Mémoires des guerres de Vendée - par Francine C

 

Un alter ayant vécu et souffert lors des guerres de Vendée prend beaucoup de place en moi depuis toujours, pour (je le comprends en écrivant) être vu, libéré de ses couches de souffrances et fusionné avec mon Être.

Toute une série de signes m’a amenée à réveiller mes mémoires des guerres de Vendée, à essayer de me guérir et de me libérer de cette mémoire personnelle et collective :

 

- en 1965, le feuilleton Jacquou le Croquant : traumatisme à 8 ans, la vision de familles, d’enfants vivant dans les bois pour échapper à l’armée, me terrorise pendant plusieurs jours et nuits ; puis lors des épisodes suivants, dans la pièce unique (pour cause de rénovation), je me cachais de la tv pour éviter de voir et il n’y avait personne à qui dire ma détresse.

 

- pendant ma scolarité, je suis intéressée par les faits historiques de cette époque, j’attribuais cet intérêt au fait que je me sens profondément liée à ce pays.

 

- vers 18/19 ans, je découvre la forêt de Grasla en promenade, ressentant une forte oppression, je ne peux pas rester en cet endroit (ce n’est que plus tard que j’apprendrai que cette forêt a servi de refuge aux familles fuyant la terreur des colonnes infernales).

Maintenant c’est devenu un lieu pour les touristes, rien qu’à l’idée d’aller dans ces lieux, je ressens de la nausée et des larmes me viennent aux yeux, rien que d’écrire ces mots ..

https://refugedegrasla.fr/

 

Au niveau professionnel, en 1994 (200 ans après la fin des guerres de Vendée, autre signe) je trouve rapidement (1er entretien d’embauche) dans cette région du haut bocage vendéen, un emploi où nous devons déménager pour être sur place, je savais seulement que les guerres de Vendée s’étaient passées dans ce secteur.

Curieusement, je me sens bien dans cette région, je me sens familière avec les gens, solidaire avec eux, j’ai été recrutée parce que j’ai cette fibre vendéenne, j’en ai l’intuition. Le dynamisme économique local s’explique par les liens profonds qui se sont tissés entre les survivants des guerres de Vendée : dans la souffrance, la solidarité a été forte entre eux.

 

En 2006, nous déménageons à 4 kms de mon travail, dans une commune nommée « Panthéon de la Vendée militaire » je découvre que ¾ des gens de cette commune ont été tués, assassinés à ce moment-là, que notre maison est la plus proche voisine du château où des généraux vendéens blessés sont venus se faire soigner.

Nous prenons des habitudes de marches dans la campagne et naturellement, nos pas nous mènent toujours vers la même boucle de 4.5 kms… j’apprends ensuite avec émotion, en étudiant l’histoire de la commune que c’est exactement là dans un bois que plusieurs centaines de femmes, d’enfants et de vieillards ont été massacrés le 27 février 1794.

 

Tous ces indices m’interpellent fortement et me posent question : j’ai ma réponse lors de mes promenades dans cette boucle, j’ai une mission d’aider ces lieux au niveau énergétique par ma présence consciente.

 

Dernière série de signes :

 

J’ai connu dans le cadre de mon travail une vieille dame qui a écrit un livre sur son enfance vendéenne, nous avons bien sympathisé et je découvre récemment qu’elle a collaboré à l’écriture de 2 livres sur les guerres de Vendée à partir des souvenirs des paysans qui les ont vécus et transmis par tradition orale à leurs descendants : alors là, c’est un festival de signes, les personnages principaux sont localisés dans un village où nous avons vécu pendant 10 ans, nommé régulièrement dans le livre, c’est troublant et fort.

https://www.decitre.fr/livres/marie-jeanne-la-vendeenne-tome-2-1793-1802-temps-de-guerre-temps-de-miseres-9782844786890.html

 

Je découvre aussi que plusieurs des batailles ont eu lieu sur le territoire de la commune où je suis née dans cette vie. Je ne m’étonne plus que l’empreinte de ces guerres soient aussi vives en moi (je réalise en écrivant que je refais une petite partie du même trajet que l’armée de l’époque depuis 27 ans quand je vais voir mes parents …).

 

A la lecture de ce livre, je réalise mieux toutes les souffrances et atrocités commises, toutes les couches de souffrances à libérer chez tant de personnes concernées et leurs descendants, dont sans doute mon grand-père paternel très colérique décédé et ma grand-mère paternelle « morte de chagrin » à 30 ans en 1937, sans qu’on n’en sache plus, elle était sans doute hypersensible (plusieurs le sont dans chaque génération qui la suit jusqu’à mon petit-fils) elle n’a pas dû supporter les colères de son mari, même si ce n’est qu’une hypothèse intuitive de ma part.

 

Je comprends que toutes ces mémoires doivent d’abord guérir en moi, ce travail doit d’abord se faire en moi, j’en ai cette responsabilité.

Cet alter m’offre une dernière leçon de révision de mes mémoires karmiques, tous les rôles joués comme bourreaux, victimes, sauveurs, c’est bon, il en a assez, il a la sensation d’avoir tout vu, il veut sortir de cette matrice, ça suffit. Nous nous rejoignons sur ce point.

 

Un GRAND MERCI aux LEO fondateurs de ce réseau, membres du Cénacle et lecteurs de me lire, pour tous ces partages si riches d’expériences et de contenus.

Avec vous, je me sens faire de grands bonds intérieurs en avant. MERCI.

 

Francine C - Dép.85

 

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