Suite à l'inscription au Cénacle et au témoignage de Frédéric A
Merci pour ce beau témoignage Frédéric, tu montres qu'il est possible de vivre sans drogue et de se reconstruire. Actuellement, j'interviens avec mon compagnon, dans un centre de détention (peines longues) où la drogue et l’alcool ont fait beaucoup de ravages chez des jeunes gens sans éducation, en rupture avec la société.
Ton témoignage est un éclairage intéressant, car il s'appuie sur une alimentation saine (chose difficile en milieu fermé) qui peut transformer le comportement. Je vais donner ton exemple de cheminement.
Nous leur enseignons les techniques de permaculture, de fabrication du sol à partir de déchets organiques, à faire des semis, à prendre conscience que le sol est vivant et que nous devons en prendre soin, comme on prend soin de Soi, de l'Autre et de la Terre.
C'est fou comme remettre les mains dans la terre les transforme au fil du temps et leur donne des perspectives optimistes pour leur sortie par le biais de la production de sa nourriture saine et vivante.
Sabine B (inscrite au Cénacle - dépt 30)
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Frédéric A. (samedi, 04 novembre 2017 22:53)
Bonjour Sabine,
Merci pour ce message qui raisonne par rapport à mon vécu et qui me permet d’approfondir mon témoignage car j’ai moi-même connu à 2 reprises la prison ; des peines assez courtes, 1ère fois 3 semaines en isolement et seconde fois 2 mois suivit de 12 mois de réinsertion. Cette expérience m’a été très profitable pour la suite de mon évolution car elle a généré une explosion et par la suite une réconciliation des liens familiaux. Entre 19 et 20 je menais un petit trafic de drogues dures… et je me suis fait prendre. En prison ce qui m’as beaucoup affecté, ce n’était pas le manque de liberté ni les conditions d’emprisonnement qui étaient agréables en Suisse par rapport à ce que l’on peut observer dans d’autres pays, mais cette peur du regard des autres et de la société par l’intermédiaire d’une culpabilité imposée ; l’image brisée d’un garçon sans trop d’histoires qui ment, vol de l’argent à ses proches, qui se drogue en cachette, qui deal et qui finis en prison ; j’ai vraiment eu du mal à assumer et à me confronter à cela….
Je te rejoins sur la nourriture en prison qui est délétère, qui maintien les prisonniers dans leur mal-être, un peu comme dans les hôpitaux. Le retour à la terre, la reconnexion avec la nature… c’est vraiment ça qui peu amélioré la détention de mon point de vue… je préconiserai également un petit marché bio avec des producteurs locaux en interne au lieu de la superette, une bibliothèque contenant les ouvrages d’Anton Parks et Laura Knight, des ateliers de cuisines paléo-céto et des diffusions des récits audio de Sand et Jenael tous les soirs avant le couché^^ presque mieux en prison qu’en dehors !!^^ Mon processus de guérison est passée par ma quête d’autonomie et c’est en écrivant ces mots que j’en prends conscience à l’instant. Merci de m’avoir donné l’occasion d’approfondir mon expérience.