Témoignage 571 - Manon - Jeu égotique à travers la perversion

 

Je voulais témoigner ici, à propos d’une prise de conscience que j’ai eu concernant une relation qui était malsaine et toxique.

 

Au départ je le voyais avec mes lunette rose : admiration, fascination, rapport de soumission puis à cause de ce qui se jouait chez moi, de ce que lui dégageait je me suis mise volontairement dans son emprise et une fois que j’étais dedans, j’avais perdu ma conscience.

 

De la même façon que lui prenait le contrôle sur moi-même, se montrait dominant, narcissique, malsain, malhonnête il représentait le patriarcat car sa perversion m’amenait à aller « vers le père », vers le patriarcat.

 

En faisant le parallèle avec le monde, cela représente la croyance d’être de ce monde, de croire à toutes les illusions, croire que l’on est qu’un corps, croire à tout ce qu’on nous dit, à la vérité de ce monde comme étant la seule, avoir peur de la mort parce qu’on est certain qu’il n’y a plus rien après et que la mort physique est la mort de l’âme puis croire surtout que ce que l’on le voit « c’est faux parce que je ne l’ai pas vu !». Être dans les scepticisme, sans ouverture, être dans un matérialisme pur. Et comme on croit fermement à la réalité de ce monde, qui représente la patriarcat on se laisse bercer d’illusion et l’on est sous emprise et c’est à ce moment qu’on perd notre conscience. On commet des actes horribles parce qu’on est dans l’ignorance, sans conscience.

 

Ainsi, lui me faisait du mal parce qu’il en avait besoin pour survivre mais il ignorait le mal que ça me faisait. Et moi je me laissais prendre par ce jeu de perversion en me soumettant comme je me soumettrai à un gourou en qui j’accorderai toute ma conscience et ma confiance, me laissant happer et dans la croyance aveugle de tout ce qui sort de sa bouche.

 

Ensuite il y a le moment de choc, de révélation, le moment où je me rends compte que lui est pervers, ou j’accepte de mettre le mot de perversion sur lui, mot qui peut être considéré comme sale mais qui me permet de m’éloigner de ce schéma d’attirance, de la fascination excessive. Ce mot de perversion m’obsède et j’en apprends d’avantage.

 

Et parallèlement, on se rend compte du mensonge dans lequel on a été plongé et de l’emprise que l’on a subi, on veut à tout pris voir et comprendre ce qu’il se passe derrière le voile, on est plus dans les mailles de filet. On met nos lunettes noires, tout autour de nous sonne comme faux, on ne voit que de la perversion. On se sait manipulé, on ne croit plus à ce qu’on nous dit, on se détache, on reprend conscience, on est en colère contre ces années d’emprises, l’envie nous prends de se révolter contre le gouvernement et le monde entier de façon général, on se rend compte que c’est un patriarcat qui est en déperdition, on constate l’effondrement, on ne comprend plus que l’on puisse avoir été victime de tous ces mensonges, c’est un choc. Il faut du temps pour se remettre de ce choc terrible.

 

Puis on n’a pas d’autres choix que de faire avec, on déprime, on broie du noir, on a envie de fuir de monde parce qu’on sait pertinemment qu’on est plus de ce monde.

 

Mon deuil avec cette homme idéal bascule vers sa réalité ; la perversion.

 

Puis d’un coup, on est prêt, on a appris, on va mieux, on croit toujours qu’il faut tourner la page sauf que c’est toujours là dans un coin de tête. On l’a tellement tassé que l’on croit pouvoir continuer à vivre sauf que non, on continue à survivre pas à vivre. Alors on va au-delà de ces peurs et on dénoue le brouillard, les filaments sont nombreux, ça n’arrête pas, il prend de nouveau toute la place dans la tête. On décide de démêler la bobine, on lui laisse la place qu’il faut mais cette fois ci on revit l’histoire de façon consciente, on est plus dans l’inconscience.

 

On ne découvre plus on revit la situation. On n’est plus dans l’ignorance parce qu’on sait qu’on répète volontairement une situation qui a déjà été vécue. On la voit avec plus de lucidité. On fait un choix conscient de poser ses mémoires parce qu’il n’y a que de cette façon que l’on peut se dépêtrer de nos malheurs. On écrit, on écrit et on ne peut plus s’arrêter, aussitôt que l’on pense avoir démêlé la bobine il reste en réalité beaucoup d’autres fils. On fonctionne par association d’idées, on écrit encore, on revit encore et on en ajoute encore et enfin le verre des lunettes s’éclaircit, on gagne en lucidité et l’égo se différencie de nous avec clarté.

 

Et en prenant contact de nouveau avec lui, je me suis rendu compte que parce que j’avais fais ce travail conscient de poser mes mémoires par écrit, lui-même avait changé, sa perversion avait diminué en pourcentage. Je voyais l’homme, plus le pervers. C’était incroyable !

 

Cela me donnait l’impression que son pourcentage de perversion s’était affaiblit et je voyais l’homme. J’eus l’impression de communiquer avec lui sur une autre ligne temporelle parce que j’avais à faire à une autre version de lui, une version plus évolué. Il reflétait ma propre évolution et j’en été bluffé.

 

Là où j’étais fascinée par lui et là où je croyais être dépourvue de ses facultés, je me rendais moi-même pas compte que j’avais la même, il était comme mon double opposé. Moi aussi j’étais obnubilé par un sujet et ma vie n’était qu’une succession d’obsession à une autre pour ne pas avoir à faire au vide et lui était exactement pareil. Comment je n’ai pas pu réaliser plus tôt que j’avais les même défenses ? Au plus je fais ce travail conscient au plus je le vois , au plus je me vois à travers lui et au plus je le vois gagner en conscience.

 

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