Les jours dans l’Aude : La machine à laver ! Partage n°3 - Loredana

 

(La version italienne se trouve en bas de page.)

 

Pour que ces partages soient plus facile à lire, avec l'accord de Loredana, nous avons fait quelques corrections.)

 

 Partage n°3

 

Les jours dans l’Aude ont été très riches et stimulant sur le plan émotionnel, mental, physique et comme état intérieur.

 

Nous venons d’arriver et tout de suite j’ai une sorte de découragement car le gite dans lequel on se trouve n’offre aucun panorama, aucun horizon et cela me donne une sensation d’enfermement, d’être prise à la gorge, claustrophobe. Je commence à pleurer. Mais je m’aperçois que ces pleurs sont exagérés, c’est un désespoir que plus tard, je comprendrai être le ressenti d’un sentiment de vide, de néant autour de moi.

Il ressort en moi la compréhension que la 4° densité SDA n’existe pas encore et mon prédateur en a peur, il craint mon possible choix à travers lequel on doit tout laisser, abandonner tous les repères auxquels il est habitué, aller vers l’inconnu, enlever les voiles, partir pour des lieux étrangers… en effet la réalité SDA.

 

Lors de la première rencontre avec les Leo, j’ai ressenti comme une reconnaissance émotionnelle (beaucoup de pleurs sans raison) et des mémoires autant du lieu que de la “famille” Leo, au point de prendre immédiatement en moi la décision de déménager ici, même si je ne dispose pas de l’argent suffisant pour soutenir le projet EcoLeo.

Ce choix intérieur très clair me renvoyait le ressenti qu’un morceau du puzzle de ma vie ou des mes vies, avait trouvé sa juste place et que tout allait se clarifier en moi :

Depuis toujours l’étrange attirance pour la France avec une sorte de nostalgie, le choix au lycée d’étudier le français pas l’anglais, l’élan de venir m’installer dans ce pays depuis mon plus jeune âge. Même la particulière attraction pour les Cathares : la première fois que j’ai entendu parler de leur existence, j’ai eu une sorte de frissons dans tout le corps. Puis je suis allée chercher des informations, mais sans donner une grande importance car à l’époque j’étais très prise dans des mémoires indiennes (Inde et Amérique du sud).

Donc le fort désir d’aller en France mais pourquoi ? Et pour quelle motivation ? Sûrement pas seule !!!

Mais, finalement… voilà la motivation ! Finalement on ouvrait « la porte française » et surtout, le ressenti d’être à un moment important de ma vie actuelle où j’avais l’opportunité de “sauter”, prenait forme.

 

ICI DANS L’AUDE-LA par l’élan SDA.

Pendant toute la période du séjour à Arques, je n’ai quasi jamais pu dormir, ma tête était un mixeur de pensées pour comme concrétiser mon projet de déménagement : aller conclure les rdv pris avec les personnes qui suivent mes séances du yoga, mettre fin au contrat de location avec la propriétaire de la maison où j’habite actuellement, informer les rares amis que j’ai, enlever la résidence italienne, fermer le compte bancaire, alléger les placards des objets et des vêtements inutiles, etc.

Cette décision, absolument impérative en moi, était accompagnée par les caprices du mon prédateur. Évidemment, il était en ébullition en me montrant tous les défis de la langue, tant me donner le sentiment d’être stupide car je ne comprenais pas toujours tous les mots, que lorsque je devais parler en français. Un grand malaise car je pensais en italien, puis traduisais dans ma tête en français et donc exprimais verbalement les concepts sans trouver les mots corrects, donc de manière très peu fluide… énorme frustration pour mon prédateur car dans ma langue j’ai une bonne dialectique et surtout j’avais la peur de ne pas être comprise.

 

Entre autres choses, la peur du manque est très présente : que puis-je faire pour me soutenir sans être un poids pour les autres ? Pour mon autonomie ?

Donc, d’un coté l’élan très clair pour être ici dans l’Aude avec le projet Leo SDA et de l’autre coté, tous les programmes, les croyances, les peurs qui remontaient pour que je puisse bien les voir en face.

D’un coté une énergie très puissante, enthousiasme, reconnaissance, gratitude car mon En-Je m’avait guidée, enfin, jusqu’à là… « à la maison ».

Mais de l’autre coté une grande fatigue physique que j’essayais de compenser en mangeant plus que ce que mon corps demandait.

 

Une “machine à laver” émotionnelle, mentale, psychique, physique qui grandissait au fur et à mesure des partages avec les Leo et des mémoires du lieu qui remontaient en moi.

 

La balade au Bézu a marqué encore plus fortement ma décision. Quand on est arrivés en haut, à part un paysage à couper le souffle, une majesté et une ampleur que je ne pouvais pas contenir, des larmes ont commencé à couler sur mon visage, et une voix en moi presque indétectable (je m’en suis aperçu le soir avant d’aller me coucher) me disait “ De nouveau ici… ta maison”. Même un ressenti de mort, la gorge fermée, et du feu qui remontait de mes pieds.

Je me suis assise dans un petite fosse pour ne pas suivre l’élan bizarre de me jeter dans ce vide magnifique. Un profond sentiment de solitude, aussi.

Un mélange d’émotions du tac au tac : nostalgie, regret, douleur intérieure, impuissance, liberté, gratitude, solitude, inéluctabilité, misère, un savoir intérieur… Beaucoup de visions comme si je venais de vivre en un unique instant, plusieurs existences à une vitesse supersonique et que je ne pouvais pas suivre tout ce que passait tellement c’était puissant et vertigineux. En effet j’avais la tête qui tournait comme une toupie.

 

Dans les jours suivants j’ai commencé à chercher une maison, j’ai demandé à la Mairie d’Arques, de Serre, de Mouthoumet, à la boulangerie des villages, à la propriétaire de notre gîte, je suis allée avec Larysa dans une agence immobilière de Quillan.

Il y avait Galline aussi, elle pensait à un éventuel déménagement dans l’Aude. Mais par rapport à elle, je ressentais une sorte d’emprise (son prédateur). Dans un premier temps donc, à cause de mon programme de culpabilité de ne pas blesser les autres, que le prédateur de Galline me renvoie en miroir, je ne me suis pas permise de lui communiquer mon ressenti. Puis, grâce au partage avec Hélène et Sand qui m’a aidé à voir mon mécanisme, je lui ai communiqué mon exigence de marcher sur mes jambes et de ne pas être en ce moment là, comme un bâton d’appui.

 

La machine à laver va continuer et je me sens comme si en moi il y avait une sorte de mutation du serpent. Dans ce processus il m’apparait aussi la crainte d’un éventuel “échec”.

Dans mon passé j’avais déjà fait partie d’un projet de “famille spirituelle” avec les principes yoga-indouiste du Sanatanadharma, très similaires à la vision SDA (même si avec des autres mots). Je me suis retirée après plus de dix ans d’implication très forte car, en effet, le déroulement dans la pratique était absolument SDS, il n’y avait vraiment aucun partage ni aucun service à autrui. Les bénéfices étaient pour le “Maitre” même s'il avait toutes les bonnes intentions d’évolution de la conscience. Nous avons contribué à la restructuration de la maison avec des dons et des travaux, mais ce bâtiment n'était pas pour la communauté, il était pour conduire les séances de yoga du "guru", à son propre bénéfice.

Cette peur de l’échec va remonter surtout lorsque nous allons au Col du Paradis, lieu-symbole où viendra à être créé le projet EcoLeo, avec l’achat d’un bâtiment à rénover. Un déjà-vu pour moi !

Mêmes conditions de départ de la “famille spirituelle précédente”. Exactement pareil !! Voilà le recul ! Mais peut-être avec la possibilité de ne pas faire les mêmes erreurs !!!???

Mon corps a des frissons face à la même réalité qui se présente à nouveau dans ma bulle de perception.

Là aussi j’avais choisi cette réalité car je la ressentais très fortement en moi, pour mon évolution, mon âme a toujours été attirée par l’enquête et la motivation spirituelle, l’unique raison de vie.

Là aussi j’avais quitté, presque du jour au lendemain, ma réalité précédente, mon compagnon, ma carrière (professeure d’éducation physique dans les lycées), le lieu géographique pour aller dans un autre (de Piemonte au Friuli), ma maison… pour repartir à zéro… Incroyable !!!

 

Tandis que je suis active dans la recherche d’une maison, Hélène me propose une solution de logement dans le village d’Albières avec elle et Eliane. Wow, une très belle opportunité !

On va visiter la maison, et nous sommes d’accord de confirmer l’engagement de loyer pour le mois d’octobre. Je ne ressens en moi ni enthousiasme ni peur… Comme si tout cela était la conséquence naturelle de l’intention et de l’action.

Mais le soir, va remonter en moi un grand malaise et je vais pleurer : je me sens tirée par deux côtés opposés (comme la corde de l’arc) : d’un côté le choix, la décision absolue de faire ce saut, de l’autre côté quelque chose que je ne peux pas détecter tout de suite. Il y a seulement un vide soudain.

Pourtant (à cause du même mécanisme de culpabilité) je ne m’étais pas permise de partager mon ressenti, celui de ne pas “me voir”, pour le moment en cette maison-là. J’avais eu un sentiment de froid même si la maison était très confortable par rapport au lieu (car proche du Col du Paradis) et avec trois chambres, donc une pour chacune de nous. Mais j’avais aussi un autre ressenti : selon moi (ou mon prédateur) il n’y avait pas « d’espace » pour moi entre Hélène et Eliane, car elles étaient comme un couple, un binôme déjà formé.

 

Je pleure beaucoup à cause de cette situation, comme si j’étais une schizophrène. Je ressens que ça va trop vite, les choses à régler en Italie sont nombreuses, même si je n’ai pas de liens affectifs, professionnels très importants, mais quand même je dois réduire de beaucoup tout ce qu’il y a dans ma maison avec des dons et de la vente, et tout cela demande un certain temps nécessaire. Puis j’ai le mécanisme d’aller et partir tout de suite et mon En-Je, cette fois, me demande de couper ce mécanisme, comme Don Quichote, car c’est mon prédateur qui active ce mode en moi pour continuer à se nourrir.

 

Choc : mon prédateur me fait croire que je suis un escroc, que je suis incorrecte et indigne de confiance, je ris de moi tellement je vois comment cette peur me manipule, je n’ai pas assez confiance en mon En-Je. A l’aide !!

En outre, mon prédateur me fait constamment penser : “Les Leo me disent qu’ils sont disponibles pour aider ceux qui vont faire le saut SDA, mais si après je me retrouve ici encore toute seule comme ça s’est passé précédemment dans ma vie ? Que vais je faire ici ?” Il (le prédateur) est très actif et pousse sur tous les boutons des programmes ; croyances habituelles, et il s’amuse avec.

Deux jours de machine à laver à toute vitesse.

 

Je fais un rêve :

 

Il y a une grande agitation dans le monde et j’ai la possibilité d’émigrer, changer de pays. Avec mon mari (actuellement dans ma vie réelle je suis divorcée depuis cinq ans) et des autres personnes que je ne connais pas, je marche en courant sur des routes, chemins, tournants, montagnes russes, pour arriver à la frontière. Pendant le parcours mon mari va disparaitre donc j’arrive seule à la frontière. Là il y a un bureau derrière lequel se tiennent deux femmes.

L’une est très belle, de grande taille, lumineuse et souriante, l’autre plus petite et plus sérieuse : cette dernière me demande deux documents pour avoir le permis de franchir la frontière : la pièce d’identité et un autre document qui confirme mon divorce de mon mari.

J’ai juste ma pièce d’identité, pas le papier du divorce et je me sens découragée car la dame me dit que je dois refaire tout le chemin. Oh non !

Mais la belle femme me donne une feuille en me disant d’écrire qu’en effet je suis bien divorcée et de signer la déclaration. Puisque j’avais tout écrit avec le papier sur la main, l’écriture n’est pas très claire, donc la femme petite et sérieuse me dit que ça ne va pas. Mais l’autre femme, belle et gentille la fait taire et s’adresse à moi en souriant. Elle me dit “ça n’a pas d’importance, tu peux aller”. Je franchis donc la frontière et elle me crie : “ Sache que tu es très drôle et que tu es ma préférée.” – Fin du rêve.

 

Évidemment c’est un rêve très clair. Je comprends très bien : je dois divorcer avec sérénité et concrètement de mon passé, de ma vie italienne pour aller “au de là”, mais je suis déjà ici à la frontière, j’ai déjà fait tout le parcours nécessaire, je ne dois plus attendre trop.

 

Après deux jours de tout cela, nous nous rencontrons avec les Leo. Eux aussi ont ressenti un manque de fluidité. Donc nous partageons mutuellement nos ressentis. J’en viens à comprendre mon besoin de ne pas être pressée (par mon prédateur), de m’écouter, d’être prête avec mes modalités et mes temps, mes pas, guidée par mon Soi Supérieur.

Celui qui veut tout de suite et qui croit être renié, c’est encore un fois mon prédateur avec les mémoires (cathares et des sorcières).

Les derniers jours je vais intégrer l’acceptation de faire les choses avec tranquillité sans courir comme j’ai toujours fait. Ma décision est clair et inaliénable. MOI, JE SUIS ICI, et je suis en train de retourner “A la maison” prochainement ICI NELL’AUDE, je fais partie de la famille LEO.

 

Donc le retour en Italie se fait en paix, légère et forte de mon choix.

 

A côté de tout cela, évidemment il y a Larysa. A travers moi et les partages avec les Leo, elle a eu la possibilité de voir en elle-même si elle aussi ressentait un éventuel changement de réalité, donc elle aussi a vécu des crises, remise en question de ses programmes, croyances. Elle aussi est en train d'évaluer si elle déménage dans l'Aude avec son compagnon.

Mon vécu avec elle, en ces jours-là était très important.

 

Cela fait cinq ans que je suis divorcée, donc seule dans mon quotidien. Mon prédateur a donc tout le champs libre : j’ai mes horaires, mes espaces, mes équilibres. On sait que lorsqu’on vit tous les jours avec quelqu’un, les programmes, les croyances, les mémoires de victime, de bourreau, sont constamment sollicités. Donc Larysa me rappelait mon ex mari en beaucoup de mécanismes, j’étais face à des dynamiques, des miroirs que je devais voir nécessairement : le contrôle, ma propension à m’adapter pour éviter les conflits, peu confiance en l’autre, l’habitude de ne pas partager car les autres ne me comprennent pas. Mécanismes que, grâce à ce séjour dans l’Aude avec elle, j’ai eu l’occasion de trancher, équilibrer, couper. Même chose pour elle aussi.

 

En conclusion : les jours dans l’Aude, la machine à laver toujours active, merci au lieu et aux partages avec les Leo et d’autres personnes de passage venues elles-aussi pour voir les Leo, la relation avec Larysa (symbole de mon masculin), ont été riches de croissance pour l’âme et déterminants pour le tournant que je vais faire bientôt dans ma vie.

 

Grazie Grazie

 

Loredana (cénacle - Italie)

 

On va continuer…

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Armelle (dimanche, 07 octobre 2018 20:29)

    Bonjour Loredana et les Léos,
    Le titre de ton partage m'a fait bien fait sourire car je" travaille" depuis notre retour de l'Aude là sur un texte qui porte le même titre. Cette expression de "machine à laver" évoquée par Sand et d'autres Léos décrit parfaitement mon vécu pendant ces quelques jours et en te lisant je me suis retrouvée dans beaucoup de choses que tu évoques.. Durant ces quelques moments passés auprès de vous j'ai pu voir mes nombreux masques et ombres et j'étais littéralement terrorisée par mes ressentis, écartelée par un sentiment de connaissance de cette terre cathare, une profonde tristesse tout en étant largement baladée par mes pensées prédatées. Un mental qui tourne à fond, des émotions qui remontent en cascade, l'impossibilité de contrôle...bref, j'ai vécu la peur, l'abandon, le rejet et...ce n'est pas fini. Ce texte de "machine à laver" que je tente de mettre sur papier m'échappe encore complètement et pourtant malgré toutes les difficultés qui s'accumulent ici pour le moment, je sens que je commence enfin à faire confiance à mon Ange même si l'apprentissage se fait très très lentement. Merci beaucoup pour ton partage qui m'a éclaircit les idées, et surtout qui me permet de regarder encore mes programmes de peur de solitude, de peur du rejet et de tous ces émotions non conscientisées qui peuvent encore me paralyser.