13. Été de tous les possibles ou lâcher la main du fils - par Layla

 

“Quand je laisse partir ce que je suis, je deviens ce que je pourrais être. Quand je laisse partir ce que j’ai, je reçois ce dont j’ai besoin.” Lao Tseu.

 

« Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter. » George Santayana

 

Mon frère me dit : « Tu n’as pas honte d’écrire ainsi sur tes parents ? », « Si, j’ai honte » souffla cette partie de moi attachée. « Il n’y a rien de plus important que les liens du sang. », « Oui, c’est presque vrai ».

 

Loredana partie, mes conditionnements, illusions et mensonges se décupleront avec force comme si son départ avait alourdi la charge de mes programmes ou révélé le poids de mon déni. Je serai harcelée psychiquement par un matraquage incessant à double tranchant pour que je parte d’ici, retourne vers un passé entropique, et rejoue l’inlassable répétition de mon karma.

 

Mon fils, Ismaël me rendit visite quelques jours en juillet 2020. J’avais songé à sa venue depuis mon arrivée dans l’Aude. Cette rencontre fut à la fois source de douleur incommensurable et à force égale, une opportunité incroyable d’apprentissage sur les deux chaînes indissociables qui me reliaient à la matrice ; l’attachement et la culpabilité.

 

Malgré tous les drames imaginés et imaginaires qui s’étaient joués dans ma psyché durant l’année, j’étais heureuse et en joie par nos retrouvailles.

 

Ismaël venait chercher du réconfort et des réponses. Son corps avait développé de l’eczéma (ex-aima) de façon alarmante, il marchait avec difficulté, ne supportait pas le contact des vêtements sur sa peau, notamment sur les jambes - la direction – et plus particulièrement derrière les genoux - le passé du je-nous. Ses yeux étaient cernés, plus petits, comme si sa perception du monde s’était réduite. Il me regardait avec peine et méfiance. Il semblait sans joie, prisonnier et possédé par ses démons.

 

Mon départ avait fait remonter en lui des peurs et des blessures, occultées jusqu’alors par la « sécurité » apparente du foyer dû à ma présence, celle de mes parents et aux distractions extérieures. Un sentiment d’abandon, de rejet et d’insécurité émergèrent avec force. Le confinement et la situation mondiale actuelle avaient bouleversé la quiétude de son monde intérieur pour lui donner l’occasion d’une transformation.

 

Lors de conversations téléphoniques, je lui partageai les compréhensions de mon parcours afin de stimuler son éveil. Régulièrement, il déclinait mes tentatives d’hameçonnage et me le dit clairement en ces termes ; il avait envie de vivre ses propres expériences. Il me répétait qu’il suffisait qu’il pense à moi, pour se souvenir de cette autre voie. Je devais donc cesser de le poursuivre de mes attentes. Pourtant par le biais de son eczéma, les appels de phare de son âme, il se questionnera et commencera à déblayer ces parts en lui qui l’étouffent. La libération commençait, même si chacun avait ses limites réceptrices d’information. Le canal de réception s’ouvre parce qu’il se travaille. Les limites se délimitent si nous œuvrons à les dépasser.

 

L’espoir, qui reflétait un karma non résolu, prit de l’ampleur au fil des jours, m’enveloppa et ouvrit la porte au prédateur, une part de moi enlisée dans une boucle temporelle, une entropie assujettie à la forme, au sentiment, le sens qui ment.

 

Le premier soir de son arrivée, Ismaël se libéra par les larmes et les mots. Il appela son père Julien, lui ouvrit son coeur pour la première fois, lui confiant qu’il souffrait de ne pas l’avoir davantage et véritablement connu. Il évoqua Cécile, la compagne de Julien, qui pendant toutes ces années, ne lui avait laissé aucune place au sein du foyer, le prenant pour cible, l’enfant à abattre. Julien n’avait pas réagi, ne l’avait pas protégé, délaissant son rôle de père et d’éducateur. Ismaël se plia pour tenter de se faire aimer et accepter. Et dans un conflit interminable et vain, empreinte d’émotions exacerbées et d’inconscience, je cherchais à ce que chacun reprenne sa véritable place. Quelle était la mienne ? Dès son plus jeune âge, Ismaël fut programmé et contraint à rester dans l’ombre, à se taire, à subir tout comme je l’ai été. Par effet miroir, Ismaël me montrait les parties égarées en moi que je ne conscientisais pas.

 

« Le "miroir quantique" est l'outil multidimensionnel que nous propose la vie, pour révéler nos émotions refoulées, les nœuds karmiques à dénouer, les étapes de conscience à gravir, dans le but de nous apprendre à modifier progressivement notre bulle de perception et nous laisser retrouver notre pouvoir créateur. » Le miroir quantique. LEO Dico

 

Il rencontra le groupe, le lendemain. Je ressentis à la fois une reconnaissance pour l’information qui lui était communiquée et une peur. J’observais une fois de plus que je m’efforçais de le « protéger » et de le posséder, par mon attachement, ma culpabilité et de ce fait, mon mensonge. Mon prédateur voulait garder la main mise sur Ismaël. Son prédateur voulait de même. Ainsi le cheptel, nos consciences plafonnées, par l’entremise de l’attachement et de la culpabilité, restait sagement dans l’enclos.

 

Lors de son séjour, Ismaël reçut une quantité importante d’informations. Il chavirait entre effondrement et récupération, entre sentiment de force et d’impuissance. Il souhaitait une solution facile qui ne demandait aucun sacrifice. Mais rien ne demande aucun sacrifice. Et Tout, en demande.

 

De vouloir le sauver, une inquiétude grandissante prit place. Progressivement, je devenais celle qui voulait garder son enfant près d’elle coûte que coûte - même s’il n’en était plus un, celle qui voulait l’entourer de ses bras à jamais au risque même de l’étouffer, de le déformer, pourvu qu’il reste enchaîné auprès d’elle, à elle. Je me divisais entre la mère protectrice et contrôlante, celle liée à un système du passé, et la mère créatrice et confiante, celle en connexion avec les lois de l’Univers, qui regarde grandir « son enfant » et qui accepte, ce par quoi il passe. La mère doit venir au monde pour que le fils puisse naître. Voilà ma leçon !

 

Le soir du départ d’Ismaël, nous nous prîmes dans les bras. Le temps était venu de nous libérer d’un karma similaire, pour que chacun de nous choisisse un nouveau chemin dans le cycle de l’évolution de l’âme.

 

Suite à sa venue, il arrêta de travailler, changea son alimentation et adopta une nouvelle hygiène de vie afin de prendre soin de lui. Résolutions qu’il tint un temps, jusqu’à l’arrivée de ma mère, justement. Quand le passé nous retient, il revêt l’apparence de proches.

 

Les jours qui suivirent son départ, je m’effondrais.

 

Sa venue me poussa à sonder en moi les protections et sécurités obsolètes maintenues et validées qui m’empêchaient de grandir et de me reconnecter véritablement à l’être que je suis au-delà des apparences et des croyances.

 

Par l’entremise du groupe, mon Soi supérieur me rappelait à l’ordre avec fermeté. Pourquoi étais-je venue ? Qu’avais-je et qu’allais-je décider ? Je désertais l’Estagnol quelques jours, vexée par la forme dans laquelle m’avait été transmise l’information.

 

Des membres du groupe me mirent face à mes incohérences, mes choix, ma décision. Je me sentais humiliée et incomprise. Je voyais les autres comme des ennemis qui voulaient m’enlever une partie de moi, mes entrailles, mon identité. Je continuais à entretenir des pensées tels que « Comment déroger à la loi universelle du libre arbitre », « Comment faire en sorte de garder Ismaël auprès de moi », « Comment être libre en étant sous la loi de l’ego ? ».

 

Sous l’ascendance psychique de cette part, à laquelle je con-cédais, je me sentais bien plus maline que tous. Le combat intérieur et inférieur de ce petit soi, qui voulait contrôler l’Expérience en outrepassant la Connaissance, parasita pour un temps le Soi Sage et Conscient ; j’oubliais le motif de ma venue sur Albières.

 

L’entité : « Rappelez-moi : Quelle est la raison pour laquelle je ne pouvais pas prendre soin d’Ismaël ? Et si je rentrais à Toulouse pour m’occuper de lui, le temps qu’il s’en remette, afin qu’il améliore sa santé ? Lui parler, encore et encore, jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il devait se libérer des pièges de la matrice en empruntant, comme moi, le chemin de la Connaissance ! Eh ben voyons ! Mon ego, mon prédateur, ma psyché, MOI avions déjà tout planifié ! Aux oubliettes, le libre arbitre, l’amour véritable, le détachement. Retour à la case départ, la prison aux barreaux invisibles, générés et entretenus par l’attachement, la culpabilité, l’ignorance et le mensonge. Retour à l’entropie, à la dégénérescence, à l’illusion, à la souffrance. Tel un hamster dans une roue cosmique artificielle, je tournais en rond. Je ne voyais, ne communiquais et n’entendais plus rien.

 

 

« A un certain moment dans votre vie, vous cherchez à comprendre, vous cherchez à vous élancer dans une certaine direction, là ça va bien tant que les formes vous permettent de vous dorer la pilule, mais aussitôt qu’il suffit ou qu’il s’agit que vous fassiez un saut en hauteur, un saut réel, pour vous débarrasser une fois pour toutes des formes, là vous bloquez, vous avez le mal de mer. Comprenez que … l’Homme est ignorant parce qu’il est prisonnier des formes et que les formes sont maintenues dans leur continuité par les forces de l’ego... Tant que l’ego ne s’est pas débarrassé de ces forces-là, tant que l’ego ne s’est pas libéré de l’émotion qui est liée aux formes, tant que l’ego n’est pas alimenté assez par les forces de l’âme pour développer un centre de gravité qui est un centre de volonté, cet ego-là est incapable de se soustraire à ces formes-là et par conséquent perpétue sans le vouloir… le mal cosmique. » « Le mal ». Bernard de Montréal.

 

Après un temps d’introspection où je m’écartais volontairement du groupe, mon choix d’âme fut plus fort que mon choix d’ego. Je me remémorais les motifs pour lesquels j’avais choisi cette voie. J’affirmais de nouveau, je tranchais, que ma place, ma mission d’âme était de dépasser mes limitations psychiques, quelles qu’en soient les origines. Ma quête de liberté était bien plus importante que n’importe quelle souffrance limitante engendrée par un ego qui voulait rester maître dans son royaume. Justement, je voulais en changer, de royaume. Je m’extirpais de la vision qui me faisait croire que j’étais responsable des choix d’âme d’Ismaël. L’étais-je ? Ismaël était appelé à grandir tout comme je l’étais. Mes relations conflictuelles, mes cauchemars, mes inquiétudes, mes souffrances ont été les stimulants pour me pousser à comprendre qui je suis vraiment.

 

Ce texte a été travaillé pendant plusieurs mois pour une assimilation-intégration nécessaire et ainsi concilier et réconcilier les différentes parties en Une. Aujourd’hui, à travers mes observations, mes compréhensions et mes expériences, je sais, plus que jamais que l’attachement et la culpabilité transmises au fil des liens du sang, de l’ADN maintiennent dans la condition d’esclave. Elles entretiennent l’ignorance et la peur. Je le vis, le vois et le ressens. Et voilà ce sur quoi, ceux qui nous manipulent, misent. Nous sommes responsables de nos choix, même celui de l’ignorance.

 

« Nul n’est censé ignorer la Loi...Unie-vers-Celle » … qui sait ce que je dois apprendre.

 

Epilogue :

Été 2021

 

Beaucoup de choses se sont passées en une année, comme l’annonce par Ismaël de la vaccination de mes parents, de mes frères, de mes neveux-nièces et de lui-même, cet été. Il résista quelques mois puis abdiqua fin août pour une histoire de confort ou de bêtise.

 

La nouvelle de sa vaccination me plongea dans les limbes quelques jours durant. Tétanisée et dans une souffrance insondable, je restais dans l’incapacité de rentrer en contact avec quiconque du monde extérieur. J’eus la sensation vertigineuse de « perdre » Ismaël. Mes points de repère se désagrégèrent. Je retraçais mon parcours de vie et nos souvenirs communs, cherchant à comprendre ce qui différenciait et séparait nos voies. Qu’est-ce que je n’avais pas encore compris, intégré et Accepté ? À quelle idée, pensée et espoir je m’accrochais ?

 

« … comme vous avez pu l'expérimenter puis le constater par vous-mêmes, persister à essayer de convaincre vos familles, vos amis, les gens autour de vous..., ne sert strictement à rien et n'a jamais servi à rien.

Il a toujours été parfaitement inutile de les prévenir de rester prudents face à la vaccination. Car même s'ils vous disaient que vous avez raison et qu'ils allaient éviter de se faire vacciner, la plupart d'entre eux auront cédé à la panique et se seront laissés injecter le vaccin. Ceci tout bonnement parce que la psyché humaine sous influence égotique, n'accepte pas d'être conseillée ou contrainte. Leur comportement peut vous sembler désespérant, affligeant, incompréhensible, mais vous ne pouviez rien faire contre leur propre volonté, puisque, eux aussi avaient leur libre arbitre !

Vous devez donc vous préparer psychologiquement à perdre des êtres chers, des parents, des enfants, des amis. Vous devrez rester forts pour ne pas laisser vos émotions vous rendre malades à votre tour. » Extrait de la Chronique 15 d’un nouveau monde.

 

Cette initiation sur les programmes de l’attachement et la culpabilité m’apprit à :

 

Accepter l’inacceptable, la mort potentielle de mes proches, pour comprendre l’illusion profonde inscrite au cœur de mon ADN, celle de la mort comme fin en soi.

 

Accepter que, Ismaël, en tant qu’entité corps-âme-esprit fasse ses propres expériences même si son corps devait en mourir.

 

À tout moment, je disposais de possibles, celui du choix de vivre selon le point de vue des alter rattachés à un monde de matière, au visible, à la forme, à la mort ou à celui de Voir et de Vivre dans la joie et le moment présent, connectée à qui je suis vraiment maintenant !

 

 

J’opte pour : « La joie est ma véritable nature ! »

 

 

« L'amour véritable ou inconditionnel restitue sa pleine responsabilité et liberté d'être à l'autre… L'Amour est Lumière est Connaissance. Pour aimer, il faut connaître. Et connaître, c'est posséder la lumière. Et posséder la lumière, c'est aimer. Et avoir la Connaissance, c'est Aimer. » Les Cassiopéens dans l’Onde 8, extrait du Cahier 7.3 : Sexualité et karma ou l'illusion de l'amour Luciférien de la 4e densité ?

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Armelle (vendredi, 12 novembre 2021 13:33)

    Ton expérience entre en résonance parfaite avec mon vécu de cette année!! Que de chamboulements, de désillusions, de fausses croyances et de programmes mis à jour au grâce à mon fils, entre autres... "...La mère doit venir au monde pour que le fils puisse naître..."
    Comme pour toi, la traversée entre la fin de l''attachement, le lâcher prise et surtout la tentation de revenir en arrière a été une terrible épreuve. Entre la compréhension mentale et l'acceptation totale il a pour ma part, chaque fois un long cheminement bien souvent douloureux. Le "dragon" est coriace!! Merci à toi d'avoir mis les mots justes sur cette expérience