Notre alimentation est "trop propre" ! Dr Mercola

 

Article extrait du site du Dr Mercola

 

En bref

  • Notre système immunitaire sur-réagit de plus en plus à des substances sensées être inoffensives, ce qui entraine souvent des allergies, ou pire, ce qui lui fait perdre son auto-tolérance et le pousse à attaquer certaines parties de notre propre corps
  • Les aliments et environnements excessivement stériles pourraient être à l’origine du problème
  • Ce sont précisément les progrès caractéristiques de notre monde moderne - les désinfectants pour les mains, l’eau traitée, les aliments pasteurisés - qui ont contribué à l’épidémie de maladies liées au système immunitaire, telles que l’asthme, les allergies, l’eczéma et la sclérose en plaque
  • Nous ne sommes pas conçus pour vivre dans une bulle stérile, isolés du monde; nous sommes conçus pour passer du temps en plein air, pour jouer dans la terre, pour être actifs - pour nous salir, rencontrer et nous immuniser durablement contre des agents potentiellement infectieux

L'asthme, le rhume des foins, l’eczéma, les allergies alimentaires, le lupus, la sclérose en plaque et autres affections médiées par le système immunitaire sont toutes en augmentation.

 

D'après certaines estimations, les allergies et maladies du système immunitaire ont doublé, triplé, ou même quadruplé au cours des dernières décennies, certaines études indiquant que plus de la moitié des américains souffrent d’au moins une allergie cliniquement diagnosticable.

 

Nos systèmes immunitaires sur-réagissent de plus en plus, et de façon alarmante à des substances censées être inoffensives, provoquant des allergies ; chez certaines personnes, le système immunitaire fonctionne mal et attaque des parties de leur propre corps - la définition même d'une maladie auto-immune.

 

Le coupable de toutes ces perturbations de nos systèmes immunitaires peut sembler improbable, mais l’explication est pourtant tout à fait logique ...

 

 

Votre organisme réclame de la « saleté » ...

 

Dans un article paru dans le New York Times, Jeff Leach utilise l’exemple du simple marché fermier pour imager ce qui manque dans la vie de bon nombre d’entre nous.

 

En un mot : la saleté. Les laitues et bottes de carottes d'autrefois étaient couvertes de divers microorganismes, et personne n’y voyait aucun problème.

 

Aujourd'hui, une grande partie de notre alimentation est pasteurisée, irradiée, stérilisée et préparée de telle sorte qu'aucune bactérie - pas même les bonnes - n’y survivent.

Lorsqu’on assiste à une flambée de cas d'intoxications alimentaires, la faute retombe souvent sur les agences fédérales, auxquelles on demande de veiller à la propreté de la production alimentaire.

 

Mais on ne se préoccupe pas de savoir pourquoi notre système immunitaire n'a pas su nous protéger d'une exposition bactérienne censément normale.

 

Voici ce qu’écrit Jeff Leach :

 

« Des données de plus en plus nombreuses indiquent que l’augmentation alarmante des troubles allergiques et auto-immuns au cours des dernières décennies, est en partie due à notre manque d’exposition aux microorganismes dont nos aliments et nous-mêmes étions autrefois couverts.

 

Véritable couverture de la nature, les microorganismes bénins et potentiellement pathogènes associés à la poussière qui recouvrait à peu près tous les aspects de la vie.

À l’époque pré-industrielle, les microorganismes assuraient un processus de coévolution naturel qui fixait des niveaux de référence « normaux » et empêchait que nos organismes sur-réagissent à des corps étrangers.

 

… Dans un monde de désinfectants pour les mains et de lingettes jetables (sans parler des latte vanille allégés au soja), il est difficile d'imaginer la vie de l’époque préindustrielle, qui nous faisait consommer quotidiennement des milliards d’organismes bienfaisants.

 

Pendant presque toute l’histoire de l’humanité, cela commençait par la transmission maternelle de microbes bénéfiques au cours du passage par le canal pelvi-génital - de la mère à l’enfant.

 

Cependant, l'augmentation alarmante du nombre de naissances par césarienne représente une perte potentielle de microbiote d'une génération à une autre. Pour la plupart d’entre nous, l’élimination des microbes, caractéristique de notre monde industrialisé, se poursuit ensuite tout au long de la vie.

 

Le sol en terre battue naturel a été remplacé par du carrelage, nos corps et nos vêtements autrefois sales et crasseux sont lavés presque quotidiennement, notre eau boueuse est filtrée et traitée, les aliments qui pourrissaient et fermentaient sont aujourd'hui réfrigérés, et les étables sont soigneusement installées loin des regards.

 

Si ces progrès en termes d'hygiène et de salubrité méritent des applaudissements, ils ont malheureusement donné naissance à toute une série de maladies véritablement crées par l’homme. »

 

 

L'augmentation des maladies « des milieux stériles »

 

L’hypothèse de l’hygiène - la théorie selon laquelle l’exposition précoce à la poussière et aux germes programme votre système immunitaire afin qu'il identifie et combatte correctement les menaces - emporte lentement mais sûrement de plus en plus d'adhésions.

 

Selon cette théorie, si vous êtes en bonne santé, l’exposition aux bactéries et aux virus peut agir comme un « vaccin naturel » qui renforce votre système immunitaire et vous immunise de façon durable contre les maladies.

 

Nous ne sommes pas conçus pour vivre dans une bulle, isolés du monde. Nous sommes conçus pour passer du temps en plein air, pour jouer dans la terre, pour être actifs - pour nous salir, rencontrer et nous immuniser durablement contre des agents potentiellement infectieux.

 

Cela peut sembler relever du bon sens, mais dans notre monde de marketing intelligemment ciblé, et obsédé par la stérilisation, de nombreuses personnes se laissent convaincre de traiter la saleté comme l’ennemie publique numéro un, qui doit être éliminée à tout prix.

 

Il existe des solutions antibactériennes pour tous les recoins de votre environnement, et lorsque vous ne nettoyez pas votre plan de travail ou vos mains avec des produits désinfectants, vous prenez des antibiotiques, qui sont largement surutilisés.

 

Votre alimentation est sans doute aussi largement dépourvue des bactéries naturelles qui rendent les aliments sains - et bons pour votre santé - car la majorité de ce que vous consommez est hautement transformé, raffiné et pasteurisé.

 

Cet excès de zèle, que l’on met à éviter les bactéries et les virus, coûte cher, et se traduit par l’augmentation de nombreuses maladies, notamment :

  • Asthme et allergies
  • Eczéma
  • Maladies du système immunitaire (maladies auto-immunes, etc.)
  • Maladies cardiaques

 

Voici ce que nous explique Charles Raison, neuroscientifique :

 

« Depuis la nuit de temps, des microorganismes bénins, que l’on appelle souvent nos ‘vieux amis’, apprennent à notre système immunitaire à tolérer les autres microorganismes inoffensifs, et réduisent par la même occasion les réponses inflammatoires qui sont associées au développement de la plupart des maladies modernes, du cancer à la dépression. »

 

En termes simples, si vous êtes « trop propre », vous vous privez de l’exposition à des bactéries dont votre organisme a besoin pour se programmer en vue de vous protéger des inflammations, et de réagir correctement en cas de menace réelle.

 

La solution n’est pas de consommer des aliments « sales » ... Mais il est extrêmement important de consommer des aliments issus de sols sains, et qui renferment des bactéries bénéfiques.

 

 

Voici l’une des raisons pour lesquelles les aliments fermentés sont si importants

 

La mise en place d'une flore intestinale normale dans les 20 premiers jours de sa vie joue un rôle crucial dans la maturation du système immunitaire de votre bébé.

 

Les bébés qui ne développent pas une flore intestinale normale se retrouvent avec un système immunitaire affaibli ; ils sont ensuite généralement vaccinés, ce qui peut les conduire droit à la catastrophe.

 

Les vaccins ont été développés à l’origine pour des enfants ayant un système immunitaire parfaitement sain, mais d'après le Dr. Natasha Campbell-McBride, les enfants dont la flore intestinale est déséquilibrée ne devraient pas être vaccinés selon le protocole de vaccination standard.

 

Le résultat final est un nombre croissant d’enfants souffrant d'autisme, de troubles de l’apprentissage, de troubles neurologiques, de troubles psychiatriques, du système immunitaire, et de troubles digestifs, et tout cela par manque d’exposition aux bonnes bactéries au début de leur vie.

 

De nombreuses femmes en âge de procréer manquent de bonnes bactéries - une carence qui se transmet à leurs bébés et peut être à l’origine de nombreux problèmes.

La solution est simple : il faut nourrir votre flore intestinale en optant pour une alimentation riche en probiotiques. Voici des exemples d'aliments naturellement fermentés qui sont d’excellentes sources de bonnes bactéries :

 

  • Divers légumes fermentés, notamment les choux, les navets, les aubergines, les concombres, les oignons, les courges et les carottes
  • Le lassi (boisson indienne à base de yaourt, consommée traditionnellement avant le repas)
  • Le yaourt préparé à base de lait bio cru
  • Le lait fermenté comme le kéfir (un litre de kéfir non pasteurisé contient bien plus de bactéries actives que ce que peut vous apporter n’importe quel supplément de probiotique du commerce, et il est très facile d’en préparer chez vous)
  • Le natto (soja fermenté)

Consommer régulièrement ce type d'aliments fermentés vous aidera à « réensemencer » votre organisme avec de bonnes bactéries.

 

Note de l'équipe LEO :
Nous déconseillons vivement la consommation de soja et de tous types de produits laitiers (même sous forme fermentée) dont la caséine, le lactose et les hormones agissent comme de véritables poisons jusque dans notre génétique ! (Voir à ce propos divers articles publiés dans l'onglet santé.)

 

Les bonnes bactéries sont constamment assaillies par les antibiotiques, l’eau chlorée, les savons antibactériens, les sous-produits métaboliques du stress, et les mauvaises habitudes alimentaires, en particulier la consommation de sucre.

 

Le sucre nourrit en effet les mauvaises bactéries, c’est-à-dire les bactéries pathogènes, les levures et les champignons présents dans vos intestins. Les bactéries de vos intestins doivent donc être entretenues en permanence, tout comme on entretient un jardin.

 

Si vous ne consommez pas régulièrement d'aliments fermentés de façon traditionnelle, un supplément de probiotiques de bonne qualité est l’un des rares que je recommande - mais l’un des principaux effets d'une alimentation saine.

 

 

Autres conseils pour vivre « sale »

 

Il est grand temps pour nombre d’entre nous de retrouver certains « vieux amis », ces bactéries bénéfiques qui font partie de notre monde depuis l’éternité.

C’est important non seulement pour vous, mais également pour vos enfants, car l'avenir de leur système immunitaire est entre vos mains.

Voici comment vous pouvez aider le système immunitaire de votre enfant à développer la résistance naturelle dont il a besoin :

 

  • Laissez votre enfant être un enfant. Laissez-le jouer dehors et se salir.
  • Évitez d'utiliser des savons et autres produits ménagers antibactériens. Tout ce dont vous avez besoin pour vous laver les mains, c’est d’eau et d’un savon simple.
  • Évitez les antibiotiques inutiles, non seulement sous forme de médicaments (ne prenez pas d'antibiotiques pour soigner une infection virale, par exemple, contre laquelle ils seraient inefficaces) mais également dans votre alimentation, qui est une source majeure d’exposition aux antibiotiques.
  • Donnez-leur de la viande provenant d’élevages locaux, ou de la viande bio, qui ne contiennent pas d'antibiotiques.
  • Renseignez-vous sur les avantages et les inconvénients des vaccins, qui manipulent encore davantage votre système immunitaire, et prenez des décisions réfléchies s’agissant de leur utilisation.

 

Un dernier conseil dont j'aimerais vous faire part vient de Jeff Leach, qui souligne qu’une simple visite au marché fermier local peut vous aider à renouer avec vos racines les plus terriennes :

 

« Alors que nous nous enfonçons dans une ère « postmoderne » d'aliments super propres et de désinfectants pour les mains, présents à tous les coins de rue, nous ferions sans doute mieux de serrer bien fort dans nos bras nos fermiers locaux.

Ils représentent peut-être notre seul lien avec certains « vieux amis » que nous ne pouvons pas nous permettre d'ignorer. »

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0