Témoignage 476 - Clémence N - Tu cours bien mais tu te trompes de chemin

Bene Curris, sed extra vium.

Tu cours bien mais tu te trompes de chemin.

 

Que l’on ait une tendance, dans notre incarnation tri-dimensionnelle, à se faire influencer par autrui dans nos choix et décisions ou non, nous sommes tous sujets à parfois se diriger à tort sur un chemin que l’on pense être le nôtre et celui de notre éveil.

En effet, le discernement de ce qui nous est propre à nous et de ce qui découle d’un effet de masse ou de croyances ancrées s’avère parfois illusoire et présente des obstacles, néanmoins très formateurs.

Dans certains cas, il se peut que l’on se rende compte qu’une décision ou une action de notre part révélait de notre véritable Soi et était dans l’alignement de qui on est, seulement APRES l’avoir effectué.

Il s’agit d’une première sorte de leçon nous permettant d’avancer dans notre compréhension de l’Univers et cela présente alors une grande satisfaction pour l’individu qui gravit la montagne de l’éveil.

Cependant, dire qu’on n’aurait pas pu deviner que c’était la bonne décision avant le dénouement ne serait pas correct car si on saisit la compréhension de ce que représente le temps, il va de soit que les indices et les mises en lumière sur certains questionnements sont toujours là, dans l’attente qu’on les trouve et qu’on utilise ces outils pour se raccorder avec soi-même.

 

Lorsqu’on m’a proposé de partir vivre dans l’Aude il y a quelques mois de cela, j’ai tout de suite pensé “J’ai peur mais pourquoi pas.” Or si la notion de peur était déjà présente à la simple évocation d’un éventuel départ, le moteur de la voiture n’était donc pas prêt à assumer un si long voyage : soit il fallait amener la voiture chez le garagiste soit il fallait relever les manches, soulever le capot et prendre le temps jusqu’à pouvoir trouver où ça coinçait.

 

Dans mon cas, il y a eu beaucoup de reversements de situation dans mon esprit ; et moins la pensée est fluide, plus on s’éloigne de ce que l’on cherche. De plus, à chaque fois que j’essayais de me convaincre que c’était “mieux” de partir, que si les autres sentaient cette impulsion je devais la sentir aussi, j’avais le sentiment de m’éloigner de quelque chose (interne et non ailleurs) sur laquelle je n’arrivais pas à mettre le doigt.

C’est au bout d’un moment que j’ai réalisé qu’il fallait que j’arrête de m’accrocher aux décisions d’autrui car elles ne partaient pas de mon impulsion et ne me conféreraient donc pas la technique nécessaire dans le saut et l’atterrissage !

Essayer de courir avant de savoir marcher, ça revient à se mentir à soi-même; et finalement la matière est toujours la pour nous le rappeler.

 

Accepter que autrui puisse faire un saut que l’on ne puisse pas faire à un moment M, c’est fermer les yeux (ses sens premiers), lâcher prise et réaliser que ce saut dans notre prisme vient en ordre après d’autres sauts ou que simplement le moment n’est pas le bon pour un alignement sincère.

 

Cet été, une connaissance passionnée par les cloches et carillons, avait récupéré un vieux mécanisme qui servait autrefois à activer les cloches pour donner l’heure au village, et ce mécanisme est le même que celui des montres d’aujourd’hui.

Il m’a donc montré comment le système fonctionnait : chaque pièce à sa place se répercute sur l’autre et ainsi de suite pour que le résultat soit optimal. Si on bouge une pièce, le mécanisme est faussé et plus rien ne marche.

Bien sûr, la plupart des mécanismes fonctionnent sur ce principe, mais il est toujours intéressant de découvrir cette action en l’observant devant soi et la compréhension peut alors faire tout d’un coup écho.

 

Pour en revenir au propos principal, c’est en comprenant que nous marchons comme un mécanisme d’horloges ou autre que j’ai pu accepter plus facilement que le parcours d’autrui n’était pas le mien et que je n’allais pas suivre aveuglément une voie sans comprendre où je me situais moi et quel chemin je devais emprunter. Toutes les mises à l’épreuve et les opportunités de s’écouter que nous rencontrons sont comme des horloges : elles doivent être installées et DONC suivies dans un certain ordre pour que les aiguilles (l’information) tournent et qu’elles indiquent une nouvelle heure (perspective).

En saisissant cette information, mes doutes se sont dissipés petit petit et mon émotion prenait moins de place qu’habituellement.

Je ne savais pas encore si je me trompais mais malgré ça je me sentais plus sereine sans pouvoir l’expliquer et j’avais d’avantage confiance.

 

J’ai donc pris la décision de rester dans la région parisienne pour le moment car je sais que l’apprentissage que je dois retirer en priorité et qui me permettra d’avoir par la suite accès à d’autres se doit d’être expérimenté dans ce contexte.

Et aujourd’hui, j’expérimente certaines choses nouvelles et j’apprend à observer ce que je rencontre dans le contexte où je me trouve. Et je dirais que ce n’est alors pas un hasard que je ressente l’impulsion en ce moment de me documenter d’avantage, de sortir du brouillard de la matrice, de m’inscrire au cénacle...

Je prend au fur et à mesure conscience qu’il se peut que j’ai réussi à m’écouter et que finalement c’est moins difficile et effrayant que ça n’y parait, mentalement et émotionnellement! De plus, de ce lâcher-prise et de cette émancipation j’ai pu en retirer une clé qui se manifeste petit petit.

 

Je tenais à mettre à plat et à partager ce que je comprend progressivement et qui me permettra d’atteindre une autre étape lorsque la leçon de celle-ci sera “apprise par coeur” ou “par le coeur” pour citer Florian. Il paraît plus clair que lorsqu’on doute du chemin sur lequel on s’aventure, craignant de ne pas être soi réellement, l’état physique, émotionnel, et mental donnent beaucoup d’informations. Si on ne trouve pas limpidité dans l’état dans lequel on est, il ne vaut mieux pas boire l’eau de la rivière et trouver sa propre source. 

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