Ma Quête, un parcours d’initié - par Gérard B

 

“Nous devrions reconnaître que nous sommes les protagonistes, les créateurs de notre monde intérieur, et admettre que le monde extérieur est le miroir de nos convictions” Giuliana Conforto

 

La spiritualité émergea en moi lorsque je scrutais le ciel depuis la fenêtre de la chambre de mes parents, m’interrogeant sur ces mondes célestes mystérieux.

Je devais avoir une dizaine d’années quand se manifesta mon grand intérêt pour les premiers films de science-fiction en noir et blanc. Cet attrait ne se démentira pas au fil du temps. Ces films étaient un moyen de m’évader et de mettre de la distance avec mes souffrances.

Car en vérité, cette chambre parentale était un lieu “maudit”, c’était là où ma mère subissait le plus souvent les violences physiques de mon père, dont je fus le témoin. Je cherchais dans le ciel quelque chose ou quelqu’un susceptible de m’épargner ce perpétuel cauchemar qui m’avait fait perdre toute confiance en mes propres parents ainsi qu’en moi-même, impuissant devant le drame qui se déroulait.

 

De ce fait, je comprends aujourd’hui ma dissociation d’alors. J’avais demandé à ma mère de quitter en ma compagnie cet enfer, mais elle restait attachée à son bourreau, le seul homme qu’elle ait connu (Syndrome de Stockholm). Sans confiance en elle, sans formation, et éloignée de sa famille, elle se sentait emprisonnée et ne savait réagir ; ainsi naquit une rancœur envers ma mère.

Mais mon âme savait qu’il y avait quelque part, une issue en toute chose.

 

Je réalisais, au cours de ce travail d’écriture, que c’était essentiellement le besoin de reconnaissance du père qui était à l’origine de mon parcours de vie. Cette quête se traduisait par une démarche auprès du patriarcat, car mon père n’avait pas assumé son rôle d’éducateur.

Ce parcours était en fait, une sorte de quête initiatique censée apporter la connaissance, mais cette forme d’initiation m’apparaît, aujourd’hui, avoir été un leurre redoutable.

Pour ces raisons, j’ai ressenti le besoin de récapituler les points cruciaux de mon passé, à l’origine de mon errance spirituelle.

 

 

Ma période catholique

 

C’était l’époque de ma première communion ou ordination, un acte par lequel était reçu un sacrement (sacré men-songe !), suivi quelques mois plus tard par la communion solennelle. Je prends conscience aujourd’hui que le fait de m’être retrouvé en aube blanche, affublé d’une croix de bois autour du cou et le missel dans les mains, m’avait procuré une forme de fierté. Quelque part, ces rituels me rappelaient quelque chose d’important, comme la foi chrétienne en un Dieu rédempteur ou quelque chose de similaire qui m’aurait investi.

 

Le jour de mon ordination, le cardinal qui officiait a enduit son pouce de cendre pour dessiner une croix entre mes sourcils. Symboliquement, cette croix n’avait-elle pas pour but de bloquer la fonction de ma glande pinéale et marquer ma soumission aveugle à l’Ordre catholique romain ?

Ces sacrements se déroulaient sans véritable communication et profitaient du jeune âge et de l’innocence des enfants. Ma confirmation et ma communion révélaient déjà la recherche d’un père spirituel extérieur (prêtre, curé, cardinal, évêque) par le biais de ces rituels religieux.

 

 

Ma période “révolutionnaire”

 

À cette époque, j’étais en adéquation avec les préceptes catholiques. Cependant, quelques années plus tard, alors qu’à mon grand dam la famille avait déménagé de Lille, ma ville natale, je me retrouvais désemparé, dans un village Ardennais. Âgé d’une quinzaine d’années et, après avoir vécu en ville, je me sentais perdu dans ce petit village et avais abandonné mes plus fidèles copains.

Fréquentant assidûment la bibliothèque du collège, un jour, je choisis un ouvrage philosophique, Le matérialisme dialectique de Karl Marx. Cet ouvrage me conduira au Maoïsme ; ce sera pour moi un véritable bouleversement.

Aujourd’hui, je comprends qu’ayant perdu mes “repaires/re-pères”, je cherchais inconsciemment un autre père de substitution qui remplacerait le cardinal. J’allais troquer le missel contre Le petit livre rouge de Mao ! Ce mouvement révolutionnaire maoïste, largement minoritaire, répondait à l’aspect rebelle qui sommeillait en moi. Ma révolte envers l’autorité sous tous ses aspects trouverait ainsi son exutoire en Mai 68.

 

La “voie” montrée par le Grand Timonier de la révolution chinoise, traditionnellement représenté debout bras tendu devant lui, indiquant le chemin, était pour moi l’exemple à suivre. Je vois bien le besoin que j’avais alors d’être accompagné par un guide sur lequel compter ! Mon immense colère avait fait de moi un révolté prêt à en découdre, réalisant aujourd’hui que symboliquement, c’était le père lui-même qui était visé ! De même ma croyance religieuse était remise en cause !

 

Plus tard, complètement désabusé par cette insurrection qui s’essouffla rapidement, je quittais les maoïstes.

Je réalise l’antagonisme qui s’exprimait à travers différentes facettes de ma personnalité, révélant l’enfant en colère, traumatisé par la violence du père, dont il recherchait également la bienveillance.

 

 

L’accident

 

Lorsque j’eus 17 ans, je fis la connaissance de Monique B. qui était secrétaire de direction. J’avais donc ma première liaison sérieuse avec elle, de trois années plus âgée. Ce fut à cette époque que survint l’accident de voiture en sa compagnie, alors que j’étais au volant. Nous nous rendions en discothèque, de nuit et sous la neige, accompagnés d’amis. À l’approche d’un virage, j’ai vu un trou noir devant moi. Malgré un freinage énergique, nous nous sommes encastrés dans le parapet d’un pont de chemin de fer. D’ailleurs, symboliquement, n’étais-je pas en train de suivre le chemin de “faire” plutôt que d’être ?

En tous cas, cet accident sérieux m’indiquait que nous allions “droit dans le mur” !

 

Nous avions subi le choc brutal du métal sur la pierre. Monique avait le visage ensanglanté ; ses coupures dues aux éclats de verre nécessiteront de nombreux points de sutures et autant de corrections chirurgicales par la suite.

Pour ma part, il sera constaté une fracture du poignet : le “poids nié” représentatif de mon bagage transgénérationnel transmis en partie par mon père. Je souffre encore aujourd’hui de ces séquelles qui auront nécessité une intervention chirurgicale, générant une I.P.P (invalidité permanente partielle).

 

Le décodage biologique du poignet selon J. Martel, me confirme qu’au moment de ces faits “je veux m’échapper, me dégager d’une obligation, cependant je me sens forcé, pris par cette situation”. Par là même, j’étais influençable et vraisemblablement, n’avais pas très envie de cette virée nocturne.

Manifestement, ce choc m’incitait aussi à me réveiller !

N’ayant pas écouté mon Soi, ni le signal intuitif d’un danger potentiel, j’avais suivi le désir des autres sans faire valoir mes propres souhaits. Cela me permet de voir clairement aujourd’hui qu’ignorer mon intuition, cette faculté si précieuse, est préjudiciable.

 

Ce “crash test”, outre ma culpabilité vis-à-vis de Monique, sera à l’origine d’un nouveau virage dans mon chemin de vie. Mon auto rééducation m’a permis de découvrir en détail l’anatomie du corps et finalement d’orienter mes études vers la rééducation et la santé.

Les jours qui suivirent, je réalisais durant ces moments difficiles, combien le soutien réciproque de nos deux êtres meurtris, privés de leurs liens familiaux, pouvait être une source de réconfort et d’espoir.

À présent il m’est donné de comprendre que se saisir de ses responsabilités est une nécessité face aux épreuves, et non pas se replier sur soi aux prises avec la prédation friande de détresse ! De plus, l’espoir évoqué plus haut n’était-il pas synonyme d’un futur non résolu ? Je comprends in fine qu’il faille pour chacun, avoir pour allié son propre Soi.

 

Je devais donc passer à autre chose et m’investir dans les études à la faculté de médecine. Je quittai Sedan, en compagnie de Monique et entrais à l’école de kinésithérapie dans ma ville natale. À l’obtention de mon diplôme, je fus engagé dès le lendemain pour un remplacement longue durée, dans un village du Nord, près de Saint-Amand-les-Eaux. Monique B. et moi emménagions dans l’appartement attenant au cabinet médical. Saint-Amand, petite ville thermale fondée sous Dagobert, évoquait pour moi l’amour sacré. J’apprends aujourd’hui que l’attribut de ce Saint est le serpent, symbole dont j’observerai l’omniprésence dans tout mon cheminement.

 

La vie soudainement bouleversée de Monique B. occasionna pour elle solitude et oisiveté. Elle plongea progressivement dans une profonde dépression et l’alcoolisme. Impuissant à l’aider, je décidai de mettre fin à mon sursis militaire et me rendis alors à Nantes, puis à Lille où j’étais affecté en tant qu’infirmier. Quant à Monique, elle abandonna le Nord pour retourner chez sa grand-mère qui l’avait élevée. Ma culpabilité envers elle ne pouvait être éludée, je/l’alter sauveur me sentais en partie responsable de ne pas avoir été en mesure de la sortir de son état - avais-je un karma à résoudre avec elle ? En tout état de cause, ce fut l’épilogue de notre liaison.

 

Par ailleurs, conditionné à sauver et à soigner les autres, donc à nier mon Soi, je ne parvenais pas à prendre conscience de mes propres blessures. Avec le recul, je comprends que j’avais eu sous les yeux un sacré clin d’œil : la symbolique du serpent sur le caducée des professions de santé, me renvoyait à mes origines reptiliennes !

 

À présent, j’ai rencontré mon binôme, Monique-Sylfaen qui a rejoint le groupe LEO. Nous travaillons chacun à surpasser notre “état d’infirmité” respectif. Tout comme Monique B., Monique S. a subi une sévère dépression, et fut déclarée en invalidité. Nous nous sommes rendu compte que de nombreux points communs nous liaient, tels qu’une éducation sévère, la profession de santé, des mémoires celtiques et de bâtisseurs. De plus, Monique B. et Monique S. ont toutes deux exercé la profession de secrétaire/secret-taire. Et, dernier point, l’ex-compagnon de cette dernière était, tout comme moi-même, rosicrucien, mais il ne le lui avait jamais avoué, révélant ainsi le secret entourant (ma) sa fonction.

Notre binôme travaille à décrypter les signes et les secrets, me permettant de m’orienter vers une nouvelle compréhension des événements vécus. Nos interactions m’ont amené à guérir les blessures qui me liaient à mon ex-compagne et aussi, à observer mon rôle de sauveur.

 

 

Mon élan vers la médecine chinoise

 

À un moment de mon parcours, après un premier voyage en Chine, je fus enclin à étudier l’acupuncture. Une part de moi reconnut l’odeur de la fumée d’armoise, plante utilisée pour la moxibustion et associée symboliquement à la fécondité, donc au féminin.

Je découvris ainsi la philosophie du Tao qui signifie “la voie”. Je vis comme une confirmation de mon intuition, la corrélation entre Tao et ma notion d’une force transcendante cosmique* à l’œuvre en chaque espèce vivante, autant humaine qu'animale ou végétale, l’énergie terrestre Yin et l’autre céleste Yang. Ces deux énergies aux polarités opposées, mais complémentaires, seraient à l’œuvre jusque dans nos corps physique et spirituel, l’homme étant une représentation de la hiérogamie sacrée**.

Je me sentais revenir à une période très ancienne, pendant laquelle, dans “l’empire Céleste” je pouvais être un “médecin aux pieds nus” parcourant les coins de campagne les plus reculés et isolés des montagnes.

 

Je me remémore qu’il n’y a pas si longtemps encore, dans mon véhicule, un petit moulin à prières ramené du Tibet, tournait sans relâche sur mon tableau de bord, comme pour me montrer des parties de moi piégées dans le bouddhisme ou le Taoïsme !

 

(*) Le terme transcendance indique l’idée de dépassement ou de franchissement. C’est le caractère de ce qui est au-delà du perceptible et des possibilités de l’intelligible.

 

(**) Hyérogamie: Union entre deux principes sacrés de sexe opposé dans certaines religions ou mythes fondateurs.

 

 

Ma période Rosicrucienne

 

  • la Fraternité Max Heindel

Le jour de mes 49 ans, une patiente me confia son appartenance au mouvement philosophique Rosicrucien. Ce qu’elle m’en dit éveilla alors ma curiosité, si bien qu’elle me remit un fascicule d’informations.

Je retrouvais rapidement dans la plaquette rosicrucienne cette notion de force cosmique transcendante, cette force supérieure appartenant à un autre plan d’existence qui dépasse les limites de toute expérience possible à un être humain.

Il n’en fallut pas davantage pour que je franchisse le pas, je demandai mon inscription dans la fraternité Rosicrucienne de Max Heindel.

J’avoue avoir manifesté beaucoup d’intérêts et de satisfactions à découvrir ces enseignements. En parallèle, j’appris par exemple que certaines œuvres littéraires, notamment des contes initiatiques pour enfants et certains mythes portés à l’opéra, comme “la flûte enchantée” de Mozart (devenu l’hymne franc-maçon), cachent une forme de programmation à la vue du néophyte.

Poussé par le besoin d’en apprendre davantage et de pratiquer les rituels d’initiation de loge, je quittai cette fraternité pour m’orienter vers l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix.

 

De nouveau, je me faisais happer par d’autres maîtres-guides.

 

  • L’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix (A.M.O.R.C.)

Mon parcours se poursuivit avec mon adhésion à l’AMORC. Je comprends à posteriori que ma guidance me poussait à expérimenter d’autres mémoires d’initiés dont je devais excaver les reliques de mes profondeurs. D’ailleurs, les convocations mensuelles se déroulaient dans les sous-sols d’une bâtisse cossue de la vieille ville.

Je retrouvais les mêmes principes que précédemment, c’est-à-dire un savoir “prêt à penser” (sur l’univers, la nature de l’Esprit, etc), le tout associé à des rituels. J’étais à tel point programmé aux “Mystères du Passé” et aux “beaux et augustes rites qu’on ne peut ni divulguer, ni transgresser” que peut-être, je croyais inconsciemment transcender la mort (l’A-MOR-c) !

À l’instar des réunions de loges, l’Hymne à Déméter (déesse des moissons-vers 480 E.C) n’avait-il pas vocation à convaincre les adeptes ? : “Heureux celui des hommes qui a vu ces choses ; mais celui qui n’a pas eu part aux sacrements, celui-là n’aura pas un sort égal dans les ténèbres de la mort.

Ce besoin de participer à des initiations me semblait vital, j’avais soif de savoir ! À l’époque, la programmation liée aux initiations échappait bien évidemment à mon entendement. En perpétuelle recherche, je voulais en savoir davantage sur l’âme-esprit sachant au plus profond de moi que celle-ci pouvait me conduire à la découverte du secret des secrets, tel le fameux Graal des religions judéo-chrétiennes ou l’Amrita des Hindous.

 

Postulant à une première initiation de loge, je ne me doutais pas que le long parcours qui m’attendait deviendrait un chemin d’égarement. En quelque sorte, un chemin de Croix parsemé des épines de la Rose.

 

  • L’initiation du premier degré

Le décorum et la solennité étaient de mise, et je sentais le poids de cet aspect cérémonial sur mes épaules. Le gardien et la “mort” nous attendaient sur le seuil d’entrée ; je comprenais que nous devions mourir à l’ancien pour permettre à l’homme nouveau de se manifester. En cours d’initiation, le maître fit entrer la “colombe”, une jeune fille tout de blanc vêtue, symbolisant l’âme et la conscience des adeptes. L’initiation se terminait par une série de sons vocaux, émis par le chanteur, repris par nous-mêmes et l’ensemble des membres présents. À ce moment l’émotion était à son comble, ces chants collectifs austères évoquaient en moi des mémoires de “déjà entendu”.

 

Évidemment, cet événement resta dans ma mémoire plus que d’autres initiations, puisqu’elle eut un fort impact sur ma psyché. À cet instant, je me félicitais pour mon engagement et étais impatient de vivre la prochaine convocation de loge.

Lors de cette période de ma vie, je n’avais pas conscience de l’effet pernicieux de la mise en scène et des mantras qui en réalité, me programmaient.

 

Pendant le travail de groupe sur ce texte, les participants qui me posaient une avalanche de questions, ont remarqué mon attitude de résistance à “tout déballer” aux non-initiés présents autour de la table. Nos comportements et nos échanges permirent donc de mettre en lumière l’alter rosicrucien. L’initié présent en moi refusait d’abdiquer face à ce qu’il ressentait comme une atteinte à son intégrité. Il/je me sentais jugé et ne comprenais pas que les autres me montraient en miroir, le jugement que je portais envers cette partie de moi-même.

 

  • Le Martinisme

Je postulais de plus, à cette période à l’Heptade Martiniste (nom lié aux sept officiers participants aux rituels). Le titre d’ “inconnu” fut ma première fonction d’officier parmi eux.

Le Martinisme s’attelait à l’étude des écrits de Louis-Claude de Saint-Martin, ainsi qu’à ceux de Papus concernant la théurgie, mais surtout à Joachim Martines de Pasqually (thaumaturge ésotériste), entre autres.

Les rituels martinistes étaient bien différents des rituels rosicruciens. La tenue des officiers était une robe blanche, une cordelette de ceinture noire, symbole du lien entre les “frères”, un pendentif doré sous forme d’une étoile de David dans un cercle, ainsi qu’un masque noir qui gommait la personnalité des “frères”. Ce dernier était censé mettre en évidence l’aspect impersonnel de chacun.

 

À l’évidence, le masque éradiquait le Soi et le caractère individuel des “frères”, il était hautement symbolique de la programmation Mind Kontrol, des procédés qui ont la faculté de reconditionner le libre arbitre d’un individu par la modification cognitive, peut-être aussi physiologique et neurologique, du cortex cérébral - source Wikipédia.

Derrière le changement de décor et de costumes, avait donc lieu le même stratagème de déresponsabilisation, c’est-à-dire, encore une fois, un savoir ésotérique ingurgité sans discernement.

 

 

Le douzième degré rosicrucien

 

Il m’aura fallu plus d’un an par degré pour parvenir, après quinze années d’études assidues, à l’ultime degré. Une fois l’initiation passée, je reçus quelques semaines plus tard la missive consacrant cette dernière étape et de mémoire, libellée comme suit :

 

“Sous les Auspices de la ROSE+CROIX,

Salutem, Punctis, Trianguli !

Serge T… , Grand Maître,

atteste que Frater Gérard, nom secret “NEMETON”, a reçu dans le temple de la Loge René Descartes de Lille, le (date) l’ultime initiation de notre Ordre vénérable ;

À cet effet, il lui est attribué le statut de Frater ILLUMINATI.

Avec mes vœux de Paix Profonde

S.T suivi de 3 points positionnés en triangle et signature.”

 

Mon nom secret “Nemeton” dont l’origine était un lieu cultuel des druides, soit culte tue elle -, n’était pas lisible pour un profane.

Ainsi, en découvrant le titre qui m’avait été attribué : “frater illuminati”, je ressentis une désagréable sensation de rejet. Je ne pouvais accepter de collaborer avec ceux qui exploitent l’humanité pour leur unique profit de pouvoirs temporels et spirituels.

Comment ce travail de longue haleine me menait-il là où je ne souhaitais pas aboutir ?

 

J’écrivais de temps à autre pour la revue Rose+Croix des articles qui étaient préalablement adressés au grand maître pour diffusion. Ayant rédigé une large étude concernant les dragons-archontes, celle-ci suscita son appel téléphonique. Voir Le retour du dragon

 

Il m’informa que ce texte ne pouvait être mis entre toutes les mains, puisque la revue s’adressait à tous les membres, y compris aux néophytes. Il m’assura qu’il publierait ce texte d’une façon ou d’une autre... ce qui ne fût pas le cas. Je compris à ce moment, par cette censure non avouée, que le sujet “reptilien” posait problème au plus haut niveau de l’Ordre.

 

Par la suite, je déclinais les promotions de la hiérarchie qui, malgré cela, me relançait en me proposant des fonctions plus élevées. Pendant ce temps, officiant aussi à l’heptade martiniste, j’avais une charge de travail conséquente et surtout, je n’avais plus le feu sacré des débuts.

 

En 2010, je me préparais à la retraite professionnelle de kiné et finis par accepter une autre fonction dans l’Ordre, que je quitterai un an plus tard. Ma déconvenue concernant le texte sur les dragons-archontes me taraudait, et j’étais proche de l’épuisement.

Je décidai de laisser à la fois le Nord et tous mes amis rosicruciens, pour un repos que je sentais nécessaire ; c’était ma fuite à la campagne. Je sais maintenant que j’ai suivi, à ce moment-là, l’impulsion de mon âme. Malgré tout, une fois installé, je continuais parfois à me rendre dans la loge de Clermont-Ferrand, mais le cœur n’y était plus.

 

Un jour, je reçus une lettre du grand maître qui évoquait des prophéties pour les temps à venir, et compris qu’elles étaient similaires à celles inscrites sur le monument des Georgia Guidestones. J’eus un choc qu’un rosicrucien puisse cautionner ce plan mondialiste et eugéniste !

 

👽 Monument Georgia Guidestones et ses 10 commandements - Documentaire 2014 ᴴᴰ

 

Lors d’un appel de sa part, le grand maître prétendit ne pas connaître ce monument de Georgie. Je lui parlai alors du plancher de 500M d’individus sur la planète à l’avenir, gravé sur les fameuses pierres ; suite à quoi, il me déclara qu’il n’était pas impossible que se produisent des événements géophysiques majeurs dans un avenir proche…

Pour moi, “la messe était dite” ! À ce moment-là, je sus aux tréfonds de moi qu’il me fallait renoncer à être rosicrucien, car le sentiment d’avoir trahi ma propre éthique me pesait. Le refus catégorique de faire “partie” de cette famille et d’être complice de ce plan me paraissait être l’unique solution. J’avais le sentiment que le grand maître n’était qu’une marionnette.

De plus, la non publication de mon travail sur les archontes reptiliens, m’indiquait que ce “sujet” dérangeait fortement et je n’en comprenais pas la raison ! C’en était trop ! Je rédigeai alors ma lettre de démission.

 

Aujourd’hui, il m’apparaît que le grand maître, en miroir, me montrait le rejet de mes parts reptiliennes. À moins que je veuille faire l’autruche, c’est ce qu’il me faut admettre et accepter.

 

Libéré de toutes mes obligations rosicruciennes et martinistes en 2013, je pouvais enfin me consacrer entièrement à la lecture pléthorique des écrits du Réseau LEO qui résonnaient déjà fort en moi, bien avant ma démission. Mais étais-je prêt à quitter le repos doré de ma retraite ?

 

 

Le choix

 

Lors de ma dernière venue à Albières en tant que visiteur, Sand m’avait clairement fait comprendre que je devais “décider ou décéder”. Je demandai aussitôt l’aide de mon Soi supérieur pour dénicher rapidement un logement.

Très vite, la magie - la vraie - opéra, c’est-à-dire que mon âme agit ! En effet, j’appris qu’une famille du village proposait leur maison à la location pour quatre personnes du groupe. Je manifestai immédiatement ma volonté d’être preneur.

 

J’ignorais à ce moment-là, si je serai capable de m’adapter pour la première fois à la vie en colocation et à accomplir le travail ardu que nécessite cette voie délicate.

 

 

Pour conclure

 

La déconsidération de mon père m’a poussé, inconsciemment, à rechercher des pères de substitution ; une partie de moi était en profonde carence affective. J’ai eu durant longtemps de la colère envers ce despote et j’avais beaucoup de rancœur envers ma mère, que je n’arrivais pas à dépasser.

 

Le manque du père m’a conduit à en rechercher le substitut à l’extérieur, au travers diverses rencontres : cardinal, grand maître, hommes politiques et autres. Paradoxalement, le rejet de mon père signifiait, à l’époque, également le rejet de mes propres parts patriarcales. Cela me permet aujourd’hui d’entamer leur reconnaissance et surtout de reconnaître enfin que le père est en moi.

 

Aujourd’hui, j’apprends à recevoir et accepter les informations provenant du féminin et je suis dans un processus d’accueil vis-à-vis d’une fractale reptilienne, de la Fraternité du Serpent aux multiples casquettes d’initiés SDS. Je les reconnais, leur parle et les accepte avec de moins en moins de jugement.

 

Piotr Ouspensky écrivait :

“Vous vous oubliez toujours, vous ne vous souvenez jamais de vous-mêmes. Vous ne vous sentez pas vous-mêmes : vous n’êtes pas conscients de vous-mêmes”.

Il m’aura fallu des décennies pour enfin comprendre le véritable sens de cette phrase et plus particulièrement des mots “vous m’aime”. Autrement dit, accepter sans jugement tous mes alter.

 

Au moment de mon choix, lors de mon départ pour l’Aude, j’ai quitté ma demeure, ma compagne et mes amis, sans me retourner. Depuis mon arrivée, j’ai renoncé à bon nombre de mes croyances, intellectuelles ou universitaires. Mon ego en a perdu de sa superbe et a gagné en humilité.

 

Je découvre ainsi qu’il se trouve en moi-même l’unique façon de transcender les obstacles qui me dissimulaient la connaissance avec laquelle je renoue, elle était déjà en moi ensevelie sous les multiples programmations, et je l’avais perdue de vue !

L’unique “Graal” que put m’offrir la Rose-Croix fut un convoité statut, dont je ne voulais plus ! Et pour cause ! Sans en connaître le nom, la semence SDA couvait déjà en moi !

En vérité c’est au sein des LEO que j’ai découvert le profond travail à effectuer, notamment pour me remémorer cette Voie ! Il ne s’improvise pas et nécessite un échange en groupe pour être efficient ; c’est un exercice pluri-quotidien difficile, mais le jeu en vaut la chandelle, quitter la matrice en dépend !

Avec l’aide sans équivalent de la tribu, je poursuis ma déprogrammation, processus toujours à l’œuvre et travail sans relâche. En son sein, je me sens soutenu et motivé par sa jeunesse, son esprit et sa bonne humeur communicative, c’est un bien bel atout pour avancer.

 

Gérard B

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0