Témoignage 570 - Orsula - La traduction, un procédé alchimique

 

Traductrice enthousiasmée de nos textes en arabe, Orsula vit au Maroc. Son implication dans la traduction de notre travail, nous le voyons bien à travers ce témoignage, favorise sa propre transformation, ce dont elle témoigne avec passion. 

 

 

La première fois que j’ai tenté de traduire l’un des textes du réseau Léo, je me suis retrouvée face à de multiples résistances, liées à la traduction même (difficulté à rédiger en arabe) et à ma programmation (l’empressement). J’avais alors abandonné, car la tache était colossale (le nombre de partages).

 

Puis, après la colère que j’ai ressentie à la lecture du cahier de l’ange n°24 (De donner naît le don & Question de circonstance), j’ai su que j’aspirais l’énergie sans le moindre retour, et qu’il me fallait acter.

 

En tentant de traduire le premier texte, des fusibles ont commencé à sauter dans la maison (fusion des plombs). Par la suite, j’ai reçu la visite d’une femme qui en partant m’a dit : que dieu te donne l’alchimie. En faisant une petite recherche, je me suis rendu compte que le plomb était cette matière obscure qu’il fallait purifier en or. Il représente l’étape initiale de la calcination, dissolution…

Ces signes m’encouragèrent à me proposer comme traductrice des textes des Léos. C’est alors que la transmutation a débuté.

 

Dans un rêve, je me suis vue avec un frère roi, juste, droit… Je lui ai proposé d’être sa compagne. Il m’a écarté et m’a embrassé les genoux, puis ceux de mon père. J’ai compris que pour prétendre à l’union avec l’esprit, je dois d’abord plier, pour faire plier mes résistances. Le prénom de mon père signifie : serviteur/esclave de l’inébranlable, rigide, résistant.

 

Et en effet, la traduction des textes de l’ange est un excellent outil pour faire plier. À maintes reprises, je me suis retrouvée habitée par la colère contre Jenaël. D’après ce que j’ai compris, le fait de traduire implique pour moi que je suis en accord avec ce qui est dit, mais parfois, des parties ne le sont pas, elles se révoltent et refusent d’accepter, ce qui engendre la colère. Et plus je me force à traduire, plus la pression monte en moi jusqu’à ce que ça se fissure et que la colère cède la place aux pleurs. Je me retrouve souvent en larmes devant l’écran, sans précisément comprendre pourquoi. Et après ces sanglots libérateurs, vient la fluidité. Une énergie nouvelle, légère, joyeuse qui prend les commandes.

 

Un autre point : ici, notre groupe se résume à nous trois et à tous les alters qui se présentent dans notre bulle de perception. Alors quand on est en plein expérience, c’est difficile de se sortir la tête de l’eau (les émotions) et de voir le grand schéma. Dans ces moments, je sais que la traduction est une connexion avec l’unité tribale. M’y atteler malgré les résistances, me dégage peu à peu du brouillard des pensées. C’est comme si en traduisant, une énergie modèle mon intérieur, et libère de la place pour que, par la suite, je puisse recevoir l’information qui vient donner sens à l’expérience.

 

Traduire s’avère aussi très utile pour me forcer à ralentir. Habituée à tout faire le plus vite possible, avec cette voix qui me crie d’accélérer, qui pèse sur mes entrailles et qui me fait culpabiliser si je perds du temps ou si je ne fais rien, quand j’entreprends la traduction habitée par l’empressement, tout se complique. Le paragraphe devient incompréhensible, et si je le comprends, sa traduction n’a aucun sens… Je dois prendre le temps d’être présente en moi pour entreprendre cette transformation qui ne se limite pas à trouver les mots correspondants, mais bien d’intégrer l’information derrière les mots, pour la restituer, autant que possible, telle quelle.

 

Ainsi, je joue le rôle du creuset qui chauffe sur le feu de la traduction. Ce feu vient faire fondre mes résistances, et restructurer mon intérieur conformément aux nouvelles informations.

 

Orsula

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