Je me doutais, dès l’annonce du confinement, que j’allais devoir faire preuve d’encore plus d’attention et de discernement. Je ne projetais pas d’épreuves particulières ou leurs intensités.
Mais je ne m’attendais pas à une telle « partie de ping-pong mental » ! Physiquement, il y a eu les insomnies, les coups de fatigues brutaux …Ces dernières semaines ont oscillés entre prises de tête (au point de me faire croire que ma santé mentale était ébranlée) et d’autres instants plus centrés, presque harmonieux suite à des prises de consciences. Un véritable exercice d’équilibriste.
Les moments de grandes déstabilisations ont remis en lumière des brèches par lesquelles la prédation s’engouffrait joyeusement, me laissant peu de répit, profitant de mon aveuglement. J’ai ainsi pu découvrir au fils des jours les différents moyens qu’elle utilisait (tout du moins ceux que j’ai pu « voir » ou sentir).
La colère est une émotion très destructive et facilement « cultivée » chez moi, qui a monté crescendo les deux premières semaines. Je suis tombée exactement dans le piège décrit dans le cahier 27. Ce qui est incroyable c’est que je suis certaine de l’avoir lu lors de sa sortie et lorsqu’en parcourant le site, plus tard, j’ai souhaité le relire et c’est comme si on m’avait rendu amnésique et je n’en avais plus aucuns souvenir. Qui l’avait donc lu ? Il m’était donné de voir comment les intrusions dans ma psyché s’immiscer très facilement par manque d’attention… J’ai donc dû sortir, par mes compréhensions, seule de cette colère. Beaucoup d’énergie pompée inutilement, et en même temps pour en sortir j’ai dû appliquer, ce qui m’a poussé à comprendre un peu mieux les mécanismes du parasitage de l’esprit par l’intermédiaire de mon émotionnel : sacrée leçon ! ( et je sais que ce n’est pas fini…)
Mes programmes de sauveur et victime étaient rentrés en action, violemment. Encore une fois je sens que je VEUX FAIRE, je veux SAUVER et ne pouvoir le faire m’a fait rentrer dans une frustration énorme. Mes résistances ont fini par céder lorsqu’enfin j’accepte la tournure des évènements extérieurs, leurs nécessités et leurs rôles et surtout le miroir de mon état intérieur. (Je ne serais pas surprise d’avoir été révolutionnaire ou résistante !) Encore une couche de ces programmes, qui jusqu’ici étaient bien camouflés. A en oublier qu’avant tout mon regard doit se tourner à l’intérieur.
Ensuite, Ellwine m’a certainement montré ma peur de mourir. A chaque fois que je faisais couler de l’eau (vaisselle ou autre), elle paniquait en me disant : « Maman, arrête l’eau ! On va se noyer ! ». Que devais je comprendre ? Mémoires de fin du monde, de catastrophes qui ressurgissent ou alors elle me montre à quel point je me noie avec ce mental exacerbé et qu’il m’ait difficile de maintenir la tête hors de l’eau ? Ou encore une partie de moi qui ne veut pas me lâcher, mourir ? Je ne sais pas, ce sont des pistes….
Je craque, je pleure…j’accepte qu’il n’y ait rien à faire, juste accepter la folie dans laquelle sombre ce monde, les gens….
Ma bouée de sauvetage, ce sont les lectures quotidiennes que je peux avoir lorsque c’est plus calme à la maison, essentiellement le soir. Je demande ou je me laisse guider et très souvent les ouvrages « choisis » me remettent sur les rails… C’est vital pour moi, en cette période d’isolement, l’unique moyen de retourner ma conscience sur ma raison d’être ici aujourd’hui… Je saisi mieux ce que signifie « ancrer une fréquence » et la recherche de stabilité…
Autre brèche chez moi, la solitude ou plutôt l’idée de la solitude à laquelle on veut me faire adhérer. Une attention particulière sur les différentes pensées qui me traversent et le fait de les stopper immédiatement (quand j’en suis consciente !)
Je dois dire que le découragement, la lassitude ont pointés le bout de leur nez. Le rythme effréné des pensées (ou attaques), je les ai vécus comme un acharnement qui me laissait peu de répit. Le manque de sommeil n’arrangeait pas mon manque de centrage ou de patience. Pourtant ce confinement en compagnie des enfants s’est globalement bien déroulé. On a voulu me faire croire que je n’y arriverais pas, le chemin étant trop escarpé. Malgré tout cette période, au final, a été une formidable expérience pour reprendre certaine base, les appliquer du mieux que je pouvais. J’en aurais retenu certaines leçons…
Ce texte est un bref résumé de ce que j’ai vécu, écrire ce texte malgré les maux de tête, les interruptions répétées des enfants n’aura pas été de tout repos…. Parfois je n’avais même plus envie de partager. Je vous transmets aujourd’hui ce que je peux.
Petite anecdote qui résume plutôt bien ce qui se jouait à l’intérieur de moi : durant ce confinement les enfants ont souvent fait des parties de cache-cache ou le jeu du loup !!
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