Neutraliser mes programmes de taiseuse et de soi-niante - par Françine C

 

A force d’écouter/voir vos vidéos, dialogues et cahiers dans lesquels votre parole est fluide, votre pensée est structurée, encouragée par les témoignages des membres du réseau LEO, je me rends compte par contraste de mon gros programme de taiseuse qui m’a (un peu, beaucoup ) « pourri » ma vie et je suis inspirée pour mener une enquête sur ce programme qui m’a toujours empêchée de m’exprimer verbalement ce qui a été un véritable handicap dans ma vie sociale, professionnelle et familiale.

 

Mon objectif conscient depuis plusieurs années est de sortir de cette matrice. J’aspire à pouvoir partager avec fluidité et clarté avec le réseau LEO et ses belles valeurs qui résonnent tant en moi.

 

- Définition : Injonction Du latin injunctio

Commandement exprès, énoncé d’une manière formelle et impérative :

dans mon milieu, les enfants ne devaient pas parler à table et les filles encore moins.

 

- Définition : Taiseuse

taiseux \tɛ.zø\ masculin (pour une femme on dit : taiseuse) singulier et pluriel identiques

(Régionalisme) Personne peu bavarde, qui parle peu.

 

Evidemment cette injonction de se taire dans la petite enfance fabrique des taiseux, des personnes porteuses d’un handicap qui ne se voit pas. Ce programme de taiseux installé chez beaucoup est un maillon essentiel des programmes des entités SDS 4ème D pour soumettre les humains aux différents pouvoirs.

 

Lors de ma petite enfance, un programme de taiseuse fut installé en moi avec l’injonction de se taire lors des repas (dans mon milieu et dans les années 60, les enfants et encore plus les filles, n’avaient pas le droit à la parole) : mon père, pour le soulager de son dur labeur, préférait écouter les nouvelles du 13h et du 20h à la télévision nouvellement achetée plutôt que d’écouter ses enfants, de toute façon, ce programme avait cours dans ma famille depuis toujours même s’il n’y avait pas la télé comme excuse...

 

Cette injonction de se taire était bien sûr également bien au point à l’école avec les religieuses enseignantes et le curé qui passait par là régulièrement.

Avec ce beau programme, on disait de moi que j’étais timide et bien sûr personne (ni même moi) ne faisait le lien entre cette injonction de se taire et ma timidité. C’était comme ça.

Mais comment peut-on construire la parole et la pensée quand l’environnement est aussi peu soutenant, sécurisé et valorisant ?

(voir référence texte F Dieunez : http://f.diuzet.free.fr/construirelaparole.htm

ce beau texte d’une institutrice engagée a mis des mots sur mes ressentis et a été comme une thérapie sur mes blessures d’âme)

 

Mon prédateur, lorsque j’essayais de surmonter ma timidité, chose honteuse et humiliante, me rattrapait toujours avec une bonne dose de culpabilité, de honte et de difficultés diverses et variées pour m’exprimer verbalement. J’ai dû bien le nourrir toute ma vie avec l’énergie de souffrance de ne pouvoir m’exprimer normalement avec ce tumulte émotionnel intérieur permanent.

 

Etant donc en souffrance, j’ai été attirée par les professions des soi-niants.

Comme j’ai pu le découvrir ensuite dans les années 90, les infirmiers(ères) sont en grande partie des personnes qui ont été en souffrance pour une raison ou pour une autre dans leur enfance.

A l’époque, soulager la souffrance d’autrui me semblait plus accessible que de soulager la mienne que je ne comprenais pas et grâce au savoir acquis notamment sur les relations humaines, j’ai quand même pu la soulager un peu et évoluer sur mon chemin de vie.

 

Comme en formation, on apprend à gérer ses émotions, à instaurer une « distance professionnelle » cela m’a plutôt aidée à juguler mes émotions tempétueuses, à toujours répondre aux attentes des autres, à mener une vie à peu près « normale », et à survivre mais à quel prix !

(dans les vidéos de Vicdessos, Suzanne soi-niante elle aussi, me présente un miroir où je me reconnais trop bien…. c’est violent pour moi et salvateur)

 

Et c’est comme une bombe à retardement, je prends conscience en faisant ce travail de LEO sur mes programmes, à ressentir mon prédateur, mes alters, je mesure à quel point, taire mes ressentis, mes émotions, répondre sans cesse aux attentes des autres en priorité, c’est, à long terme, nier ma vérité, me manquer de respect, m’empêcher d’être authentique et tuer mon âme à petit feu.

Ma survie maintenant c’est de sortir de ces programmes ou plutôt de les intégrer et de suivre le chemin SDA.

Cette quête pour neutraliser ces programmes qui sont très puissants est de faire ce travail de chaman….

 

Ce programme de taiseuse c’est aussi un héritage millénaire de servitude que je me sens inspirée à neutraliser pour moi et aussi pour tous ceux qui ont ce même programme et sont ligotés par leurs difficultés à s’exprimer.

En intégrant ce programme, j’ai le ressenti que cela peut aider d’autres personnes à libérer leur programme de taiseux et ainsi faciliter leur expression d’eux-mêmes, comme une onde bienfaisante qui se propage sur la planète.

 

Par votre exemple et votre travail, je prends conscience de la puissance de l’exemplarité et des partages d’expériences sur chacun de nous et notre évolution SDA.

Jusqu’à présent je ne comprenais pas à sa juste valeur, l’importance du partage d’expériences mais maintenant que j’ai enfin eu le courage de participer à ce partage, je mesure mieux son immense impact, qu’il est essentiel à notre évolution SDA et qu’il m’a aidée à faire ce petit pas en avant en décortiquant, éclairant, intégrant et que mot après mot, je me laisse porter par ma guidance intérieure qui m’inspire chaque jour.

 

Cela me permet la neutralisation entière de ce programme de taiseuse et de concrétiser enfin dans la matière de manière alchimique, la libération totale de mon expression verbale. Quelle victoire ! Je vibre de gratitude !

 

Inscrite au Cénacle Francine C 85

 

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