Qui suis-je, où vais-je, dans quelle étagère ? par Benoît

 

Chers Léos,

 

Ce partage fait suite à une impulsion née du témoignage de Pascale dont le titre étais, « besoin vital de communiquer ». C’est exactement ce que je vis aujourd’hui. Ça pousse et ça déborde de partout (le réveil d’un volcan sous la glace). Il est vital pour moi d’écrire et de partager mes prises de conscience, mes expériences.

 

Je n’ai jamais vraiment adhéré à la notion de travail, d’emploi (inconsciemment). Pourtant en regardant 10 ans en arrière, seule la carrière professionnelle comptait. Pour autant, ma vision de la vie était déjà orientée vers une fusion de la vie professionnelle, vie sociale, vie privée. Les cloisons dans mon esprit sont poreuses. J’ai toujours essayé de mettre à profit cette perméabilité, en tirer le meilleur parti, apporter une certaine souplesse à ma vie par ce biais. C’est un mode de fonctionnement qui me caractérise.

 

Le fait de ne pas vraiment adhérer au système basé sur l’emploi était délicat à gérer pour moi. Je croyais que j’avais un problème, je culpabilisais en regardant autour de moi les « gens compétents » (j’étais toujours tourné vers l’expertise), efficaces, qui au fils du temps sont de plus en plus doués dans leur domaine, mais pas moi. Je parvenais simplement à maintenir un niveau acceptable le temps de la découverte, la curiosité qui stimule, avant de lâcher et à terme rester dans une certaine « médiocrité pour la 3D ».

 

La seule fois où j’ai tenté de maintenir le cap, par défaut dans une situation transitoire qui s’éternisait car lucrative, cela s’est fini pas un coup d’arrêt très courant aujourd’hui : le burn-out. Même à ce moment-là, je ne m’investissais pas totalement (même si je faisais beaucoup d’heures).

 

Ce que je comprends aujourd’hui, c’est que mon âme a décidé d’arrêter de jouer dans cette incarnation. Cela s’est confirmé par un ressenti évident récemment : Tout est bouché pour moi dans la 3D, je ne me reconnais dans rien. Je n’ai plus d’autre choix que de me recentrer avec la supra-conscience sur ma véritable nature, sinon : GAME OVER / TRY AGAIN / NEXT LIFE.

 

Lorsque j’essaie de me définir, je vois l’image d’un troubadour de la vie, intéressé par tout, mais spécialisé en rien (surtout pas). Cela se traduit par un besoin très fort de projets hors des sentiers battus qui se succèdent. Une sorte « d’enzyme universelle » cocréatrice de connexions qui ne se feraient pas naturellement, ou que la plupart des gens ne perçoivent pas. La gestion de projet aurait pu être une solution 3D, sauf qu’il n’y a pas plus rébarbatif, codifié, structuré, encadré que la gestion de projet, mort de l’âme assurée...

 

Je décèle des nuances ou plutôt des entrelacements avec le rejet et le déni associés aux situations évoquées précédemment.

La prédation est très présente autour des situations de rejet qui amènent aussi au déni. Dans les concepts d’emploi et de travail, elle agissait pour ne pas que je vois ou intègre les jeux de rôle que je jouais avec ma garde robe de maître caméléon. A défaut de savoir ce qui m’animait vraiment, ou de ne pas savoir comment je pouvais exprimer ma vraie nature, c’était un moyen de survie, j’y voyais une qualité. Le piège s’était refermé.

 

Si je lâche momentanément la prédation, que je déplace mon point d’observation, il m’apparaît un autre message plus direct de l’âme. Un message très fort de « STOP intérieur », qui lorsque la limite est atteinte déclenche un disjoncteur.

Bien entendu, la supra-conscience utilise la prédation pour alerter via le rejet le déni…

 

Il existe également un autre canal plus direct. Celui de la coupure de courant que l’on ne perçoit pas toujours, lorsque nous sommes noyés dans l’agitation et pilotés par la prédation. Cela peut se traduire par une absence d’énergie ou d’élan.

 

Le discernement doit être fin. On peut très bien ne pas percevoir tout ce qui se joue dans cette confusion permanente. J’ai mis des années (4 ans) à comprendre que ce qui s’était passé était en réalité un burn-out. J’étais totalement passé à côté du message le plus direct. C’est à ce moment là que j’ai commencé à démêler les enchaînements peu agréables qui s’en étaient suivis et persistaient…

 

J’intègre aujourd’hui que la réponse à une situation inadéquate peut se faire par la prédation et/ou un NON direct qui n’est pas un rejet, mais une fin de non recevoir. Je me promène sur la plage en tongs, fin de journée, soleil couchant et là, l’Everest tombe à un mètre devant moi : « # c’est bon, ça suffit STOP ». L’un n’exclut pas l’autre selon notre chemin et où nous nous trouvons sur le chemin...

 

Toute ma vie j’ai vu qu’il y avait un problème avec ces situations. J’ai temporairement résolu la situation en prenant un statut d’indépendant et je pensais que je trouverai une solution. Je pensais qu’avec le temps je finirai par trouver la bonne « CASE SDS » pour apporter ma contribution.

Parallèlement ma supra-conscience tentait de me montrer pas à pas que je ne rentrais dans aucune case du monde du travail. Je l’avais perçu à l’école mais j’ai perdu le fil par la suite.

 

Aujourd’hui je vois clairement que je suis à la croisée des chemins. Je ne sais pas vraiment ce que je suis, ce qui m’anime, ou comment le mettre en œuvre, mais je suis le seul à pouvoir le découvrir par la mise en pratique. Je dois m’affranchir de tous les enseignements, intégrer peu à peu ma propre guidance tournée vers « ce qui n’existe pas encore », la faire descendre. Collaborer avec tous ceux qui œuvrent en ce sens, apporter ma contribution même si je ne sais pas comment.

 

C’est un paradoxe, un hiatus. Tout du moins c’est ainsi que je le vis encore aujourd’hui. Il est de plus en plus visible, alors que j’ai la sensation de vivre en permanence dans une nébuleuse. Il prend de plus en plus de place et cela devient intenable.

 

Vous évoquez souvent l’expression décide ou décède qui me paraît très à propos. Cela me revoit à l’image d’une des scènes finales du film « le 5è élément » : lorsque Lilou hésite à se placer au centre pour libérer son plein potentiel ou se laisser engloutir avec le reste du monde.

 

Cela se traduit aujourd’hui par des partages d’expérience.

 

Bien à vous,

Benoît (dépt. 84)

 

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