Quand ma carapace se brise… par Virginie D

 

Pour respecter l’anonymat des personnes concernées, les prénoms sont fictifs.


Ce texte est né de l’impulsion de me libérer de mon mal-être intérieur, après avoir découvert de douloureux secrets au sein même de ma famille. Ces révélations m’ont conduite à vivre des expériences aussi marquantes qu’angoissantes. Je prenais ainsi peu à peu conscience de mes programmes/mémoires tapis dans mon inconscient, des blessures qui jusque-là restaient invisibles à mes yeux. La carapace que je m’étais construite pour survivre, s’est alors peu à peu fissurée, m’incitant à me mettre à nu, à reconnaître puis parler des émotions auxquelles j’avais peur d’être confrontée. 

 

« Le problème surgit quand ces carapaces se mettent en place mais ne se détruisent pas. En d’autres termes, quand elles prennent le contrôle de nos vies et quand nous finissons par les transformer en filtres très conservateurs à travers lesquels nous pouvons observer le monde. Ce sont comme des murs qui se lèvent et nous isolent, plus seulement de la souffrance et de l’incertitude mais aussi de l’affection et de toute expérience sociale. »

Les carapaces se brisent en caressant l’âme, Gema Sanchez Cuevas

 

 

Il y a 3 ans, lors de mon départ pour l’Aude, une coupure radicale s’est faite avec mon entourage.

En effet, peu de temps après avoir informé mes parents de ma décision de partir, une dispute éclata avec l’une de mes sœurs qui me hurla ses quatre vérités. Des non-dits vieux de 35 ans furent mis au grand jour. N’arrivant plus à stopper ses paroles colériques et pleine de jugements, je la giflai. Mon père, dont je m’étais toujours sentie très proche, prononça alors cette phrase qui me fit l’effet d’un électrochoc :« Dehors ! Moins on te voit, mieux on se porte ! », et il me traita de folle. Ses mots m’ont littéralement transpercée, me sentant alors profondément rejetée tel le vilain petit canard. Cet épisode familial fut pourtant la première marche pour sortir des faux-semblants et de la bienséance ! L’abcès crevé, les masques tombèrent.

Je saisissais plus tard, grâce à la récapitulation et au principe du miroir, qu’à travers ma sœur des parts de moi en souffrance et en colère s’étaient exprimées.

 

J’éprouvai de la culpabilité à partir en mauvais termes, mais cela ne changea en rien ma décision de quitter un quotidien qui n’avait plus aucun sens pour moi. Au contraire, plus rien ne retenait mes premiers pas vers ma liberté.

 

Je suis alors arrivée dans l’Aude, avec mes 3 enfants. Mon fils aîné m’avait suivi par obligation. Dès notre emménagement, il m’annonça clairement qu’il n’était pas intéressé à venir rencontrer le groupe et à participer à nos différentes activités. Il me fit part de son choix d’avoir un travail et un salaire pour accéder à son autonomie, qui était pour lui synonyme de liberté. Pour autant, je lui partageais quotidiennement mes découvertes, mes compréhensions et les nouvelles informations qui m’étaient transmises.

J’entretenais l’espoir d’un déclic, qu’il prenne conscience de l’importance de bien réfléchir à son avenir. Jusqu’au jour où, en colère, il m’exprima son désir de partir de la maison et me demanda de le lâcher une bonne fois pour toutes.

 

N’avais-je pas, moi aussi, tout quitté pour saisir l’opportunité de retrouver ma liberté d’Être ? Me voilà pourtant en train de résister à celle réclamée par mon fils !

 

« Vous pouvez continuer à soutenir cette personne, auquel cas votre énergie amplifie sa propre fréquence SDS et, à travers elle, alimente la dynamique SDS.[…]

Vous pouvez penser que c’est ce que vous voulez faire en guise d’acte d’Amour et de Don, parce que l’Amour et le Don sont vos idéaux. Mais il y a quelque chose de plus important ici : supposons qu’au niveau de l’âme, des leçons aient été prévues de manière à ce que cette personne se trouve un jour à une croisée des chemins, face à un choix. Votre soutien prolonge alors le temps qu’il lui faudra pour opérer ce choix ! Il se peut même que, du fait de votre soutien, la personne n’apprenne pas ce qu’elle était censée apprendre dans son incarnation actuelle, et qu’elle soit obligée de revivre toute une (ou plusieurs) vie supplémentaire. Si vous essayez de la « sauver », vous faites plus de mal que de bien. »

Extrait de L’Onde, tome 4 : Dans un miroir obscur, Laura Knight-Jadczyk.

 

Mon attachement et mes attentes m’empêchaient donc d’accepter sa décision, jugeant et critiquant son désintérêt sur ce qui s’avérait, pour moi, être LE choix le plus important de mon incarnation présente. Ayant peur de le perdre, je fis preuve d’ingérence dans sa vie, ne respectant absolument pas ses choix, ni les étapes d’évolution propres à son âme.

 

Ma dépendance à la figure masculine et mon besoin intense de sécurité, furent mis en lumière lorsque je constatai qu’en effet j’étais rassurée par sa présence, et le rôle de chef de famille qu’il pouvait parfois endosser. Finalement, les changements que j’attendais de lui étaient ceux à réaliser en moi, pour me libérer de l’idéal masculin que je projetais sur lui. Je pris d’ailleurs conscience que ce que je lui faisais endurer était similaire à ce que mon propre père et celui de mes enfants m’avaient fait vivre : essayer de contrôler les choix de l’autre pour l’amener à correspondre à ses attentes.

 

Pour cheminer vers ma liberté, je devais décider de ma voie et respecter son choix d’en prendre une autre. C’est pourquoi j’informai mon fils qu’à sa majorité, il sera temps pour lui de suivre son chemin et de quitter la maison. Quelques mois plus tard, il m’annonça sa décision d’intégrer l’armée, au détriment de son intention première de s’engager en tant que pompier. Ce fut un coup de massue ! Ma désillusion fut à la hauteur des attentes que j’avais placées en lui. Persuadée d’avoir échoué dans mon rôle de mère, la culpabilité m’envahit. En faisant ce choix, il s’en remettait totalement à l’autorité patriarcale, mais devenait également un bras armé prêt à retirer la vie à autrui, croyant ainsi participer à sauver la patrie. Complètement impuissante, émergea alors de moi une profonde tristesse que je libérais par les pleurs.

 

En miroir, mon fils m’avait en effet montré certains programmes que je transportais, à savoir notamment celui du sauveur, tout comme celui d’être soumis à une autorité dominante. Je réalisai alors que j’étais moi-même face à un choix et que pour continuer à avancer et faire grandir ma conscience, je devais poser des actes qui me conduiraient à ma propre libération.

 

Ainsi, toujours mariée à Geoffroy, alors que nous étions séparés depuis 4 ans, j’engageais enfin la procédure de divorce. Je reprenais ainsi les rênes de mon existence, commençant à comprendre les jeux qui me reliaient à mon fils, mon père et mon ex-mari, et surtout les leçons que je devais en tirer. Mon divorce fut d’ailleurs prononcé le lendemain du départ de mon fils pour l’armée.

 

 

Guerrière – victime

 

Ma séparation d’avec les « hommes de ma vie » marquait pourtant le début de mon processus de réconciliation entre mes deux polarités : féminine et masculine. Me retrouvant seule avec mes filles et ma colocataire, venue habiter avec nous peu après le départ de mon fils, j’allais découvrir d’autres parties de moi-même.

 

À cette période, Nolwenn, ma fille aînée me confia qu’elle subissait des attouchements sexuels de la part de son père, lorsque de temps en temps elle lui rendait visite.

Dans un premier temps, je fus comme anesthésiée émotionnellement. Puis peu à peu, la peur et la colère commencèrent à me submerger. Ma première action fut alors de mettre un terme à ce calvaire en avertissant Geoffroy qu’il n’aurait plus de contact avec ses filles. Ensuite, ce fut un véritable travail d’écoute qui s’instaura au fur et à mesure que ma fille se libérait par la parole.

 

Dans un second temps, le choc de ses révélations laissa émerger une multitude d’émotions refoulées. Revint à ma conscience le souvenir de scènes traumatiques totalement oubliées, en l’occurrence des violences sexuelles vécues dans mon ancienne vie de couple, que je ne m’avouais pas jusque-là. En réalité, j’avais accepté de subir certaines pratiques sexuelles pour ne pas être face à ma plus grande peur : me retrouver seule et perdre la sécurité d’une présence masculine.

 

Je comprends à présent que se jouait dans mon ancien couple, la nécessité de correspondre aux attentes de l’homme, au point de sacrifier mes propres besoins et ressentis. Je réalisais alors que ce même programme s’était activé chez ma fille aînée, préférant garder le secret pour ne pas générer de conflit entre Geoffroy et moi, afin de préserver un semblant d’entente familiale. Ses confidences, ainsi que les révélations que me fit ma mère au sujet de sa propre lignée familiale, me firent prendre conscience que ces programmes liés aux abus sexuels étaient transgénérationnels !

 

Au pied du mur et n’ayant pas d’autre alternative que de regarder les choses en face et d’accepter l’inacceptable, je plongeai dans un profond chaos émotionnel. Ce jugement tellement intense envers moi-même amplifiait ma culpabilité et ma colère. De n’avoir rien vu de la souffrance de ma fille, se rajoutait à cela le sentiment d’avoir été trahie dans ma confiance naturelle au père.

 

Pourquoi avais-je attiré ces expériences ? Et que devais-je en comprendre ?

 

M’est alors revenu à l’esprit ce que m’avait confié Geoffroy au début de notre relation. Le mal-être dans lequel il avait été plongé suite aux violences dont, sa sœur et lui furent victimes enfants, avait éveillé en moi le besoin irrésistible de l’aider. Geoffroy avait ensuite manifesté l’autre versant de sa personnalité traumatisée, à savoir celle du bourreau.

 

Voulant à tout prix lui venir en aide, j’ignorais que mon âme tentait alors de m’indiquer la nécessité de me sauver de mes propres tourments ! Fille de pompier et ayant travaillé moi-même à leur côté, se révélait vraisemblablement mon envie d’éteindre ma souffrance à travers l’autre. Par conséquent, rester dans ce rôle de sauveur ne faisait qu’entretenir le fameux triangle de karpman, qui n’est autre que le modèle constituant le jeu de la matrice : l’ouroboros.

 

Lorsque j’entrepris ce difficile travail de remise en question au sein du groupe, je commençais seulement à prendre conscience de la portée de mes programmes. Peu à peu, j’intégrais le principe du miroir quantique (définition LEO dico) selon lequel l’autre manifeste ce qui est tapi en soi. Mais n’arrivant pas encore à percevoir ma part victime, d’autres alter se pointèrent sur le devant de la scène, tels la protectrice ou la guerrière, entretenant ainsi ma programmation. Évitant de toucher cette souffrance qui me rongeait tant, je passais d’un rôle à un autre.

 

Admettre être une victime était bien trop humiliant ! Je me souvenais à ce propos m’être souvent montrée d’une dureté implacable avec Geoffroy. La colère et la rancœur stimulaient en moi un esprit de vengeance, ne ratant pas une occasion de l’humilier dans son rôle de chef de famille, de père ou d’homme tout simplement. Je me comportais finalement de la même manière que lui, nous reprochant mutuellement les mêmes choses.

 

De toute évidence, dès que je me sentais attaquée, cette part guerrière reprenait le dessus. Ainsi, l’expérience de Nolwenn déclencha en moi un tsunami émotionnel qui fut subitement paré par mon alter guerrière. Monter au conflit faisait manifestement partie d’un mécanisme de protection tellement ancré dans mon fonctionnement, qu’il m’était, sur le moment, impossible de m’introspecter pour voir ce que cette situation pouvait m’apprendre sur moi-même.

 

J’étais toujours en lutte, jusqu’à ce que la situation que je vivais avec ma colocataire atteigne son paroxysme ! À l’époque, elle-même traversant des mémoires d’abus (son témoignage), elle me montrait en miroir ma part victime que je n’acceptais pas. Toucher ces douleurs m’était insupportable et générait de profondes angoisses. Pourtant, un après-midi, je m’autorisais à hurler ma souffrance. Et épuisée, je finis par laisser tomber les armes pour accueillir cette part de moi blessée et emprisonnée.

 

 

Me référer à ma propre intuition

 

Un an après les révélations de Nolwenn, j’appris l’arrestation de Geoffroy qui avait récidivé avec une autre enfant. N’ayant pu retenir ses démons intérieurs, il avait tout de même conscience d’avoir enfreint son rôle de père, puisqu’il avoua également avoir pratiqué des attouchements sur sa propre fille.

Emparée par sa tourmente psychique, n’avais-je pas moi aussi, en tant que mère, une responsabilité envers Nolwenn ? Je me culpabilisais de n’avoir pu être présente pour qu’elle n’ait pas à vivre ce choc.

 

De plus, n’ayant aucune confiance dans le système judiciaire et souhaitant la préserver de ces procédures traumatisantes, Nolwenn et moi avions décidé à l’époque de ne pas porter plainte. Ce choix révéla par après une autre partie de moi ayant vraiment peur d’être condamnée, se reprochant de ne pas avoir pu éviter une autre agression et de ne pas avoir dénoncé Geoffroy aux autorités.

 

Comprenant au fur et à mesure, toujours grâce à l’outil du miroir quantique, toute la violence (viol-en-soi) accumulée que me reflétaient ma fille et ma colocataire, je réalisais la force des émotions qui pouvaient rejaillir, et désormais me rendais compte de l’importance d’écouter et de partager mes ressentis.

 

Forte de ces prises de conscience, j’étais prête à présent à accompagner Nolwenn dans son processus de libération et par là-même à m’exprimer devant les enquêteurs. Libérer la parole devant le système patriarcal fut vital pour que mes parties soumises puissent dépasser leur peur viscérale d’oser se faire entendre et sortir du silence. Ce processus a donc contribué à reconnaître et écouter mes parts victimes, tout comme mes parts vengeresses. En somme, à avancer vers le pardon.

 

Heureusement que Nolwenn et moi échangions beaucoup sur l’origine de la violence, de la notion de karma et du rôle des prédateurs transdimensionnels. Maintes fois, nous avions pu vérifier ainsi que dès que l’émotionnel s’exprimait, de nouvelles informations pouvaient émerger.

Aussi difficile que cela puisse paraître pour ma psyché d’humaine, ces expériences traumatisantes avaient bien été magnétisées par mon âme, afin de m’offrir la possibilité de me libérer de mes mémoires/programmes originellement inscrits dans ma génétique.

 

Surviendra ensuite une autre expérience, concernant cette fois-ci ma benjamine, Éloïse et l’instruction à la maison.

Lors du contrôle annuel effectué par l’éducation nationale, un différend se produisit avec l’inspectrice académique. Alors que je lui présentais mes supports de travail et mes méthodes pédagogiques, j’exprimai que je me considérais comme un parent enseignant. Celle-ci se mit en colère et me rétorqua qu’enseignant était un vrai métier nécessitant un diplôme. Le malaise était palpable et la suite du contrôle laborieuse ! Le bilan de l’entretien mit toutefois en évidence les progrès d’Éloïse et l’importance de continuer sur cette voie.

Trois mois plus tard, je reçus un nouveau choc lorsqu’arriva par courrier le compte rendu du contrôle : j’étais enjointe à rescolariser ma fille dans les plus brefs délais. Effondrée en larmes, la colère et la peur m’envahirent à nouveau. Durant plusieurs jours, je considérais ce courrier comme une catastrophe, un véritable drame pour moi et surtout pour Éloïse.

 

Une nouvelle fois, je me retrouvais face à cette impression d’avoir manqué à ma responsabilité de mère. Les mots « parent enseignant » revenaient en boucle dans mon esprit. Peut-être y avait-il là une clé de compréhension ? En effet, cette autorité se faisant le reflet de mon propre juge intérieur, insinuait que j’étais incompétente à instruire mon enfant. Cette révélation fut le déclencheur pour oser reprendre ma propre autorité et assumer mon rôle de mère. Une fois de plus, au pied du mur, je ne pouvais que contacter ma force intérieure, aller de l’avant et mettre en œuvre tout ce qui était à ma portée pour véritablement m’exprimer. L’occasion me fut ainsi donnée de dépasser mes peurs et de réaffirmer ma décision d’instruire ma fille à la maison.

 

Par conséquent, rédiger un courrier en référé auprès du tribunal administratif fut mon unique recours ! C’est ainsi, soutenue par d’autres parents de notre groupe, qu’un véritable et laborieux travail se mit en place, dans lequel nous sommes parvenus à associer nos compétences.

 

Pour retrouver mon équilibre, puis rédiger ce recours, il me fallut d’abord faire face à mes peurs. Entendre s’exprimer mes alter voulant en découdre avec l’autorité ne suffisait pas encore pour me confronter à ma dévalorisation. Toutefois, contacter mes ressentis profonds, leur faire confiance et les mettre sur papier fut une réelle initiation qui me fit grandir et me permit de toucher la force de la Mère que je suis. Assurément, je réalisai au travers de ces expériences, qu’elles m’amenaient à mon vrai rôle de mère.

 

Lors d’une audience quelque temps plus tard, je fus amenée à m’exprimer devant le juge qui suspendra finalement l’injonction de scolarisation. Éloïse pu donc continuer son apprentissage au sein de la famille. À l’issue de cette expérience, je perçus le véritable sens du terme enseignante, apprendre en saignant, c’est-à-dire en allant éprouver les moindres recoins de ma conscience pour y faire circuler l’information et ainsi, en grandir. Permettre l’émergence de cet émotionnel enfoui et remonter à l’origine de mes traumas les plus profonds, fut mon seul et unique billet de sortie de cette prison intérieure.

 

L’intensité de ces deux expériences hors du commun m’offrirent l’opportunité de me libérer d’une trame karmique en lien avec le patriarcat. Mon processus de délivrance continuait alors dans des strates toujours plus subtiles. Me « référer » à ma propre intuition et à mon autorité intérieure, semblaient être le message clef lié à la rédaction de ce référé. En effet, tout me propulsait à affirmer mes ressentis, à exprimer qui je suis, même si cela n’est pas en accord avec l’autorité patriarcale. Je me remémorai ainsi mon père et les évènements qui marquèrent le début de ma nouvelle vie, lorsque face à lui j’avais assumé mes choix. Le séisme émotionnel que cela avait provoqué semblait dissimuler une origine bien plus profonde que je n’allais pas tarder à découvrir.

 

 

En paix avec l’énergie du “Père”

 

Après avoir pris vraiment conscience de ma part guerrière : pourquoi étais-je toujours en conflit avec les hommes ? Je me souvenais avoir souvent répété à Geoffroy que je n’étais pas son ennemie et pourtant, notre relation conflictuelle perdurait.

 

M’interrogeant sur l’origine de ces conflits, et grâce au travail réalisé au sein du groupe où nous traitons souvent de la multidimensionnalité, je réalisai avec effroi qu’ils prenaient probablement racine dans d’autres réalités. En prenant conscience et en intégrant cette information, je fis un grand pas sur le chemin de la réconciliation en moi-même, puisque j’ignorais jusqu’alors que toutes sources de conflits étaient en moi, et que moi seule avait le pouvoir d’y mettre un terme.

Un évènement allait justement me montrer la voie en m’offrant la possibilité d’agir différemment que lors de mes expériences passées.

 

Suite au contrôle technique de ma voiture, deux « réparations » étaient à faire à l’avant du véhicule : changer les barres stabilisatrices et réparer l’attache de la ceinture de sécurité côté conducteur.

 

Dans le système de symboles, les deux barres étant situées de part et d’autre à l’avant du véhicule (représentant mon futur), m’indiquaient qu’il me fallait rétablir l’harmonie entre mes polarités féminine et masculine, pour retrouver une certaine stabilité. Et l’attache défectueuse de ma ceinture m’amena à poser ma conscience sur l’insécurité.

 

Lors de mes recherches pour une pièce d’occasion, je sélectionnai un fournisseur de pièces détachées qui, comme par hasard, était situé dans le département de résidence de mon père et de Daniel, dont j’avais été la maîtresse.

Je me rendis compte de leurs points communs, sapeurs-pompiers de métiers, ils incarnaient de toute évidence l’idéal masculin du protecteur-sauveur. Et c’est lorsque je reçus en cadeau une mallette de peinture de la part de Daniel, que je compris le lien avec mon père, qui m’avait lui aussi offert durant ma jeunesse, le même présent.

Qu’avais-je à comprendre de ces troublantes coïncidences ?

 

La sécurité, l’écoute ou encore le respect étaient ce que j’avais longtemps espéré trouver auprès de Geoffroy. En somme le besoin d’être considérée et reconnue par un homme, ce que les échanges au travers de ma relation avec Daniel semblait combler. Mais étant un homme marié, nous vivions cette liaison en secret et le jour où son épouse nous découvrit, cette illusion s’effondra.

 

Grâce aux décodages des signes délivrés par le biais de mon véhicule, j’étais invitée à voir puis à me détacher de mes re-pères du passé pour sortir de cette boucle de souffrance.

 

Un membre masculin du groupe me proposera alors son aide pour la réparation de ma voiture, proposition que j’acceptai après quelques réticences ! Il constatera que l’attache reçue ne correspondait pas au modèle de mon véhicule et nous parviendrons à réparer le problème de ma ceinture autrement. Par conséquent, je réexpédiai la boucle de sécurité dans son département d’origine.

Cette nouvelle forme d’aide par le masculin m’indiquait que mon attachement au passé n’étant plus utile, je pouvais désormais avancer en sécurité sur mon chemin de vie. En somme, grandir et reconnaître ma propre sécurité intérieure, me procurer toute l’écoute et le respect recherchés à l’extérieur.

 

En réapprenant à me faire confiance, la confiance envers le masculin émergeait. Finalement, ma propre part masculine pouvait se réconcilier avec celle de l’homme sauveur-protecteur extérieur. Je ne pouvais réaliser cela qu’en reconnaissant ma blessure, car celle-ci nourrissait la méfiance et la crainte d’être une fois de plus trahie, rejetée ou incomprise par un homme.

 

 

Retrouvailles avec Alma

 

Enfants, ma sœur et moi étions gardés par un couple de voisins. Me revenait ainsi en mémoire une information transmise par ma mère. Elle nous avait retiré de chez eux car, systématiquement, elle retrouvait ma petite sœur sale, les vêtements tâchés, alors que moi j’étais complètement propre.

 

En repensant à cette information, je ressentais inévitablement un malaise, une angoisse. Mais n’ayant aucun souvenir, j’avais toujours tendance à mettre de côté mes ressentis. Comprenant qu’ils avaient leur raison d’être, je demandais à mon Ange ce qu’ils pouvaient m’indiquer.

 

Et c’est ainsi que le lendemain, ma voisine m’interpella, souhaitant me faire état de la folie qui règne dans notre monde. Elle me partagea alors un article du journal « L’indépendant ». En même temps qu’elle me racontait l’histoire d’une petite fille abusée sexuellement alors qu’elle était en vacances, mon regard se posait sur un autre titre du journal intitulé : « Viol à la feria ».

Ces informations firent remonter en moi une insaisissable terreur. Je commençais à reconnaître que petite, j’avais certainement vécu un traumatisme sexuel, probablement chez ces voisins.

 

Quelques jours plus tard, au cours d’une interaction avec un masculin du groupe, je partageais mon ressenti au sujet d’une situation. Ce dernier me rétorquera par deux fois « C’est faux, c’est faux ce que tu dis !! ». Dans un premier temps, je restais sans voix, ensuite la colère me submergea, car je savais que ce que j’exprimai à ce moment-là était juste ! Pourquoi n’étais-je pas cru ?

 

Cette divergence d’opinion me confirma que je devais arrêter de douter de moi ! Cette prise de conscience modifia radicalement ma manière de fonctionner. Jusqu’ici j’avais pris l’habitude de me référer uniquement aux points de vue de ceux qui représentaient l’autorité, principalement les hommes !

Cette interaction avec ce masculin m’offrit alors l’opportunité de sortir de ma boucle d’enfermement.

 

Le lendemain à la tombée de la nuit, j’entendis le cri de détresse d’une petite fille devant la maison de mes voisins. Elle appelait sa mère ! Son désarroi me touchant en plein cœur, je me précipitai dehors. Arrivée près d’elle, elle me confirma s’être perdue. Je lui expliquais alors qui j’étais, donnant mon prénom pour la rassurer et lui proposais de la raccompagner. Me prenant la main, elle me dit à son tour : « Je m’appelle Alma ». Après l’avoir ramenée auprès de ses parents, je perçus aussitôt que cette rencontre était profondément surréaliste!

 

Le prénom Alma signifiant « âme » en espagnol, je découvris que celui-ci faisait référence à la Vierge Marie, me renvoyant ainsi à Virginie, mon propre prénom, issu de virgo en latin qui signifie vierge !

En la conduisant auprès de ses parents, les “parts-en” soi, n’étais-je pas sur le point de réintégrer cette part de mon âme, la petite fille perdue, traumatisée que j’avais été ? Elle se trouvait désormais entendue, reconnue et en sécurité !

 

« Le plus grand effort doit être produit par celui qui s’est construit une armure. Cette personne est celle qui doit comprendre qu’éviter la souffrance à moyen et long terme finit par en engendrer davantage et que, même si la vie n’est pas toujours facile, la douleur est un chapitre que nous devons intégrer à notre histoire. Pour cela, il faut se libérer de la culpabilité et de cette attitude dure et rigide pour laisser libre cours à l’amour. Il n’y a pas de meilleur remède que celui qui consiste à s’accueillir et à prendre soin de soi-même lorsque l’on est blessé. »

Les carapaces se brisent en caressant l’âme, Gema Sanchez Cuevas

 

C’est ainsi que chaque homme ayant fait partie de ma vie a été le reflet de différents archétypes masculins, avec lesquels par le biais de mes programmes j’entrais en résonance. Les ayant attirés à moi, ils auront été le support pour me permettre de mettre à jour mes blessures et mes schémas inconscients. De plus, je pouvais cesser de cultiver ma colère, ma rancœur ou mes attentes projetées sur les hommes, puisque chacun représente, de ce fait, une part de moi.

 

Cet intense travail introspectif, avec l’aide de mon Soi futur, a surtout été l’occasion de réintégrer des fractales de mon âme grâce à l’écoute et la confiance en mes ressentis.

M’autorisant enfin à exprimer ce qui peut me traverser émotionnellement par la parole et les pleurs, j’ai découvert que ce que j’avais toujours assimilé à une faiblesse – les émotions et les pleurs – sont en réalité ma plus grande force ! Je me suis ainsi offert l’opportunité de briser ma carapace, de me libérer du conflit entre mes polarités féminine et masculine, pour aller vers un nouveau futur.

 

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Commentaires: 1
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    MME DEUDON (mardi, 25 avril 2023 16:25)

    je suis fière de toi car tu as trouvé ta voie et tu as surmonté tous les obstacles qui était sur ton chemin, j'ai appris beaucoup de chose en lisant ton message et pour moi tu est une très bonne maman .je t'aime