Là où j'en suis - par Fred B

 

Arrivé dans l’Aude il y a maintenant presque 8 mois, j’ai eu l’envie de partager à mon père ce que le travail que nous réalisons ici m’apporte.

A la fois, les compréhensions qui me sont venues grâce à une lecture nouvelle de certains moments de ma vie. Mais aussi, à quel point ce travail en groupe, véritable accélérateur de la prise de conscience des jeux de la prédation, est l’unique issue face au monde entropique qui s’offre à nous.

 


 

Après un peu plus de 6 mois de la concrétisation de ce choix d’une « nouvelle vie », je souhaite t’expliquer plus en détail les raisons qui m’ont conduit à ce choix, ainsi que ce que j’en retire comme enseignement.

 

J’ai tant à dire sur ces expériences de vie, qui avec le recul m’apportent certaines compréhensions, ces ressentis et intuitions que j’éprouvais au plus profond de moi et qui m’apparaissent aujourd’hui comme une évidence. Je ne sais même pas par où commencer… Une bonne synthèse de tout cela serait cette citation d’Ovide :

 

« Nous sommes lents à croire ce qui fait mal à croire »

 

Alors commençons…

 

Bien que n’en ayant jamais vu (ou en tout cas, n’en ayant pas le souvenir), depuis très jeune, j’avais la conviction que les OVNI et les extraterrestres existaient. Cette possibilité, d’une interpénétration de notre réalité avec d’autres, n’a cessé de se renforcer au fil du temps.

 

Notamment au cours de mes études de biologie qui comportaient une bonne part de microbiologie. Les travaux pratiques de cette matière consistaient à cultiver toutes sortes de micro-organismes (bactéries, moisissures, virus…), puis à faire varier leur environnement (température, substrat, introduction de nouveaux éléments…), pour voir comment ils s’organisaient pour faire face à ces changements. Plus je passais de temps sur mon microscope à observer les résultats de mes expériences, plus je me disais que, nous aussi, nous devions être les rats de laboratoire d’autres « espèces ». Que notre planète n’était au final qu’une boîte de Petri géante, dans laquelle « d’autres » jouaient avec nous et s’amusaient à nous voir nous débattre.

 

Un autre élément fort dans la construction de cette conviction intervînt quelques temps après le décès de maman. Mamie était alors hospitalisée depuis un bon moment, pour ce qui semblait être un Alzheimer (ou quelque chose d’approchant), et maman lui rendait visite quasi quotidiennement. Au décès de maman, nous avions fait le choix de ne rien dire à mamie pour ne pas créer de choc psychologique supplémentaire et d’aviser en conséquence au cas où elle nous poserait des questions. Mais contre toute attente, ces interrogations ne vinrent pas. Bien au contraire, mamie nous donnait des nouvelles de maman qui continuait, d’après ses dires, à lui rendre visite. Au début, nous mettions cela sur le compte de ses pertes de mémoire et de temporalité, sa difficulté à reconnaître les uns et les autres, nous confortant dans la décision que nous avions prise de ne rien lui dire. Pourtant, très vite, les «J’ai vu Jocelyne aujourd’hui, elle était très heureuse » ou les propos du type « Jocelyne ma dit de vous dire que tout va bien pour elle, il ne faut pas vous inquiéter », qui revenaient régulièrement, ont fini par laisser planer un doute sur un réel échange entre elles deux. Pour ma part, le doute tourna à la certitude lorsque peu de temps après nous avoir dit « Jocelyne m’a dit qu’elle allait bientôt venir me chercher et qu’on irait dans un endroit où je serai mieux qu’ici », mamie nous quitta à son tour. Alors oui, manifestement, il était possible que des communications s’établissent entre le monde des défunts et celui des vivants.

 

Très vite, emporté par la certitude de cette réalité, je me suis tourné vers une médium qui excellait dans son domaine. Allant jusqu’à faire plusieurs stages au Maroc avec elle et mettant ainsi les pieds, sans m’en rendre compte, dans la culture New Age. Certes, un New Age « soft », sans folklore ni tambourin, mais reposant pourtant bel et bien sur les fondamentaux Amour et Lumière, qui étaient la base de son enseignement. Pour faire passer les âmes bloquées dans le bas Astral, il suffisait de leur matérialiser un tunnel de lumière et de leur envoyer notre amour. Face à un événement catastrophique dans le monde, envoyer de l’amour et de la lumière aux victimes. Si quelqu’un nous avait blessé ou fait du mal, ne pas entrer dans la rancœur ou la vengeance, mais simplement lui envoyer tout notre amour… Bref, quel que soit l’événement personnel ou collectif négatif auquel nous puissions être confrontés, il pouvait être effacé d’un simple coup de gomme faite d’Amour et de Lumière !

 

Aujourd’hui, j’ai compris à quel point tout cela était vide de sens et faux. Notre monde est fait de « bien » et de « mal », sachant que ce qui entre dans chacune de ces deux catégories est à géométrie variable, en fonction de l’appréciation de chaque individu. Imaginer que nous puissions dissoudre tout ce « mal » dans un surplus d’Amour relève du déni de réalité. Le « bien » et le « mal » forment un tout et sont deux composantes nécessaires et indissociables pour parvenir à un équilibre global. L’idée que tout cet Amour et cette Lumière puissent nous permettre, à terme, de vivre dans un monde de Bisounours, où ne règneraient que joie et bonheur, n’est que pure fumisterie. Cette croyance, ô combien rassurante, nous empêche tout simplement d’accepter cette part sombre qui existe dans notre environnement et chez les autres, mais aussi et surtout en nous. Notre travail consiste donc à saisir le miroir tendu par notre monde et notre entourage, à se confronter à tous les reflets de ces parties sombres sans faux-semblants et de reconnaître et accepter ces mêmes parties sombres en nous, sans nous juger. Le plus souvent, lorsque l’on identifie un comportement déplaisant en nous, nous avons tendance à le mettre sous le tapis, soit en le minimisant, soit en se comparant à d’autres encore bien pire, ou en reportant la faute sur l’autre (si j’ai réagi comme ça, c’est parce qu’il a commencé !). C’est l’œuvre de la prédation qui, en nous empêchant de nous reconnaître dans l’entièreté de ce que nous sommes, peut ainsi nous garder sous sa coupe.

 

Cette existence de la prédation, je n’en ai pris conscience qu’il y a quelques années. Et finalement, cela fait écho avec ce que je pressentais lors de mes travaux de microbiologie. Ces êtres de 4ème densité nous pilotent, en jouant sur nos hormones et nos mémoires/programmes non résolus, pour nous faire passer par tout un panel d’émotions dont ils se nourrissent. Le levier le plus facile à actionner pour eux est l’égo et tout ce qui s’y rattache (orgueil, sentiment de supériorité, victimisation…). Combien de fois sommes-nous dans l’incompréhension face à la réaction d’un de nos interlocuteurs, la jugeant disproportionnée. De même, il nous arrive, rétrospectivement, de nous dire que nous nous sommes emportés sans raison, ou à l’inverse, que nous sommes restés sans réaction dans une situation où nous étions malmenés. Tout cela est le jeu de la prédation, qui en passant tour à tour par nos programmes de bourreau, de victime, de manipulateur ou de culpabilité, fait son œuvre.

 

D’ailleurs, après avoir pris conscience de cela, j’ai vu rétrospectivement mon environnement professionnel d’un œil différent. Comprenant mieux les interactions des uns avec les autres (en fait, de leurs prédateurs respectifs), car quel plus beau bestiaire que celui du monde du travail, où les égos sont exacerbés !

 

Notre Conscience nous fait vivre, tout au long de notre incarnation, différentes expériences pour nous permettre de mettre le doigt sur ces programmes et d’en tirer certaines compréhensions, nous permettant d’évoluer. Et lorsque ce qui devait être vu ne l’est pas, l’expérience est amenée à se répéter. Tout est leçon, même ce qui nous semble insurmontable ou injuste. Et tant que cette leçon n’aura pas été comprise et intégrée, nous serons amenés à la revivre sous différentes formes et souvent de plus en plus durement.

 

Pour ma part, j’ai compris récemment ce qui s’était joué dans ma relation au féminin suite au décès de maman. Pour comprendre cela, plusieurs éléments entrent en ligne de compte. Tout d’abord la relation que j’avais avec elle était très forte puisque, ton travail t’éloignant de la maison, nous ne vivions qu’à deux la semaine. Puis l’incompréhension face à son décès, intervenu à un moment où on ne s’y attendait pas, puisque tous les signaux étaient repassés au vert quant à l’évolution de son cancer. Mais aussi, la date symbolique de celui-ci : 2 semaines jour pour jour avant mes 18 ans. J’ai réalisé il y a peu que j’avais vécu cet événement comme une trahison et un abandon de sa part, à un moment que je jugeais charnière de mon existence (l’acquisition du statut d’adulte). Mais ne l’ayant pas compris sur le coup, j’ai eu à revivre cette expérience à deux reprises.

La 1ère fois se présenta au travers de ma relation avec Yasmine, qui débuta juste après le décès de maman. Il s’agissait de ma première relation sérieuse, avec emménagement en commun. Elle dura 5 ans, au cours desquels elle me trompa une 1ère fois, je pris la décision de passer l’éponge. Puis une 2nde fois, qui fut fatale à notre relation. Car cette fois-ci, je ne l’appris qu’au dernier moment, quant elle décida de partir quasiment du jour au lendemain. A nouveau, le féminin, mon féminin, me trahissait et m’abandonnait. Ces sentiments ne me quittèrent pas, entretenus par la haine et mon orgueil blessé.

N’ayant toujours pas compris cette leçon et restant dans le ressentiment, l’expérience se présenta à nouveau dès ma relation suivante, avec Meriem. Sa pratique de l’athlétisme au niveau national, l’amenait à partir régulièrement pour des semaines de stages ou des week-ends de compétitions. Et elle profita de ces occasions pour nouer une relation avec son entraîneur. Cette fois-ci, ma réaction fut différente, j’acceptais sa décision sans jugement de ce qu’elle avait fait, ni rancœur. Ce n’était plus de la trahison ou de l’abandon que je ressentais, mais simplement de la déception. La leçon étant enfin comprise, l’adultère n’eut plus sa place dans mes relations suivantes, qui connurent d’ailleurs un terme à mon initiative.

 

Prendre le recul nécessaire pour identifier ces « événements à répétition » et en chercher le sens, permet d’obtenir des compréhensions contribuant au développement de notre Conscience. Comme tout le monde, tu as toi aussi connu des situations se rejouant. Je pense notamment à ces deux événements qui se sont passés à quelques décennies l’un de l’autre. Tout d’abord, le décès de ton meilleur ami, lorsque tu étais enfant, qui s’est électrocuté sous tes yeux alors que vous jouiez ensemble. Puis celui de maman, qui est morte dans tes bras. Cette répétition est peu banale et il y a forcément quelque chose à en comprendre. Y as-tu déjà pensé ?

 

Ce que je fais ici au quotidien, avec le groupe que nous formons, est à la fois de reconnaître mon prédateur, mais aussi d’identifier celui des autres et les jeux qui se mettent en place entre eux. Le travail consiste également à prendre conscience des parts sombres, exprimées ou refoulées, qui habitent chacun de nous. Reconnaitre nos programmes permet de faire grandir notre Conscience et influe sur notre réalité future, selon les principes de la physique quantique.

 

En effet, ayant désormais un peu plus de temps pour effectuer des recherches, je m’intéresse à la mécanique et la physique quantique. Les éléments nouveaux apportés par les scientifiques qui travaillent sur ces domaines sont stupéfiants. Ils imposent une remise en cause totale des principes portés par la mécanique et la physique générales. Ainsi, le temps linéaire tel que nous le connaissons n’existe pas, tous nos futurs possibles sont déjà réalisés et c’est notre Conscience, au gré de son évolution, qui nous permet de bifurquer d’une ligne temporelle vers une autre. Ainsi, en nous libérant de nos fausses croyances (programmes) et en nous affranchissant des peurs réflexes qu’elles génèrent, nous sommes en mesure d’ouvrir le champ des possibles à l’infini et d’accéder à d’autres futurs, plus en phase avec nos aspirations profondes. Le quantique introduit également le principe de rétrocausalité (autrement appelée causalité inversée), c’est-à-dire que notre futur modifie notre présent et notre passé. Dit autrement, à chaque fois que nous « sautons » d’une ligne temporelle à l’autre, pour nous orienter vers un futur différent, cela impacte notre présent et notre passé, en modifiant par exemple notre ADN.

 

Effectivement, il m’aura fallu du temps, beaucoup de temps (peut être trop), pour prendre conscience de tout cela, accepter l’idée que notre monde n’est pas tel que nous le pensons, découvrir que je ne suis pas celui que je croyais être, comprendre que nous sommes enfermés par des conditionnements inconscients et entretenus de génération en génération. Comme le souligne la citation de mon introduction, si cela m’a pris tant de temps, c’est qu’effectivement cela fait mal d’accepter de voir les choses telles qu’elles sont. De réaliser que nous vivons dans un monde prison fait d’illusions, que je faisais moi-même partie de mes geôliers en jouant et rejouant par automatisme les programmes limitants dont je suis porteur. Il est plus confortable et rassurant de rester enfermé dans ces schémas, plutôt que de soulever le voile et devoir affronter la réalité et les peurs qu’elle fait naître. Pour autant, dès lors que l’on accepte de le faire, l’évidence qu’il s’agit de la seule manière de sortir de cette boucle temporelle menant notre monde au chaos se renforce un peu plus chaque jour. Certes le travail est souvent rude au quotidien, se voir tel que l’on est réellement n’est pas toujours agréable ! Mais après ces quelques mois ici, je suis désormais intimement convaincu que ce travail sur moi, cette acceptation de mes multiples facettes, sera salvateur et me permettra de (re)découvrir mon Êtreté dans son entièreté. C’est, à mon sens, la seul issue permettant de s’extraire du scénario en cours, conduisant à court terme ce monde à sa perte.

 

Fred (dépt.11) 

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Commentaires: 1
  • #1

    Jean-Luc Humbert (samedi, 04 janvier 2020 17:57)

    Merci pour ce témoignage avec lequel je me sens parfaitement en résonance. Il fallait que je le dise !