Réactivation d'une mémoire traumatique ▶️

 

Cette vidéo nous informe sur les conséquences des traumatismes vécus dans l’enfance, les mécanismes de protection inconscients qui y font suite, dont la dissociation psychique. Des clés sont notamment données pour permettre de retrouver et de guérir cette partie de nous, sensible, qui a été traumatisée et blessée, c’est-à-dire l’enfant en nous qui continue à vivre son traumatisme, celui-ci perdurant dans notre vie d’adulte tant qu’il n’est pas conscientisé.
La notion de prédation étant absente de cette vidéo, il est important de préciser que nos blessures ouvertes de l’enfance constituent des failles par lesquelles s’infiltrent des prédateurs psychiques, ces derniers se nourrissant de l’émotionnel de ces parts de nous maintenues dans la souffrance.

 

 

Version parlée sans musique :

 

Version avec musique :

 

Transcription écrite de la vidéo-animation :

 

Comment comprendre l’influence d’un passé douloureux sur notre présent ?

Comment comprendre nos conflits intérieurs ?

Sommes-nous vraiment constitué(e)s de “parties” qui n’ont pas les mêmes souvenirs, les mêmes objectifs, les mêmes ressources ?

J’espère que cette vidéo va vous éclairer !

 

La scène de votre vie

Quand je vais bien, que je me sens connectée au moment présent, cela veut dire que mon moi adulte est bien là et occupe toute la scène ! Je suis détendue, calme et sereine.

 

Le moi adulte dépend de l’activité du cortex préfrontal qui est la partie la plus évoluée de notre cerveau et grâce à lui, je suis calme, courageuse, engagée, curieuse et créative. Je peux ressentir de la compassion. Je peux réfléchir, anticiper, prendre du recul et je peux calmer mes émotions ! Super non ?

 

Mais un événement très douloureux a eu lieu il y a longtemps. Ce traumatisme a été stocké dans une mémoire traumatique que l’on appelle une “partie émotionnelle” (Pe).

 

Une partie émotionnelle

Mémoire traumatique : sons, sensations, odeurs, émotions, images, pensées, croyances…

Et dans les coulisses, dans la mémoire traumatique sommeillent depuis toutes ces années des parties émotionnelles, des mémoires douloureuses.

 

Et puis, un beau jour, des années plus tard, un événement déclencheur va se produire. Une partie émotionnelle est alors réactivée… elle envahit la scène et fusionne avec le moi adulte. “J’ai peur, je suis triste, je suis angoissée”. Mais d’où vient le “je”? Du moi adulte ? Non, bien sûr ! Le “je” vient de la partie émotionnelle.

 

Souffrance, émotions, sensations corporelles, croyances, images. Tout le contenu de cette mémoire douloureuse se réactive et se rejoue tel un disque enregistré il y a longtemps et qu’on réécoute.

 

Le moi adulte, submergé par la souffrance de la partie émotionnelle, perd sa capacité de régulation émotionnelle. Le cortex préfrontal est désactivé et ne peut plus jouer son rôle d’apaisement du cerveau limbique. (image)

 

Le cortex préfrontal étant impuissant à apaiser la souffrance, d’autres moyens doivent être utilisés pour y parvenir. Des parties protectrices sont alors réactivées. Elles ont pour mission de faire taire cette souffrance.

 

Les parties protectrices

Leur rôle est de faire taire la souffrance de la partie émotionnelle, quelles qu’en soient les conséquences ! Grâce à elles, vous avez survécu à toutes les situations douloureuses de votre enfance. Pour cela, vous pouvez les remercier !

 

Mais à présent, leurs manières de vous aider deviennent contre-productives ! Il est nécessaire de leur permettre d’utiliser leur énergie autrement !

 

Faisons leur connaissance plus en détail, pour mieux les comprendre. Face à un danger, 4 stratégies principales sont disponibles pour y faire face :

 

  • En tant qu’humain, une partie de nous peut essayer d’obtenir de l’aide (“Help”).
    La partie protectrice qui appelle à l’aide (“Help”) : appeler à l’aide, c’est crier au secours, pleurer, chercher un contact rassurant ou chercher à dépendre de quelqu’un.
  • Si obtenir de l’aide est impossible, il peut devenir nécessaire de combattre, si cela est possible.
    La partie protectrice qui combat (“Fight”) : elle se manifeste par un besoin de contrôle, de l’agressivité tournée vers les autres : colère, violence, méfiance ou vers elle-même : auto-mutilation, tentative de suicide.
  • Et si combattre n’est pas possible, il est prudent de fuir (“Flight”).
    La partie protectrice qui fuit (“Flight”) : la fuite se traduit par une prise de distance, une incapacité à s’engager, l’usage d’alcool, de médicaments, de drogues, et par des troubles alimentaires (boulimie, anorexie).
  • Enfin, si chercher de l’aide, combattre et fuir sont impossibles, il nous reste une ultime défense, qui nous vient des serpents et autres reptiles. L’ultime chance de survivre : faire le mort (“Freeze”).
    La partie protectrice qui se fige (“Freeze”) : Se figer, c’est se dissocier, le corps est là mais l’esprit est ailleurs. Une sécrétion d’endorphines provoque une anesthésie émotionnelle et physique.

 

Combattre, fuir, faire le mort ou appeler à l’aide… voilà les solutions disponibles pour éteindre la souffrance de la partie émotionnelle qui a été réactivée. Comme des pompiers devant éteindre le feu à tout prix, même si la maison doit être inondée.

 

Les parties protectrices jouent leur rôle ! Elles éteignent la souffrance ressentie par la partie émotionnelle mais elles entraînent des conséquences parfois graves : violence, colère, tentative de suicide, toxicomanies, troubles alimentaires, risque de revictimisation, dépendance affective.

 

Les solutions ?

Apprendre d’abord à se défusionner de la partie émotionnelle. Comment faire ?

Chaque fois que vous êtes submergée par une émotion pénible (angoisse, peur, tristesse, culpabilité,etc.), prenez l’habitude de vous répétez intérieurement “j’observe qu’une partie de moi ressent de l’angoisse, de la peur, de la tristesse, etc.”

En reprenant une position d’observateur, vous remettez une distance entre votre moi adulte et cette partie émotionnelle qui souffre. Vous défusionnez votre moi adulte de cette partie émotionnelle, de cette mémoire douloureuse.

 

Faire en sorte que les parties protectrices ne soient plus activées.

Pour éviter l’activation des parties protectrices et leurs conséquences négatives, il faut apaiser la partie émotionnelle, cette partie enfant qui souffre encore.

Se représenter la partie émotionnelle comme une enfant permet au moi adulte d’apprendre à communiquer avec elle, intérieurement, par l’imagination et la visualisation.

Cette partie enfant ne sait rien de vous, car elle continue de vivre dans l’espace-temps du moment traumatique, comme si le traumatisme continuait encore et encore.

Qui, à présent, peut aider et rassurer cette partie enfant ?

Qui est présent 24 heures sur 24, 365 jours par an ? Le moi adulte, bien entendu !

 

Mais pendant toutes ces années, vous avez plutôt tenté de combattre cette souffrance, donc de repousser et d’éloigner cette partie enfant. C’est un peu comme si vous aviez essayé de la rejeter le plus loin possible de vous… en l’enfermant dans une cave pour ne plus l’entendre !

Mais plus vous tentiez de vous en débarrasser, de la fuir, plus cette partie enfant souffrait et venait vous envahir de son mal-être.

Le moi adulte doit donc apprendre à calmer la partie émotionnelle en lui apportant tout ce qu’elle n’a pas eu : amour, attention, sécurité, soin… “tu es maintenant en sécurité ! Je vais m’occuper de toi et veiller sur toi !”.

La partie enfant, cette mémoire douloureuse, sera ainsi apaisée, réconfortée, aimée. Elle ne viendra plus vous envahir de son mal-être, vos parties protectrices n’auront plus à intervenir et vous irez de mieux en mieux !

 

Une animation du docteur François Louboff, inspirée du livre de Janina Fisher Healing the Fragmented Selves of trauma Survivors : overcoming internal self-alienation. [Dépasser la dissociation d'origine traumatique : soi fragmenté et aliénation interne].

 

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