail du prédateur et il est acharné. Parce qu’il sait, lui, les fruits d’une telle attitude. Alors il utilise tout ce qu’il peut, la peur, la dévalorisation, les doutes, la culpabilité, la fatigue aussi parfois, d’avoir toujours l’impression d’être en dehors de sa zone de confort, ça peut paraître usant (c’est ce qu’on croit, on nous dit tellement qu’il faut prendre du temps pour soi et ça ne veut plus rien dire), ainsi le prédateur use de tous les stratagèmes pour me faire fuir les situations.

Parce qu’il sait qu’en disant « oui », il a déjà perdu, c’est la conscience suprême alors qui prend les rênes, et le voyage est dépaysant, fantastique au-delà de ce qui se voit. Jamais je n’ai regretté, après qu’un événement soit passé, d’avoir accepté de le vivre comme il se présentait avec ce que j’étais, j’ai toujours été émerveillée des enseignements qui en découlaient, et pourtant, je continue d’avoir peur dans le présent, et je laisse encore trop souvent mon prédateur me souffler la fuite, me souffler de choisir moi-même ce qui serait le meilleur pour moi. Mais au fond, quand j’y réfléchis sincèrement, je sais que je ne le sais pas.

Par exemple, dois-je arrêter d’écrire des romans, des essais, des textes ? Comme ça m’arrangerait de ne plus répondre aux sollicitations annexes que ces écritures engendrent… Si je créais ma propre vie, je me cacherais dans un coin perdu de nature, avec le minimum nécessaire, sans voir personne, en attendant de repasser dans l’autre… parce que je sais que la conscience supérieure pourvoit, et quand elle ne pourvoit plus, c’est que l’heure est venue d’aller ailleurs.  Mais à chaque fois que j’ai voulu le faire, encore récemment, la Providence m’a déposée ailleurs. Il n’y a qu’elle au fond qui sait et qui pourra me répondre, parce que c’est elle qui gère tout, ouvre ou ferme les portes, me mène au repos ou à la réflexion. Parce qu’avant de venir ici, je lui ai donné tous les pouvoirs, et à chaque fois que j’ai un éclair de conscience, je le redis.

 

D’ailleurs, j’en profite là, pour le lui redire devant témoins afin qu’on me le rappelle si un jour je l’oublie, je lui ai donné mon oui, et je le lui redonne maintenant. C’est ça, prier pour moi, c’est prononcer encore et encore ce oui, même dans les moments où l’on ne voit plus très bien, l’en-je lui sait, et ce oui nous met en contact direct avec tout l’Univers, tous les alter, et toutes les parties de la conscience universelle.

 

Alors je n’ai qu’une chose à faire, suivre mes intuitions sans me poser de questions, et vivre ce que je vis les yeux ouverts. Lorsque je me trompe de chemin, la Providence me rattrape, en force ou en faiblesse, je continuerai donc à écrire tant que je serai inspirée, romans, essais ou réflexions, qu’importe, poser les mots sur l’ordinateur et puis m’en détacher. Sans penser aux conséquences, ni à tout ce que cela pourrait générer, Elle gérera tout à sa façon…

 

Anna

 

 

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Faut-il créer sa propre vie ou se conte
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Commentaires: 4
  • #1

    Muriel S. (mercredi, 22 novembre 2017 23:08)

    Anna, je voudrais juste rebondir sur une expression que tu as écrit: "...d'avoir toujours l'impression d'être en dehors de sa zone de confort...". Il fut un temps pas si lointain où je lisais ou entendais régulièrement cette phrase "il faut sortir de sa zone de confort", je ne comprenais pas , ou plutôt elle me plongeait dans des remises en question sans fin, je dirais aujourd'hui qu'elle me culpabilisait cette phrase. Que fallait il faire ? Est ce que je devais tout plaquer, prendre mon sac à dos et partir droit devant , mais pour faire quoi, aller où . Est ce que c'est ça que j'avais envie de vivre ? Est ce que c'était ça "sortir de sa zone de confort"...? En fait j'ai fini par comprendre que je n'interprétais cette expression que par le côté matériel, plus de voiture, plus de maison, plus d'argent. Là c'était sûr, je sortais d'un "confort" mais qui n'était que matériel, ça sonnait faux, et je culpabilisais encore. Jusqu'à ce qu'un soir en méditant encore là dessus, je me suis dit qu'en fait je vivais dans une inconfortabilité permanente, que j'ai une maison ou pas, un boulot ou pas, une voiture ou de l'argent ou pas. Et ce verbe que j'aime particulièrement m'est revenu en tête, bouleverser, bouler et verser, mettre sens dessus dessous, constamment défaire les pièces du puzzle pour les ré assembler jusqu'à ce que la vue d'ensemble me permette d'aller encore un peu plus loin en moi, pour encore bouler et verser et redéfaire les pièces du puzzle à l'aune de nouvelles compréhensions qui me permettent d'avoir une vue d'ensemble encore plus élargie, et comprendre que ça ne s'arrêtera jamais, que c'est ça, pour moi, ce que tu appelles le "oui". Que tourner le dos à tout ce et tous ceux qui m'entourent serait une fuite, puisque je vis dans une zone permanente d'inconfort, la 3D, la matrice, ce monde là, aujourd'hui, tel qu'il est. Et j'en ai eu envie très souvent de fuir, jusqu'à en pleurer, mais pas de larmes libératrices, des larmes de Caliméro qui trouve que la vie est trop injuste.
    Je suis passée de "victime de l'injustice de la vie" à l'acceptation de la "zone d'inconfort" que j'ai demandé par un "oui" dans cette existence ci, et tous les jours où je m’apitoie sur "mon triste sort" il me faut me rappeler à ce "oui" en moi, qui n'a pas été formulé de la même façon que toi, mais au fond c'est la même demande profonde.

  • #2

    Marie-Odile (vendredi, 24 novembre 2017 09:15)

    Merci Anna pour ce beau texte qui m'a fait penser à la chanson des Enfants terribles "C'est la vie qui nous mène tibidididi
    Qui nous traîne tibidididi
    Qui nous sème tibidididi
    Je t'aime, tu m'aimes, on s'aime."
    C'est la vie de tous les jours qui nous enseigne, et cela grâce à notre acceptation de ce par quoi elle nous fait passer. Et il est bon de se rappeler de temps en temps qu'on a dit Oui!, ça permet de passer les caps plus facilement.
    Encore merci

  • #3

    Anna (lundi, 27 novembre 2017 08:46)

    Une précision, parce que j’entends les interrogations de certains, même s’ils ne s’expriment pas sur le site…
    Accepter ce qui nous arrive au jour le jour n’a rien à voir avec l’acceptation passive de tout ce qui nous arrive dans la vie. Il s’agit au contraire de se démener (dé-mener : ne pas se laisser mener par le bout de son nez) pour le vivre en acteur éveillé, c’est-à-dire tout faire pour décrypter et comprendre la situation, ses tenants et aboutissants, repérer son prédateur, celui des autres, leur façon d’agir, et de vivre la situation non de façon subie, mais la gouverner librement avec son en-je.
    L’expression populaire « un homme averti en vaut deux » me parle de cette façon : l’homme averti sait qu’il y a en lui l’en-je et le prédateur, en avançant avec les deux consciemment, il va plus vite et plus loin.

    Deuxième remarque : Sans rien savoir du réseau Léo ni donc du sujet que je peux travailler en ce moment, ma fille ainée que je n’avais pas vue depuis de longs mois me dit hier : « l’année dernière je détestais les mercredis parce que je me retrouvais toute seule avec les garçons à la maison ( 5 et 6 ans) et j’ai vécu l’enfer. Cette année, je me suis dit que ça ne pouvait plus durer, j’ai changé les choses » A ce moment de la discussion, j’ai imaginé qu’elle avait responsabilisé son compagnon, le père des deux petits garçons afin qu’il prenne sa part d’une façon ou d’une autre, mais elle a poursuivi : « Cette année j’ai décidé que le mercredi serait la plus belle journée de ma semaine. J'ai pensé que si je me retrouvais encore cette année à gérer seule, de par nos emplois du temps, les garçons si remuants, c’est que j’avais quelque chose à apprendre. Et bien depuis la rentrée, petit à petit, cette journée devient vraiment la plus belle de ma semaine » Et elle poursuit en me racontant ce qu’elle découvre sur ses enfants, ce qu’elle met en place et ce qu’elle vit finalement de positif avec eux…
    Ce matin je me dis qu’il fallait que je partage cette expérience qu'elle m'a racontée à la suite de ma réflexion…
    Anna

  • #4

    Thierry.N (mercredi, 29 novembre 2017 18:18)

    Bonjour Anna ,
    Merci pour la richesse et la limpidité de ces écrits dans lesquels, entre autres, la loi d'attraction apparaît bien souvent. Il me parait "opportun" de rappeler que cette grande loi universelle est appelée par la "sagesse primordiale" , la Loi d'Attraction-Répulsion qui est en fait la loi d'Equilibre , la véritable Loi d'Amour ou de Cohésion celle qui maintient nos milliards de cellules ( microcosme ) comme les milliards de planètes ( macrocosme ) en Harmonie , son énergie , l'interaction faible des physiciens souvent rappelés par notre trio de pèlerins bienveillants. Il me semble que la plupart de nos ennuis de santé ou autres ici-bas proviennent d'une distorsion de cette énergie provoquée par une certaine volonté liée à notre personnalité triple , amie de la prédation; lâcher prise , c'est ne pas interférer peut-être. Certes rester allongé sous le cerisier en attendant que le fruit tombe dans sa bouche n'est pas non plus la solution.
    En "fête", le pèlerin en quête d'absolu est un funambule qui danse avec dame Providence sur le fil du rasoir , ni attraction ni répulsion mais la somme des deux : Equilibre, Harmonie, Amour , l'UN retrouvé.
    bien à vous tous