L’ingénierie sociale, une technologie furtive de dévitalisation de l’humain - par Kao

 

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Rien de ce que je vis n’est anodin. Lorsque j’étais enfant, je me souviens avoir été fascinée par ce jeu de dessin que tout le monde connait, qui consiste à tracer des traits pour relier des points numérotés de façon ordonnée, et voir apparaitre une représentation sur sa feuille de papier.

                    

Une bonne analogie je trouve, avec mon parcours de vie. Chaque expérience vécue est comme un tracé entre deux points. Si on n’y prend garde, on peut se tromper dans la numérotation des points, et il faut alors gommer pour rectifier. Et voilà qu’un dessin d’ensemble se dégage, se précise, et s’ancre sur la page, remaniant du même coup la signification et la portée de l’expérience. Relier les points fait bouger les lignes! Du point de vue incorporé à l’expérience, symbolisé par un point singulier du dessin, je passe au point de vue d’ensemble. 

 

Lorsque je débute, pour éviter les erreurs, je trace des lignes droites, à la règle, entre le p1 et le p2, très scolairement. Lorsque j’accède à une vision plus globale, je peux abandonner la règle et tracer des arcs de cercles entre p1 et p2, parce que je devine la courbure de la patte du lion représenté. Jusqu’à pouvoir partiellement m’affranchir de la numérotation des points; intercaler des points intermédiaires entre les points de base apporteront plus de finesse à ma ligne. Sauter un point de base, aller de 1 à 3, parce que je veux juste saisir le mouvement général… Jusqu’à pouvoir deviner les formes sans l’aide du traçage, ou faire apparaitre des points supplémentaires, qui me révéleront l’environnement du lion… A l’image des résistants dans Matrix, traduire le « code vert » informatique en images et en sons devient un automatisme, comme s’exprimer dans une langue qu’on maitrise parfaitement.

                           

Plus concrètement, je fais une analogie entre le dessin de points et mon parcours de vie (le terme parcours désignant l’idée d’itinéraire constitué d’étapes successives), entre ma naissance et aujourd’hui. Les expériences, points particuliers dans ma constellation personnelle, reliées les unes aux autres me permettent de voir que ma vie entière est une formation sur-mesure pour moi, en vue de me permettre de comprendre le monde.

 

Plus explicitement voici deux domaines d’expériences personnelles, que je présente volontairement ensemble, car je les comprends comme étant complémentaires l’une de l’autre au sein de la stratégie de contrôle des élites sur le peuple. 

 

ϖ Dans ma sphère privée, exploration du monde de la manipulation mentale par le biais de mon interaction avec plusieurs portails organiques, pervers narcissiques et prédateurs sexuels. En situation, ces points de ma vie constituaient pour moi une expérimentation totale d’une réalité-clé, et un véritable défi personnel pour sortir de l’emprise, de la souffrance, des dépressions chroniques, pour me désidentifier de l’expérience en somme. A postériori, cela représente un formidable apprentissage à faire face, à décortiquer un phénomène, d’un point de vue humain, social, et même politique pour en comprendre les tenants et les aboutissants, et partir en quête de la Connaissance. De plus, vivre cette expérience m’a obligée à développer une sorte d’hyper-vigilance, qui m’a permis d’élargir mes capacités de perception, et la force de mon intuition. 

 

J’ai expérimenté de l’intérieur une forme de Mind Kontrol, manipulation d’ordre individuelle.

 

ϖ Dans ma sphère professionnelle : J’ai passé ma vie à explorer différents domaines, métiers et postes, précisément parce que je sentais, qu’il me fallait naviguer au plus large, pour acquérir une vision holistique du monde. J’ai exercé d’innombrables métiers, dans une multitude de sociétés, institutions, associations. Les Lettres, l’administratif, l’industrie, la danse, l’enseignement, la cuisine, la pâtisserie, l’agriculture et la phytothérapie et tous les socio-quelque chose (socio-professionnel, socio-éducatif, socio-culturel…). J’ai été exploitée dans le monde associatif, l’entreprise, l’institution, à mon compte…

 

Cette fois-ci, je rencontre l’ingénierie sociale, le volet collectif de la manipulation mentale

 

D’entrée, ces deux termes semblent antinomiques, ingénierie relevant de la technique, et sociale, des choses humaines… Bon, ça donne le ton !

 

Le sociologue Alain Penven donne les éléments de définition suivants :

 

Pour le dictionnaire historique de la langue française Le Robert : « Ingénieur a d’abord désigné un constructeur, un inventeur d’engins de guerre ou un conducteur d’ouvrages de fortification, il s’emploie aussi au 17° et 18° siècle comme équivalent d’architecte, mais s’est spécialisé pour désigner une personne qui, par sa formation scientifique et technique est apte à diriger certains travaux, à participer à des recherches ; cet emploi moderne d’ingénieur apparaît au 18° siècle et se répand avec le développement de l’industrie ». Nous retenons de cette définition les notions d’étude, de projet et de pluridisciplinarité. L’ingénieur et l’ingénierie sont deux notions structurantes du champ industriel, elles s’appliquent à la production de machines, d’outils, de produits manufacturés.

 

L’un des rares ouvrages qui traite de l’ingénierie sociale est édité en 1989. Les auteurs, Vincent de GAULEJAC, Michel BONETTI, Jean FRAISSE, proposent un guide pratique du développement social. Selon les auteurs :

 

« Le savoir-faire des ingénieurs sociaux a de multiples facettes. Ils doivent être capables de réaliser des diagnostics, traduire des hypothèses cognitives en hypothèses opérationnelles, transformer les organismes dont ils ont la charge et les impliquer dans des dispositifs d’action concertée afin de créer une synergie entre leurs moyens respectifs, comprendre les demandes sociales et permettre aux différents groupes sociaux de les exprimer et d’apprendre à les faire entendre, d’élaborer un projet, puis un programme avec différents acteurs ayant chacun un langage, leurs habitus, des logiques qui leur sont propres, trouver des appuis techniques pour mener des actions qui concilient les contraintes de gestion avec la poursuite d’objectifs sociaux : lutte contre la ségrégation et l’exclusion, réduction des inégalités, animer des équipes opérationnelles, issues de professions différentes et peu préparées à travailler ensemble, évaluer les situations critiques et les résultats des actions engagées » .

 

On retrouve dans ces propos les ingrédients qui constituent la matrice de l’action sociale territorialisée : diagnostic, analyse des besoins, gestion de projet, partenariat, évaluation.

 

Pour Pierre BOURDIEU l’ingénierie sociale est une pratique suspecte qui instrumentalise les sciences sociales au profit des pouvoirs institués. 

Cette dénonciation d’une allégeance de pratiques demi-savantes d’ingénierie sociale aux diktats des pouvoirs publics permet d’attirer l’attention sur la question de l’expertise et de la relation construite entre un commanditaire et un prestataire. Elle interroge aussi le statut de la science et de son utilité sociale, la critique distanciée et radicale d’un côté, l’instrumentalisation des connaissances à des fins politiques de l’autre.

 

Cette approche technicienne de l’intervention sociale s’inscrit bien dans l’air du temps d’une rationalisation de l’intervention par la compétence structurée au moyen de référentiels, de guides de bonnes pratiques et de pratiques d’évaluation de la qualité du service rendu et des résultats obtenus.

 

http://alainpenven.blogspot.com/2012/06/lingenierie-sociale.html

 

Très concrètement dans mon expérience : 

Je me reconvertis professionnellement, il y 8 ans, et obtiens le diplôme d’Intervenante Sociale. Certains professeurs qualifiaient ces diplômés-là de « spécialistes de l’ingénierie sociale »…

 

« Ce professionnel de l’intervention sociale, construit son intervention à partir des besoins des publics, il met en œuvre une démarche de diagnostic et d’analyse de problématiques sociales, il met en place, anime, coordonne des dispositifs.

En réponse à l’ensemble des besoins évalués, l’intervenant social conçoit son intervention sur la base de projets dont l’évaluation déterminera la pérennité ou non. Pour conduire ses actions collectives, il développe des partenariats sur lesquels il s’appuie car ses activités s’exercent au-delà de la structure qui l’emploie. Son positionnement de cadre intermédiaire l’amène à coordonner des équipes et des activités dans le cadre d’objectifs déclinés dans le projet mis en œuvre. » 

http://www.rncp.cncp.gouv.fr/grand-public/visualisationFiche?format=fr&fiche=17370

 

En clair et concrètement, mon rôle était de faire en sorte que les politiques publiques en la matière soient validées par les « bénéficiaires » (On est dans le participatif hein !), justifiées (à renfort de diagnostics qui montrent à quel point « les besoins sont réels »), et pérennisés ou non (phase d’évaluations qualitatives et quantitatives). A noter qu’à toutes les étapes, on nous suggère plus ou moins explicitement ce qui est attendu, charge aux intervenants de plier la situation pour qu’elle réponde aux attentes des décideurs/financeurs, faute de quoi la « compétence » du professionnel pourrait être remise en cause, ainsi que la pérennité des financements (donc du job en lui-même en fait). 

 

Petite parenthèse : J’ai un cv long comme le bras, et paradoxalement (enfin pas tant que ça, ça dépend du point de vue !), ça fait fuir une partie des employeurs potentiels. L’autre partie me rejette après l’entretien en général ! D’ailleurs les emplois que j’ai « décroché », l’étaient toujours dans des contextes particuliers (signature de ma conscience supérieure !), des remplacements en urgence (pas le temps de chercher des candidats « socialement correctes »), rappel de l’employeur suite à désistement du premier, voir deuxième candidat choisi. Ce qu’il y a à comprendre me semble très simple, un employeur asservi à la matrice d’une manière ou d’une autre, ne peut employer quelqu’un qui possède une vision globale et lucide de la situation, et qui risquerait de venir compromettre la bonne lecture du papier à musique. 

 

Malgré tout, j’étais aux premières loges : j’ai pu observer la double détérioration des conditions de vie des personnes « bénéficiaires » des actions sociales et des conditions de travail des encadrants. Si je compare la situation de départ, en 2010, avec celle d’aujourd’hui, je constate deux choses : d’abord que c’est le jour et la nuit, ensuite, et c’est étonnant, que la transformation s’est faite sans bruit, subrepticement, on y a vu que du feu. 

 

Les personnes dont j’avais la charge, déjà qualifiés de « vulnérables » étaient aux prises avec des problématiques d’addictions, de violence, de dépression et de détresse sociale de plus en plus sensibles, aggravées encore par la sensation d’impuissance face à leur vie, et le ressentiment de plus en plus virulent envers les institutions. Toutes ces personnes, on les appelait aussi entre « professionnels » le « public cible », je vous laisse apprécier la vibration du terme ! 

                         

Les travailleurs sociaux, mal payés, étaient soumis à un manque flagrant de moyens matériels et humains pour travailler, à une surcharge de travail, à des tâches inutiles à leur niveau (réunions, rapports statistiques…) à une hiérarchie écrasante par le bais d’une surveillance et d’évaluations (qui pourtant pronait la collaboration horizontale, et non plus la « dépassée » structuration hiérarchique), et à une logique de rentabilité appliquée à la détresse humaine. Certains travailleurs sociaux complètement télécommandés par la prédation, appliquaient les ordres sans sourciller, sans se poser de questions. Ils grimpaient tranquillement les échelons. Je me demande toujours combien, parmi les autres, ont vraiment compris les enjeux… Reste que beaucoup de travailleurs sociaux s’enfonçaient dans une forme de souffrance, sans nom ni objet précis, ou bien semblaient se dévitaliser progressivement, se résigner à leur impuissance… Pour ma part, j’ai connu ces étapes là, évidemment, mais ne m’étant jamais soumise complètement, j’ai été poussée vers la porte de sortie, d’une manière ou d’une autre, à plusieurs reprises. 

Je vous renvoie au témoignage (370) très éloquant de Frédéric B, à propos de son expérience en tant qu’extra dans une maison de retraite. Il y exprime avec justesse et précision l’état des lieux que j’ai moi-même constaté, plus largement dans toutes les autres formes de l’action sociale.

 

Côté « bénéficiaires »

« Pas de porte de sortie de ce côté pour nos anciens. Le piège est total, la dégénérescence programmée et savamment entretenue par l'alimentation et les soins. »

 

Côté « professionnels »

« La perte de la force de vie, employée à une machinerie aussi inutile qu'improductive, dont le seul dessein est de dévoyer l'énergie pour qu'elle ne puisse être employée à la quête de la connaissance. »

https://www.reseauleo.com/temoignage-370-frederic-d-pauvre-maison-de-retraite/

 

Chaque branche professionnelle est touchée par ce « mal », chacune. C’est toujours le même processus à l’œuvre. Dans cette ingénierie sociale, chacun est une cible et le système s’alimente lui-même, puisque la cible programmée, va devenir programmeuse à son tour, et je cite Johannes, qui a brillamment décrit ce phénomène du programmé-programmateur :

 

Comme toutes les programmations, elles agissent en premier sur le sujet à programmer en tant que « victime ». Une fois le sujet programmé, il pourra en programmé d’autres et devenir ainsi un programmateur, une antenne relais du corpus SDS.

Et une fois que l’autre est affaibli et/ou déstabilisé, il en profitera pour induire des solutions, c’est à dire des raisonnements qui feront penser et agir autrui comme lui-même agit et pense, c’est à dire comme un « programmateur-programmé ». Et voilà le filet-prison qui maintient la conscience humaine dans son état illusoire de soumission bien réelle à la prédation !

https://www.reseauleo.com/2018/09/27/le-programmateur-programm%C3%A9-par-johannes/

 

J’ai joué le rôle de programmée-programmatrice, en étant convaincue d’agir pour le meilleur et au service des autres.

 

Les outils de contrôle et de conditionnement humains sont divers, mais ils ont en commun de tous s’appuyer sur l’ignorance de l’homme de son propre fonctionnement, et des lois réelles qui régissent le monde. Les hommes sont en permanence, divisés, cloisonnés, et restent esclaves d’un ego jugeant et d’un émotionnel non maîtrisé.

 

François, dans son dernier écrit offre un exposé parfait de cette forme de programmation qu’est la croyance, à la fois résultat de la manipulation et véritable terreau pour implanter des programmations nouvelles. Et terreau très fertile pour la croissance de la stratégie prédatrice toute puissante.

 

Cette programmation mentale est entretenue par notre prédateur attitré. C’est pour cela qu’il est très difficile de quitter une secte ou tout autre système de pensée bien verrouillé par notre prédateur. 

A noter que les croyances sont conçues et induites par la prédation 4D et leurs sbires religieux, sectaires, politiques et médiatiques. Les médias comme l’éducation, l’enseignement et notre prédateur attitré jouent un rôle essentiel dans le maintien et la réactivation de nos croyances parce que c’est un matraquage permanent de paroles, d’écrits et surtout d’images qui réactivent en permanence dans la psyché des gens ce qu’ils doivent absolument croire pour la survie de la matrice 3D. Pour s’en rendre compte, il faut sortir de quelques croyances clés comme j’ai pu le faire et alors je me rends compte de l’écrasante manipulation dont sont soumises les populations mondiales. 

https://www.reseauleo.com/27-le-jugement-les-croyances-le-scientisme-par-fran%C3%A7ois-y/

 

Pour résumer, voici la fiche d’identité de notre objet ingénierie sociale

⎫La définition d’une véritable technologie de transformation

⎫Un commanditaire : l’état dans le cadre du RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques)

⎫Une justification : « Diminuer la dépense publique tout en renforçant l’efficacité et la qualité de l’action publique », tel est l’objectif assigné à la « Révision générale des politiques publiques » lancée par le gouvernement en juillet 2007. Cette initiative doit, selon le gouvernement, donner un « coup d’accélérateur » à une réforme de l’Etat qui n’a jusqu’ici produit que des résultats partiels » http://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/rgpp/revision-generale-politiques-publiques-coup-accelerateur-pour-reforme-etat.html

⎫Un expert diplômé qui va chapeauter tout ça: Le Diplômé d’Etat d’Ingénierie Sociale (DEIS), crée en 2006, par le ministère des affaires sociales.

⎫Le moyen : la méthodologie de projet (diagnostic, proposition d’actions, mise en œuvre, évaluation). Cet expert se charge donc d’imprimer une nouvelle syntaxe entre les corps sociaux

⎫Un système qui s’auto-génère : le programmé-programmateur 

⎫Un lexique propre, dont le premier terme est ingénierie sociale

⎫Des sécurités : une fonction « auto-nettoyage ». 

 

Kao (Kaouthar) - cénacle dépt 90

 

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L'ingénierie sociale, une technologie f
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Commentaires: 1
  • #1

    François Y (mardi, 09 octobre 2018 16:07)

    Bonjour Kaouthar et les Léos,

    Remarquable synthèse sur ce que peut-être l’ingénierie sociale.
    Je ne savais même pas ce que pouvait-être l’ingénierie sociale. L'association de ces deux mots en dit long et fait froid dans le dos.
    En te lisant, ne connaissant pourtant rien dans ce domaine, tout n’a été pour moi qu’une confirmation limpide des réformes structurelles initialisées à Bruxelles et appliquées par les différents gouvernements sous divers vocables (Optimisation, réformes structurelles, réduction des budgets).
    Les faits démontrent que ces plans de réduction des budgets au service de la population sont bien en cours. (Sécurité sociale, budgets des communes, justice, police, aide sociale etc…).
    Ces plans affectent les travailleurs sociaux, fonctionnaires etc… par la réduction des moyens (personnels, matériels) et induisent surcharges, stress au personnel restant.
    Ces plans impactent également les prestations sociales, salaires, pensions de retraite etc…
    François.