Expérience de couple n°1 - de Marielle

Commentaire/Témoignage suite à l'outil d'évaluation : Enseignements d'Isabelle Padovani


Bonjour Sand et Jenaël ainsi qu’au réseau Léo, 

 

Je connais Isabelle Padovani au travers de ses nombreuses vidéos que j’ai visionnées et je trouve son approche humaniste, percutante, teintée d’humour et de sagesse. Je viens de découvrir la vidéo sur « la voie du couple » et je ne suis pas d’accord avec votre analyse de : « Elle prouve par A+B qu’elle doit quitter son compagnon ».

Isabelle incite plutôt la personne à se questionner sur le « pourquoi je reste si je ne me sens pas épanouie dans mon couple ? Si mon conjoint ne valorise pas toutes les parts qui me composent, pourquoi j’accepte de laisser en jachère une part de « mon jardin » ?

C’est la personne elle-même qui possède les réponses. Agir ainsi de la part d’un thérapeute est à mon sens, la meilleure façon pour responsabiliser la personne sur les choix et les actes qu’elle doit poser, en conscience. Car l’important est d’être dans la pleine Conscience de ce que l’on vit.

Il n’est pas question de juger si « le compagnon est à la hauteur » mais de reconnaitre seulement s’il lui est possible d’honorer toutes les parts de sa compagne.

Et ce sujet me parle d’autant plus qu’il concerne mon expérience du moment avec l’homme avec qui je suis en relation.

Alors, pour utiliser le vocabulaire propre au réseau Léo, et passer par le prisme du prédateur, je sais que reconnaitre la part SDS en l’autre c’est la voir aussi en soi-même. J’ajouterais que si beaucoup parmi nous tendent à être au service de l’autre (SDA), il ne faut pas oublier que nous portons aussi en nous la part SDS et que cette part a besoin d’être entendue, accueillie car elle nous enseigne aussi. La repousser n’est pas la solution, le prédateur risque de persister davantage. La meilleure façon de la voir est dans le miroir que nous tend chaque personne avec qui nous entrons en relation et avec encore plus de force, avec son « amoureux(euse) ». (Attractivité quantique de la force de l’onde du Cœur).
Car après tout, si nous sommes ici, sur Terre c’est bien pour expérimenter la dualité, avec comme objectif premier de pouvoir reconnaitre en nous notre part SDS et notre part SDA et trouver un équilibre dans cette dualité. Je crois que c’est à cette condition, en restant observateur de ce qui se joue en nous, en pouvant percevoir à quel moment nous agissons dans le service à l’autre et à quel moment nous sommes dans la réaction du prédateur (SDS) que nous pouvons, en pleine Conscience, faire des choix justes pour notre évolution en SDA.

Isabelle Padovani n’échappe pas à la dualité, sinon elle ne serait pas ici dans cette incarnation. Elle tente aussi par son travail personnel et ses propres expériences de communiquer son cheminement pour que par effet miroir, chacun puisse trouver réponse à ses questionnements selon son propre niveau de conscience.

Vivre le couple est un enseignement de « haute voltige » et pour moi c’est le fil conducteur de mon Évolution. Bien sûr c’est superbe quand le couple est vécu par chacun des partenaires comme un épanouissement de son Être, dans sa totalité.

Mais qu'en est-il quand l’un des deux se sent diminué dans l’expansion de sa manifestation d’Être ? Quand il exprime des besoins que l’autre ne veut pas entendre, par confort personnel, pour ne pas se confronter à ses blessures ?

Pour être plus claire, je vais témoigner de mon expérience.

Quand j’ai rencontré M. j’étais mariée, heureuse semble-t-il dans mon couple malgré le tsunami du licenciement abusif de mon époux J., entrainant 3 ans de procédures judiciaires et une recherche d’emploi pour lui qui a duré 6 ans. De mon côté, j’avais auparavant démissionné de la fonction publique pour démarrer mon activité de thérapeute qui ne se développait pas comme je l’espérais.

Donc quand j’ai rencontré M. je n’étais pas du tout en quête d’un amoureux et je n’ai pas eu de coup de foudre pour lui. J’ai seulement ressenti que je lui plaisais, il semblait déçu de savoir que j’étais mariée.

Au fil de nos discutions, nous abordions beaucoup de sujets d’intérêt commun, comme l’énergétique, l’occultisme, la spiritualité, les connaissances ésotériques et métaphysiques.

Je précise que je communiquais déjà beaucoup dans mon couple avec J. sur beaucoup de ces mêmes sujets, surtout accès sur le développement personnel, J. travaillant dans le monde de l’entreprise, du management, sur des conduites de changement institutionnel.

Mon intérêt pour M. fut d’abord amical puis professionnel puisqu’il m’a proposé rapidement d’animer ensemble des ateliers de développement personnel, unissant nos connaissances et nos expériences.

J’avais informé J. de cette rencontre et de nos projets. J. et M. ont fini par se connaitre et M. l’aida par quelques séances d’accompagnement à reprendre confiance « en la Vie » et « en lui » afin de parvenir à convaincre un futur employeur. (L’expérience du licenciement et les conditions dans lesquelles il fut appliqué furent pour J. une véritable « épreuve initiatique »).

Ce licenciement eut aussi des répercutions sur moi  car malgré le fait que nous fîmes front ensemble dans notre couple pour sortir de ce que nous avons vécu comme un préjudice, je me sentais fatiguée, frustrée de ne pouvoir m’accomplir professionnellement comme je le souhaitais (« je » ou « mon prédateur » ? ;-)) avec l’impression de porter les « valises » de tout le monde (mon conjoint, mes enfants) en plus des miennes.

Je réalisais alors que le futur que j’avais envisagé ne voulait pas se réaliser. Nous nous étions mariés 6 ans après avoir emménager ensemble, avec des difficultés relationnelles dans la recomposition familiale pour mes enfants issus d’une première union. Un mois après notre retour de voyage de noce J. fut « mis à pied. »

La peur du « manque financier » commençait à ronger notre relation même si J. approuvait et me soutenait dans ma démarche de développer mon activité de thérapeute. Sauf qu’au bout de 3 ans, mes revenus ne suffisaient pas pour régler les charges familiales et nous devions avoir recours aux économies de J. dans lesquelles nous piochions tous les mois et qui fondaient à vue d’œil. J. me pressait alors de trouver un emploi salarié de complément et je refusais catégoriquement, dans l’orgueil sûrement de réussir dans mon activité d’indépendant.

Tout devenait discussion au sujet des « sous ». Il fallait « faire attention » sur les dépenses ; je n’en pouvais plus de vivre dans « la limitation » et d’entendre à tout bout de champ par J. que « tout est trop cher »  « on ne peut rien changer dans le système » « c’est difficile de préserver une clientèle quand on est travailleur indépendant car les gens n’ont plus de sous » « si c’est pour leur santé, ils ne veulent pas payer à moins que ce soit remboursé par la sécu » etc…etc…

 

Alors lorsque j’entendis le discours de M. avec des : « tout est possible » « la vie pourvoit à tout » « nous allons y arriver » « on va faire ci, on va faire ça » « j’ai des contacts, je connais des réseaux qui fonctionnent dans l’écologie, les alternatives de vie » etc…etc… je me suis sentie comprise dans la réalité que je voulais créer et je me suis projetée avec lui.

Nous avions commencé à animer un atelier ensemble. Je rencontrais de nouvelles personnes, M. semblait m’ouvrir une voie.

Je reçus des messages sur « nos vies communes dans d’autres espaces temps », sur des vies amérindiennes, des vies de templiers, de monastiques. Je commençais à tomber amoureuse de M.

Dès ma prise de conscience que je devais prendre un tournant de vie avec lui, ce fut d’abord un choc émotionnel intense car toute la croyance dans mon couple avec J. s’effondrait. J’avais déjà vécu une séparation avec le père de mes enfants et je ne pensais pas réitérer 12 ans plus tard.

Tout mon monde, le connu, s’écroulait… mais en même temps, je ressentais une force extraordinaire, cette force de l’amoureuse, de la passion qui fait que je me donne entièrement à l’Amour, je deviens combattante, une louve, une guerrière. TOUT m’apparait possible et réalisable… tout ce qui fait obstacle à cet amour, je l’explose :-)

Je ne pouvais pas vivre « mon amour » caché, je ne voulais pas mentir à J., je voulais que les choses soient claires et nettes. Je demandais le divorce.

J. a cru que j’avais une lubie et par peur de « me perdre » il s’est convaincu que j’allais changer d’avis, que je me rendrais compte que ça ne marcherait pas avec M. 

Malgré sa profonde tristesse, sa peur, le sentiment que je le trahissais, que le responsable ne pouvait être que M., « c’est lui qui me détourne », J. a accepté ma demande, continuant à régler les dépenses du quotidien et ce pendant 3 ans, jusqu’au jugement officiel du divorce.

Moi qui voulais de la clarté, j’ai mené 2 vies à la fois pendant 3 ans.

 

Je croyais que ma décision de divorcer pousserait M. à chercher un lieu de résidence pour nous deux. Il percevait une petite retraite depuis peu mais ça faisait 10 ans qu’il était retourné vivre chez sa mère et il y restait encore prétextant que c’était la maison familiale (depuis le décès de son père) et qu’il en jouissait comme telle. M. est le frère ainé de 2 sœurs ; il s’est senti responsable de la famille après avoir accompagné son père dans sa longue maladie et se persuadait d’être le soutien de sa mère depuis. (La thérapeute en moi a vu ce qui se jouait alors dans l’inconscient et cela confortait d’autant plus mon désir que M. s’éloigne de sa mère)

M. attendait l’opportunité d’avoir plus d’argent pour trouver un lieu de vie pour nous deux. Il me répétait « aie confiance, aie confiance » « soit patiente, soit patiente ».  

Je n’avais pas un sou, je ne pouvais quitter mon logement dont J. réglait le loyer. Pour aller habiter où ? Tant que le jugement du divorce n’était pas prononcé, J. avait décidé de rester vivre avec moi et mes enfants. J’étais selon la loi « solidaire » des charges du ménage et je restais dans une cohabitation forcée (je dormais sur le divan, lui dans le lit).

Je continuais à voir M. en extérieur pour  travailler  sur nos projets communs ou alors chez sa mère, confinée dans la chambre-bureau de M. car je n’étais pas la bienvenue pour sa mère puisque « je lui volais son fils ».

Comment ai-je pu tenir aussi longtemps ?

Moi dont la patience n’est pas ma qualité première (j’ai appris depuis !), j’étais « hypnotisée » par ma croyance que M. et moi avions un parcours atypique, une mission à accomplir pour le bénéfice de l’Humanité. J’avais fois dans le couple mythique qui transcende toutes les épreuves parce que chacun se remet en question, fait un travail personnel de connaissance de soi et de connaissance de l’Univers par les lois métaphysiques qui le composent.

Je croyais vivre comme dans les écrits de « Sand et Jénaël », une situation initiatique à deux pour mon Évolution et celle de M.

 

J’avais depuis le début prévenu M. avec fermeté, que je ne voulais pas qu’il vienne vivre dans mon logement après le divorce car je ne voulais pas vivre mon « nouveau couple » dans un espace ou j’avais vécu avec J.

Je souhaitais déménager dès que j’en avais les moyens financiers pour vivre dans un autre espace.

Après le jugement du divorce, J. est parti vivre ailleurs.

Un mois plus tard, M. lors d’une séance de « dégagement » d'un lieu (en tant qu’exorciste), est tombé et s’est fracturé le péroné.

Devant l’obligation de porter un plâtre pendant un mois, avec difficulté de se déplacer et soins infirmiers tous les jours, j’ai accepté que M. vienne le temps de la convalescence habiter chez moi.

C’était en avril de cette année… Nous sommes partis ensuite 4 semaines en formation écoconstruction en août et j’ai alors insisté pour qu’à la rentrée, M. me laisse seule un mois, afin que je fasse du rangement chez moi (j’habite un petit espace qui s’est considérablement encombré depuis quelques années) et que je puisse aussi me retrouver, recontacter mes énergies.

J’en ai besoin, j’ai besoin de me retrouver seule quelques temps. Un divorce même s’il est à mon initiative, demande de l’énergie et un deuil à faire. De plus, je répète que je ne voulais pas redémarrer une histoire de couple sur l’espace d’un vécu ancien.

M. me répond qu’il ne veut plus retourner vivre chez sa mère. Je comprends aisément, depuis le temps que je le presse de trouver un espace de vie autre.

Bien qu’il  participe au frais de nourriture et du loyer actuellement, entend-il pour autant mon besoin ? 

En 4 ans nous avons vécu beaucoup de rencontres, nous avons créé une association par laquelle nous avons ouvert un lieu de distribution de produits alimentaires bio-locaux, nous avons participé à plusieurs animations et manifestations.

Mais le couple ne repose pas uniquement sur des actions communes et des souvenirs heureux. Il se vit au jour le jour et aujourd’hui je doute beaucoup sur l’avenir de notre relation car je ne m’y épanouis plus. Je m’y ennuie.

De par mon inactivité professionnelle, je me retrouve 24h sur 24h à partager mon quotidien avec M. Je ne supporte pas le « vide relationnel social ». J’en viens à voir M. comme un intrus dans mon espace.

J’ai l’impression de nous voir comme des petits vieux qui finissent leur vie ensemble. Nous sommes chacun sur un bout de table avec nos ordinateurs respectifs, à rédiger, s’informer, communiquer sur nos activités diverses, associatives.

Et tous les jours maintenant je me dis que ce n’est pas la vie que j’imaginais avec lui.

Quand je sens l’irritation venir, je vais marcher dans la nature, toute seule en général, puisque M. malgré le discours contraire qu’il m'a tenu au début, est plutôt casanier et sort seulement pour un objectif précis, rencontre, courses ou démarches administratifs. 

M. m’aime, me le dit, est attentionné mais « toutes les parties de mon jardin* » ne sont pas cultivées (*expression d’Isabelle Padovani). Entre autre la partie « répondre à ma demande de solitude pour un temps donné » n’a pas été entendu.

M. veut le meilleur pour moi mais sait-il ce dont j’ai besoin mieux que moi alors qu’il ne répond pas à ma demande ?

Je me sens frustrée, diminuée dans l’expression de ce que je suis. J’ai donné beaucoup de mon temps et de mon énergie pendant 3 ans sur des actions communes qui n’ont pas reflété la projection que j’en avais au travers du couple que je souhaitais vivre, dans la complétude d’un féminin et d'un masculin que je désirais sacrés.

Alors est-ce à cause de nos prédateurs réciproques, à M. et à moi ?

J’ai le ressenti que nos voies divergent, que M. voudrait que je colle à ses désirs, à ses projets en me faisant croire que je ne sais pas ce qui est juste pour moi mais que LUI sait. Il me reproche de moins m’impliquer dans notre association et ne comprend pas que je désire être seule pour le moment.

Mon approche de thérapeute tendrait à me persuader que c’est une forme de manipulation, manipulation affective, mais manipulation quand-même.

Alors le couple ? Un sacerdoce ? Une mystification ? Une quête insatiable? Ou la voie pour se libérer de la matrice ?

Est-ce que j’ai été guidée par mon Soi supérieur dans cette expérience pour que je comprenne qu’il faut arrêter de me projeter à travers l’autre pour manifester réellement qui Je Suis, en toute confiance et dans l’abondance ?

Je reste ouverte à tout échange, dans le respect de chacun.

Marielle


Suite des aventures de Marielle :

 

Bonjour Sand et Jenaël,

Je viens de finir de lire le témoignage d'Hélène sur "La clé du pouvoir Féminin" et je suis ébahie de tant de clarté et de compréhension (bravo à Hélène !)

Je me retrouve tellement dans ce qu'elle écrit de ce qu'elle vit dans le couple.

Je comprends mon besoin de solitude pour avoir l'esprit clair, le besoin de ranger mon logement comme mon intérieur, une façon d'évacuer des "énergies parasites" qui me pompent et me freinent dans mon avancée.

Je perçois aussi les jeux de la prédation qui s’immiscent en moi et M., qui appuient sur les bons boutons de réaction chez moi.

C'est ma Supraconscience qui me guide vers un "retour à moi". (besoin de solitude pour accueillir)

Je vais de nouveau écrire et vous envoyer un témoignage-commentaire sur mon expérience en rapport avec les écrits d'Hélène.

Si vous avez l'occasion de communiquer avec Hélène, témoignez-lui de ma part mes plus chaleureux encouragements et remerciements.

Belle journée à vous deux,

 

Marielle

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