Témoignage 370 - Frédéric D - Pauvre maison de retraite

 

Bonjour à tous les Léos,

 

Petit retour sur une journée passée en maison de retraite, pour un extra en cuisine, à la plonge et à la préparation des repas.

 

Premier choc en entrant dans les lieux : tous ces retraités, seuls ou en groupe, dans la salle à manger, sont anéantis. Je ne vois aucune lumière dans leurs yeux, leur âme est comme éteinte, peut-être même déjà partie. Ils ne se parlent pas, semblent ne pas me voir, aucun ne répond à mes bonjours lancés à la volée. Ce n'est pas de l'impolitesse, simplement, il n'y a plus personne derrière ces corps. Ils sont posés, simplement posés, ils paraissent n'attendre, ni ne plus rien espérer. Comme résignés à leur condition de vieux objets devenus inutiles et remisés là en attente d'une fin aussi proche qu'imparable.

 

Trop dure à dû être l'expérience de cette pré-mise au tombeau. De cet amer constat du ressenti de leur encombrante inutilité, de l'inutilité de leur force de vie, de leur richesse créative, qui dès lors s'est éteinte. Et puis, comment lutter quand tout vous accable, à commencer par l'alimentation.

 

En cuisine j'hallucine de voir ces menus dévitalisés, industriels, hyper-glucidiques, presque totalement surgelé, avec tant de fausses solutions à de vraies problèmes. Gâteaux, sucres, confitures "spécial diabétique", biscottes à la place du pain, vache qui rit pour "enrichir" le repas des hypoglycémiques etc......

 

Personne, ni dans le corps médical, ni en cuisine ne semble sensible au paradoxe. Là, règne la force de l'habituel, de ces solutions acceptées une fois pour toutes, que le règlement se charge de pérenniser. Pas de porte de sortie de ce côté pour nos anciens. Le piège est total, la dégénérescence programmée et savamment entretenue par l'alimentation et les soins.

 

Pour les employés de l'établissement, qui sont des gens sympathiques, généreux et qui font de leur mieux, la situation est à peine meilleure. Cadences infernales, fatigue extrême liée à la rotation des postes de jour et de nuit. Pauvreté de l'échange, qui pourtant aurait pu être si riche, avec ces aînés qui auraient tant à partager s'il leur était permis.

 

En cuisine, on m'alloue 6 h pour un travail que je met 9h à réaliser.

Je vis un remake des "temps modernes" de Chaplin !!!!!

9h de boulot avec coupures, payé 6h puisque c'est le nombre d'heures affecté à la mission et pas plus. Même en étant à fond, je n'ai pu réaliser le nettoyage de l'Everest de vaisselle et l'aide à la préparation des repas qu'avec un temps supplémentaire de 3h. C'est comme ça, c'est la restauration, me dit-on. Le tout avec RTL2, ses pubs et autres désinformations, à fond toute la journée. C'est l'abrutissement. Je peine à garder la vigilance de l'instant présent.

 

En rentrant le soir, je n'ai plus de jus, éreinté, le corps épuisé par le stress des cadences. Je me surprend à ne plus avoir le goût de prendre un livre, de faire mon petit tour quotidien des sites internets dédiés à la connaissance. Je n'ai plus la force physique de ma pratique quotidienne d'Eiriu Eolas, encore moins du chant des voyelles, sans parler des exercices Taoïstes que je ne saurai démarrer tant les courbatures liés à cette journée sont présentes.

 

C'est le parfait exemple de « comment gagner sa vie en la perdant », le piège de tant d'humains. La perte de la force de vie, employée à une machinerie aussi inutile qu'improductive, dont le seul dessein est de dévoyer l'énergie pour qu'elle ne puisse être employée à la quête de la connaissance.

 

Dans ces conditions, comment s'étonner du faible pourcentage de ceux qui arrivent à sortir la tête de l'eau. Quelle volonté, quelle lutte acharnée contre tous les vents contraires du conformisme, sont nécessaires aux prétendants à la fréquence supérieure SDA. Que de pièges, de ruses, de conditionnements à déjouer, c'est quasi surhumain. Pauvre humanité, que de peines pour sa souffrance et son acceptation de sa souffrance, et ce jusqu'à la voie terminale de ces maisons de retraite.

 

Alors, bénie, véritablement et puissamment bénie soit la Connaissance qui nous protège de cet enfermement et de ces pièges, et bénies soient tous ceux qui la partagent. A commencer par Sand, Jénael, Hélène et leur fantastique travail au service d'autrui, et celui tout aussi déterminant de Laura Knight et de son groupe. Gratitude infinie pour ce don qui est Don inestimable. Inestimable, donc non monnayable car de fréquence 4.

En fréquentielle connexion.

 

Frederic D

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Cecile ( drôme) (vendredi, 26 octobre 2018 00:44)

    Merci Frédéric pour ton temoignage qui me touche ! Voila un an que j ai découvert les réalités des maisons de retraite et de ces personnes livrées à elles mêmes dans une extrême misère humaine, affective, relationnelle, alimentaire et matériel ( elles n'ont pas forcement un espace de vie convenable car deux par chambre...) Tu as bien décris cette réalité. Je voudrais témoigner un message d 'espoir, il y a un an, j ai accompagné ma mère à l' age de 93 ans dans un Ehpad pendant 9 mois avec la chance d être cinq dans notre famille donc nous avons pu nous relayer à ses cotés pour apporter à son quotidien plus de chaleur plus de délicatesse à sa nourriture, plus de fleurs , plus de poésie .... Je me suis dévouée à elle avec joie et les 4 autres aussi à leur façon. cela a été une grande leçon pour moi sur tous les plans. Ma mère a su se détacher progressivement de beaucoup..., et surtout de ses croyances, j ai œuvré à cela à ses cotés en l 'écoutant et on s' unissait dans l instant présent chaque fois que nous retrouvions. Elle m'a appris comment faire de l'ordinaire, de l'extraordinaire. Son émerveillement face à la nature, sa gratitude à chaque nouvelle visite , je sentais sa jeunesse et ouverture d esprit , sa foi et sa joie que nous partagions à chaque retrouvaille . Elle m' a montré comment "on quittait..".pour ma part, il m' a fallu me battre face à l autorité de l institution pour demander à dormir dans sa chambre... face à leur protocole de fin de vie( c est à dire une piqures de morphine toute les 4 heures). alors que ma mère n avait aucune douleur. J'ai eu la chance d avoir pour soutien deux infirmières qui ont désobéi à leur autorité en appliquant pas le protocole .
    J ai pu lui faire sa toilette intime comme cela se faisait d'antan dans les maisons avec les proches .( alors la médecin m'a convoqué le jour même pour cela ...)Ma mère a eu qu'une seule injection. Les infirmières m ont confié qu elles n avaient jamais vu partir quelqu un comme elle, aussi sereine dans une belle lumiere . Je voulais témoigner par un message d espoir, que malgré des apparences de conditions de vie pas toujours satisfaisantes, des personnes peuvent continuer leur travail d'éveil jusqu' au dernier souffle en conscience.
    Soyez béni tous ceux du réseau Léo nous cheminons tous ensemble.
    merci !
    Cécile