Les conséquences d'une carence en fer - par Marion Kaplan

 

Article issu du site de Marion Kaplan

 

Une amie me disait qu'elle ne se sortait pas d'une bronchite depuis 3 mois et quand je l'interrogeais, elle me dit : « ah oui, je suis anémiée et je manque de fer… » Comme si ce n'était pas si grave que ça. Vous allez comprendre pourquoi le manque de ce minéral peut entraîner des infections à répétition.

 

 

La carence en fer

 

C'est un des sels minéraux les plus importants pour le bon fonctionnement de l'organisme car il joue un rôle fondamental dans la constitution de l'hémoglobine contenue dans vos globules rouges, mais également dans la myoglobine contenue dans vos muscles, et il contribue à des réactions enzymatiques fondamentales dans vos centrales énergétiques appelées mitochondries.

 

Tout en étant présent en très petites quantités dans l'organisme il doit être en dose suffisante. L'idéal serait 80 ng par litre. Cependant, tous les jours nous perdons une quantité de fer et nous devons le retrouver grâce à un apport alimentaire pour reconstituer nos réserves.

 

De nombreuses études ont été publiées et le déficit en fer est bien connu des scientifiques.

 

Les populations les plus à risque de cette déficience sont les femmes, à cause de leurs pertes mensuelles avant la ménopause, mais surtout les femmes végétariennes voir végétaliennes, et les enfants depuis la toute petite enfance jusqu'à l'adolescence.

 

On a découvert que les personnes ayant une maladie inflammatoire intestinale avaient une diminution de l'absorption du fer, car c'est un oligo-élément très difficile à absorber. Ainsi, l'INRA a découvert dès 2014 que la dysbiose entraînait une mauvaise régulation du taux de ferritine.

 

La carence est donc aussi compliquée que l'excès.

 

 

Comment repérer un déficit en fer ?

 

– Fatigue physique et morale chronique

– difficultés à perdre du poids après une grossesse

– prise de poids

– troubles dépressifs, troubles de l'humeur problèmes de concentration

– hypothyroïdie fonctionnelle : taux de TSH au-dessus de 10. En France la norme est considérée aux environs de 4 alors que les micro nutritionnistes nous conseillent d'être plutôt en dessous de 2.

– Cheveux secs et cassants

– constipation

– frilosité

– augmentation du cholestérol

– bronchite chronique, rhinopharyngite etc.

 

Quand une femme prend du poids ou a du mal à en perdre, le thérapeute va en général regarder du côté de la thyroïde, ce qui est bien, mais on oublie souvent de vérifier son taux de ferritine. Il suffit parfois de corriger le déficit pour que la perte de poids soit plus facile.

 

De même que les femmes faisant des cystites à répétition, on trouve souvent un déficit en fer qu'il suffit de rééquilibrer pour que souvent les récidives cessent.

 

 

L'impact du fer sur nos neurones

 

En général, à moins d'être atteint d'une maladie, on ne fait pas d'examens sanguins à un enfant. Pourtant, s'il a des difficultés en mathématiques, qu'il a du mal à se concentrer, que ses performances intellectuelles sont impactées, il s'agit souvent d'un déficit en fer. J'étais moi-même nulle en maths j'avais des problèmes de concentration et de mémoire et ce n'est que longtemps après que j'ai compris que ma dysbiose, ma constipation, ma dépression venaient simplement d'une intolérance au gluten et aux produits laitiers de vache, qui m'ont fait rentrer dans un cycle infernal de ballonnements, de problèmes digestifs et de carence. Si ce type d'article peut sauver la vie physique et psychologique de vos enfants, j'en serais vraiment satisfaite.

 

L'Hôpital Robert Debré a mené des études sur des enfants atteints de déficit d'attention, le fameux TDAH, qui s'exprime par une agitation, une instabilité ou un ralentissement, ces enfants qui n'arrivent pas à finir leurs phrases, qui font plein de fautes à la fin de leur devoir ,etc. Ces études ont révélé que ces les enfants avaient toujours un taux de ferritine inférieur à la normale. En régulant leur ferritine (qui devrait être au-dessus de 80 ng pour nourrir le cerveau) on notait de grandes améliorations.

 

 

Quel est le bon taux de fer ?

 

J'écoute de nombreux professeurs de nutrition et de micronutrition et il en ressort que notre taux, pour un adulte devrait être au-dessus de 50 ng et quand on est affecté de troubles psychologiques ou neurologiques, ce taux devrait se situer au-dessus de 80. Les normes françaises considèrent que le taux devrait être au-dessus de 35 ce qui est trop peu. Ces professeurs nous révèlent même que c'est insuffisant si on veut avoir un cerveau qui fonctionne bien.

 

Un statut trop bas entraîne des problèmes au niveau de nos neurotransmetteurs comme la dopamine et la sérotonine qui sont mal absorbés. N'oublions pas que la sérotonine est le précurseur de la mélatonine. Les français sont les plus gros consommateurs de somnifères... Ce manque de mélatonine serait-il dû à un déficit en fer ? En tout cas c'est une piste à explorer.

 

Pour faire le dosage il faut éviter les périodes de fièvre, d'infection ou d'inflammation intense. En effet la ferritine est une protéine de l'inflammation et n'a donc plus de valeur diagnostique en tant que marqueur de fer durant ces épisodes. Il y a d'autres marques annexes à considérer qui peuvent être intéressants : en cas de grossesse on fera les récepteurs solubles de la transferrine, pour les sportifs on s'intéressera à l'hepsidine et le coefficient de saturation.

 

Cette analyse est remboursée par la sécurité sociale, on aurait tort de ne pas la faire.

 

La norme devrait être au-dessus de 50 ng par litre de fer sérique et si la personne est affectée de troubles psychologiques elle devrait se situer plutôt au-dessus de 80, pour que la sérotonine, la dopamine et le cerveau fonctionnent bien. 100 ng serait l'idéal.

 

Pourtant votre médecin généraliste considérera comme normal un taux de 35 à 40. Évidemment ce taux peut être considéré comme convenable, car avec ce taux, vous n'êtes pas frappé d'anémie. Or, une anémie est beaucoup plus difficile à corriger qu'un déficit. Une anémie et une carence grave. Cependant, faut-il on arriver à un tel taux pour commencer à s'en préoccuper ?

 

Il y a un autre indicateur intéressant à évaluer: le VGM, c'est à dire le volume globulaire moyen qui nous donne une idée du taux de fer dans le sang sur 4 mois. Par exemple, en cas d'anémie de type microcytaire, on va avoir un VGM inférieur à 85 micromètre cube. Quand on fait une NFS (Numération de la Formule sanguine) cela permet de différencier le type d'anémie et de comprendre si elle est de type microcytaire, donc par manque de fer, ou bien normocytaire, par manque de globules rouges, ou bien macrocytaire, par manque de vitamines du groupe B et par mauvaise maturation des globules rouges.

 

Quand une femme a un statut de 12 ou 15ng de fer, c'est impossible de faire remonter son taux par l'alimentation. Même si elle se bourre de viande rouge, de boudin noir ou de lentilles, son taux ne remontera pas.

 

Je conseille de consulter un médecin formé à la micronutrition qui lui conseillera un complément alimentaire efficace à prendre pendant plusieurs mois. Évitez les médicaments classiques, car ils ont plus d'effets délétères, comme la constipation, des douleurs digestives etc alors que les compléments de bonne qualité auront une efficacité durable dans le temps.

 

 

Quel type de fer prendre ?

 

Il y a 2 types de molécules de fer :

 

Le fer organique et le fer non organique. Dans les oligo-éléments, il y a 2 façons d'apporter :

 

- par la chimie organique des plantes et des animaux

 

- par la chimie des minéraux, des pierres, des cristaux avec des formes ioniques.

 

La chimie minérale ce sont des cristaux, des formes ioniques qui sont agrégées les unes aux autres sous forme cristalline. On va avoir de l'oxyde de fer, des chlorures de fer etc. On a un ion oxyde, un ion chlore et un ion ferreux. Elles ont des petites charges électriques qui, comme des aimants, collent l'une à l'autre. Mais quand cette forme ionisée arrive dans l'estomac à Ph2, elles se solubilisent et vous avez du Cl-- et Fe++. Le Fe++ qui arrivent dans le duodénum sous forme ionisée. Les ions sont absorbés par l'intestin par des transporteurs ioniques.

 

Il y a des capteurs au niveau des entérocytes qui vont les capter et les transporter à l'intérieur du corps. Cette captation ionique se fait avec des transporteurs qu'on appelle des diméthyl transférases, qui transportent des métaux divalents. Tout ce qui a de charges électriques positives, passe par cette molécule, par ce transporteur. Si vous prenez 100 mg de fer dans un comprimé, ce qui est beaucoup trop, le corps va être inondé de Fer et tous vos récepteurs vont être occupés à absorber un peu de fer. Tous les autres oligos éléments, comme le zinc, le cuivre, et le manganèse ne peuvent plus rentrer. Ce qui explique qu'après un ou 2 mois de Tardiferon, on observe une carence en zinc. Cela peut entraîner des effets iatrogènes.

 

Dans les compléments alimentaires, les laboratoires utilisent les formes organiques.

 

Le fer dans une plante, le fer dans un animal et dans un être humain va se lier à des protéines, et à des enzymes. Le fer va se lier à des molécules organiques qui vont jouer un rôle de cofacteur. Quand on mange de la viande rouge par exemple, le fer de la viande rouge est très assimilable car c'est un fer héminique. C'est un fer qui n'est pas sous forme Fe++ mais sous une forme liée à la molécule d'hémoglobine, à la protéine du bœuf. Ce fer est au cœur des protéines. Le fer est comme le noyau dans un abricot. Il est caché, il est chélaté à l'intérieur d'un magma d'acides aminés. C'est la chimie du vivant qu'on appelle la chimie organique. C'est une chimie vivante qui associe les oligo-éléments à des acides aminés, à des acides nucléiques ou d'autres formes de molécules organiques avec du carbone et de l'azote.

 

Donc le fer organique est lié à des acides aminés. Il y a un acide aminé particulier, la glycine, qui a une forte affinité au fer et on utilise cette affinité pour fabriquer des compléments alimentaires sous forme de bisglycinate. On a 2 acides aminés glycine qui vont cacher l'atome de fer par une liaison non ionique. c'est une liaison de covalence. C'est de la colle forte et c'est beaucoup plus solide.

 

Dans un estomac à Ph2, les liaisons covalentes ne sont pas altérées. Elles sont assemblées dans l'intestin, dans le duodénum, c'est un dipeptide. Or les dipeptides sont précieux. Les acides aminés sont très précieux et sont très bien absorbés. Les dipeptides de fer, c'est-à-dire le bisglycinate de fer, est absorbé à 40 à 60 % au lieu de 7 à 8 %. Il est il y a donc une haute rentabilité sous cette forme.

Le bisglycinate de fer est 7 fois mieux absorbé que le sulfate de fer.

 

 

Difficultés à faire remonter son taux de fer

 

Si vous n'arrivez pas à remonter votre taux de fer malgré une supplémentation, il faudra vérifier si vous êtes une femme, que ce fer de fuit pas dans vos menstruations, que vous n'avez pas une perméabilité intestinale, que vous n'avez pas une dysbiose ou une maladie inflammatoire de l'intestin comme la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique etc., que votre stérilet ne crée pas des micros hémorragies etc tout syndrome inflammatoire de l'intestin entraîne un affaiblissement de la couche du mucus protecteur ce qui complique l'absorption du fer. Posséder un bon microbiote est une valeur sûre pour absorber correctement le fer.

 

Il faudra alors retrouver un microbiote en eubiose, c'est-à-dire physiologique, en lui apportant des fibres prébiotiques ce qui permettra de régler l'hormone hepsidine. En effet quand on a une inflammation ou une dysbiose, on produit plus d'hepsidine qui empêche l'absorption du fer. Si on donne un complément alimentaire pendant un épisode inflammatoire, l'hepsidine va empêcher son absorption et va le chélater. On sait que les cellules intestinales sont remplacées tous les 2 à 3 jours et les cellules desquament en emportant le fer.

 

Il faudra alors traiter l'intestin, renforcer le mucus et traiter le leaky gut ( perméabilité intestinale).

 

 

Comment mieux absorber le fer ?

 

La vitamine C permet d'absorber 250 fois plus de fer. C'est la raison pour laquelle si vous consommez du jus de citron avec votre salade en accompagnement de votre morceau de bœuf vous aurez plus de chance de mieux l'absorber,.

 

Le fer végétal également est très absorbable car elle contient des fibres prébiotiques qui facilitent son absorption.

 

Si vous n'arrivez pas à manger beaucoup de légumes car ils vous font ballonner vous pourriez prendre des compléments alimentaires de prébiotiques qui augmenteront de 30 % d'absorption de votre fer.

 

Il y a une technique utilisée par l'INRA :

 

Ils donnent 3 jours de bisglycinate de fer associé à un peu de vitamine C et ils arrêtent 2 jours. On reprend 3 jours de fer et 2 jours d'arrêt et ainsi de suite pendant plusieurs mois.

 

Quand on donne du fer tous les jours, l'organisme peut se sentir menacé par trop de fer et séquestrer ce fer. Les entérocytes en desquamant, vont alors perdre le fer avec les selles. Avec cette méthode, on leurre l'organisme en donnant du fer 3 jours de suite, ce qui est le temps de mise en alerte du corps, et en arrêtant 2 jours, le corps de se méfie plus. Avec cette méthode on n'active pas ce mécanisme de défense et les résultats sont bien meilleurs.

 

L'ortie est une plante qui contient beaucoup de fer assimilable. On n'en trouve sous forme de poudre dans les magasins de bio ou sur Internet. Mais ce sera insuffisant si votre taux est trop bas. Si vous préférez la spiruline, il devra être indiqué qu'elle est cultivée sur un milieu enrichi en fer, sinon elle n'en contiendra pas.

 

Outre la supplémentation, il sera important d'enrichir votre assiette avec des aliments riches en végétaux et en fer.

 

Bien entendu, vous éviterez de consommer pendant votre repas, du thé, du café, du vin riche en tanins, mais cela je vous l'ai dit dans l'article précédent.

 

Portez-vous bien .

 

Marion Kaplan .

 

Quelques compléments sous forme de bisglycinate de fer avec ses cofacteurs :

Hemonutrics de chez www.bionutrics.fr

Fer B9 de chez Parinat

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0